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Éducation
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00:00:30♪♪♪
00:00:48Applaudissements
00:00:53Avant de remercier les organisateurs, je voudrais d'abord du coup remercier abondamment la Préfecture de Moselle, l'UFAL, l'Union des Familles d'Action Laïque qui dépend du Grand Orient de France,
00:01:12et le républicain Lorrain parce qu'en un jour ils ont démontré plus que nécessaire toute la pertinence du thème de cette conférence.
00:01:24Les remercier aussi particulièrement le républicain Lorrain parce qu'il disait que de toute façon cette assemblée ne réunirait qu'une quarantaine de militants d'ultra-droite
00:01:39et je trouve que la multiplication des pins s'est faite de façon magistrale.
00:01:44Applaudissements
00:01:51Merci vraiment aux organisateurs parce que c'était un fameux défi de rebondir aussi rapidement après l'interdiction qui est tombée hier en fin de journée
00:02:03et c'est là qu'on voit toute l'efficacité des équipes locales. Chapeau Vincent et chapeau à ton équipe, c'est vraiment remarquable.
00:02:12On en parlait tout à l'heure. Félicitations.
00:02:14Applaudissements
00:02:19Plutôt que de faire deux conférences solennelles, on a choisi, Xavier et moi, d'interagir, de faire une espèce de dialogue, de rebondir l'un et l'autre sur un sujet.
00:02:33Nous avons eu l'occasion déjà de partager un moment dans le train et d'échanger sur les sujets.
00:02:39Comme finalement nous avions déjà un fil conducteur assez commun, c'est plus intéressant, plutôt que de nous répéter, de rebondir l'un et l'autre sur l'autre.
00:02:49Et pour ouvrir le sujet, comment ne pas parler du dissident soviétique Bukowski.
00:02:58Alors vous êtes sans doute beaucoup à connaître le nom de Bukowski, même si ce n'est pas le dissident soviétique le plus connu, ce n'est pas Solzhenitsyn, ce n'est pas Zinoviev.
00:03:09Néanmoins, ce qui est intéressant, c'est qu'il avait tenu un discours qui était extrêmement significatif,
00:03:19qui était complètement axé sur cette comparaison entre l'Union soviétique et l'Union européenne.
00:03:26Pour remettre Bukowski dans son contexte, c'était un jeune homme lorsqu'il a été arrêté et il a quand même passé 12 ans en camp d'internement de 1964 à 1976.
00:03:44Il avait 22 ans lorsqu'on l'a arrêté. Il a été libéré à l'âge de 34 ans.
00:03:50Il est passé par différentes prisons, des camps de travail et surtout, et je pense que là c'est déjà un premier sujet de réflexion par rapport à ce qui nous attend, par des internements psychiatriques.
00:04:04Je pense vraiment que dans la suite de la répression qui se met en place en Occident, la psychiatrisation des dissidents fait partie de l'inévitable arsenal auquel ils songent.
00:04:16Et dans le cadre déjà de la répression des professionnels de la santé qui tenaient un discours contraire à la DOXA des laboratoires pharmaceutiques,
00:04:28on a vu comment notamment le docteur Fourtillange a été interné dans un hôpital psychiatrique. Ce n'est qu'un avant-goût de ce qui nous attend.
00:04:39Excusez-moi d'avoir frappé sur la table. Ça c'est mieux que de frapper sur quelqu'un.
00:04:45Et donc évidemment, je veux faire cette comparaison. On y avait pensé tous les deux.
00:04:54Et vous citez quelques extraits de ce discours de Vladimir Konstantinovitch Bukowski.
00:05:02Je vais pas tout vous lire parce que c'est quand même deux pages de discours, mais c'était intéressant.
00:05:08« Il est étonnant, disait-il, qu'après avoir enterré un monstre, l'URSS, on en construise un tout autre semblable, l'UE.
00:05:20Qu'est-ce au juste que l'UE ? Nous le saurons peut-être en examinant sa version soviétique.
00:05:28L'URSS était gouvernée par 15 personnes non élues qui se cooptaient mutuellement et n'avaient à répondre à personne.
00:05:38L'UE est gouvernée par deux douzaines de gens cooptés qui se réunissent à huis clos, ne répondent à personne et ne sont pas limogesables.
00:05:49On pourrait dire que l'UE a un parlement élu. Mais l'URSS aussi avait une espèce de parlement, le soviet suprême.
00:05:58Nous avalisions sans discussion les décisions du politburo, tout comme le parlement européen,
00:06:04où le temps de parole de chaque groupe est rationné souvent et se limite à une minute par intervention.
00:06:12À l'UE, il y a des centaines de milliers de bureaucrates avec leurs émoluments énormes, leur personnel, leurs larbins, leurs bonus,
00:06:23leurs privilèges, leur immunité judiciaire à vie, simplement transférés d'un poste à un autre, quoi qu'ils fassent, bien ou mal.
00:06:33N'est-ce pas l'URSS toute crachée ? L'URSS fut créée par la contrainte, très souvent avec occupation armée.
00:06:41On est en train de créer l'UE pas par la force armée, non, mais par la contrainte et la terreur économique.
00:06:51Pour continuer d'exister, l'URSS s'est étendue toujours plus loin. Dès qu'elle a cessé de s'étendre, elle a commencé à s'écrouler.
00:06:58Je soupçonne qu'il en sera demain pour l'UE. On nous avait dit que le but de l'URSS était de créer de nouvelles entités historiques, le peuple soviétique.
00:07:09Il fallait oublier nos nationalités, nos traditions, nos coutumes. Même chose avec l'UE, semble-t-il.
00:07:16Ils ne veulent pas que vous soyez anglais ou français. Ils veulent faire de vous tous une nouvelle entité des Européens,
00:07:22réprimer vos sentiments nationaux, vous forcer à vivre en communauté multinationale.
00:07:2973 ans de ce système en URSS se sont soldés par plus de conflits ethniques que nulle part ailleurs dans le monde.
00:07:39Je passe quelques paragraphes. En URSS, nous avions le goulag. Je crois qu'on l'a aussi dans l'UE, un goulag intellectuel nommé politiquement correct.
00:07:53Essayez de dire ce que vous pensez sur des questions de race ou de sexualité. Et si vos opinions ne sont pas bonnes, vous serez ostracisés.
00:08:04Pensez que Bukowski a écrit ça il y a plus de 10 ans. C'est le commencement du goulag. C'est le commencement de la perte de votre liberté.
00:08:14Et sa conclusion... Je passe les différents autres paragraphes. « J'ai vécu dans votre futur et ça n'a pas marché ».
00:08:23Oui. Vous voyez comment les dissidents soviétiques ont considéré en découvrant la vie en Occident...
00:08:30Et on pourrait prendre des extraits des propos de Solzhenitsyn ou de Zinoviev qui, eux aussi, ont comparé leur découverte de l'Occident
00:08:40avec le mode de vie qu'ils venaient de quitter en Union soviétique. Et tous les dissidents soviétiques qui se sont exprimés ont annoncé
00:08:51que nous étions ici en Occident sur la voie du totalitarisme. Et c'est tout l'enjeu du sujet que nous allons traiter.
00:09:02C'est de voir comment l'Occident qui se prétend être source de nos libertés, garante de nos libertés, est en fait le pire des modèles totalitaires.
00:09:14Il n'a pas besoin du KGB. Il n'a pas besoin de goulag. Il a toute une série d'autres moyens de répression qui organisent une prison à ciel ouvert
00:09:28dont nous sommes tous les victimes, tous les dissidents. Et nous allons essayer de le démontrer tout au long de cette conférence.
00:09:36— Quelle introduction. Merci rapidement également aux organisateurs. Je continue ma tournée des permanences d'ER partout en France.
00:09:44À chaque fois, je suis impressionné par le professionnalisme et cette capacité à s'adapter aux répressions du régime.
00:09:52Le thème est intéressant parce qu'en fait, quand on dit « URSS 2.0 », la question, c'est de quelle URSS il s'agit.
00:09:59Parce qu'en fait, il y a eu différentes périodes dans l'URSS. Il y a eu la période, on va dire, bolchevique qui dure, je pense,
00:10:05jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale, la Grande Guerre patriotique, comme on dit en Russie.
00:10:10Ensuite, il y a eu cette période, en fait, qui démarre en 1941 et qui s'arrête, on va dire, avec le XXe Congrès,
00:10:18c'est-à-dire la déstalinisation. Staline meurt en 1953 et le XXe Congrès a lieu en 1956.
00:10:26Et après, finalement, le régime s'adoucit. Il s'adoucit déjà... On en reviendra sur les questions religieuses pendant la Grande Guerre patriotique,
00:10:35puisque Staline se rend bien compte que les Russes ont plus envie d'aller se battre pour la Russie éternelle que pour lui-même.
00:10:42Et donc on appelle ça la Grande Guerre patriotique en référence à la guerre patriotique contre Napoléon.
00:10:49Les quelques métropolites et prêtres qui sont encore en vie dans les camps de concentration sont récupérés.
00:10:54Et Staline propose la liberté religieuse. Enfin, tout est relatif. Mais tout de même, elle existe en échange du soutien de l'effort de guerre national
00:11:02contre l'Allemagne nazie. Et donc ensuite, il y a cette période à partir du XXe Congrès qui est une période qui, à certains moments,
00:11:11est peut-être une période de... Je dirais pas de grande croissance économique, mais de stabilisation.
00:11:17Parce qu'en fait, 27 millions de morts, ça a provoqué évidemment une pauvreté, une catastrophe humaine.
00:11:24Et l'URSS mettra des années, des dizaines d'années, à réellement s'en remettre. Mais elle s'en remettra.
00:11:31Et puis tout au long de cette période aussi, on observe un adoucissement progressif du régime qui aboutira aussi...
00:11:40On parlera de la question religieuse à la célébration du millénaire du baptême de la Russe de Kiev en 1988.
00:11:47Ce qui fait que finalement, la comparaison entre l'URSS à la fin, non pas au début dans la partie bolchevique,
00:11:54et l'UE, c'est plutôt en faveur de l'URSS. Et on reviendra sur ce parallèle que je veux faire.
00:12:02Mais avant, je veux remonter encore plus loin, puisqu'il se trouve qu'il y a quelques années, je me souviens plus quand,
00:12:06j'ai donné une conférence pour Civitas. C'était précisément dans les entrailles de la Bête, à l'UE, à Bruxelles, et au Parlement européen.
00:12:14J'ai vu d'ailleurs qu'il y avait des magasins réservés pour les fonctionnaires européens et les députés européens,
00:12:20comme en URSS, vous aviez pour les membres du Parti communiste. Donc ça, ça m'avait frappé.
00:12:27Et selon nos traditions, mon sujet, c'était « En quoi la Révolution française est-elle la matrice de la Révolution bolchevique ? ».
00:12:37Je vais pas vous faire la conférence. Rassurez-vous, vous pouvez la trouver sur le site internet.
00:12:42Mais ce que je veux dire, c'est qu'avant d'avoir une UE qui était une URSS 2.0, on a une URSS qui était une terreur 2.0.
00:12:50Et notamment dans la première partie de l'histoire de l'URSS, qui est les années 1920 et les années 1930,
00:12:56qui sont les années de la répression, les années des famines, qui mènent finalement à la Seconde Guerre mondiale.
