• il y a 3 mois
L'avocat Robert Bourgi, auteur de "Ils savent que je sais tout - Ma vie en Françafrique", était l'invité de BFMTV ce lundi. Il évoque les missions que lui auraient été confiées par Jacques Chirac.

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Transcription
00:00Avant que je ne déclare, en septembre 2011, ce que vous savez, des révélations qui ont fait, paraît-il, d'après le Monde, trembler la République.
00:11Mais il y a eu une littérature, qui n'est pas de moi, qui m'a précédé dans les déclarations.
00:19Tout le monde savait qu'il y avait un financement des hommes politiques, soit par les pays arabes, soit par les pays africains.
00:27Moi, je savais très bien, pour avoir été aux côtés des chefs d'État africains, à un moment donné, j'étais auprès de Jacques Chirac, de Villepin, pas Sarkozy.
00:38Ça s'est arrêté en 2007. Et j'étais, en même temps, conseiller politique de 11 chefs d'État africains en même temps.
00:47Donc je savais ce qui se passait en coulisses.
00:50Vous étiez le porteur de valise ?
00:53M. Truchot, vous n'allez pas tomber dans ces images naïves, enfantines.
00:59J'ai toujours accompagné les émissaires.
01:04Les chefs d'État désignaient un émissaire, soit un ministre, soit un ambassadeur.
01:11Les chefs d'État m'appelaient.
01:13« Voilà, nous t'envoyons. Pardonnez-moi, M. Truchot, prends-lui rendez-vous avec Jacques Chirac, avec Villepin, avec tel ou tel homme politique français. »
01:25C'est ce que je faisais.
01:27Quand j'avais le rendez-vous, j'appelais, je lui disais « Tu peux me l'envoyer. »
01:32Il y en a qu'un que je vous voyais, c'était Bongo.
01:34Je lui disais « Vous pouvez me l'envoyer. »
01:36Donc l'émissaire arrivait.
01:37L'émissaire arrivait.
01:38Avec des valises pleines d'argent.
01:41Il arrivait avec le contenant, avec des sous dedans.
01:45Et à ce moment-là, dans une voiture diplomatique, CMD, chef de mission diplomatique, nous allions à l'Élysée.
01:55Et le réceptacle, c'était le secrétaire général de l'Élysée qui avait été désigné par Jacques Chirac à la mort de Jacques Faucard.
02:04Jacques Faucard, vivant, c'était lui.
02:08C'est par lui que tout passait.
02:10Mais pourquoi les chefs d'État africains donnaient cet argent et à quoi servait-il cet argent ?
02:17Au départ, pour financer l'action politique de M. Chirac, du RPR.
02:24Mais moi, je me pose la question, au soir de ma vie, à quoi servait cet argent ?
02:31Les chefs d'État africains me posaient la question, et je le dis haut et fort.
02:36Mais Robert, qu'est-ce qu'il en fait ? Je lui dis, moi, vous posez la question au Président.
02:43Ce n'est pas votre problème.
02:44Vous avez quand même un peu un élément, un début de réponse dans ce livre.
02:47Vous dites que Jacques Chirac, il aimait bien les beaux hôtels, les bons restaurants.
02:51Je crois que je n'ai pas été le seul à le dire.
02:53D'accord.
02:54Je pense que la justice française s'est intéressée.
02:56C'est-à-dire que cet argent n'était pas seulement là pour financer le parti politique ou la campagne qui s'annonçait,
03:04mais c'était aussi pour financer un train de vie.
03:06M. Truchot, j'aimerais tellement vous répondre.
03:09Moi, M. Chirac me disait, j'ai besoin d'être aidé.
03:15J'allais voir ces homologues africains.
03:18Ils envoyaient un émissaire avec des sous, mais je ne savais pas ce que ça devenait après.
03:25Vous ne savez pas tout, alors ? Contrairement au titre de votre livre.
03:28Non, mais je sais qu'il y a eu des sous.
03:30Pour l'enrichissement personnel ?
03:32Je ne sais pas, M.
03:33À un moment, on entend Chirac râler.
03:35Vous le racontez dans le livre avec Frédéric Lejal.
03:38C'est une scène où c'est de l'argent qui vient de Blaise.
03:41Blaise, c'est ?
03:42Le pauret.
03:43Président du Gouvernement.
03:44Voilà.
03:45Et alors Jacques Chirac râle en disant, il y va fort Blaise, il ne nous a refilé que des petites coupures.
03:49Comment va-t-on faire ?
03:50Le président Chirac râlait d'avoir que des billets de 5 dollars et 10 dollars.
03:54M.
03:55Oui.
03:56Est-ce que vous doutez de ce que je dis ?
03:58Pas du tout.
03:59Vous étiez témoin de la scène.
04:01Ce que j'ai fait écrire par Lejal est souvent en deçà de la vérité.
04:07Une autre fois, il était très content parce qu'il y avait des billets de 500.
04:09Là, ça lui convenait à Jacques Chirac.
04:11Pas toujours.
04:12Pas toujours.
04:13Pas toujours.
04:15Mais pourquoi ces dirigeants africains donnaient cet argent, fournissaient l'argent qu'on leur demandait ?
04:21Pour bénéficier des bonnes grâces de la France.
04:25Mais moi, je le dis aujourd'hui, c'était de grands naïfs.
04:30C'était de grands...
04:31Et ils n'ont rien obtenu.

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