"1981 et le socialisme", avec François Hollande

  • il y a 2 heures
L’ancien président de la République François Hollande, redevenu député, publie "Le Défi de gouverner", aux éditions Perrin. Que reste-t-il de François Mitterrand, de l'âge d'or du socialisme, et de la gauche aujourd'hui ?

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00:005, 4, 3, 2, 1, François Mitterrand est élu Président de la République.
00:11Sacrée surprise.
00:1210 mai 1981, Cyril Lacarrière, notre rédacteur en chef, alors Président des Jeunes avec
00:17Giscard, s'effondrait en larmes, notre invité, lui, jubilé.
00:21Bonjour François Hollande.
00:22Bonjour.
00:23Merci d'être avec nous sur Inter cet après-midi.
00:25Président Hollande, nous sommes très heureux de vous recevoir dans notre studio.
00:27C'est la première fois qu'on reçoit un Président de la République, Quentin l'a déjà rajouté
00:30sur son profil LinkedIn.
00:31A l'instant.
00:32A l'instant.
00:33Ça ne m'étonne pas de vous.
00:34Nous allons nous plonger dans la plus grande année du socialisme avec vous, 1980, la plus
00:37grande année après 2012, évidemment.
00:39Je vous présente comme le Président Hollande, mais je rappelle que depuis cet été vous
00:42cumulez les titres puisque vous êtes aussi député, Hollande, vous avez été élu dans
00:45la première circonscription de Corrèze.
00:47Déjà, 1980, pour vous, François Hollande, ça représente quoi spontanément, premier
00:50souvenir, première image ?
00:52Ça représente une foule qui était place de la Bastille, il pleuvait, déjà, et ce
01:02qui apparaissait comme une information majeure, c'est-à-dire une alternance en France, était
01:09difficile à croire.
01:10Ah, il y avait un côté « pince-moi, c'est pas vrai ».
01:13Oui, ça faisait, pas pour moi mais pour beaucoup, 23 ans que la gauche n'était jamais arrivée
01:18aux responsabilités.
01:19Et encore, sous la Vème République, c'était donc pour être Président, et avec des pouvoirs
01:25importants.
01:26Et donc, il y avait une forme à la fois d'incrédulité et de bonheur.
01:29Et c'est pour ça que la pluie est venue nous ramener à la réalité.
01:33On va en parler.
01:34Le défi de gouverner la gauche et le pouvoir de l'affaire Dreyfus jusqu'à nos jours,
01:37c'est le titre de votre livre qui vient de sortir aux éditions Perrin, on va en parler
01:41puisque vous consacrez tout un chapitre à 1981, une année décidément riche puisque
01:45cette année-là, Belmondo triomphait dans le professionnel.
01:48On s'émerveillait de cette prouesse technologique qu'on appelait « TGV ». Le plus célèbre
01:52plombier de l'histoire, Mario, faisait ses premiers pas dans le jeu vidéo Donkey Kong.
01:56Alors, François Hollande, le Belmondo de la gauche réformiste, a-t-il lui aussi réalisé
01:59ses cascades tout seul, notamment celle particulièrement férieuse où il a dû serrer la main d'Emmanuel
02:03Macron l'autre jour pendant les consultations à l'Elysée ? Surtout, François Hollande,
02:06est-il plus Mario que Donkey Kong ? Une question que personne, nulle part, ne lui avait jamais posée.
02:10Zoum-zoum-zen, c'est parti.
02:18Bonjour à toutes et à tous, c'est avec une joie teintée de fierté cet après-midi
02:28que je vous souhaite la bienvenue dans Zoum-zoum-zen, le vendredi, vous le savez, on décrypte non
02:31pas l'ère du temps, mais l'ère du temps jadis.
02:34On se replonge dans une année marquante de l'histoire, une année charnière, aujourd'hui,
02:381981, dont l'événement majeur, celui que la postérité retiendra, et bien sûr la
02:42sortie du tube de Jean Schultes, « Confidence pour Confidence », vous serez d'accord
02:45avec moi, Président Hollande ?
02:46Évidemment, une chanson…
02:48L'interaction de l'un côté, c'est…
02:50C'est rien, c'est Pinot, chanson qui a inspiré, hélas, beaucoup de politique.
02:54Je me fous, fous de vous, vous m'aimez, mais pas moi.
03:03Alors, 1980, c'est d'abord « Confidence pour Confidence », mais c'est aussi un
03:06petit peu l'élection de François Mitterrand, c'est pourquoi cet après-midi…
03:09Pour le plaisir…
03:10Pour le plaisir, autre tube, autre tube de 80, autre tube…
03:15Calmez-vous, calmez-vous, Quentin, on a décidé de revenir avec vous, François Hollande,
03:18sur cette grande alternance, vous nous direz ce qu'il reste aujourd'hui des années
03:21Mitterrand, vous nous direz aussi ce qu'il reste plus globalement de la gauche, aujourd'hui,
03:25à part Didier Migaud.
03:33François Hollande, on va se plonger dans votre nouveau livre, « Le défi de gouverner »,
03:36juste le temps de vous présenter ceux que je gouverne, moi.
