Avocate, Muriel Ouaknine Melki s'est exprimée à propos du profil du meurtrier présumé de Philippine, récidiviste : «La justice n'a pas les moyens de ses ambitions».
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00:00Il y a une faille, mais que nous connaissons par cœur.
00:02Nous, les auxiliaires de justice, nous savons très bien que la justice n'a pas les moyens
00:05de ses ambitions.
00:06On le sait.
00:07N'importe quel magistrat qui a eu à traiter des violences sexuelles, des agressions sexuelles
00:11vous dira qu'effectivement, il faut un suivi psychiatrique et psychologique qui soit très
00:15strict et qui soit mis en place et qui soit suivi dans le temps.
00:18On ne parle pas d'une séance par mois, on parle d'une, deux séances par semaine pendant
00:22plusieurs mois, voire plusieurs années, pour essayer de faire progresser la personne par
00:26rapport à ses troubles et à sa relation perverse à la sexualité qui fait qu'elle
00:33a des pulsions sexuelles qu'elle ne contrôle pas et c'est pour ça qu'on a ce risque
00:36de réitération comme l'a expliqué l'expert psychiatre.
00:38La difficulté que nous avons et que nous connaissons par cœur, c'est qu'il n'y
00:42a pas, aujourd'hui en France, on n'a pas ces moyens-là.
00:45Ces moyens-là ne sont pas mis à disposition de la justice, ne sont pas mis à la disposition
00:48des personnes qui sortent des établissements carcéraux et que même dans les établissements
00:53carcéraux, là où elles sont incarcérées pendant parfois des périodes de détention
00:56très longues, elles ne peuvent pas bénéficier de ces soins.
00:59Elles en bénéficient de manière totalement aléatoire et que ça pose véritablement la
01:05question encore une fois des moyens qu'on souhaite mettre en œuvre pour lutter face
01:09à ces agressions sexuelles et à ces viols.