• il y a 2 mois
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Transcription
00:00– Et quand Claire apprend une affaire comme celle de Philippine,
00:04vous devez vous dire, mais j'ai vu votre coup de gueule,
00:06vous vous dites, rien n'a changé, en fait, rien n'a changé.
00:10– Non, bien sûr, rien n'a changé en un an, et en fait,
00:13au final, je me rends compte que toutes les prises de parole,
00:15ça n'a servi à rien, malheureusement.
00:16– C'est ça, en fait, vous vous battez, vous essayez de prendre la parole,
00:19vous avez, on rappelle votre histoire, vous avez été agressée par un OQTF,
00:25vous avez été violée, une histoire qui nous a tous bouleversés.
00:29– C'est ça, exactement, dans l'autre de mon immeuble, 11 novembre 2023,
00:33comme Philippine, c'était un homme qui était sous OQTF,
00:35comme Philippine, c'était en plein milieu de la journée,
00:37comme Philippine, c'était également un agresseur
00:39qui venait de sortir fraîchement de prison.
00:41– Et aujourd'hui, forcément, votre vie, ce n'est plus la même ?
00:45– Non, bien sûr, tout a changé, il y a énormément de choses qui ont changé,
00:48j'ai quitté mon travail, j'ai fait un burn-out, ma vie change complètement,
00:52et je pense que la vie des parents de Philippine aussi va changer.
00:55– Mais le problème, Claire, vous avez dit, vous, votre vie a changé,
00:59mais la vie des OQTF n'a pas changé.
01:02Parce qu'il n'y a rien à changer, et c'est pourquoi, je le dis à chaque fois,
01:08pourquoi on est si énervés, et bien sûr, et si tristes,
01:12c'est que c'est une histoire qui aurait pu être évitée une fois de plus,
01:16comme la vôtre, je le dis à chaque fois, je le dis tous les soirs en ce moment,
01:19OQTF, obligation de quitter le territoire français,
01:22après on va nous dire ce que nous dit Anne-Sophie Lapix,
01:24mais comment vous allez faire ?
01:27Aujourd'hui, on n'est plus dans le truc, comment vous allez faire ?
01:29On arrive, à chaque fois, on a réussi à débloquer de l'argent pour le Covid.
01:36On a fait jouer la planche à billets, on est d'accord.
01:40– Pour les JO ? – Pour les JO, exactement.
01:42On a fait marcher la planche à billets aussi.
01:44Moi, pour moi, les OQTF et la sécurité des Français, c'est la priorité.
01:50Donc, on s'en fout, on fait marcher la planche à billets,
01:52je vais vous dire, on a une dette tellement abyssale, incroyable,
01:58qu'aujourd'hui, il faut faire marcher la planche à billets sur ce sujet.
02:04Elle l'a dit, Anne-Sophie Lapix, 13 800 euros par personne.
02:07– Donnent des milliards à l'Ukraine.
02:08– Exactement, mais bien sûr, oui, exactement, mais il a raison,
02:11des milliards à l'Ukraine, je suis désolé, je ne dis pas qu'il ne faut pas les donner.
02:14– C'est la priorité politique.
02:15– Mais à un moment, il faut des priorités.
02:17Et moi, je vais vous dire, aujourd'hui, la vie de Philippine, la vie de Claire,
02:21pour moi, c'est une priorité, c'est la priorité numéro un.
02:23Voilà, c'est insupportable, je vais vous dire,
02:27et les Français, ils ne peuvent plus l'entendre, ça.
02:29On arrive à faire marcher la planche à billets pour plein de choses,
02:31vous l'avez dit, les JO, l'Ukraine, le Covid,
02:34mais pourquoi on n'arrive pas à faire marcher la planche à billets pour ce qui…
02:39– Pour nos enfants.
02:39– Voilà, pour nos enfants, pour nous, pour nos amis, pour les Français.
02:45Voilà, je vous le dis, aujourd'hui, les Français, il faut vous dire,
02:48la cérémonie des JO, elle aurait pu être un petit peu moins bien
02:51si on avait pris l'argent dans les joueurs.
02:52On aurait pu prendre l'argent pour, je vous le dis, c'est insupportable.
02:55Vous dites, on donne des milliards à l'Ukraine, oui, d'accord, c'est très bien,
02:58mais aujourd'hui, si tout allait bien en France,
03:01si Claire se sentait en sécurité, si tout le monde, tout allait bien,
03:05mais aujourd'hui, excusez-moi, aujourd'hui, ce n'est pas possible.
03:08Aujourd'hui, la fac, elle est à quelques mètres d'ici.