03:39Avec moi, je peux vous dire, ça file droit, c'est bien connu, les petits chefs, c'est
03:42les pires.
03:43Yannick Antin, lui, bonjour.
03:44Bonjour, bonjour à tous.
03:45Bonjour François Hollande.
03:46Bonjour François Hollande.
03:47Face à vous, François Hollande, je l'aime, mais je m'en méfie comme de la peste, il
03:50est mon Emmanuel Macron à moi, je l'ai sorti du ruisseau, je lui ai offert un poste
03:54en or, chef des micro-trottoirs de ZoomZoomZen, l'équivalent, si vous voulez, dans le monde
03:57des médias, de ministre de l'économie en politique, la logique aurait voulu qu'il
04:01me soit fidèle, or, je sais, François, qu'à la première occasion, si je suis malade plus
04:04de trois jours, si un accident de scooter me fauche, il bondira sur le siège de présentateur
04:08de cette émission.
04:09L'autre jour, je l'ai même trouvé affaler les jambes en l'air derrière mon bureau,
04:11où, je cite, il prenait ses marques.
04:13Pendant la réunion, où vous n'êtes pas.
04:14Méfiez-vous, je suis où je veux pendant les réunions.
04:17Quentin, je serai moins naïf que François, faites très attention.
04:19Faites attention aussi, parce que si j'ai à vous trahir, je vous trahirai avec méthode.
04:22Mais pour l'instant, je bosse, et je suis allé vous dénicher quelques archives de
04:251981, un mariage à Londres, un coluche en campagne, et Robert Badinter à l'Assemblée,
04:31évidemment, je serai complètement aux archives avant 17h30.
04:34A vos côtés, François Hollande, en 2012, c'était la première fois qu'elle votait
04:37pour une élection présidentielle.
04:39Alors, évidemment, elle avait voté Jacques Cheminade au premier tour, mais je vous rassure,
04:44au second, elle avait bien voté.
04:45Bah non, Mariani, même si votre oncle Thierry Mariani, qu'on embrasse, ne partage pas toute
04:49sa fête.
04:50Ce n'est pas mon oncle qui a arrêté avec ses fake news, c'est un homonyme.
04:51Il est temps de… Oui, il y a beaucoup de Mariani, il en fait partie.
04:54C'était donc une fake news.
04:55J'étais tombé dans le panneau.
04:56Vous reviendrez sur une première fois qui est survenue en 1980.
04:59Oui, pour la première fois, en 1980, un personnage emblématique des jeux vidéo va faire son
05:04apparition.
05:05Il est petit, il a une moustache et il saute très très haut.
05:08Et non, ce n'est pas Quentin.
05:09Pauvre Quentin ! On n'avait dit pas le physique.
05:131980, un grand millésime pour le cinéma également.
05:16Thomas Croisière viendra nous raconter, à sa manière, les films marquants de cette
05:19année-là.
05:20En fin d'émission, Charles Nouveau nous dira ce qu'il a compris du socialisme, sachant
05:23qu'il est suisse, à mon avis, pas grand-chose.
05:25Mais il va pouvoir se rattraper grâce à ce livre, « Le défi de gouverner la gauche
05:29et le pouvoir de l'affaire Dreyfus » jusqu'à nos jours.
05:31François Hollande, qu'est-ce qui fait que, pour vous, pour la gauche, on a l'impression
05:35que gouverner est un défi, alors que finalement, pour la droite, la question ne se pose pas.
05:39C'est plus naturel pour la droite de gouverner en France ?
05:41Oui, la droite pense qu'elle est légitime quand elle est au pouvoir et qu'elle doit
05:46y rester le plus longtemps possible.
05:48Et si elle doit céder la place, c'est qu'il s'est produit une catastrophe ou une anomalie
05:53et que ça doit se terminer le plus rapidement possible.
05:57Et la gauche, comme elle a eu un rapport, et c'est le sens de ce livre, un peu compliqué
06:02à l'égard du pouvoir.
06:03À la fois, y accéder pour changer et transformer le monde ou la vie.
06:08Et de l'autre, la crainte d'être soumis à la suspicion, à la trahison et donc à
06:16la déception.
06:17Donc, quelquefois, vaut mieux rester longtemps dans l'opposition si on veut être encore
06:22aimé par ses électeurs.
06:23Mais à quoi ça sert d'être aimé par ses électeurs si jamais on change la vie de
06:27ses électeurs ?
06:28Pardon, mais ce que vous dites me fait cruellement penser à l'actualité et vous estimez qu'il
06:31vaut mieux, c'est un calcul purement stratégique, de rester dans l'opposition pour être plus
06:35fort après ?
06:36Non, je pense que quand on est majoritaire, on doit gouverner.
06:39La gauche, en l'occurrence, même si elle avait réussi un résultat appréciable, n'était
06:44pas majoritaire et donc n'était pas dans la position de revendiquer le pouvoir pour
06:48elle-même.
06:49Ou alors, il fallait qu'elle fasse des compromis, ce qui n'était pas encore possible aujourd'hui.
06:53Revenons sur ce 10 mai 81.
