• il y a 2 mois

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00:00On est à la veille d'Octobre Rose, c'est un mois consacré à la lutte contre le cancer du sein.
00:05Un mois pour dire à toutes les femmes combien il est important de se faire dépister à partir de 50 ans,
00:09et même un peu avant, vaincre le cancer. C'est possible ?
00:12On en parle ce matin avec Geneviève Berger, secrétaire de l'association Carpe Diem 21.
00:17Bonjour Geneviève Berger.
00:19Bonjour.
00:19Vous avez 61 ans, vous êtes prof de maths, et ce combat contre la maladie, vous le connaissez bien,
00:23parce que vous avez traversé, vous, et vaincu deux cancers, notamment un cancer du sein.
00:27Est-ce que c'est le dépistage qui vous a aidé à vous en sortir rapidement ?
00:30Absolument, absolument.
00:32Ma gynécologue a été partisante de faire des mammographies avant 50 ans,
00:36et je crois que ça m'a sauvé la vie.
00:37Et c'est un conseil que vous donnez aujourd'hui, ne pas attendre pour se faire dépister ?
00:40Absolument, absolument.
00:42Et pourtant, on l'entend, ça reste une épreuve pour beaucoup de femmes.
00:44D'abord parce qu'on craint peut-être une mauvaise nouvelle,
00:47et puis parce que c'est pas un examen confortable, a priori.
00:49Alors, c'est vrai sur ces deux points.
00:51Alors sur le confort, les appareils ont fait des progrès,
00:54même si ça reste un examen effectivement qui n'est pas très agréable.
00:57Ça ne dure pas non plus très longtemps.
00:59Sur l'angoisse, c'est normal.
01:01Il faut savoir que dans plus de 95% des cas, il n'y a pas de cancer détecté.
01:06Donc c'est plutôt un soulagement.
01:08Il faut vraiment le voir.
01:09Enfin, moi je le vois un petit peu comme quand on fait le contrôle technique de sa voiture.
01:12On y va pour être sûr qu'il n'y a rien de grave.
01:14Et si on trouve quelque chose, on agit avant que ça devienne mortel.
01:18On l'a entendu ce matin sur France Bleu Bourgogne.
01:20On est dans le top 3 national du dépistage ici en Côte d'Or.
01:2557% des femmes se font dépister.
01:27Ce qui veut dire que c'est très bien, on est dans le top 3.
01:29Mais pour autant, il y en a une sur deux qui ne franchit pas la part.
01:32Oui, c'est vrai.
01:33C'est vrai et c'est un combat qu'il faut mener tous les jours.
01:35Et alors, quels sont les freins ? Comment les lever ?
01:37Alors, les freins, je crois qu'on vient de le dire.
01:40Les freins, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup l'angoisse.
01:42On a quand même tendance à avoir une politique de l'autruche.
01:44On ne veut pas savoir, on reporte à deux mains.
01:46Et puis, c'est l'essentiel parce que la prise en charge est bonne.
01:51L'information est, je pense, assez bonne.
01:53Mais c'est beaucoup, beaucoup l'angoisse.
01:55Vous, quand vous avez appris que vous étiez concerné, comment ça s'est passé ?
01:57Comment est-ce qu'on donne cette mauvaise nouvelle ?
02:00Alors, c'est très compliqué l'annonce.
02:04Moi, j'ai eu deux annonces à peu près opposées.
02:06La première n'ayant pas de résultat qui venait, j'ai appelé le laboratoire
02:10et je l'ai appris par téléphone d'une manière assez brutale et violente.
02:14Aujourd'hui, alors c'était en 2009,
02:16donc aujourd'hui, on a fait beaucoup de progrès
02:18et on demande aux médecins de prévoir un rendez-vous assez long
02:21pour pouvoir expliquer en même temps ce qui se passe
02:24et tout de suite avec la prise en charge pour assurer les personnes.
02:28Mais la contrepartie de ça, c'est qu'il faut attendre pour avoir ce rendez-vous.
02:32Donc, pour la deuxième situation,
02:35j'ai appris un lundi qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas,
02:37mais il a fallu que j'attende le jeudi pour avoir ce fameux rendez-vous.
02:40Donc, pendant trois jours, c'est l'angoisse.
02:42Donc, il faut être accompagné, il faut être épaulé dans ces moments.
02:45Absolument.
02:46De l'importance de votre association, on va en parler, bien sûr.
02:48Vous restez avec nous et dans quelques instants,
02:50on va commencer la discussion avec vous.
02:51Si vous êtes au 0380 42 15 15, venez nous rejoindre en direct ici.
03:01Là que tu commentais avec notre invité,
03:03évidemment comme tous les jours et à 7h40,
03:05on est toujours avec Geneviève Berger,
03:07la secrétaire de l'association Carpe Diem 21.
03:09Geneviève Berger, votre association accompagne les personnes,
03:11notamment des femmes qui traversent ou qui ont traversé un cancer.
03:14C'est important donc de ne pas rester seule dans l'épreuve ?
03:17C'est très important.
03:19On traverse quelque chose qui est quand même très étrange,
03:21puisque la plupart des maladies,
03:23lorsque vous tombez malade, vous êtes mal,
03:25les personnes vous entourent.
03:26Et puis au fur et à mesure des traitements, vous allez de mieux en mieux.