03:11Je vous le dis, ça peut arriver à tout le monde.
03:14Elle rentrait chez elle.
03:15– À 5 minutes des Champs-Élysées.
03:16– Exactement, à 5 minutes des Champs-Élysées en plein après-midi.
03:19– Dans un quartier, finalement, privilégié.
03:21– Exactement, mais oui, mais oui, ça.
03:23– Il y a quand même quelque chose, c'est que moi,
03:25ce que je ne peux pas accepter en tant que père de famille,
03:27enfin, je dois ici témoigner qu'il y a aussi une fracture qui se crée.
03:31C'est-à-dire que moi, mes enfants, on a tenu à leur offrir un logement
03:34à côté de la fac, on en est obligé, à un moment donné,
03:37d'investir de l'argent pour une sécurité.
03:40C'est-à-dire qu'à un moment donné, on peut dire que c'est juste
03:42un sentiment d'insécurité, j'ai entendu sur ces émissions de cette semaine,
03:45dire, oui, mais bon, les chiffres, c'est 0,8, 0,1.
03:47Oui, mais attendez, à un moment donné, on parle de vie humaine, là, quand même.
03:51On parle de gens…
03:52– Excusez-moi, Fabrice, est-ce que je suis abruti ?
03:54C'est peut-être possible ? Non, peut-être que je suis un abruti.
03:57Moi, je me demande, est-ce qu'il n'est pas possible, à un moment de dire,
04:01les mecs, on va réduire tout, sauf, on va aider les entreprises
04:06et les Français pour qu'ils gagnent plus d'argent,
04:08et on va aider les Français sur la sécurité.
04:09Est-ce qu'on ne peut pas dire, on va réduire beaucoup de choses,
04:12le reste, beaucoup d'aides qu'on fait ?
04:14Est-ce que c'est impossible ?
04:16– Non, c'est un choix, et voyez-vous, dans cette émission,
04:19on a eu un débat sur ce côté d'augmenter les impôts,
04:21mais moi, tu me prends 20% d'impôts de plus
04:24pour garantir la sécurité des Français.
04:25– Moi aussi.
04:26– Je veux dire, il n'y a aucun problème, il n'y a aucun problème.
04:28– Exactement.
04:28– Je veux dire, pour mettre nos enfants à l'abri,
04:30il n'y a aucune difficulté, ce n'est pas ça, mon problème.
04:33C'est qu'à un moment donné, on n'arrête pas, effectivement,
04:35on s'appauvrit de jour en jour, et finalement,
04:38on est de plus en plus dans une situation d'insécurité de partout.
04:42Ça ne peut pas continuer, et je voudrais, si tu me permets,
04:44juste un tout petit mot rapide, moi, je voudrais aussi dire
04:47une indignation sur un point, la classe politique,
04:49elle a l'obligation d'avoir une dignité propre.
04:51Quand je vois Antoine Léaument qui, hier, est allé visiter
04:54un centre de rétention pour aller voir dans quelles conditions
04:57les étrangers en situation irrégulière sont effectivement retenus,
05:01alors il a oublié quelque chose.
05:02D'abord, le sens de la propos, c'est-à-dire que j'ai tweeté, moi,
05:06en disant que finalement, qu'il serait sûr,
05:08les étrangers en situation irrégulière étaient retenus
05:10en meilleure condition que Philippines, ça, c'est le premier point.
05:14Et le deuxième point, c'est qu'il faut comprendre quelque chose.
05:16C'est le psaume 83, amour et vérité se rencontrent.
05:18Que dire qu'on aime les gens, qu'on aime effectivement,
05:21que la charité demande d'accueillir tout le monde, c'est faux.
05:24C'est faux, c'est faux.
05:25À un moment donné, c'est mentir à tout le monde.
05:28On ment aux Français, on ment à ces gens qui viennent,
05:30à qui on promet un avenir qu'ils n'auront jamais.
05:32Il faut que ça cesse.
05:33– Mais c'est bien de préciser, Fabrice Divio,
05:35vous vous rendez compte, le timing d'Antoine Léaument,
05:37elle est fille encore, on vient de vivre un drame
05:40et il va dans un… non mais, excusez-moi, c'est de la provocation,
05:43et c'est insupportable.
05:45Aujourd'hui, c'est insupportable ce genre de provocation.
05:47Imaginez encore les parents de Philippines,
05:51imaginez les amis de Philippines, imaginez les étudiants de la fac de Dauphine
05:54qui sont tous certainement extrêmement choqués par ce qui s'est passé
05:58et qui doivent être dans une angoisse terrible,
06:00qui voient un responsable politique, le jour même ou deux jours après,
06:04aller visiter un centre de rétention.