00:13:05Et je pense que c'est ça qu'il faut bien garder en tête, parce que ça explique pourquoi l'UE est une URSS 2.0.
00:13:11C'est parce qu'en fait, il faut remonter à la matrice et la terreur. Et malheureusement, c'est chez nous qu'elle a eu lieu.
00:13:17La terreur est la matrice du bolchevisme. Et l'URSS, dans ce sens, est la matrice de l'UE.
00:13:24Et finalement, tout ça tourne en boucle. Ça, c'était un peu la réflexion préliminaire que je voulais faire.
00:13:30Ensuite, par rapport au texte de Bukowski, là aussi, il est intéressant, puisque l'URSS n'était pas une dictature avec un dictateur qui décide de tout.
00:13:39Il y avait une constitution. Il y a eu plusieurs constitutions, notamment celle de 1936, qui s'est prolongée jusqu'à la fin,
00:13:48avec quasiment quelques modifications. Et donc dans cette constitution, vous aviez des chambres.
00:13:56Donc il y a le Soviète suprême. Il y avait le Soviète des nationalités, le Soviète de l'Union. Donc il y avait des élections.
00:14:03Le problème, c'est qu'ils avaient le droit de se présenter les membres du Parti communiste.
00:14:09C'est-à-dire que vous aviez une implication du Parti unique à l'intérieur du système électoral.
00:14:14Et donc en fait, tout était, on peut dire, sous contrôle. Et c'est exactement ce à quoi nous assistons aujourd'hui.
00:14:21C'est-à-dire que vous voyez notamment en France, en fait, vous avez un Parti unique, qui est représenté au Parlement français,
00:14:27qui, sur les grands sujets, finalement, pense et vote exactement la même chose à quelques nuances près.
00:14:32Et en fait, vous avez un Parti unique à l'intérieur de toutes les institutions.
00:14:37Donc en fait, on a une illusion d'être un régime politique de liberté, avec une chambre basse, une chambre haute, des élections.
00:14:48Mais en fait, ceux qui peuvent se présenter, ce sont ceux qui font partie du Parti communiste à l'époque de l'URSS.
00:14:57Et chez nous, alors, c'est un peu plus subtil. C'est les partis subventionnés. C'est les partis qui ont accès aux médias.
00:15:02Mais finalement, en fait, il n'y a pas plus de débat. Et c'est ce que dit Boukowski.
00:15:06Il n'y a pas plus de débat au sein des différentes assemblées de l'URSS que vous en avez au sein du Parlement français,
00:15:12qui, encore une fois, sur les questions aussi importantes que la vie et la mort, la guerre ou la paix, votent systématiquement
00:15:20de la même manière à quelques dizaines d'exceptions près.
00:15:24Donc c'est pour ça que le parallèle que fait Boukowski non seulement est valable pour l'UE en tant qu'institution,
00:15:29mais l'est également pour la France en particulier. Et en ce qui concerne le Parlement européen, c'est tout simplement grotesque.
00:15:36Le Parlement européen n'a aucun pouvoir.
00:15:38Et ce qui fait que, comme le dit Boukowski, en fait, tout est pris au sein de la Commission, qui est non élue.
00:15:44Et donc, la justification de cette comparaison avec l'URSS me paraît tout à fait justifiée.
00:15:54La différence que je ferais, c'est que finalement, l'URSS finissante est plus libre que la Vème République finissante.
00:16:06Mais ça ressemble quand même un peu à une fin de règne, avec toutes les lois répressives qui sont prises.
00:16:10C'est-à-dire qu'à la fin de l'URSS, on assiste plutôt à un relâchement.
00:16:14Notamment, il y a un référendum sur l'avenir de l'Union en 1990.
00:16:19Vous avez également des autorisations qui sont données. La société vit finalement normalement.
00:16:27Moi, je sais que je suis d'une famille très anticommuniste.
00:16:29Donc quand je voyais l'URSS, déjà, je la voyais comme d'un bloc historique.
00:16:33Alors qu'en fait, encore une fois, on peut identifier facilement trois phases.
00:16:37Et puis quand vous regardez le cinéma soviétique, par exemple, vous voyez quand même...
00:16:41Vous aviez l'équivalent de Louis de Funès. Il se moquait même... Il y a des films où il se moque même du Parti communiste.
00:16:48Je ne veux pas vous en citer. Ça ne vous dirait rien.
00:16:51Mais il y a des perles du cinéma soviétique qui montrent qu'en fait, il y avait une vie,
00:16:56il y avait une certaine liberté et que petit à petit, finalement, on assistait à presque une russification de l'URSS.
00:17:03Et les mœurs s'adoucissaient.
00:17:06Et c'est ce qui a permis, d'ailleurs, cette prise de conscience progressive du fait que l'élite soviétique,
00:17:15notamment dès le début des années 1980, notamment le court passage de Andropov,
00:17:21qui était un réformateur, qui se rendait compte qu'en fait, le système ne pouvait pas durer.
00:17:25Et donc un de ses élèves, alors beaucoup moins doué que lui et qui a complètement raté son coup, c'était Gorbatchev.
00:17:30Et lui aussi, il était convaincu qu'il fallait réformer.
00:17:33Et ça, je pense, comme je vous le disais, c'est la grande différence par rapport à l'UE actuelle et à la France actuelle.
00:17:41C'est qu'il n'y a aucune volonté, aucune prise de conscience que le système ne peut pas durer tel qu'il est.
00:17:48Et il n'y a aucune volonté de le réformer.
00:17:51Ni au sein des élites européennes, qui sont bien trop contentes de leurs privilèges, qui sont tout simplement délirants.
00:17:57Parce que vous vous rendez compte, les députés européens touchent plus d'argent que les députés nationaux.
00:18:01Et ils touchent des sommes assez impressionnantes. Je crois que c'est 8 000 € par mois pour un député.
00:18:06Donc c'est déjà énorme pour un salaire pour un Français.
00:18:10Et imaginez ce que ça représente pour un Roumain, pour un député bulgare.
00:18:17C'est souvent plus qu'un ministre.
00:18:20Oui, oui. Et imaginez quand vous avez un Roumain ou un Bulgare qui a en parité de pouvoir d'achat un bien supérieur.
00:18:31Vous lui donnez un salaire au-dessus d'un député français, évidemment, à moins d'avoir une éthique politique extraordinaire.
00:18:37Même si vous êtes nationaliste, souverainiste ou socialiste-souverainiste, vous vous dites « Bon, finalement, c'est pas si mal, l'UE ».
00:18:44Et en fait, c'est comme ça que le système tenait en USA. C'est-à-dire que les membres du Parti communiste étaient là pour en profiter.
00:18:54J'espère qu'elle ne m'en voudra pas, mais ma belle-mère, par exemple, qui était membre du Parti communiste en région,
00:18:59je ne dis pas qu'elle n'y croyait pas, mais par exemple, elle pouvait partir en vacances en Yougoslavie.
00:19:07Il y avait des tas d'avantages qu'on avait quand on était membre du Parti communiste même en région dont vous ne bénéficiez pas.
00:19:13Et aujourd'hui, c'est ça. C'est la mise en place d'une espèce de classe privilégiée.
00:19:18Et eux, ce qui est inquiétant, c'est que, contrairement à l'URSS, ils ne se rendent pas compte que ça ne peut pas durer encore éternellement.
00:19:25Et tout ce que fait aujourd'hui toutes les lois qui sont prises, le répression de la liberté d'expression,
00:19:31que ce soit en UE et en France, qui d'ailleurs est pionnière – je pense que c'est notre héritage, encore une fois, de la terreur –
00:19:38dans la répression, c'est justement parce qu'ils ne veulent pas que ça bouge.
00:19:43– Alors, je propose que l'on aborde le sujet économique parmi tous les sujets que l'on va aborder.
00:19:51Je faisais une réflexion en voyant le Forum économique mondial de Davos.
00:19:56D'abord, il faut se souvenir qu'en 2022, lors d'un reportage réalisé par Arte,
00:20:04interviewant Klaus Schwab, le directeur du Forum économique mondial de Davos,
00:20:09on l'a vu avec un buste de Lénine dans son bureau.
00:20:13Et déjà, c'était une surprise de voir que Klaus Schwab avait ce type de référence mise en avant dans le bureau dans lequel il recevait ses invités.
00:20:24Et bien sûr, beaucoup se diront, au moins sur le sujet économique,
00:20:30que notre comparaison entre l'Occident et l'URSS 2.0 semble a priori antinomique ou, disons, inappropriée.
00:20:43Or, si l'on observe la politique et les souhaits, voire plutôt les dictats du Forum économique mondial de Davos,
00:20:53tels qu'ils le définissent dans le Great Reset et qu'ils l'explicitent aux gouvernants, aux chefs d'État, aux chefs d'entreprise
00:21:04qui viennent à leur grand forum annuel à Davos, on a vraiment l'impression aujourd'hui qu'ils font ce grand mariage inattendu.
00:21:14D'un côté, ils veulent le collectivisme. Mais pour vous, pour nous.
00:21:20Et d'un autre côté, ils veulent maintenir un ultracapitalisme pour la classe dirigeante des oligarques.
00:21:28Klaus Schwab a été très clair. Vous ne posséderez plus rien et vous serez heureux.
00:21:33C'est bien le programme collectiviste qu'ils veulent installer pour nous.
00:21:38Il parle de plus en plus fréquemment dans différents pays de mettre à mal le droit de propriété.
00:21:47Mais évidemment, si donc il s'agit que nous ne possédions plus de biens immobiliers,
00:21:53si donc il s'agit que nous ne possédions plus de comptes en banque,
00:22:02que nous n'ayons plus d'héritage, que nous ne puissions plus profiter des acquis rassemblés par nos ancêtres,
00:22:13eux, par contre, dans un grand élan de générosité, sont prêts à se sacrifier.
00:22:20Et puisque c'est en ne possédant plus rien que nous serons heureux,
00:22:24eh bien ils sont prêts à nous prendre tout ce que nous possédons pour mieux le gérer, pour que nous soyons bien plus heureux.
00:22:31Et donc il y a vraiment cette dichotomie. Le collectivisme est bien en train de se préparer pour nous.
00:22:40Et le capitalisme est bien en train d'être maintenu pour eux.
00:22:45On le voit aussi dans la question des paysans.
00:22:47On a vu qu'il y a une grande opération qui vise en ce moment à déposséder les paysans de leurs terres.
00:22:57Et on sait comment, notamment dans le cadre des États-Unis,
00:23:01ce sont les cinq plus grands milliardaires qui détiennent la très très grande majorité des terres agricoles.
00:23:09On a vu comment, aux Pays-Bas, il y a même un plan d'expropriation qui a été entamé contre les paysans
00:23:19pour les obliger par la force à céder leurs terres parce qu'ils seraient en contradiction avec le plan écologique.
00:23:30Parce que vous savez bien, c'est parce que vous mangez de la viande et donc c'est parce que vous continuez à encourager
00:23:37les paysans à avoir des bœufs, des moutons, qu'il y a une pollution planétaire.
00:23:45Si nous acceptons de manger tous des insectes, tout se passera mieux et la planète sera sauvée.