06:56Concrètement, vous, vous faisiez quoi ? Vous étiez qui en 1981 et vous étiez où ?
07:01Alors, j'étais parmi les discrets conseillers de la campagne de François Mitterrand.
07:08J'avais donc 25 ans.
07:11J'étais à la Cour des comptes et il m'avait été demandé d'aider la campagne de François
07:16Mitterrand parce que, à la fin de 1980, François Mitterrand annonce sa candidature.
07:23Et pour beaucoup, c'est une déception.
07:25On s'est dit « mais quand même, ça va être encore Mitterrand, il a été candidat
07:29en 1965, il a été candidat en 1974, il a perdu, il a été avec le parti communiste
07:36dans une union, le programme commun, et puis ce programme commun a été déchiré.
07:40Est-ce qu'il ne faudrait pas choisir un autre candidat ? »
07:42Et Michel Rocard était, pour beaucoup, souhaité.
07:47Et donc, quand François Mitterrand…
07:48Par vous ?
07:49Non, moi j'étais…
07:50Vous étiez à fond pour Mitterrand ?
07:51Mitterrand.
07:52Et quand Mitterrand annonce qu'il va être candidat parce qu'il est le premier secrétaire
07:56du Parti Socialiste, à l'époque ça comptait, le premier secrétaire du Parti Socialiste,
08:01quand il annonce cette candidature, c'est à la fois pour ceux qui le soutiennent, sûrement
08:06un soulagement, mais pour ceux qui pensent que c'est un candidat qui va perdre, c'est
08:10une déception.
08:11Et donc, moi qui suis jeune à l'époque, c'était possible, je me retrouve dans le
08:21premier cercle, ou dans le second cercle de la campagne de François Mitterrand, parce
08:25qu'il n'y a plus de hauts fonctionnaires qui veuillent participer à cette campagne.
08:28Et j'arrive dans la rue de Solfiano, que plus tard, j'ai occupée comme premier secrétaire,
08:33dans une rue de Solfiano, et dans un lieu un peu désert, parce qu'on n'y croit pas.
08:38Et c'est à partir du début de 1981, les sondages commencent à s'inverser, puisqu'il
08:44y a même eu un hebdomadaire, Le Point, qui dit « Est-ce que Giscard peut être battu ? »
08:50C'est là que ça commence.
08:52Dans une interview pour nos confrères de Combigny, vous révéliez François Hollande
08:55que le premier album que vous aviez acheté était un disque de France Gall.
08:58Qu'on signe que vous n'avez pas suivi.
09:03Alors, hasard du calendrier, on a déjà diffusé ce titre mardi, c'est dommage, en compensation
09:07je vous propose un équivalent de 1981, « J'aime regarder les filles », Patrick Coutin sur France Inter.
09:20Zoom zoom back, direction 1981, cet après-midi, François Hollande, l'ancien président
09:24de la République et notre invité exceptionnel, pour se remémorer cette époque où le socialisme
09:28triomphait.
09:29Est-ce que vous vous en souvenez ? Je le sais, vous vous souvenez du temps qu'il faisait
09:31ce 10 mai 1981, François Hollande ? Il pleuvait, et c'était déjà annoncateur de ce qui suivrait.
09:37Oui, le socialisme est donc lié à la pluie.
09:40Directement.
09:41Mais pourquoi ? Parce que c'est généralement une élection qui se passe au mois d'avril
09:47ou au mois de mai, donc il y a des giboulés qui arrivent.
09:50Et puis c'est un symbole, c'est-à-dire qu'il y a l'avant la pluie, et puis il y a l'après
09:55la pluie.
09:56C'est très beau.
09:57Selon vous, vous posez cette question, vous pouvez dire que le socialisme amène la pluie
10:01puis ensuite trouve le soleil.
10:03Mais c'était quoi l'ambiance dans la rue quand François Mitterrand a été élu ?
10:07Oui, ça, personne ne peut imaginer ce que c'est.
10:11Moi mes parents me l'ont raconté comme une euphorie générale.
10:14D'abord, beaucoup de gens pleuraient.
10:16D'abord, pas simplement ceux qui étaient rassemblés à Paris sur les places.
10:22Non, chez les Français qui avaient toujours voté à gauche, sans jamais obtenir une
10:28victoire quelconque, une espérance de victoire, et toujours une déception.
10:32Avant 1980, il y avait eu une élection législative en 1978 où tout le monde pensait que la gauche
10:37allait gagner.
10:38Elle avait perdu.
10:39En 1974, Mitterrand avait perdu de quelques dizaines de milliers de voix.
10:42Il y avait, comme je l'ai dit tout à l'heure, une forme d'incrédulité et une forme d'émotion.
10:49Beaucoup ont sans doute sorti une bouteille de champagne, celle qu'ils avaient gardée
10:54depuis des années, un millésime finalement, à ses anciens, qui remontait à 1936 pour
11:00beaucoup.
11:01Ils avaient gardé cette bouteille, ils l'ouvraient, et ils pleuraient parce que c'était un avènement
11:07que la gauche.
11:08Et en même temps, une peur, toujours la même, est-ce que la gauche va réussir ? Est-ce
11:12qu'elle va arriver à nous donner toutes les espérances et toutes les traductions
11:16de nos illusions ?