06:06– Et ce n'est pas anodin.
06:07– Non mais ce n'est pas anodin, excusez-moi Fabrice,
06:09là c'est vraiment, c'est exagéré, là pour moi c'est trop.
06:13– C'est triste.
06:13– Oui, Dominique.
06:14– C'est très rare que le Président de la République
06:16s'exprime sur un fait de politique intérieure.
06:19Il l'a fait hier en déplacement,
06:21en disant effectivement que c'était un crime horrible
06:24et qu'aujourd'hui il fallait arrêter de dire mais de faire.
06:30Est-ce qu'il a fallu attendre que Philippines soit tuée ?
06:34Est-ce que Claire, qui est vivante aujourd'hui,
06:37et heureusement, est-ce que déjà ça, ça ne méritait pas qu'on fasse ?
06:44Et pas simplement qu'on dise, il en faudra encore combien en fait ?
06:47– Exactement.
06:47– Claire, quand toi tu as appris l'histoire de Philippines,
06:51ça te fait quoi ?
06:52Dans ton corps ça doit être incroyable, tu dois te dire,
06:55si tu as ça, ça doit te rendre folle.
06:56– Bien sûr, ça met totalement en parallèle nos deux histoires.
06:59Ça rend complètement fou et comme vous le dites,
07:03combien il va falloir encore de Lola, de Philippines,
07:06de Mathilde, la fille qui a été violée juste avant moi.
07:08– Tu sais ce qu'on va nous répondre ?
07:10On va nous répondre, on est le pays des droits de l'homme.
07:12– C'est ça.
07:13– Oui mais la sécurité ne devrait pas être un sujet de droite ou de gauche en fait.
07:16– Mais il n'y a pas de débat, on est bien les droits de l'homme,
07:17personne ne dit qu'il faut maltraiter effectivement qui que ce soit.
07:21C'est ce que je disais tout à l'heure, amour et vérité se rencontrent.
07:24Mais moi je refuse catégoriquement de venir effectivement
07:27compromettre la sécurité de nos enfants d'un côté et de l'autre.
07:30Je refuse catégoriquement de faire croire à des gens qui viennent
07:33qu'ils ont la possibilité de tout faire n'importe comment,
07:36n'importe où, ce n'est pas possible de faire ça.
07:38Il faut bien à un moment donné, on parlait effectivement,
07:41hier j'entendais Jean-Bardella dire il faut restaurer la double peine.
07:44Alors bon la double peine elle n'a jamais disparu.
07:46– Alors on va rappeler ce que c'est la double peine.
07:48– La double peine c'est la possibilité d'interdire de territoire français,
07:50à titre de peine complémentaire, les étrangers qui ont commis
07:53des délits ou des crimes en France.
07:55Alors Sarkozy l'avait un petit peu dépoussiéré, disons ça comme ça.
07:59– Elle est revenue là.
08:00– Mais en réalité il y a une loi de 2024, janvier 2024,
08:03qui maintenant est devenue la règle.
08:05La double peine elle est devenue la règle.
08:07Mais il faut dire autre chose, Cyril, pardon, c'est qu'on lutte,
08:09on parlait de laxisme cette semaine, je suis venu souvent,
08:11on parlait de laxisme tous les jours, on parlait de laxisme,
08:14mais tu as vu le communiqué du syndicat de la magistrature ?
08:17– Bien sûr je l'ai vu.
08:18– Il faut quand même, à un moment donné,
08:20Bruno Retailleau disait qu'il fallait interdire le syndicalisme
08:22dans la magistrature, il va être temps d'y penser,
08:23parce qu'on est en train de protester contre des mesures
08:27qui sont des mesures d'application de la loi pénale.
08:29Où est-ce qu'on est dans ce pays là ?
08:31Où est-ce qu'on est ?
08:31Les policiers effectivement se plaignent d'arrêter des gens
08:34qui sont relâchés ensuite et les magistrats revendiquent
08:38finalement une forme de laxisme judiciaire.
08:40On ne peut pas continuer comme ça.
08:42– Gilles Verdez, j'aimerais juste qu'on fasse une petite parenthèse
08:45sur l'affaire d'Antoine Léaumont qui va visiter un centre de rétention
08:49deux jours après ou trois jours après le drame de Philippines.
08:53Ça vous choque ?
08:54– Non, je ne l'aurais pas fait, mais lui, il est entre guillemets
09:00dans son rôle politique, c'est-à-dire qu'il refuse la récupération politique.