03:28Là, il se passe exactement le contraire.
03:30Vous allez très bien, vous faites un examen,
03:32vous êtes malade, on vous donne des traitements
03:34et c'est là que vous commencez à être de moins en moins bien.
03:36Donc, c'est très compliqué à comprendre pour vous,
03:39c'est très compliqué à comprendre pour votre entourage.
03:41Alors, bien sûr, les médecins, c'est le volet médical.
03:43Vous, dans l'association, quel accompagnement vous apportez ?
03:47C'est quoi le bien-être que vous donnez ?
03:49Alors, on rentre dans le cadre de ce qu'on appelle les soins de support.
03:52J'aime pas beaucoup ce nom, mais enfin, c'est le nom qui est donné.
03:55C'est-à-dire tous les soins qu'on peut apporter en plus des traitements.
03:59Ça passe d'abord par l'activité physique adaptée,
04:02parce que c'est très difficile pour une personne
04:04qui est en traitement ou qui sort des traitements,
04:06de reprendre une activité physique.
04:08Donc, c'est comme ça que l'association a débuté.
04:10Et qu'est-ce qu'on fait par exemple ? C'est quoi l'activité physique ?
04:12Alors, l'activité physique adaptée,
04:16ça va de la marche.
04:18Alors, la marche, ça peut être des choses très simples,
04:20comme un tour du parc de la Colombière,
04:22en s'arrêtant sur les bancs si nécessaire.
04:25Et ça va jusqu'à la course à pied,
04:27puisque notre équipe de course à pied a même déjà couru un semi-marathon.
04:30Et dans votre programme, je vois même qu'il y a de la boxe.
04:32Le mardi matin, on fait de la boxe.
04:33Alors, de la boxe française, sans combat,
04:35pour faire travailler le cardio, les bras, les jambes.
04:38De l'aquagym. On a deux cours d'aquagym.
04:40On a trois cours de renforcement musculaire.
04:42On a deux cours de danse.
04:43Donc, pas mal de choses.
04:44Et de l'écriture également.
04:45C'est aussi une forme de combat, quelque part ?
04:47Oui, c'est quelque chose qui nous a été demandé par nos adhérents.
04:51Alors, on travaille beaucoup avec les demandes des adhérents,
04:54que ce soit au niveau des emplois du temps, des lieux, des activités.
04:57Et ce cours a rencontré beaucoup de succès.
04:59Alors, il ne s'agit pas de raconter ses malheurs.
05:01Il s'agit vraiment d'un cours d'écriture.
05:03Geneviève Berger, qui vient vous voir dans cette association ?
05:06Est-ce que c'est des personnes qui sont dans une phase avancée,
05:09qui sont au départ, au début de leur maladie ?
05:12Qui s'adresse à vous ?
05:13Alors, on a de tout.
05:14On a des personnes qui ont terminé leur traitement depuis déjà plusieurs années.
05:19On a des personnes qui sont en traitement.
05:21On a pas mal de personnes qui viennent de finir leur traitement,
05:24qui arrivent à l'issue parfois d'un programme qui s'appelle PEPS,
05:28qui est proposé aux personnes qui sortent de traitement.
05:31Et une chose notable, ce sont principalement des femmes.
05:34Ce qui veut dire quoi ?
05:35Que les hommes n'osent pas, eux, communiquer comme vous le faites ?
05:39Pour nous, c'est une grosse interrogation.
05:41C'est vrai que les hommes sont tout aussi concernés que les femmes par le cancer.
05:44Si les femmes sont concernées par le cancer du sein, on en parle en ce moment,
05:47les hommes sont concernés par le cancer de la prostate.
05:50Tout le monde est concerné par le cancer du côlon,
05:52mais on a une majorité de femmes, effectivement,
05:54comme dans toutes les associations de bien-être, j'allais dire.
05:57Et cette association se fait connaître par le bouche-à-oreille.
06:01Comment est-ce que vous arrivez à étendre votre réseau ?
06:04Alors, déjà, des radios comme vous.
06:06On a déjà parlé sur d'autres radios.
06:09On se fait connaître beaucoup par des manifestations,
06:11toutes les manifestations qui tournent autour d'Octobre Rose,
06:13les manifestations sur le sport et la santé,
06:16des sites internet, bien sûr, du Facebook, des choses comme ça.
06:19Alors, Octobre Rose va démarrer à partir de demain, officiellement.
06:22Vous avez des rendez-vous à nous annoncer ?
06:24Mercredi prochain, nous serons au Rosier
06:26pour un cours de danse en ligne à destination du public.
06:29Et l'idée, c'est de séduire, de rencontrer des personnes
06:32qui n'osent pas encore venir vers vous ?
06:34Oui, c'est compliqué de venir adhérer à une association comme la nôtre
06:37parce qu'on se dit qu'on va arriver au milieu de personnes malades,
06:40mal en point, tristes.
06:42Et en réalité, on se rend compte que c'est tout le contraire.
06:44C'est des personnes qui mettent à distance la mort,
06:46donc qui sont pleines de vie.
06:47Merci beaucoup pour ce témoignage Geneviève Berger,
06:49secrétaire de l'association Carpeti M21.
06:51On va bien sûr mettre le lien et tous les contacts utiles
06:54sur francebleu.fr avec votre interview.
06:56Merci.
06:57Bonne journée à vous.

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