11:18Il y avait aussi une autre peur, François Hollande, celle de ceux qui n'étaient pas
11:22de gauche.
11:23On voyait déjà les chars russes débouler sur Paris, il faut s'en souvenir de ça.
11:26Oui, souvent les joies des uns font les malheurs des autres.
11:31Mitterrand, comme moi-même d'ailleurs en 2012, nous n'avons gagné qu'avec 52%
11:37des voix.
11:38Ça veut dire que 48% étaient sans doute inquiets ou mécontents.
11:42Mais comme ils avaient annoncé, les tenants de la droite, qu'il y aurait les chars russes,
11:48que tout allait s'arrêter, et que malgré tout la vie continuait, c'est-à-dire qu'après
11:52le 10 mai, il y avait le 11 mai, l'État continuait de vivre, même s'il y avait déjà
11:57des spéculations sur le franc, car il y a ça aussi qui arrive quand la gauche gagne.
12:02Il y avait sur nous sûrement de l'angoisse, qu'est-ce qui va se passer dans le pays ?
12:07Et il y avait des élections législatives qui allaient suivre quelques semaines après,
12:11et comme souvent, cette angoisse n'est pas traduite en vote.
12:16Et donc ça a été une vagrose qui a emporté finalement le pays.
12:21Et Jacques Chirac, qui était à l'époque un dirigeant du RPR, un opposant, lui il avait
12:28pensé, c'était un calcul qu'on pouvait faire, que les gens auraient tellement peur
12:32de l'arrivée de la gauche au pouvoir, qu'ils se ruraient dans les bureaux de vote pour
12:38voter pour la droite.
12:39Et ça ne s'est pas passé.
12:40Il y avait une opposition Est-Ouest, le rideau était encore là, le rideau de fer, comment
12:43nos voisins ont accueilli l'arrivée au pouvoir d'un socialiste allié au communiste ?
12:47Toute l'habileté et sans doute la sincérité aussi de François Mitterrand, je le raconte
12:53dans le livre, ça a été de renvoyer sur la droite la complicité avec l'Union Soviétique.
13:01Et c'est ce qui avait fait cette formule quand il avait appelé Giscard d'Estaing le
13:05petit télégraphiste de l'Union Soviétique, de Moscou.
13:09Donc il était à la fois allié avec le parti communiste et en même temps il était le
13:14plus sévère à l'égard de l'Union Soviétique.
13:16C'est ça qui a sans doute rassuré d'où le slogan de la force tranquille.
13:21Vous étiez un des premiers aux côtés de François Mitterrand, on l'a compris.
13:25Est-ce que plus tard, quand vous-même vous avez été réalisé, vous, par moment, sur
13:29certaines décisions, vous vous êtes demandé qu'est-ce qu'aurait fait François Mitterrand
13:32à ma place, sachant que c'était un grand stratège que vous avez certainement admiré
13:34pour ses décisions.
13:35Est-ce que vous vous êtes dit qu'est-ce qu'il aurait fait ?
13:36Oui, je me suis plusieurs fois posé la question, à la fois sur l'international, quand j'ai
13:43eu moi-même à décider d'intervenir ou de ne pas intervenir pour la Syrie, en se rappelant
13:49que Mitterrand avait eu aussi à intervenir en Irak pour la première guerre du Golfe,
13:54et pas pour la seconde, c'était Jacques Chirac, qui avait refusé d'intervenir à
13:58juste raison.
13:59Donc, je me suis posé la question, est-ce qu'on a le droit de faire une opération
14:04extérieure, qui va peut-être coûter, si c'était vrai pour l'Afrique, donc je me
14:08suis référé à François Mitterrand, et puis aussi, lorsqu'il y a eu des décisions
14:14économiques, parce que finalement, à partir de 1982-83, c'est le tournant de la rigueur,
14:20est-ce qu'on doit se plier à des règles, ou est-ce qu'il faut essayer de surmonter
14:27ces règles pour tenir bon, et jusqu'à quel point ? C'est toujours le même dilemme
14:32chez les socialistes ou dans la gauche, c'est-à-dire aller aussi loin que possible, mais ne pas
14:36être culbuté par la réalité.
14:38François Hollande, j'imagine qu'en tant que Président de la République, vous avez
14:41dû rencontrer des stars du showbiz, vous avez notamment dit…
14:43Un show, j'ai rencontré Charles Aznavour.
14:45Charles Aznavour, il vous manque ? Eh bien, fermez les yeux François, car il est là.
14:49« He may be the best, I can't forget… » Nul ne sait pourquoi Gaumont a préféré
14:55Taraïm plutôt que lui pour le biopic, ce qui fait qu'en attendant d'être reconnu
14:59comme le seul sosie vocal officiel de Charles Aznavour, il continue ses piges chez nous.
15:04Quentin, chaque après-midi, chaque vendredi, surtout, vous nous faites revivre une année
15:07mythique à travers les archives de l'INA.
15:09Le 9 octobre 1981, sur France Inter, le journal de Denis Astagneau s'ouvre comme ça.