00:23:51Mais donc il y a bien, y compris dans le domaine paysan, ce phénomène auquel on assiste
00:23:57qui consiste à déposséder les paysans de leurs terres.
00:24:01Or, si même les paysans sont dépossédés, c'est donc qu'il s'exercera demain un chantage sur ce que nous mangerons,
00:24:11sur ce à quoi nous aurons encore droit dans notre assiette.
00:24:15Alors qu'il y a bien déjà, d'ores et déjà, toute une logique totalitaire qui consiste à dire
00:24:21qu'ils doivent décider aussi de ce que vous pouvez avaler pour votre santé.
00:24:26Donc ils décideront que vous n'avez plus droit qu'à 100 grammes de viande par semaine
00:24:32et donc on ne mettra plus de la viande à disposition de la population.
00:24:38Mais l'entrecôte sera toujours disponible pour Attali, Zuckerberg et Bill Gates.
00:24:44Et ainsi de suite. Tout ce phénomène qui crée de plus en plus un fossé entre eux et nous
00:24:52est un symbole de la façon dont l'économie se dessine. Voilà, à toi de rebondir.
00:24:57— Je vais rebondir là-dessus. Pour moi, c'est très important. C'est la question de la propriété.
00:25:01J'ai un de mes meilleurs amis en Russie. C'est un ancien policier.
00:25:06Il était membre du Parti communiste à l'époque soviétique. Donc il avait plutôt une bonne situation.
00:25:13Et il me racontait qu'en fait... Donc il avait un appartement à lui tout seul.
00:25:18Donc pas un appartement communautaire. C'était déjà ça.
00:25:21Et il me racontait qu'il avait un salaire plutôt honnête mais qu'en fait, il finissait le mois à zéro.
00:25:26Et en fait, c'était une espèce d'organisation de la pauvreté pour faire en sorte que si jamais vous sortez des clous,
00:25:32vous êtes immédiatement désocialisé, littéralement à la rue.
00:25:37Et effectivement, la propriété privée, la capacité d'avoir un toit sur la tête à soi,
00:25:42de ne pas avoir de dette, de ne pas dépendre, change complètement votre rapport à la vie.
00:25:47Moi, quand j'ai pu acheter mon appartement, la vie a changé pour moi.
00:25:54Vous n'allez plus vis-à-vis de vos clients, de votre patron, de votre hiérarchie de la même manière
00:26:00parce que vous avez un toit sur la tête, quoi qu'il arrive.
00:26:03Et ça, évidemment, c'est absolument pas ce que veut le régime.
00:26:07Et d'ailleurs, je vous rappelle que dans le programme d'Emmanuel Macron pour 2017,
00:26:13il y avait l'idée que peut-être c'était injuste.
00:26:15Parce que c'est toujours au nom de l'égalité. Quand il s'apprête à tuer des gens, c'est pour l'égalité.
00:26:19Ou à réprimer, c'est au nom de l'égalité.
00:26:21L'idée qu'en fait, finalement, le propriétaire, c'était injuste par rapport à celui qui ne posait des pas.
00:26:25Donc il fallait lui faire payer un loyer pour sa propriété.
00:26:28Et ça, en fait, c'est tout simplement la destruction de la propriété.
00:26:31Et ça avait été testé dans le programme d'Emmanuel Macron.
00:26:34Mais vous savez, à chaque fois, c'est ce qu'ils font. C'est la fenêtre Roberton.
00:26:36On teste. Bon, c'est mal reçu. Mais c'est toujours dans leur tête.
00:26:39Et encore une fois, c'est ce qu'on observait dans l'URSS.
00:26:43Le moyen de contrôle de la société, c'est qu'en fait, vous n'êtes pas suffisamment démuni.
00:26:49Parce que au bout d'un moment, quand vous n'avez plus rien à perdre, vous devenez dangereux.
00:26:52Les révolutions éclatent quand les mamans sont dans la rue avec leurs enfants dans les bras et qu'elles ne peuvent plus les nourrir.
00:26:56Donc là, les papas, les mamans sont prêtes à tout.
00:26:59Donc en fait, le but, c'est de maintenir un niveau de pauvreté général.
00:27:02Où finalement, vous vous dites « Mais si jamais je sors des clous, j'ai un emprunt, j'ai pas de toit sur la tête, comment je vais faire pour m'en sortir ? »
00:27:10Donc ça, pour moi, c'est évident que cette idée qu'on retrouve au forum de Davos,
00:27:15cette idée qu'on retrouve dans le programme d'Emmanuel Macron, glissée, en fait.
00:27:18Après, il le retire. Mais au début, comme un test, évidemment, cette idée est présente.
00:27:23Et que la propriété, c'est la liberté. La réalité, c'est ça.
00:27:27Je me peux m'empêcher, évidemment, vous me connaissez, de parler un peu de l'Ukraine.
00:27:31Parce que là aussi, en ce qui concerne la terre aux paysans, on assiste à quelque chose de très important.
00:27:37A la chute de l'Union soviétique, donc, toute la propriété appartenait à l'État.
00:27:42Et il se passe une chose très bonne, à peu près dans tous les pays.
00:27:47C'est que les citoyens des Nouvelles-Républiques deviennent propriétaires de ce qu'ils possèdent.
00:27:54Donc pour ceux qui ont un appartement, ils récupèrent leur appartement, comme ça.
00:28:00Pour ceux qui sont dans un appartement communautaire, ils ont moins de chance.
00:28:03Ils récupèrent la pièce et un tiers de la cuisine qu'ils partagent avec les autres.
00:28:07Donc ça a donné lieu à des ventes. J'ai assisté à quelques ventes où, en fait,
00:28:12les propriétaires se mettent d'accord pour signer un papier en même temps.
00:28:16Il y en a qui ont fait de très bonnes affaires. Pas moi, mais il y en a qui ont fait de très bonnes affaires
00:28:20en rachetant ces appartements communautaires. Et ça, c'était excellent.
00:28:24Et ça a permis notamment aux Russes de passer les crises aux Ukrainiens,
00:28:29puisque c'était à peu près la même réforme chez tout le monde.
00:28:32C'est-à-dire qu'ils étaient propriétaires. Et beaucoup de Russes, même encore, sont propriétaires.
00:28:36Et c'est aussi pour ça que, finalement, la comparaison du salaire, etc., ne veut pas dire grand-chose.
00:28:41Dans la réalité de la vie aujourd'hui. Donc ça, c'était la parenthèse.
00:28:45C'est-à-dire qu'il y a eu une réintroduction immédiate de la propriété privée.
00:28:49Et ça a été une excellente chose pour la société russe. On va parler essentiellement de la société russe.
00:28:53Mais c'était pareil dans les autres pays.
00:28:56Et l'autre aspect, également, c'est que la terre est devenue la propriété des paysans.
00:29:01Et donc, à partir de là, tout d'un coup, vous avez eu de nouveau une paysannerie,
00:29:05une petite paysannerie, plus ou moins grande, et surtout une loi est entre en vigueur
00:29:09que seuls les citoyens russes pouvaient être propriétaires...
00:29:13Ou les entités contrôlées par des citoyens russes pouvaient être propriétaires de la terre russe.
00:29:22Et donc c'était le cas également en Ukraine.
00:29:25Et une des choses que le FMI a obtenue de Zelensky, ça a été la fin de cette loi pour l'Ukraine.
00:29:32Il a signé une loi en 2020, de mémoire, qui autorisait à partir du 1er janvier 2024
00:29:40des entités étrangères de devenir propriétaires, sauf des entités russes.
00:29:44Voilà. Ça, c'est quand même bien d'amendement dans la loi.
00:29:47Et ça, ça devait se faire progressivement. C'est-à-dire que... Pourquoi ?
00:29:51Parce qu'il s'agissait de créer des groupes intermédiaires ukrainiens qui allaient racheter la terre aux petits paysans
00:29:56et pouvoir la revendre à Cargill, Monsanto, BlackRock au prix fort à partir du 1er janvier 2024.
00:30:05Et ce qui va être intéressant de savoir, c'est si jamais ces fonds d'investissement, ces fonds agricoles, vont les acheter ou pas.
00:30:12Parce que là, on ne sait plus trop ce qui va rester à la fin de l'opération Méditerranée spéciale.
00:30:16Mais ce que je veux dire, c'est que finalement, cette perte de la propriété de la terre est très symbolique de ce qui est appliqué à l'Ukraine.
00:30:23Alors qu'évidemment, en Russie, la loi est toujours la même. Et le problème pour Monsanto, maintenant, ou Cargill,
00:30:30c'est que si par hasard, les terres qu'ils ont envie d'acheter sont récupérées par les Russes, c'est de nouveau la loi russe qui s'appliquera.
00:30:36Et donc c'est la terre aux paysans et c'est la terre aux Russes.
00:30:39Donc voilà. Au passage, le problème de la propriété pour les systèmes tyranniques, c'est que la propriété, c'est la liberté.
00:30:48Avoir un toit sur la tête, c'est la liberté. Avoir le moins de dettes possible, c'est aussi la liberté. C'est ça dont ils ne veulent pas.
00:30:56Sur les questions économiques, il y a des comparatifs assez intéressants.
00:31:02Parmi ce qui a provoqué la chute de l'Union soviétique, c'est le dysfonctionnement de l'économie socialiste.
00:31:11C'est-à-dire qu'il n'y a pas de propriété privée. Tout est contrôlé par l'État.
00:31:16Et surtout des dépenses de l'État abusives dans certains domaines.
00:31:19Par exemple, Vladimir Poutine en a parlé il n'y a pas très longtemps dans un des nombreux discours qu'il a fait dans le cadre de la préparation de l'élection présidentielle.
00:31:28C'est que le budget de la défense représentait 25% du budget, du budget général.
00:31:36Donc ce qui est naturellement excessif. La Russie qui, on peut dire, est en guerre, ça doit être autour de 6%.
00:31:44Ce qui correspond, je crois, à peu près à ce qu'on dépensait à l'époque de la guerre d'Algérie, d'ailleurs.
00:31:48Toute comparaison... Enfin, toutes choses égales par ailleurs. Voilà.
00:31:54C'est-à-dire que l'URSS, non seulement, était un État dysfonctionnel parce qu'il n'y avait pas de liberté d'entreprendre,
00:32:03de liberté du marché, les prix ne fonctionnaient pas.
00:32:07Donc évidemment, il y avait des problèmes de production.
00:32:10La Russie, qui est aujourd'hui le premier exportateur de blé, l'URSS était un importateur massif,
00:32:17alors qu'elle avait même en plus les terres ukrainiennes et les terres biélorusses.
00:32:20Donc il y avait des tas de choses qui ne fonctionnaient pas.
00:32:23Mais ces dépenses, donc, dans les dépenses du ministère de la Défense, c'était aussi dû à l'idéologie.
00:32:32Parce qu'en fait, la Russie, enfin l'URSS, livrait des armes...
00:32:36Elle avait un complexe militant industriel totalement disproportionné et livrait des armes au Cap-Coin de la planète,
00:32:42aux pays amis, à l'Angola, en Amérique du Sud, selon les changements de pouvoir.
00:32:48Donc c'est ça, en fait, qui handicapait l'État.
