• il y a 3 mois

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Transcription
00:00Ma mère s'appelait Carmie, et en jouant avec les lettres,
00:02je me suis rendu compte que ça donnait ses amis,
00:05et que ça m'a bouleversé de découvrir que ça pourrait totalement être le nom de l'album.
00:11C'était fondamental pour moi de tout raconter,
00:14y compris l'événement le plus marquant que j'ai traversé depuis ma naissance,
00:18qui est la disparition de ma mère.
00:21C'est toujours très très dur d'en parler,
00:23et heureusement que les chansons existent pour pouvoir évoquer ce genre de thème.
00:26C'est le fil rouge de ma vie depuis avril 2023,
00:29et même avant, quand elle était malade,
00:31je me consacre à elle pour la ressentir,
00:36et d'une certaine manière continuer à me connecter à elle et à ce qu'elle m'a inculqué.
00:42Et évidemment qu'en créant des chansons qui parlent d'elle,
00:47j'ai l'impression de la revoir un instant.
00:49C'est pas la chanson qui m'a permis de surmonter mon deuil,
00:51c'est une fois que le deuil était plus ou moins consolidé, guéri,
00:58quelque chose s'est apaisé en moi, que je me suis senti capable d'écrire des chansons,
01:02parce que sinon il y a vraiment un écran qui bloque et on est trop dans la douleur.
01:07J'imagine que les épreuves nous rendent plus forts de manière générale,
01:12du moment qu'on arrive à les surmonter.
01:14Je crois que j'avais pas le choix, parce qu'on est une famille,
01:17et qu'on a beaucoup d'autres personnes pour qui on a envie d'être présents,
01:23et donc même si un être nous manque et tout est dépeuplé,
01:27il faut savoir se reconstruire autour de ça, et je parle en pluriel,
01:30parce que ça a été le défi de mes frères et sœurs, mon père, moi,
01:34ma famille, mes enfants, ma femme, mais voilà, le temps guérit des choses,
01:39les amis intimes permettent aussi d'être l'oreille qui écoute quand ça va mal,
01:44et la musique aussi, très libératrice.
01:46Je parle de ma grand-mère, à l'époque elle reflétait pour moi le détachement absolu
01:55de par sa condition de santé, elle souffrait d'une démence sénile,
02:01donc elle était toujours là à sourire, elle avait perdu la connexion à la réalité,
02:05et je me suis dit, c'est marrant le nombre d'épreuves que notre famille en général
02:09a traversées en l'espace de quelques années, et elle garde le sourire.
02:14Et plutôt que d'avoir de la pitié pour elle,
02:17ça a généré plus d'affection, voire même d'envie parfois d'être à sa place,
02:24et de rentrer dans une bulle où on ne remarque rien de tout ça.
02:27J'ai donc voulu prendre le contre-pied du rapport de tous à sa maladie,
02:33et essayer d'en parler d'un oeil positif,
02:35imaginer des papillons et des arcs-en-ciel dans sa tête,
02:40et cette chanson s'appelle Dans ta tête, et je dis parfois j'aimerais être à ta place,
02:44mais j'en parle avec difficulté aujourd'hui parce que c'est un petit peu perdu de pertinence,
02:49car malheureusement elle est décédée un mois après l'écriture du morceau.
02:55Aujourd'hui j'aimerais espérer qu'elle puisse l'entendre de là où elle est,
02:59mais c'est vrai que ce n'est pas pareil si on ne peut pas la lui chanter.

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