15:14La peine de mort décapitée, hier soir, les députés ont adopté l'article 1er
15:20du projet de loi sur la suppression de la peine capitale.
15:23C'était une promesse du candidat Mitterrand, avant qu'il devienne le Président Mitterrand,
15:27Robert Badinter en a fait son combat, le combat d'une vie.
15:30J'ai retrouvé cette archive de FR3 qui diffusait les débats en direct.
15:33Car partout, vous l'avez marqué, partout dans le monde, et là sans aucune exception,
15:41où triomphe la dictature et le mépris des droits de l'homme, partout, vous y trouvez
15:48inscrit, là, en caractère sanglant, la peine de mort.
15:541981, c'est aussi une année de victoire pour le Parti Socialiste, mais c'est une campagne.
15:59Une campagne pas comme les autres.
16:01Pour l'accord d'un acte qui ne s'arrête pas, je suis officiellement candidat à la
16:05présidence de la République.
16:07Michel Colucci, alias Coluche, humoriste préféré des Français, lance un appel.
16:11J'appelle les peignants, les crasseux, les drogués, les alcooliques, les pédés, les
16:15femmes, les parasites, les jeunes, les vieux, les artistes, les taulards, les gouines, les
16:19apprentis, les noirs, les piétons, les arabes, les français, les chevelus, les fous, les
16:22travestis, les anciens communistes, les abstentionnistes convaincus, tous ceux qui ne comptent pas pour
16:27les hommes politiques, à voter pour moi.
16:29Il monte très vite dans les sondages avec 16% d'intentions de vote.
16:33J'ai retrouvé une interview télévisée, Coluche prend son petit déjeuner et explique
16:37son projet.
16:38J'aimerais qu'on remue la merde et que l'odeur monte jusqu'au nez des mecs qui dirigent.
16:42Et qu'au lieu d'être tourné vers l'extérieur du pays, ils se tournent un peu vers l'intérieur
16:45et qu'ils disent « Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qu'ils ont ceux-là ?
16:49Ah merde, on leur prend tous leurs pognons.
16:50Ah oui, il faudrait leur en laisser un peu. »
16:51Des menaces de mort, l'assassinat de son régisseur René Gorlin, Coluche est sous protection
16:56policière et se retire finalement de la campagne le 16 mars 1981.
17:00En 1981, TF1 est super fier.
17:03A ne pas manquer également ce que nous vous proposons maintenant.
17:06Une nouvelle série américaine, Dallas.
17:09Dallas, c'est une série en 13 épisodes.
17:12C'est l'histoire d'une riche famille texane, les Éwings.
17:2114 saisons, 357 épisodes, un phénomène en France.
17:24On achète même le 45 tours du générique.
17:27De l'autre côté de la Manche, on célèbre le mariage du siècle.
17:31Eh oui, nos confrères s'en donnent à cœur joie ce matin.
17:33François titre sur à la une, un énorme good luck à Charles et les Didi.
17:38En tout cas, tout est prêt à Londres pour le faste et la splendeur.
17:41À 11h, mariage à la cathédrale Saint-Paul, mais avant, le tout Londres assistera au
17:45défilé historique des carrosses entre le palais de Buckingham et l'église.
17:49Le prince Charles épouse Diana Spencer qui deviendra la princesse de Galles.
17:53Les derniers préparatifs passionnent les médias français.
17:56Antenne 2 est sur place.
17:57Pour ne rien laisser au hasard, plusieurs répétitions se sont déroulées ces derniers jours.
18:01Le mariage va coûter quelques 6 millions de francs.
18:03Une somme qui laisse rêveur.
18:06La célèbre bague de fiançailles vaut à elle seule quelques 300 000 francs.
18:10La BBC n'est pas en reste.
18:11Elle prévoit demain sur les lieux 300 techniciens, 60 caméras et diffusera en direct dans 59 pays.
18:1835 000 invités et 750 millions de téléspectateurs.
18:22Diana est timide et rougissante.
18:24Charles est tout brun, bardé de toutes ses décorations militaires.
18:27Le 22 septembre 1981, Yves Mourouzi ouvre le 13h de TF1 avec une innovation bien française.
18:38Et voilà, commencée il y a 15 ans, la grande aventure du TGV, le train à grande vitesse,
18:46va connaître sa conclusion officielle aujourd'hui avec l'inauguration par le président de la République.
18:57Yves Mourouzi, nous venons de rallier Lyon à Paris en 2h40, c'est ça en quelque sorte le grand Paris du TGV.
19:052h30 pour aller à Lyon, vous y êtes habitués aujourd'hui, mais pour l'époque, c'est fou.
19:09Pour terminer, le 29 octobre 1981, quelqu'un casse sa pipe.
19:15Le journal Jean-Noël Cadoux.
19:18Bonjour, les français ont perdu un ami.
19:20Georges Brassens est mort hier dans sa maison de campagne de Sète.
19:24Elle est à toi cette chanson, loi l'Auvergnat qui s'en façon.
19:31Le chanteur, poète qui a marqué son époque disparaît et finalement il avait raison, elles sont à nous ces chansons.