09:03– Mais c'est ça, c'est toujours son argument,
09:04c'est insupportable d'entendre ça.
09:06On parle d'une jeune fille qui s'est faite enterrer
09:10dans le bois de Boulogne.
09:10Gilles Verdez, arrêtez de nous parler de sa stratégie politique.
09:15Non mais écoutez, je ne veux même pas entendre ça,
09:16c'est insupportable, surtout en présence de Claire.
09:18– Est-ce que vous avez vu son tweet ?
09:21Est-ce que vous l'avez vu son tweet ?
09:23– Non, il n'a pas vu.
09:23– Dans lequel il dit, effectivement, je suis venu m'inquiéter
09:26des conditions dans lesquelles ils sont retenus
09:28et les conditions déplorables, etc.
09:30Je veux dire, aujourd'hui, vraiment ?
09:32– Je ne justifie pas Gilles Verdez.
09:35– Non mais c'est bon, on s'en fout.
09:36Justifiez Gilles, pas de bêtise.
09:38– Non pas du tout, si vous me demandiez, non.
09:41– Oui c'est ça, ça se reporte un rendez-vous comme ça.
09:43– Si ça s'était prévu depuis 2, 4, 6 mois,
09:45il fallait l'annuler, c'est pas le timing.
09:47Il ne fallait pas y aller.
09:48– Je ne pense même pas que c'était…
09:49– Je ne sais pas, je pense qu'il y est allé.
09:51– J'essaie de le défendre.
09:52– Je pense qu'il y est allé.
09:53– Oui, il le revendique, bien sûr.
09:55– Ne le défendez pas d'indéfendable.
09:57– Non mais je ne le défends pas.
09:58– Surtout, si vous le défendez.
09:59– Mais non, j'explique pourquoi il l'a fait.
10:00– Il n'y a pas d'explication, il n'y a pas d'explication.
10:03Quand on a vécu un drame comme ça, il n'y a pas d'explication.
10:05– Il y a autre chose qui signe la provocation, pardon Gilles,
10:07c'est que les conditions dans lesquelles ils sont retenus, on le sait.
10:10La CIMAD a fait des rapports, la Ligue des droits de l'homme a fait des rapports,
10:12les députés sont déjà venus, on le sait.
10:15Donc on le sait qu'il y a des améliorations sans doute à avoir,
10:19il n'y a pas de débat si c'est ça le sujet.
10:21Ici, il n'est pas venu pour autre chose que de pouvoir tweeter
10:25et annoncer qu'il l'a fait, c'est de la provocation.
10:27Et je vais te dire, toi qui es effectivement,
10:29et je respecte ça profondément, qui es militant de gauche,
10:31et je respecte ça profondément, à un moment, ça là,
10:34ça desserre juste la cause, en fait, que ces gens essayent de défendre.
10:39Ça la desserre parce que ça les enferme justement dans un rôle
10:42et il faudra l'assumer à un moment donné.
10:43– Exactement, Claire, quand vous entendez tout ça,
10:46vous, vous êtes aujourd'hui, vous êtes dans quel mood ?
10:50– Là, révoltée, vraiment révoltée parce qu'il y a énormément de problèmes,
10:54le problème de la justice aussi qui est assez laxiste.
10:57On voit également que les victimes ne sont pas du tout soutenues.
11:00– Vous, vous avez été soutenue depuis votre viol ou pas du tout ?
11:03– Écoutez, par la justice, par l'État, non, pas du tout.
11:06Pourtant, j'ai essayé de demander des réponses, des actions, rien.
11:09Donc non, malheureusement.
11:11– Et aujourd'hui, vous vivez avec ça tous les jours
11:13et à mon avis, votre vie, elle a basculé.
11:18C'est-à-dire que je suis heureux de vous voir aujourd'hui ici
11:20parce qu'on aurait pu ne plus vous revoir et ça aurait pu être bien pire.
11:28Mais aujourd'hui, votre vie, elle a basculé dans l'horreur,
11:33forcément, ce jour-là.
11:34Vous essayez de vous reconstruire tous les jours
11:36et quand vous entendez ce genre d'affaires, de meurtres,
11:40en plus, qui a dû se passer pas loin de chez vous ?
11:42– Oui, bien sûr, ça a deux kilomètres de chez moi, au final.
11:44Donc en fait, c'est encore dans un quartier qui est censé être
11:47plus favorisé que d'autres quartiers dans Paris.
11:50Et en fait, on se rend compte que l'insécurité est vraiment partout.
11:52– Non, mais ça doit vous retourner.