00:32:51C'est-à-dire qu'au nom de cette idéologie, pour maintenir le rayonnement, on va dire, du communisme international,
00:32:57eh bien ça coûtait de l'argent à la Russie. Ça coûtait 25% de la dette.
00:33:02Et à côté de ça, il y a eu la guerre en Afghanistan qui n'a fait que rajouter les dépenses
00:33:10et qui a évidemment été une très mauvaise affaire, même si d'ailleurs le Gorbatchev finit par en sortir en 1989.
00:33:19En France et en Europe, le problème, il est autre. Le problème, c'est la dette.
00:33:25Et si vous regardez aujourd'hui combien pèse la dette dans le budget de la France, c'est 16% du budget.
00:33:30J'ai regardé juste avant de venir. On est en gros au budget de 300 milliards d'euros.
00:33:34Et on va dépenser 52,2 milliards du traitement de la dette.
00:33:38Donc c'est-à-dire que tout cet argent est envoyé dans un gouffre.
00:33:44Et surtout dans cet argent, maintenant, s'ajoute également toute la partie idéologique.
00:33:49Le financement européen, c'est l'idéologie. Ça n'a aucun apport économique.
00:33:58C'est un dépensement à perte. Et puis maintenant que vous avez la guerre,
00:34:02exactement comme l'Union soviétique a eu sa guerre en Afghanistan,
00:34:06a eu toutes ces dépenses militaires délirantes pour maintenir des régimes dans des pays
00:34:13qui, de toute manière, ne pouvaient pas tenir.
00:34:16Et aujourd'hui, c'est ce à quoi on assiste. C'est-à-dire qu'il y a une dépense totalement disproportionnée
00:34:21qui ne correspond plus à une capacité économique. On le voit très bien.
00:34:25C'est ce que révèle l'affrontement d'une coalition de 50 pays contre la Russie.
00:34:30Et finalement, il n'arrive pas. Ce n'était pas moi qui le dis.
00:34:33C'est dans le New York Times. C'est dans toute la presse économique américaine.
00:34:36La Russie produit plus à elle toute seule, trois fois plus de munitions que tous les pays de l'OTAN réunis.
00:34:40Donc il n'y a plus de capacité industrielle. Et pourtant, on continue à faire la guerre.
00:34:44Et donc on s'endette. Et donc on observe des mécanismes de surendettement pour des choses qui n'en valent pas la peine.
00:34:50Nos hôpitaux sont dans un état catastrophique. Nos fermiers sont dans la rue et ne tiennent plus.
00:34:59Les Gilets jaunes du canal historique des premiers mois sont dans la rue,
00:35:05parce que tout simplement, ils ne demandent pas d'argent. Ils veulent juste pouvoir vivre dignement de leur salaire.
00:35:10Et c'est ce que ne veut pas le régime. Et c'est encore une fois une comparaison qu'on peut faire entre ces deux régimes.
00:35:19Alors je propose qu'on aborde aussi le thème des libertés.
00:35:25On sait bien qu'à l'époque de la guerre froide, notamment, on nous disait que nous étions le monde libre.
00:35:33Le monde libre face à la tyrannie.
00:35:36Et aujourd'hui encore, c'est tout le discours qui revient.
00:35:40Regardez, il y a Poutine. Quel tyran ! Quel dictateur !
00:35:46Voyez comme il réprime ses opposants politiques.
00:35:51Puis on peut comparer aujourd'hui la situation.
00:35:54Et le simple fait que nous ayons été victimes d'une interdiction de tenir cette réunion
00:36:01montre qu'il y a des dirigeants bien géographiquement plus proches de nous que Poutine
00:36:08pour s'en prendre aux opposants politiques.
00:36:12Je voudrais signaler deux lois toutes récentes,
00:36:16de façon à ce que nous n'énumérions pas toute une législation qui démontre
00:36:22que l'Occident s'est engagé très largement sur la voie du totalitarisme,
00:36:29en tout cas de toute une série de mesures liberticides.
00:36:32Deux lois qui ont été votées en France durant ce premier trimestre 2024.
00:36:40La première, c'est la loi qui réprime ce qu'ils appellent le délit de provocation à l'abstention de soins.
00:36:50Cette loi a été adoptée le 14 février 2024.
00:36:56Elle punit ce qu'ils appellent la provocation à abandonner ou à s'abstenir
00:37:05de suivre un traitement médical thérapeutique ou prophylactique,
00:37:11ainsi que la provocation à adopter des pratiques présentées comme ayant une finalité thérapeutique ou prophylactique.
00:37:24En gros, ça veut dire qu'avec cette nouvelle loi française,
00:37:30si nous étions encore à l'époque de la folie covidiste,
00:37:36le fait de tenir publiquement des propos pour encourager la population à résister au lavage de cerveau
00:37:50par rapport à la volonté de nous forcer à nous faire injecter un produit abusivement présenté comme un vaccin,
00:38:01aurait été pénalement répréhensible.
00:38:07Et les inculpations ne sont pas ridicules.
00:38:15Si donc l'on considère que vous avez mis en doute le discours officiel en termes de santé,
00:38:27en sachant que l'OMS sera bientôt la voie unique décidant ce qui est vrai et ce qui est faux en termes de santé,
00:38:36et que derrière l'OMS, c'est Bill Gates, premier contributeur privé au budget de l'OMS,
00:38:43qui donne le « là » pour décider ce qui est juste et ce qui est faux,
00:38:50vous risquez désormais une inculpation, tenez-vous bien, pour incitation au suicide,
00:38:59punie de 3 à 5 ans de prison et de 45 000 à 75 000 euros d'amende.
00:39:07C'est d'ailleurs assez comique qu'il s'agisse d'incitation au suicide
00:39:11quand par ailleurs toute la législation française est une législation mortifère
00:39:16qui encourage véritablement au suicide, où un Macron nous dit,
00:39:21après avoir constitutionnalisé l'avortement, qu'il faut passer à la légalisation de l'euthanasie.
00:39:27Mais donc, vous voyez, comme désormais le totalitarisme est tel
00:39:35que soit mettre en doute la véracité d'une annonce d'un virus dont fort opportunément
00:39:44le lobby pharmaceutique sort de son chapeau un vaccin qui n'a jamais été testé
00:39:51et annoncer que celui-ci va entraîner des effets secondaires, ça vous conduirait au tribunal.
00:39:59De la même façon que défendre les médecines naturelles
00:40:04et démontrer qu'il existe par rapport au Covid, par exemple, des remèdes naturels
00:40:16ou des remèdes qui ont été commercialisés pendant des décennies comme l'hydroxychloroquine,
00:40:24eh bien cela vous enverrait devant les tribunaux avec une très lourde panne à la clé.
00:40:32Et puis une toute nouvelle loi également qui vient d'être mise en place en France,
00:40:39c'est la nouvelle loi permettant de condamner les propos jugés discriminatoires
00:40:46que vous tiendriez en privé.
00:40:50Donc ayez conscience que si vous dites à votre meilleur ami que Brigitte ne s'appelle pas Brigitte,
00:41:03eh bien si votre ami est un fan de Brigitte et qu'il se rend au bureau de police
00:41:20pour dire qu'il a entendu chez vous un propos éhontément transphobe,
00:41:27vous pouvez être donc poursuivi avec inversion de la charge de la preuve.
00:41:34Ce sera à vous de démontrer que vous n'êtes pas transphobe.
00:41:39Je signale au passage que dans un très proche avenir,
00:41:46avec tout le matériel technologique connecté que vous aurez chez vous,
00:41:53vous savez par exemple, j'illustre mon propos,
00:41:55que si vous allez dans un magasin d'électroménager aujourd'hui,
00:41:59on vous proposera à coup sûr un modèle de frigo intelligent.
00:42:04Le frigo intelligent, qu'a-t-il d'intelligent ?
00:42:11C'est qu'il est tellement à l'écoute de vos besoins prioritaires
00:42:17qu'il va vous signaler quand vous n'avez plus de ketchup,
00:42:21alors que vous êtes un grand amateur,
00:42:23quand votre flacon de jus d'orange est vide, etc.
00:42:30Il observe votre consommation alimentaire,
00:42:35il en tire des conclusions algorithmiques
00:42:38et il vous dit ensuite tout ce qui est en train de manquer progressivement
00:42:45dans votre frigidaire de façon à vous aider à ne jamais manquer de rien.
00:42:52Votre frigidaire est donc connecté,
00:42:55il est directement relié à l'internet, à l'intelligence artificielle.
00:43:01C'est le cas de votre robot ménager.
00:43:05Si madame veut faire des petits plats en sauce et a besoin d'un robot ménager,
00:43:11il est dépassé qu'elle plonge son nez dans un livre de cuisine.
00:43:17Non, le robot ménager d'aujourd'hui,
00:43:20il est directement relié à l'intelligence artificielle.
00:43:25Vous demandez à votre robot quelle est la recette de la sauce béchamel
00:43:30et votre robot ménager vous dit quels sont les ingrédients
00:43:35et comment vous devez les mélanger.
00:43:38Mais comprenez bien que si tout votre électroménager est relié à l'intelligence artificielle,
00:43:47ça signifie qu'il y a systématiquement dans chacun de vos appareillages un micro.
00:43:56Et demain, ce sera cela le progrès.
00:44:00Ce n'est pas votre meilleur ami qui vous dénoncera au bureau de police.
00:44:05Ce n'est pas l'épouse que vous avez déçue et qui demandera le divorce
00:44:10en allant dire au commissariat de police pour gagner son divorce
00:44:14que vous êtes un abominable intégriste, fasciste, complotiste, conspirationniste
00:44:19et tous les mots en «iste».
00:44:21Non, demain, c'est votre frigidaire qui vous dénoncera à la police.
00:44:26Et donc, je te laisse rebondir sur cette situation de phénomène liberticide
00:44:43parce que vraiment, ce ne sont là que deux modestes exemples.
00:44:48Et l'on en rit parce que c'est évidemment tellement hallucinant
00:44:54qu'il vaut mieux en rire.
00:44:57Mais si l'on y réfléchit plus sérieusement, c'est tragique
00:45:02parce que cela nous donne un avant-goût du monde totalitaire qui vient
00:45:08où en fait, même chez vous, il n'y a au mieux que votre toilette
00:45:15dans laquelle vous pourrez encore réfléchir comme vous voulez,
00:45:20lire ce que vous voulez, etc.
00:45:24Tout le reste, demain...
00:45:26Il n'y a pas de toilette intelligente ?
00:45:28Et Dieu sait, effectivement, si la toilette intelligente sera à la clé.
00:45:34Donc, Xavier, que penses-tu de ce monde libre que nous étions censés incarner ?
00:45:41Je pense que si les bolcheviques avaient eu à leur disposition de tels instruments,
00:45:45il ne serait pas privé de les utiliser.
00:45:47Mais moi, ce que j'observe une nouvelle fois, c'est la tendance.
00:45:50Encore une fois, dans la phase finale de l'URSS, il y a eu une prise de conscience
00:45:55que la privation de liberté des citoyens soviétiques,
00:45:59que l'absence même de la capacité de voyager, de comparer,
00:46:03n'était pas quelque chose de normal.