19:37Merci, Quentin, et merci à tous ces archives de l'FR3 et aussi de la BBC, on l'a entendu, la fameuse BBC.
19:45Et oui, François Hollande, un mot de la candidature de Coluche à l'époque, c'est vrai que ça a été un séisme politique,
19:51les sondages le donnaient assez haut à un moment.
19:55Coluche lance sa candidature comme une plaisanterie, comme une boutade.
20:00Puis ensuite, à mesure qu'il s'exprime, à mesure qu'aussi il a défiance à l'égard de la politique, parce qu'elle ne date pas que de ces dernières années ou de ces derniers jours.
20:10Elle était déjà une forme d'expression, de doute, de scepticisme, de rejet qui a toujours existé dans la vie parlementaire, en l'occurrence et dans la vie politique.
20:20Cette candidature gonfle d'importance.
20:23Elle touche à la fois des secteurs de la population qui, précisément, sont les plus loin de la politique, mais aussi des intellectuels.
20:30Toujours intéressant en France de voir des intellectuels, des sommités, Bourdieu, Deleuze, Gattari à l'époque, qui se disent « Mais voilà, nous avons trouvé notre candidat ».
20:39Donc la plaisanterie devient bouffonne, d'une certaine façon, puisque lui qui pensait faire simplement un coup devient emporté contre lui-même par une espèce d'envie de faire bousculer le système.
20:53Il s'est laissé griser.
20:53Et c'est lui-même qui s'est grisé, qui s'est dit « Mais fort des sondages, mais fions-nous toujours des sondages, fort des sondages ! ».
21:01Il se dit « Mais et si, finalement, j'arrivais, non pas à la présidence, mais à créer le trouble dans cette élection ? ».
21:09Et c'est à ce moment-là qu'il prend conscience qu'il peut, par sa candidature, empêcher la victoire de François Mitterrand.
21:15A suivre, il publie des livres sur le socialisme, il est député de Corrèze, ancien président de la République, mais je pose la question.
21:21Et si tout ça n'était qu'une façade ? Et si, en fait, la vraie passion de François Hollande, c'était les jeux vidéo ?
21:26C'est le pari audacieux qu'a fait aujourd'hui Manon, qui va revenir sur l'autre événement de 1981,
21:32la première apparition de Mario dans un jeu vidéo, et pas Mario Dragui, vous verrez François, c'est un autre Mario.
21:37Elle vous explique juste après, Blondie, Rapture sur France Inter.
21:40Zoum Zoum Zen, Mathieu Noël sur France Inter.
21:55Un président dans Zoum Zoum Zen.
21:57C'est pas tous les jours, c'est même la première fois.
21:59François Hollande est notre invité jusqu'à 18h pour zoomer sur une année importantissime pour la gauche 1981,
22:05à l'occasion de la sortie de son livre « Le défi de gouverner, la gauche et le pouvoir », de l'affaire Daffus jusqu'à nos jours, aux éditions Perrin.
22:12Alors, la gauche au pouvoir, ça commence à être un vieux souvenir. Cette semaine, il y a un ministère qui a été créé,
22:16celui chargé de la coordination gouvernementale, ils en sont là. Et en 1981, il y en avait un un peu plus fun, le ministère du temps libre.
22:23C'est quoi cette histoire ?
22:25André Henry était jusque-là un syndicaliste de l'éducation nationale.
22:30Il était secrétaire général de la FEN, qui était le syndicat qui rassemblait instituteurs, professeurs, etc.
22:36Et l'idée lui est venue, et François Mitterrand l'a suivi, de le nommer ministre du temps libre.
22:43Ça a été les risées, les colibés, vous voyez cette gauche, elle ne veut plus faire travailler les Français.
22:48Elle est dans une économie du loisir, tout le monde doit partir en vacances.
22:52Finalement, ils n'ont pas changé depuis les congés payés de Léon Blum, ils veulent toujours aller à la mer plutôt que d'aller au travail.
22:59Et donc, il a été très critiqué. Et c'était quoi l'idée ? C'est qu'une partie de la vie de nous tous, ce n'est pas simplement au travail.
23:07Et bien, on soit se libéré d'une certaine façon du travail, c'était aussi la réduction du temps de travail.
23:12Et donc, est-ce que ce temps est un temps qui est donné sans qu'il puisse avoir du contenu ?
23:17Ou au contraire, il faut faire de l'éducation populaire, de la culture, du sport et d'écouter la radio ?
23:24François Hollande a un mot malheureusement de l'actualité qui est moins rigolote que cette époque rieuse de 1981.
23:29L'autre jour, le ministre, le nouveau ministre de l'économie a été recadré par Michel Barnier, par son discours à l'égard du Rassemblement National.
23:39Et Michel Barnier est allé jusqu'à appeler Marine Le Pen. Et j'ai vu que vous aviez réagi à ça.
23:43Pour vous, c'est quand même, j'imagine, une limite qui est franchie. Un Premier ministre qui appelle Marine Le Pen pour s'excuser, c'est...
23:52Oui, qu'il veuille recadrer un ministre, ça a toujours existé. Il y a toujours des ministres qui font ce qu'on appelle des couacs, vous savez, c'est une formulation pour dire qu'on s'est trompé.