11:54Vous devez vous dire, en fait, c'est encore remettre une pièce
11:57dans la machine de l'horreur.
11:58– Oui, c'est ça, exactement, c'est juste un enfer.
12:02– Et en plus, je le dis, Claire, elle se bat, elle témoigne.
12:04Claire, témoignée sur des plateaux ou sur des radios,
12:08elle s'en fout totalement.
12:09Non mais je vous le dis, si elle le fait, Claire,
12:11c'est juste pour essayer de protéger des futures victimes
12:16et de nous alerter et d'essayer que les choses avancent.
12:18Et en racontant son récit, elle se dit, peut-être que ça va faire avancer les choses.
12:23Mais elle essaie de faire ce qu'elle peut, mais elle le voit bien que depuis,
12:26il n'y a rien qui a changé, mais rien, vraiment rien, zéro.
12:30Donc ça doit vous rendre folle.
12:31– Non, du coup, on va prendre le taureau par les cornes
12:33et puis c'est comme ça qu'au final, moi, je vais essayer de faire changer les choses,
12:36je vais essayer de créer mon association pour pouvoir aider les victimes,
12:39surtout financièrement, parce qu'aujourd'hui,
12:40le coût d'une victime, c'est environ 35 000 euros du dépôt de plainte jusqu'au procès,
12:43donc c'est énorme et au final, les victimes se sentent complètement délaissées.
12:46Il y en a même qui vont jusqu'au suicide, donc c'est horrible.
12:49– 35 000 euros, c'est pas payé, ça, par l'AME, ça.
12:54Non mais je vous le dis, Gilles Verdez, votre monde, il est fini, Gilles Verdez, excusez-moi.
12:57– L'homme qui vous a agressé, qui vous a violé, il est où aujourd'hui ?
13:00Il est incarcéré ?
13:01– Il est incarcéré, en fait, la police a fait un travail incroyable,
13:03un peu comme pour Philippine, où ils l'ont retrouvé une heure après.
13:06Parce que du coup, il était déjà cherché, enfin, en train d'être recherché
13:10lorsqu'il avait violé la fille une heure avant moi.
13:12Donc pour le moment, il est incarcéré,
13:14après, il n'y a pas du tout de date de procès non plus, c'est ça qui est problématique,
13:17c'est qu'aujourd'hui, j'ai une théorie, c'est qu'en tant que victime,
13:20on ne peut pas se reconstruire tant que le procès n'est pas passé.
13:22– C'est un QTF ? – Oui.
13:24– Voilà des économies, c'est-à-dire que ce mec-là, on lui donne à manger en prison,
13:27on le nourrit, il n'y a pas de procès.
13:29– Oui, il a ses suivis psychologiques également payés.
13:31– Il a ses suivis psychologiques, mais il avait une obligation de quitter le territoire.
13:34– Moi, je suis complètement d'accord avec Clément,
13:36on dit qu'il manque des places de prison, tous les occulteurs qui sont en prison, ça dégage.
13:39– Il manque des sous. – Bien sûr, mais on a l'impression d'être des idiots,
13:44parce qu'on se dit, comment il ne pense pas ?
13:47– Là, on le nourrit, on le soigne, alors qu'il ne devait même pas être là.
13:51– Il y a un point qu'il faut témoigner quand même, important,
13:54c'est que la justice, elle a un autre problème,
13:59c'est qu'elle n'a pas les moyens de ne pas être laxiste,
14:02c'est aussi un des gros problèmes.
14:03– C'est ça, exactement, je suis d'accord avec vous.
14:04– En fait, ce que Claire soulève, c'est qu'effectivement, cette durée,
14:08la durée de la procédure, il faut savoir qu'aujourd'hui,
14:10moi j'ai des dossiers dans lesquels un juge d'instruction,
14:13il a 200 à 300 dossiers ouverts à son cabinet.
14:16– C'est ça, ils ne peuvent pas s'en sortir.
14:17– C'est-à-dire qu'une durée d'instruction aujourd'hui,
14:19ce n'est pas moins de 3 à 4 ans.
14:21– Je sais.
14:22– Et puis ensuite, il y a 3 à 4 ans minimum pour le procès,
14:26et donc, parce qu'en fait, ils sont débordés, saturés,
14:30totalement saturés aujourd'hui, la justice manque cruellement de moyens.
14:35– Je suis d'accord, il ne faut pas s'en prendre aux juges,
14:36les paumes, qui sont débordés aussi.
14:38Et le problème, le laxisme aussi, ce n'est pas de leur faute.
14:41Voilà, il faut le redire.

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