00:46:05Et c'est pour ça que Gorbatchev, même s'il s'y est très mal pris,
00:46:08avait lancé ce mouvement de perestroïka et de la fameuse glasnost,
00:46:14c'est-à-dire de transparence,
00:46:16pour essayer de rejoindre le modèle qui était, à l'époque, notre modèle à nous,
00:46:22le modèle libéral, partant du principe que, finalement, c'est de la liberté que naissait la prospérité.
00:46:30Et donc ça, on le voit très bien, notamment à partir de 1985-86,
00:46:35cette volonté, cette prise de conscience que le régime dans lequel vivent les soviétiques
00:46:42ne pourra pas durer éternellement.
00:46:45Et donc ce qu'on observe, c'est un assoupissement.
00:46:47On pourra peut-être après parler des questions religieuses,
00:46:49mais par exemple, les soviétiques autorisent, en 1988,
00:46:54la célébration du millénaire du baptême de la Russe de Kiev.
00:46:58Vous savez que la plupart des grandes nations européennes sont nées d'un baptême.
00:47:03Nous, c'était celui de Clovis. Les Polonais aussi, au XIe siècle.
00:47:07Et les Russes aussi sont nés d'un baptême, celui du prince Vladimir, en 1988.
00:47:13D'abord le sien propre en Crimée, à Karsenaise.
00:47:16Et ensuite, il est revenu dans la Russe de Kiev.
00:47:19Et il a jeté des idoles, je crois, dans le Dniepr.
00:47:22Et il a fait baptiser tout le monde.
00:47:24Donc c'est un événement, évidemment, fondamental pour les peuples de la Russe.
00:47:31Et les soviétiques, on était à l'époque de la perestroïka.
00:47:35Donc encore une fois, relâchement, quand même.
00:47:37Alors que fondamentalement, en principe, le régime était antireligieux.
00:47:42Eh bien on autorise la célébration de l'anniversaire du baptême de la Russe de Kiev.
00:47:48Et contrairement à toute attente, les Russes se précipitent pour se faire baptiser dans la Moscoua, dans la Neva, dans le Dniepr, etc.
00:47:59Et ce que je veux dire, pourquoi c'est important, eh bien parce qu'on est exactement dans l'inverse,
00:48:05à la fois dans l'Union européenne et en France.
00:48:07C'est-à-dire qu'on sent bien que le régime est à bout de course.
00:48:10On a des problèmes financiers qui sont catastrophiques, équivalents, comme je l'ai dit tout à l'heure, de celui de l'URSS en bout de course.
00:48:18Et au lieu d'essayer, finalement, de relâcher l'emprise, de faire en sorte qu'on redevienne un pays libre.
00:48:26Parce que moi, j'en suis persuadé, la liberté permet l'innovation, la prospérité, l'épanouissement des gens.
00:48:33Je pense que c'est pour ça, d'ailleurs, que c'est la richesse du christianisme.
00:48:37Parce que c'est la liberté, puisqu'on peut... Le christianisme est fondé sur l'amour de Dieu.
00:48:42Et on peut vous torturer pour vous faire dire n'importe quoi.
00:48:45Mais on ne peut pas vous forcer à aimer quelqu'un que vous n'aimez pas, vous voyez.
00:48:48Donc la liberté est fondamentale à notre civilisation chrétienne.
00:48:51Et donc, au lieu d'essayer de revenir vers cette liberté, qui est fondamentale, encore une fois, de notre civilisation,
00:48:57eh bien, au contraire, on en rajoute, on oppresse.
00:49:02Et je pense qu'effectivement, la crainte des élites qui nous gouvernent, ou plutôt de la classe gouvernante qui nous gouverne,
00:49:08c'est que si vous commencez à soulever le couvercle, eh bien, il risque de se passer la même chose qui s'est passée à la fin de l'URSS.
00:49:15C'est-à-dire que les gens, une fois qu'ils ont une bouffée d'air frais, ils en veulent plus.
00:49:20Et ça devient incontrôlable.
00:49:22Et donc je pense qu'effectivement, malheureusement, ce que décrit Alain Escada,
00:49:27cette volonté de nous réprimer, qui de toute manière, en France, est consubstantielle au régime actuel,
00:49:32— j'ai déjà parlé de la terreur tout à l'heure —
00:49:34ne va aller qu'en s'accentuant avec, en plus, la capacité technique de le faire.
00:49:41Pour moi, la technique, c'est la langue des hobbes. C'est la pire et la meilleure des choses.
00:49:45Moi, j'aime bien la technologie. Je pense qu'aujourd'hui, d'ailleurs, si on est réunis ici, c'est grâce à la technologie.
00:49:51Parce qu'il y a quand même plus efficace que les pigeons voyageurs pour se réunir.
00:49:57Et que quand on change de lieu de rencontre en 24 heures, c'est fait grâce à la technologie.
00:50:03Donc encore une fois, c'est à nous d'en faire quelque chose qui nous libère, et pas quelque chose qui nous contraigne.
00:50:09Et ce qui est clair, c'est que contrairement... Je vous disais au début de mon introduction
00:50:13que quand on compare finalement l'Union européenne, et la France en particulier, à l'URSS,
00:50:19dans plein de domaines, notamment dans la phase finale, eh bien c'est pas à la gloire de l'Union européenne.
00:50:27Et d'ailleurs, je me souviens toujours... On parle beaucoup du dernier bouquin d'Emmanuel Todd.
00:50:33Mais il y en a un qui annonçait d'ailleurs son précédent, qui date d'il y a 20 ans, de 2004, je crois, qui s'appelait « Après l'Empire ».
00:50:41Et il constatait déjà que petit à petit, l'Empire américain, les gémeaux américains allaient s'effondrer
00:50:47parce que déjà, il y avait une désindustrialisation. Et quand vous ne produisez plus rien, et on le voit dans la guerre qui se passe en Ukraine,
00:50:53eh bien vous n'êtes plus souverain. Mais il disait, et il disait j'espère, que les Occidentaux, les Américains notamment, auront l'élégance des Russes.
00:51:04Puisqu'en fait, à un moment, sans doute en 1990-1991, les dirigeants soviétiques ont compris que c'était fini, qu'il fallait arrêter.
00:51:14Et on le voit très bien dans la phase finale, je dirais, de l'Union soviétique. Pour vous résumer, en 1990, il y a un référendum sur un nouveau projet d'Union,
00:51:24l'Union de Gorbatchev, qui est assez absurde, et qui inquiète énormément les membres du Parti communiste,
00:51:32enfin surtout le comité central du Parti communiste, qui prend les décisions, comme le disait et expliquait Bukowski.
00:51:38Et en fait, ils sont très inquiets parce qu'ils vont dire que le pays va se disloquer.
00:51:44Et d'ailleurs, on commence déjà à avoir des affrontements interethniques, c'est ce dont parle Bukowski,
00:51:48là où après la chute de l'Union soviétique, ça va vraiment éclater, c'est-à-dire déjà l'Azerbaïdjan, l'Arménie, tout ce que vous observez actuellement.
00:51:56C'est dans le Caucase également, la marmite commence à bouillir.
00:52:02Et donc, il y a une tentative de coup d'État qui a lieu en août 1991, et là, c'est un peu les vétérans du Parti communiste, le chef du KGB,
00:52:12qui bombardent Gorbatchev, il est en vacances en Crimée, et lui disent aux camarades secrétaires généraux,
00:52:18je crois qu'ils sont devenus présidents, ils ont fait une réforme, « vous faites n'importe quoi ».
00:52:23Et Gorbatchev leur dit « ben faites ce que vous voulez ». Et en fait, Gorbatchev est entouré de gardes du corps, de militaires,
00:52:30et eux sont venus à huit. Et donc ils rentrent à Moscou, ils savent pas quoi faire.
00:52:35Et donc il y en a un, qui crée un, c'est très non-soviétique, qui crée le GKCP,
00:52:42c'est Comité d'urgence pour les états d'urgence, la traduction c'est quasiment intraduisible en français,
00:52:47et ils se retrouvent, ils disent « bon ben qu'est-ce qu'on fait maintenant ? ».
00:52:51Et en fait, les citoyens soviétiques, ils étaient finalement comme un peu les citoyens de l'Union européenne maintenant,
00:52:58c'est-à-dire qu'ils sont tout français, ils avaient bien compris que les élites dirigeantes étaient incapables et impuissants,
00:53:03mais au moins qu'ils s'étaient habitués en fait, ils vivotaient, il y avait tout de même des choses qui fonctionnaient,
00:53:10mais en revanche ils voulaient pas qu'on vienne les... D'accord, qu'ils se gavent, que les classes dirigeantes se gavent,
00:53:16mais qu'ils viennent pas nous embêter. Et à ce moment-là, il y en a un génie, Bruno Le Maire de l'époque,
00:53:24qui décide d'envoyer l'armée à Moscou. Et donc tout d'un coup, les moscovites, qui étaient même pas au courant
00:53:33qu'il y avait encore une fois un conflit à l'intérieur du comité central du Parti communiste,
00:53:38ils voient arriver des chars dans Moscou. Et là, c'était la goutte d'eau. Et donc ils commencent à manifester.
00:53:44Et il y a, je crois, dans la nuit, c'était le 19 août, entre le 17 et le 20 août, et il y a deux morts, je crois.
00:53:52Parce que finalement, c'est peu. Et tout de suite, quand le guécatchépé voit ça, ils arrêtent tout.
00:53:58Ils remettent... Donc à ce moment-là où Yeltsin apparaît, etc. Parce que finalement, ils voulaient pas faire couler le sang,
00:54:05ni crever les yeux des manifestants. Et donc ils ont laissé passer, ils ont laissé filer. Parce que même eux,
00:54:12qui avaient organisé le putsch, un peu presque malgré eux, ils ont laissé filer. Et ensuite, on voit Gorbatchev
00:54:18complètement dépassé par les événements. Yeltsin qui prend le pouvoir. Et finalement, cet édifice qu'on croyait,
00:54:25encore quelques mois auparavant, à part Emmanuel Todd, extrêmement solide, s'écroule de l'intérieur.
00:54:32Et non pas par la volonté des républiques périphériques, mais par la volonté de Moscou.
00:54:38Et petit à petit, cet édifice s'écroule. D'abord les républiques slaves, parce que c'est en fait celles qui décident.
00:54:43Le premier étape, c'est la Russie, l'Ukraine et la Biélorussie. Et après, les autres républiques, notamment d'Asie centrale,
00:54:51qui rejoignent le mouvement à la fin du mois de décembre 1991. Et ce que je veux dire, c'est qu'il y a eu cette prise de conscience.
00:54:57C'est pour ça qu'encore une fois, quand on compare avec ce qui se passe aujourd'hui dans l'UE et en France,
00:55:02où on voit au contraire la radicalisation du régime, ça ressemble plus à la fin du IIIe Reich qu'à la fin de l'URSS.
00:55:10Parce qu'encore une fois, il y avait eu une prise de conscience. Et puis je pense que Gorbatchev était comme homme politique pas très doué.
00:55:16Mais globalement, il était vraiment sincère. On le voit d'ailleurs du point de vue diplomatique, quand il a la maison commune européenne,
00:55:22tous ses grands projets, le fait de croire à une simple déclaration de l'administration de Georges Bush senior,
00:55:30qui lui dit « Oui, oui, il n'y aura pas d'expansion de l'OTAN », etc. Il voulait vraiment sortir, comme toute sa génération,
00:55:37y compris la génération de Vladimir Poutine, de ce cycle infernal, de cet antagonisme fondamental.