24:03Bon, il n'y a rien de répréhensible à ce que le Premier ministre fasse entendre son autorité.
24:07Mais quand même, aller jusqu'à s'excuser auprès de Madame Le Pen, c'est-à-dire de lui dire, vous savez, vous êtes quand même dans l'arc républicain, puisque c'était de cela dont il s'agissait.
24:17Et n'en voulait pas, quand même, pas au ministre, laissez-le tranquille, mais au gouvernement, et ne le censurait pas. C'était ça, le message.
24:25Donc, ne l'empêchait pas d'agir. Donc, c'était une forme de dépendance qui m'a paru, effectivement, tout à fait coupable.
24:32Et là, ce coup de fil a été médiatisé, mais vous, de ce que vous avez vécu, vous n'avez jamais vécu une telle situation, jamais un Premier ministre à vous, par exemple, n'aurait appelé le chef d'un parti extérieur pour s'excuser ou...
24:45Si il y avait eu une insulte qui avait été portée à l'égard d'une personnalité, je pense qu'il y aurait sûrement, à un moment, ça arrive à l'Assemblée nationale.
24:55Vous savez, quand il y a des propos qui vont au-delà, il y a des demandes d'excuses, et généralement, elles apaisent l'attention.
25:03Mais là, on n'était pas dans ce cas de figure. C'était une expression qui n'était pas forcément souhaitée par le Premier ministre,
25:08mais qui ne justifiait pas d'aller demander à Madame Le Pen de faire confession de la faute et ensuite de demander le pardon.
25:17Peut-être la vie éternelle. En l'occurrence, la vie éternelle.
25:20Certainement. François Hollande, est-ce que vous aimez Jeanne Masse ?
25:23« C'est la première fois que je l'aime ! »
25:25Qui ne pourrait pas aimer Jeanne Masse ?
25:27C'était la réponse que j'attendais. Nous aussi, c'est pourquoi chaque vendredi, Manon nous raconte une première fois.
25:31Japon, le 9 juillet 1981, Shigeru Miyamoto sort un jeu vidéo qui va marquer l'histoire.
25:39Shigeru Miyamoto, ce n'est pas n'importe qui, c'est le concepteur derrière les jeux phares de Nintendo.
25:48Et en 1981, il sort donc un jeu d'arcade devenu emblématique Donkey Kong.
25:53L'histoire d'un gros singe pas très sympa qui kidnappe une demoiselle en détresse.
25:56Demoiselle qui va devoir être sauvée par un héros. Et ce héros apparaît pour la première fois dans ce jeu d'arcade.
26:01Il porte une salopette bleue avec un haut rouge et une moustache.
26:04Ça vous dit quelque chose ? Normal puisqu'il s'agit de Mario, personnage devenu l'icône de Nintendo
26:11qui fait donc sa première apparition dans Donkey Kong en 1981.
26:15Sauf qu'à l'époque, il n'a pas encore de nom. Il n'est même pas encore plombier.
26:19Le personnage est surnommé Jumpman comme l'homme qui saute et il est charpentier.
26:23Alors dans le jeu, il doit sauter sur un échafaudage en évitant les barils lancés par Donkey Kong
26:28pour délivrer sa copine aux cheveux roux appelée Pauline.
26:31Shigeru Miyamoto dit s'être inspiré de la culture américaine pour créer ce jeu, notamment des personnages de Popeye et de King Kong.
26:38Et puis dans son jeu, il propose une innovation qui va être très importante pour l'avenir des jeux vidéo, les scènes cinématiques.
26:45Autrement dit, quand le jeu s'arrête et qu'on regarde des personnages interagir ensemble comme si on était dans un film.
26:50En général, ça sert à faire avancer le jeu.
26:53Dans Donkey Kong, il y en a par exemple quand Jumpman arrive à secourir sa dulcinée et qu'ils parlent tous les deux.
26:58Et Donkey Kong est donc le premier jeu d'arcade à posséder ce qu'on appelle un narratif scénarisé où l'on suit une vraie histoire avec plusieurs niveaux.
27:05Ce n'est plus une boucle sans fin où le but est juste de faire les meilleurs scores comme dans Space Invaders par exemple à l'époque.
27:11Et le succès est total. Le jeu est acclamé par les spécialistes et par les joueurs.
27:15Ils lancent une vraie ferveur pour les jeux vidéo qui arrivent rapidement en France.
27:19« Fabriqués pour la plupart aux Etats-Unis et au Japon, depuis peu distribués en France, ils suscitent l'engouement des foules.
27:26Les jeux électroniques sont devenus en moins d'un an, ce qui fait courir petits et grands. »
27:30On est en 1982 et un an après, Nintendo décide de capitaliser officiellement sur son personnage de Jumpman dans un nouveau jeu vidéo.
27:41Shigeru Miyamoto lui donne cette fois-ci une véritable identité, ça sera Mario.
27:46Il aura un frère, Luigi, qui sera un peu plus grand et habillé en vert pour qu'on les distingue.
27:50Et les deux ne seront pas charpentiers mais plombiers.