00:55:47Et c'est pour ça que quand j'écoute ce que décrivent les lois que vous allez subir, qui sont prises, j'observe le mouvement exactement inverse.
00:55:57Et je préférais être en Union soviétique, en fait, finalement, pour parler rapidement.
00:56:02Ils n'ont pas la sagesse, ils n'ont pas l'élégance, comme disait Emmanuel Todd. Ils n'ont pas l'élégance des dirigeants soviétiques
00:56:11de se rendre compte que maintenant, il faut arrêter. Ça ne marche pas.
00:56:15— Alors abordons les questions morales et religieuses, les deux étant liées. Dans le train, Xavier, tu me disais que
00:56:29en fait, la France n'était pas le premier pays à avoir constitutionnalisé l'avortement, mais que des pays communistes l'avaient fait auparavant.
00:56:39Et donc aujourd'hui, on nous dit que les communistes ont été évidemment à travers l'Union soviétique les tenants d'un monde athée
00:56:56et d'un monde opposé à l'esprit de famille. Mais on observe que tout l'Occident est en train de se jeter à corps déployé vers une société mortifère,
00:57:10et que la République française, à travers son gouvernement, est à la tête de l'initiative la plus antichrétienne, la plus maçonnique,
00:57:23Désormais, l'avortement est dans la constitution française. Désormais, on prépare l'euthanasie.
00:57:32Tout est fait pour que nous plongions encore au niveau de la courbe démographique, alors que paradoxalement,
00:57:41Macron, en même temps, nous parle dans son discours du réarmement démographique.
00:57:48Mais comment organiser un réarmement démographique en promouvant l'avortement ? C'est un fameux casse-tête intellectuel.
00:57:59On observe que l'Occident tout entier vante le modèle LGBT comme le nouveau modèle de société.
00:58:13Et donc évidemment, qui dit modèle LGBT dit par définition modèle qui réduit encore la courbe démographique,
00:58:21même si l'on autorise des duos homosexuels à adopter des enfants, même si l'on autorise des lesbiennes à faire appel à la gestion pour autrui,
00:58:39selon le modèle économique de Pierre Bergé, qui considérait qu'il n'est pas plus critiquable de louer le ventre d'une femme que les bras d'un ouvrier.
00:58:49Et ces mêmes gens, après, nous parlent de féminisme. L'on observe aussi que, de façon évidente, bien sûr,
00:59:02en promouvant l'idéologie du genre dans la société et jusque dans les écoles et dès le plus jeune âge, bien évidemment,
00:59:12des gens qui se font opérer pour soi-disant changer de sexe, ce qui en soi est une aberration.
00:59:21Il n'est pas possible de changer de sexe. Il est tout simplement possible de se faire charcuter pour avoir une apparence qui n'est pas réelle.
00:59:31Mais par définition, le transgenre, il sera définitivement stérile. Et donc tout ça est un encouragement à la culture de mort.
00:59:41Et c'est donc bien cet Occident qui est en train de propager cette culture de mort au nom du progrès, au nom de la liberté,
00:59:52au nom du droit à déterminer l'usage de son corps et qui plonge en fait la société occidentale dans le grand déclin en donnant par ce biais-là
01:00:06le prétexte à justifier toujours plus d'immigration parce que pour payer nos pensions, l'ONU déclare qu'en conclusion,
01:00:18après avoir financé toutes les opérations de promotion de l'avortement, il n'y a qu'une solution pour essayer de maintenir la situation démographique.
01:00:29C'est de faire venir toujours plus d'immigrés venant des autres continents. Et puis d'un point de vue religieux, on a longtemps enseigné
01:00:39que l'Union soviétique et les pays sous domination soviétique, les pays du pacte de Varsovie menaient une politique antichrétienne,
01:00:52que des prêtres étaient déportés, que la religion était persécutée, poursuivie. Et là, aujourd'hui, on observe qu'on n'a jamais connu
01:01:07en Occident une telle campagne acharnée contre le christianisme. Et il ne faut pas se résumer à la situation française.
01:01:19Songez qu'aujourd'hui, au Royaume-Uni, vous pouvez être arrêtés parce que vous priez silencieusement sur un trottoir
01:01:31dans un périmètre à proximité d'une clinique organisant l'avortement. Le simple fait de prier silencieusement dans un périmètre proche d'une clinique
01:01:45pratiquant l'avortement est de nature à vous faire arrêter. C'est vraiment significatif de la dérive antichrétienne qui est en train de se propager.
01:01:57Songez que dans différents pays, l'on poursuit des gens, y compris des représentants du clergé, pour citer la Bible concernant les paragraphes
01:02:11qui condamnent l'homosexualité. Songez que, bien sûr, on n'a jamais vu autant d'églises qui brûlent en France et que, par ailleurs,
01:02:23le Sénat, il y a déjà de cela quelques années, a signé un plan de réduction du nombre d'églises en France, un plan de réduction drastique de celui-ci,
01:02:36témoignant d'une volonté manifeste de propager la déchristianisation de notre société. Et songez qu'on n'avait jamais vu cela.
01:02:48Pour les 250 ans du Grand Orient de France, Emmanuel Macron a tenu un discours devant le Grand Orient qui affirmait que, désormais,
01:03:02s'en prendre à la franc-maçonnerie, c'est s'en prendre à la République, faisant de chacun de ceux qui contestent le travail occulte des loges
01:03:15un ennemi de facto de la République. Et songez qu'on n'avait jamais vu à l'Élysée la volonté d'organiser une célébration religieuse mais que,
01:03:29cette année, on a vu Emmanuel Macron allumer un cierge d'anoukka, un chandelier d'anoukka. Donc nous observons bien une volonté manifeste,
01:03:45pas simplement en France mais de façon plus générale en Occident, d'une déchristianisation en même temps que d'une propagation de la culture de mort
01:03:55et d'un effacement du modèle traditionnel familial. Quelle est la conclusion par rapport à cette comparaison que l'on faisait autrefois
01:04:06avec l'antifamille et l'antireligiosité en Union soviétique ?
01:04:11Effectivement, il faut faire un peu d'histoire de cette approche sociétale telle qu'elle s'est déroulée en Union soviétique.
01:04:19La première fois où on a mis l'avortement dans la Constitution, c'était la Yougoslavie communiste de Tito.
01:04:27Donc ce n'est pas quelque chose de nouveau, contrairement à ce qu'on nous a dit.
01:04:30Et il est vrai que c'est en Union soviétique qu'a été pour la première fois légalisé l'avortement par Lénine.
01:04:36Mais ce qui est intéressant, c'est que Lénine disait... En gros, son expérience avait été « Pourquoi engendrer dans la pauvreté ? ».
01:04:44Et à ma connaissance, dans l'Union soviétique, l'avortement n'a jamais été présenté comme une espèce de graal, de sacrement laïque
01:04:55de la manière dont c'est présenté en France. Donc il faudrait absolument préserver, sacraliser, mettre dans la Constitution tel que ça a été fait en France.
01:05:08L'approche était d'ailleurs plutôt pragmatique, puisqu'après les années 1920 et les années 1930, qui ont été extrêmement mortifères pour la population soviétique,
01:05:18il faut bien se rendre compte qu'il y a eu déjà une première famine au moment de la Révolution. Il y a eu 5,5 millions de morts.
01:05:25Donc en gros, jusqu'en 1921-1922, à cette époque même, les soviétiques, les bolcheviks ont fait appel à l'aide internationale.
01:05:34Il y a eu ensuite la Grande Famine, qui n'a pas concerné que l'Ukraine, mais également la Grande Russie, jusqu'à la Volga, le nord du Kazakhstan.
01:05:46Donc là, ça a coûté, je crois, ça dépend des citoyens, mais jusqu'à 6,5 millions de morts. Donc c'est énorme.
01:05:54Face à cette réalité, Staline a tout simplement interdit l'avortement, quasiment.
01:05:58Donc en fait, il n'y avait pas une approche, comme on l'observe aujourd'hui, sacrée de l'avortement.
01:06:04Y compris pour Lénine, pour lequel je n'ai absolument aucune sympathie. Mais pour lui, c'était « si la famille est pauvre, il ne faut pas caler d'enfant ».
01:06:11Donc hop, on avorte. C'était ça. Et finalement, le mépris de l'enfant à naître était le même que celui de l'être humain en général qu'on trouvait chez les bolcheviks.
01:06:20Il n'y a donc absolument aucune surprise par rapport à ça. Ce qui est intéressant aussi, c'est que la société russe, tout en étant déchristianisée...
01:06:36Donc comme je l'ai dit, les pires persécutions, ça a été les années 1920 et les années 1930.
01:06:42Là, je crois que l'Église orthodoxe a donné plus de martyrs que pendant toutes les périodes de l'histoire du christianisme.
01:06:50Il y a eu un retour après Khrouchov, c'est-à-dire après 1956, où ils s'attaquaient aux ce qu'on appelait les « religieuses niquées ».
01:07:00Donc ça n'a jamais été vraiment la fête pour les croyants, même si, encore une fois, après la Grande Guerre patriotique,
01:07:08après la Seconde Guerre mondiale, il y a eu plus de tolérance, il y a eu l'élection d'un patriarcat sous contrôle, c'est incontestable.
01:07:16Donc ce n'était pas aussi prononcé qu'on pouvait l'imaginer. Mais il y avait autre chose qui a préservé la Russie,
01:07:28qui a préservé l'Union soviétique et les autres pays du bloc communiste. C'était la militarisation de la société.
01:07:36C'est-à-dire que le bloc communiste se voyait comme un bloc attaqué. De chaque côté occidental, on pensait que les communistes allaient nous attaquer.
01:07:44Et puis les communistes s'étaient persuadés que les Occidentaux allaient les attaquer.
01:07:48Et puis on se faisait la guerre par, on dit aujourd'hui, par anglicisme, par proxy, par pays intermédiaire.
01:07:53J'ai parlé de l'Angola, ça peut être le Vietnam, ça peut être la Corée du Sud.
01:07:56Mais globalement, les deux blocs se considéraient potentiellement en guerre.
01:08:04Et ça a eu pour conséquence dans le bloc communiste le développement d'une éducation virile pour les hommes et même pour les femmes.
01:08:16C'est-à-dire qu'en principe, vous êtes tous censés protéger la patrie.
01:08:21Et ça, ça se voit encore par exemple en Russie. On fêtait le 23 février. C'est la fête de l'armée.
01:08:27Et également, on appelle ça la fête des achitnikis, des défenseurs de la patrie.
01:08:31Et donc là, vous avez par exemple... C'est sûr que c'est pas très juste.
01:08:36Parce que pour la fête des femmes, nous, on est quatre garçons dans la famille. Cinq, même. Cinq, maintenant.
01:08:42Et on a deux femmes. Et en revanche, le jour de la fête des défenseurs de la patrie, là, j'ai ma fille de 9 ans.
01:08:49J'ai ma femme qui nous a préparé des petits cadeaux et qui, toute la journée, s'occupe de nous.
01:08:53Et puis c'est à l'inverse le 8 mars, vous voyez.
01:08:55Et d'ailleurs, le 8 mars n'est pas la fête du féminisme, mais la fête de la féminité.
01:09:00Et je vous conseille pas d'oublier de féliciter votre belle-mère, si vous avez une femme russe.
01:09:06Sinon, ça va un peu saboter le reste des relations familiales.
01:09:10Donc ce que je veux dire, c'est que tout dans les rapports, en fait, est fait, notamment vis-à-vis des garçons,
01:09:16a été fait en Union soviétique pour bien rappeler aux citoyens qu'il est un défenseur de la patrie.
01:09:23Et un défenseur, y compris que le cas échéant devra prendre les armes pour aller défendre sa patrie.
01:09:29Et ça, ça a fonctionné, bien sûr, en URSS, mais également dans tous les pays du Bloc communiste.
01:09:37Et à partir de 1992, ça a préservé pendant presque 30 ans tous les anciens membres du Bloc communiste.
01:09:47Après, il y a eu des... Évidemment, ceux qui sont rentrés dans l'UE ont commencé à subir de plein fouet les attaques contre la...
01:09:55J'ai envie de dire la normalité. Je sais pas comment... Je vais en prison, si je dis ça.
01:10:01Et donc on a observé ce côté très intéressant, parce que nous, on s'est pas rendu compte, et on en parlait également tout à l'heure dans le train,
01:10:13c'est qu'en fait, ce qui nous a détruit, ce qui a détruit la normalité, ça a commencé dans les années 50.
01:10:23On l'a pas vu venir. Mais les premières thèses, les rapports Kingsley, et puis petit à petit...
01:10:29Je me souviens, la première fois que j'ai entendu parler de gays, par exemple, pour autre chose que quelqu'un de joyeux, je veux dire,
01:10:34c'était à la fin des années 80. Et ça faisait encore rigoler tout le monde.
01:10:39Mais petit à petit, on a introduit ça. Et donc ça prend du temps, en fait, de transformer une société qui, même si elle a été déchristianisée,
01:10:46en quelque chose de vraiment l'inverse de ce qu'elle a été. Ça prend du temps. Et paradoxalement, c'est pour ça que je pense que c'est un point important,
01:10:53le communisme a protégé pendant... De 1945, on va dire, jusqu'à... Je dis 1945, parce que comme ces choses-là viennent d'outre-Atlantique,
01:11:05c'est à partir de ce moment-là que ça commence, à protéger jusqu'en 1992. Et après, vous avez des partis du Bloc soviétique qui ont continué sur cette lancée,
01:11:18au premier rang desquels la Russie. Enfin moi, j'ai quel garçon. Donc en plus, je vois comment ça se passe à l'école.
01:11:24Encore une fois, la célébration de la fête des défenseurs de la patrie le 23 février, la célébration de la féminité de la femme en tant que mère,
01:11:32en tant que sœur, en tant qu'espèce d'idole qu'on célèbre, c'est pas du tout le défilé des lesbiennes aux cheveux bleus.
01:11:45Là aussi, je vais en prison, c'est ça. Donc ça, en Russie, ça continue à fonctionner. Et même maintenant, ils ont réintroduit, pour les volontaires,
01:11:59il y a des structures de cadets à l'intérieur des écoles. On leur apprend à faire du tir. Et vous imaginez bien que la plupart des garçons,
01:12:05quand on les emmène faire du tir, ils sont contents. Voilà. Et en revanche, les filles, elles sont de leur côté.
01:12:12Voilà. Chacun a sa place. Et ça se passe très bien. Et je peux vous dire que tout le monde est content.
01:12:19Voilà. Le 23 février, fête des hommes. Le 28 mars, fête des femmes. Et donc en Russie, pour l'instant, ils n'ont rien changé.
01:12:26Et en plus, à côté de ça, il y a des lois qui ont été rajoutées. Donc interdiction de la propagande homosexuelle, d'abord auprès des enfants,
01:12:33ensuite de manière générale. Après, il y a toute une série de lois pro-vie qui ont déjà commencé à être prises.
01:12:40Poutine en a annoncé d'autres pendant la campagne présidentielle, notamment le salarié des femmes enceintes, parce qu'elles sont enceintes.
01:12:46Donc il y a des tas de choses qui sont finalement pas si en rupture avec l'Union soviétique.
01:12:56Sauf qu'évidemment, l'Union soviétique, c'était l'avortement de masse. Et ensuite, les années 90 ont amené l'avortement de masse.
01:13:02Mais globalement, de ce que j'observe en Russie, ça n'a jamais été considéré comme le meilleur moment de la vie d'une femme.
01:13:07Et c'est pas un sacrement. C'est quelque chose qui peut arriver. D'ailleurs, moi, je ne condamne absolument pas les femmes qui se sont faites avorter.
01:13:13C'est pas du tout l'idée. Le problème, c'est la normalisation. Mais après, chaque histoire est différente.
01:13:20Il n'est pas question de jeter la pierre. Et c'est ça, je pense, la force de la Russie.
01:13:26Quelquefois, la vie fait que ça arrive. Mais c'est pas génial. C'est pas quelque chose qu'on remette dans la Constitution,
01:13:33parce que sinon, on sera plus un pays de liberté. Je pense que c'est ça qui est fondamental.
01:13:37Et en revanche, ce qu'on a observé du côté de l'autre parti du monde communiste, c'est-à-dire celui qui a intégré l'UE,
01:13:42qui est passé sous influence, notamment les pays baltes, c'est que finalement, cette virilisation par la militarisation de la société communiste,
01:13:51au bout de 25 ans, elle finit par craquer. Et on a vu maintenant... Je crois que c'est Estonie, récemment, où ils ont légalisé le mariage homosexuel.
01:14:01Ou de toute manière, vous voyez le profil... On en parlait également. Le profil des élites qui sont mises en place dans ces pays-là,
01:14:07c'est toujours des jeunes filles très belles ou assez belles, des jeunes hommes aussi beaux, avec une sexualité pas très claire, etc.
01:14:18Et eux, ils ont... Là, normalement, je suis pas condamné, là.
01:14:23Et donc le but, c'est de faire avancer l'ordre du jour qui est fixé par la Commission européenne, etc.
01:14:35Et ça, finalement, vous voyez que ça finit par marcher. Le temps, l'Estonie, je crois que maintenant la Tchéquie aussi, la Slovaquie,
01:14:44il y a peut-être un petit retour en arrière qui se prépare. Mais globalement...
01:14:47— Le Ghana aussi, récemment. — Oui, oui. Bon, le Ghana faisait pas partie de...
01:14:51Mais ce que je veux dire, c'est que malgré tout, paradoxalement, pour quelqu'un qui a plus... J'ai un ami très anticommuniste.
01:14:58Paradoxalement, le communisme a protégé de ses délires anthropologiques toute une partie de l'Europe.
01:15:08Mais qui, petit à petit, commence à succomber. Et même, je le déplore, la Pologne.
01:15:15J'avais déjà dit, le PiS, qui est le parti de droite polonais, a volé à la droite française le titre de plus bête du monde.
01:15:25Puisqu'au lieu de s'attaquer à la Russie, ils auraient mieux fait de s'occuper des questions intérieures.
01:15:30Et là, ils ont perdu les élections parce qu'ils ont provoqué une crise économique énergétique en s'attaquant à la Russie.
01:15:35Et que donc ça a entraîné une crise économique. Et que maintenant, il y a une coalition contre eux.
01:15:39Et que cette coalition a accepté des éléments extrêmement gauchistes-isants et LGBT-isants.
01:15:46Et maintenant, il y a un ministre de l'égalité, je sais pas trop quoi, qui est une militante LGBT.
01:15:51Et Varsovie, de ce que me disent mes amis qui y vivent, c'est déjà une ville qui est perdue.
01:15:58Parce que les capitales sont toujours plus exposées. C'est sûr que si vous habitez à Cracovie, vous allez pas avoir de problème.
01:16:04Mais quoi qu'il arrive, la pression est énorme. Et puis, notamment, on le voit très bien, la manière dont agit la Commission européenne
01:16:14en bloquant les aides quand on n'est pas d'accord avec vous, etc.
01:16:19Donc, encore une fois, parallèle et paradoxe. Paradoxe que, finalement, le communisme a eu ça de donc, par la militarisation de sa société,
01:16:29à retarder l'échéance, voire à... Si jamais il n'y avait pas eu Maïdan, il n'y aurait pas eu de gay pride à Kiev.
01:16:37C'était extrêmement compliqué d'organiser une gay pride. Parce que les Ukrainiens, finalement, c'est des Russes.
01:16:43Et donc, pour les Russes, c'est ce truc... Ou comme en Serbie, si vous voulez, ça nous intéresse pas.
01:16:48Donc quand on voulait faire une gay pride, il faut déployer plus de policiers qu'il y a de manifestants.
01:16:54Et puis finalement, dans les manifestants, il n'y a que les délégations de l'ambassade de l'UE des États-Unis.
01:16:59Donc voilà. Mais je l'ai vu à Belgrade. C'était incroyable. Et voilà. Donc c'est ce paradoxe que je voulais souligner.
01:17:10Une toute dernière thématique, puisque là, le temps nous est imparti. Les nations et le fédéralisme.
01:17:21On a souvent dit que, du temps de l'Union soviétique, tout ce qui était identité locale avait été effacé dans le cadre d'un fédéralisme soviétique.
01:17:36Aujourd'hui, on voit que du côté de l'UE, il en va tout autant et que la célèbre phrase de Rockefeller,
01:17:45« Le verrou qui doit sauter, c'est la nation », est plus que jamais le leitmotiv qui règne en UE au profit d'un gouvernement européen
01:17:56qui préfigure un gouvernement mondial. Ton avis là-dessus ?
01:18:00Alors je vais un peu nuancer. Parce qu'en fait, l'UE a promu... C'est d'ailleurs dans le livre « Pourquoi la Russie a gagné »,
01:18:15je reviens sur le rôle de Staline, qui était commissaire aux nationalités pour Lénine, dont on a les premiers textes, d'ailleurs, à ce sujet, en 1913.
01:18:24Et en fait, l'idée, c'était... Le principe nationalité, c'est un principe du XIXe siècle.
01:18:30Staline est un homme du XIXe siècle, dans son idéologie, dans sa radicalité, également.
01:18:35Et donc lui, il est convaincu que le chauvinisme, ce qu'il appelle le chauvinisme grand russe, a nuit aux identités locales,
01:18:44y compris des identités qui sont, comme je l'ai démontré, complètement artificielles, comme l'identité ukrainienne.
01:18:50Et donc il y a toute une politique, notamment dans les années 1920 jusqu'au début des années 1930, où on favorise ce qu'ils appellent les nationalités.
01:18:58Mais attention, c'est pas les nations. C'est les nationalités. Mais ça, on peut faire un parallèle avec ce qu'on vient...
01:19:04Notamment en France. C'est-à-dire qu'on fait venir des populations immigrées. Ce qui n'était pas le cas en URSS.
01:19:08Ils vivaient chez eux. Les Kyrgyz vivent chez eux. Les Tchétchènes sont sur leur terre, etc.
01:19:14Et donc on a voulu développer, favoriser, les pousser à entretenir leur identité. Au sens propre, on les a alphabétisées dans leur langue.
01:19:25C'est-à-dire que la Russie... Enfin, les scientifiques bolchéviques ont donné une grammaire à la langue ukrainienne,
01:19:31ont donné une grammaire, un alphabet aux langues d'Asie centrale. Donc il y a eu vraiment une volonté de développer les folklores,
01:19:40des choses même complètement artificielles. Ils sont allés prendre 2-3 danses locales. Ils ont transformé ça en folklore.
01:19:45Si c'est pour ça que vous avez une richesse folklorique de tous ces pays issus de l'Union soviétique, c'est parce que ça a été encouragé
01:19:50par le Parti communiste, notamment très fort dans les années 1920, dans les années 1930, et même jusqu'au bout.
01:19:57Donc c'était ça, l'Union soviétique, l'Union des républiques socialistes soviétiques.
01:20:02Donc les bolchéviques ont créé des États qui n'avaient jamais existé, comme la Biélorussie, l'Ukraine,
01:20:08mais même dans l'Asie centrale. Sous l'Asie centrale, c'était des nomades, en fait.
01:20:12C'est des structures qui avaient été conservées par l'Empire. Donc ils ont créé des États.
01:20:19Et ils ont favorisé les nationalités. Sur le passeport soviétique, vous aviez la citoyenneté, vous étiez soviétique, et la nationalité.
01:20:30Par exemple, vous étiez russe, ukrainien, biélorusse, kirghiz, etc.
01:20:37Moi, quand j'ai reçu ma citoyenneté russe, on m'a demandé « Est-ce qu'on vous met une nationalité ? ».
01:20:41Parce qu'ils ont gardé ça, même si c'est pas... J'ai dit « Mais t'es français ».
01:20:44Donc moi, je suis citoyen russe de nationalité française.
01:20:47Mais l'idée aussi, c'était pas de créer des nationalismes.
01:20:54Pour Staline, d'ailleurs. Staline, par exemple, était anti-sioniste. Il y a un texte de lui en 1913.
01:20:59Parce qu'il disait « Le nationalisme, c'est petit bourgeois. Et ça empêche l'union des prolétariens ».
01:21:04Donc par exemple, les prolétaires juifs vont pas s'allier aux prolétaires russes, puisqu'il y a le sionisme qui est un nationalisme.
01:21:10Donc en fait, c'était le paradoxe, d'ailleurs, qui n'a pas très bien fonctionné.
01:21:14C'est que d'un côté, on développait le principe des nationalités. On développait des folklore, des cultures, des langues.
01:21:21Et puis en même temps, ça favorisait les mouvements séparatistes.
01:21:26Et notamment, il y a eu un véritable courant national bolchévique en Ukraine, ce que je décris dans mon livre, dans les années 1920.
01:21:32Et au bout d'un moment, Staline s'est rendu compte que ça allait peut-être un peu loin.
01:21:35Et donc en 1932, il a mis fin... Alors on a laissé le développement des...
01:21:40Mais par exemple, la langue ukrainienne était obligatoire dans l'université.
01:21:44Ça a entraîné une catastrophe universitaire, parce que la langue n'est pas adaptée pour...
01:21:48C'est pas une langue scientifique, ni littéraire, etc.
01:21:51Donc là, ça, ça a été aboli. Mais malgré tout, on a continué à développer le folklore, les langues régionales, etc.
01:21:59Il a exécuté les membres du Parti communiste, ou se suicide les membres du Parti communiste ukrainien, qui n'a pas compris.
01:22:06Et puis en fait, ça a été... Mais cela dit, le principe des nationalités a continué à se développer.
01:22:12Aujourd'hui, ça a laissé des traces dans la Constitution russe actuelle.
01:22:17Alors d'ailleurs, c'est intéressant, la Constitution russe, c'est marqué...
01:22:21On peut se dire... Il y a une différence de terme, en fait, en Russie.
01:22:24Il y a « russki », « rassianin ». Donc il y en a un qui veut dire « vous êtes russe ».
01:22:28Vous pouvez dire que... Moi, je peux dire que je suis russe. Mais en réalité, je devrais plutôt dire que je suis rassianin.
01:22:33Je peux pas le traduire en français. Deux nationalités françaises, vous voyez.
01:22:37Donc il y a toujours cette différence qui joue un rôle d'importance.
01:22:41Et que Vladimir Poutine, notamment dans son discours, essaie d'intégrer de la bonne manière, en disant...
01:22:46Et aussi parce qu'il y a un peuple dominant. Et ça, personne ne le nie.
01:22:50Personne ne nie, y compris les musulmans, les bouddhistes, les juifs, ce qu'on appelle les religions traditionnelles en Russie,
01:22:55que la Russie est un pays de races slaves, de culture grecque, pas latine, pour le coup, et de religion orthodoxe.
01:23:05Vous voyez, il y a un consensus sur la nature de la Russie, qui ne dérange personne.
01:23:11Notamment, y compris un chef tchétchène que j'aime beaucoup, un petit Allaoudineuf.
01:23:15Je cite dans mon livre. Il fait des déclarations très intéressantes sur l'identité russe.
01:23:21Dans ce sens-là. Et ce que je veux dire, ce qui est intéressant, c'est que l'identité...
01:23:26Alors sous Staline, c'était plus nuancé que ça. Vous verrez les textes que j'ai cités.
01:23:30Son ennemi, c'est le chauvinisme grand russe. Je rappelle qu'il est georgien.
01:23:34Et donc il essaie quand même de diriger la promotion des nationalités contre l'ethnie dominante, on va dire.
01:23:40Mais finalement, petit à petit, ça s'estompe.
01:23:43Et aujourd'hui, on y voit plutôt une tentative de faire en sorte que les choses se passent plutôt bien.
01:23:49D'autant plus qu'encore une fois, les peuples de Russie ne sont pas des peuples déracinés.
01:23:53C'est pas des gens qui ont traversé la Méditerranée en quantité, qui tout d'un coup arrivent...
01:23:58Ils sont dans des sociétés avec des lois extrêmement dures, des codes durs.
01:24:02Et ils arrivent dans une société complètement libéralisée, avec les délires qu'évoquait Alain.
01:24:10Donc je pense que ça, c'est la différence que je mettrais.
01:24:15C'est que les minorités, aujourd'hui, elles ne sont pas favorisées contre la majorité.
01:24:22Au contraire de ce qu'on observe en France.
01:24:26Je pense qu'aujourd'hui, le général de Gaulle, s'il disait que la France est avant tout un pays de race blanche,
01:24:32de culture gréco-latine et de religion chrétienne, ce serait la 17ème chambre correctionnelle.
01:24:37Et en Russie, ce qui est pourtant vrai...
01:24:40Enfin, je veux dire, c'est peut-être de moins en moins vrai, mais en tout cas, ça l'est encore un peu.
01:24:44Alors qu'en Russie, c'est pas le cas.
01:24:46Je n'ai pas dit que c'est gagné.
01:24:48Comme disait Jacques Bainville, tout a toujours très mal marché.
01:24:51Il y avait une volonté d'essayer d'obtenir le vivre-ensemble.
01:24:55Ce qui aurait été plus simple, d'ailleurs, si les soviétiques n'avaient pas fait cette politique de renforcement des nationalités.
01:25:06Après, c'est facile de revoir les choses à l'envers.
01:25:09Donc voilà, c'est un peu ce que je voulais dire.
01:25:14Je pense que le problème, surtout, c'est qu'en fait, il y a des gens qui viennent migrer en France.
01:25:19Et au lieu de leur dire d'abandonner un peu ce qu'ils ont été pour adopter les coutumes locales,
01:25:24au contraire, c'est vous qui avez raison.
01:25:26En plus, on vous a colonisés, on vous a volé vos richesses, tout ça, blablabla.
01:25:30Et finalement, on assiste à quelque chose de paradoxal.
01:25:34Quelqu'un arrive en France.
01:25:37On ne lui apprend pas à parler français.
01:25:40Et on l'oriente vers son pays d'accueil qui lui donne tout.
01:25:43Évidemment, ceux qui font ça sont des salauds et des manipulateurs.
01:25:48Mais c'est parce qu'encore une fois, c'est mieux en Russie.
01:25:53Je pense que c'est un bon exemple.
01:25:56Merci à vous de nous avoir écoutés.
01:25:59Je voudrais juste... Il y a un aspect que j'avais gardé sur la fin, sur la différence entre l'URSS et l'UE.
01:26:13C'est que, mine de rien, à la fin de l'URSS, il y avait des élites qui étaient prêtes à prendre le relais,
01:26:20qui ont mis 10 ans à le prendre, je veux dire en Russie.
01:26:24Et ça a été le cas, paradoxalement, puisqu'on dit souvent du mal du KGB.
01:26:28Mais il faut savoir que le KGB, c'est quelque chose de très vaste.
01:26:31Il y avait différentes directions. Il y a notamment la direction à laquelle appartenait Vladimir Poutine,
01:26:34qui était la première, qui étaient les espions.
01:26:37Donc c'était un peu l'élite qui partait à la langue étrangère, qui travaillait à l'étranger, etc.
01:26:40Et ce qu'on fait aujourd'hui, l'histoire...
01:26:43Mon premier livre, d'ailleurs, c'était « La Nouvelle Grande Russie ».
01:26:46On s'aperçoit que, finalement, même une société qu'on pouvait estimer totalement destructrice et détruite,
01:26:51comme la société soviétique, finalement, avait réussi à générer une élite en son sein.
01:26:57Et en plus, vous écoutez la première interview que donne Vladimir Poutine.
01:27:00Il est encore à la mairie de Saint-Pétersbourg et encore sous l'union soviétique en 1991.
01:27:05Il a déjà analysé le problème. Il dit que, de toute manière, les bolcheviks ont mis une bombe sous l'État unitaire.
01:27:11Il dit qu'on ne peut pas construire une économie sans le marché, etc.
01:27:15Donc, finalement, ce qu'a été capable de faire l'URSS, c'est de générer les élites.
01:27:19Primakov aussi, je vous recommande les mémoires de Primakov.
01:27:23Il décrit qu'en fait, il y avait des dissidents dont on ne parlait pas.
01:27:26C'était ceux qui étaient à l'intérieur du système, dont lui faisait partie,
01:27:29et qui avaient compris que ça ne fonctionnait pas, mais qui, eux, n'écrivaient pas de livres.
01:27:33C'était pas Sakharov, ne parlait pas aux occidentaux.
01:27:36Mais il y avait une volonté et il y avait les élites capables de changer ça.
01:27:40Et le problème, c'est est-ce qu'on peut observer ça dans les élites de l'union...
01:27:47Enfin, je préfère la classe dirigeante parce qu'en élite, il y a quand même un côté positif qu'ils ne méritent pas.
01:27:52Et donc dans la classe dirigeante de l'UE ou dans la classe dirigeante française,
01:27:56pour l'instant, je ne la vois pas arriver, honnêtement.
01:27:59Et c'est pour ça aussi que, encore une fois, je finirai là-dessus, par où j'ai commencé,
01:28:04la comparaison entre l'UE et l'URSS n'est pas forcément à l'avantage de l'UE, sur pas mal d'aspects.
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