27:53Le jeu d'arcade s'appelle Mario Bros tout simplement et tout l'univers du plombier qui va devenir emblématique est déjà là.
27:59Les carapaces de tortue sur lesquels il faut sauter, les pièces qu'il faut attraper, les canalisations vertes et la main de Mario qui se lève quand il saute.
28:07Je rappelle qu'on est encore à une période où les gamins jouent dans les salles d'arcade et ça commence déjà à inquiéter les adultes.
28:12« Ces enfants sont atteints d'un mal très contemporain, la passion des jeux vidéo.
28:16240 000 consoles vendues l'année dernière en France. Après les Etats-Unis, l'Angleterre et l'Allemagne, nous sommes donc atteints, nous aussi, par cette épidémie. »
28:24Une épidémie carrément et ça ne va pas aller en s'améliorant car en 1986, Nintendo sort sa première console portable, la NES, avec une réédition de son jeu Mario, baptisé cette fois-ci Super Mario Bros.
28:3840 millions d'exemplaires sont vendus dans le monde, c'est du jamais vu.
28:41Le plombier devient une véritable star et surtout une machine à cash pour Nintendo qui en fait son égérie.
28:47Aujourd'hui, la franchise Mario compte plus de 200 jeux, toutes plateformes confondues.
28:51Il a même eu le droit à une version film d'animation sortie l'année dernière qui a été un véritable carton en salle.
28:56Il est devenu le deuxième film d'animation le plus rentable de l'histoire, ce qui explique qu'une suite est attendue pour 2026.
29:03« Thank you so much for playing my game. »
29:05François Hollande, est-ce que vous avez déjà entendu cette phrase prononcée par Mario ? Est-ce que vous avez déjà joué à la console ?
29:11Oui, mais finalement j'ai été en retard parce que j'ai commencé à jouer avec cette machine Nintendo et à Mario et Luigi parce que j'avais des enfants et qu'ils m'ont initié.
29:24Mais ce n'était pas avant les années 90. Mais qu'ai-je fait pendant 1982, au moment où Mario surgit et le début des années 90 ?
29:32Vous bossiez trop pour Mitterrand.
29:34Donc j'ai servi la gauche, dites-le, et je n'ai pas pu aller aussi tôt qu'il était laissé,
29:39ou aussi précocement qu'il était souhaité, voir les jeux de Mario.
29:43Mais après, j'ai abandonné parce que je n'ai jamais pu arriver à la fin. Donc mes enfants ont fait la suite.
29:50Pour vous, François Hollande, député de Corrèze, accessoirement ancien président de la République et notre invité cet après-midi pour zoomer sur 1981.
29:57Finalement, qu'est-ce qui reste de François Mitterrand aujourd'hui en 2024, François Hollande ?
30:01On a l'impression que les socialistes hésitent maintenant à faire référence à l'héritage de Mitterrand.
30:06Si j'ai écrit ce livre, justement, la gauche et le pouvoir, le défi de gouverner depuis l'affaire Dreyfus,
30:13c'est parce qu'il ne peut pas y avoir de gauche qui revendique le pouvoir aujourd'hui ou pour demain
30:19si elle n'est pas fière de ce qu'elle a réalisé dans l'histoire, avec forcément les déceptions et les échecs qui peuvent avoir lieu dans toute vie politique.
30:29François Mitterrand, c'est celui qui permet de moderniser la France sur le plan de ses libertés.
30:35Avant, l'audiovisuel public, on ne l'imagine pas aujourd'hui, était sous la tutelle totale de l'État.
30:42Bon, il n'y avait pas de chaîne privée, ce qui n'était pas forcément plus mal.
30:47Mais en tout cas, c'est François Mitterrand qui libère l'audiovisuel.
30:51Je parle de cette liberté-là qui supprime la cour de sûreté de l'État.
30:54Il existait une cour de sûreté de l'État dans certains domaines qui fait qu'on puisse aussi avoir la dépénalisation de l'homosexualité,
31:02qu'il puisse y avoir aussi l'abolition de la peine de mort.
31:05Rien que sur ces sujets-là, c'était un changement de société qui s'opérait, sans compter la question de l'égalité entre les femmes et les hommes.
31:14Première fois qu'il y a une ministre, Yvette Roudy, qui va porter ces sujets-là.
31:18Et puis ensuite, il y a la retraite à 60 ans, dont on parle encore aujourd'hui.
31:22Mais pour beaucoup de femmes et d'hommes qui ne vivaient généralement que jusqu'à 70 ans,
31:26quelques fois mouraient avant, pourquoi pleuraient-ils ce jour de 10 mai 1981 ?
31:31Parce qu'ils savaient qu'ils allaient enfin pouvoir partir en retraite.
31:34François Hollande me disait qu'il ne faut pas négliger, si la gauche veut reprendre le pouvoir, l'héritage de François Mitterrand,
31:39de ceux qui ont réussi, mais vous aussi, vous avez été pris dans le vide.
31:41Votre héritage aussi doit être considéré par le PS aujourd'hui, peut-être un peu plus.
31:45Oui, ce qui dit plus qu'il ne l'a fait jusqu'à présent.
31:48Parce que s'il y a eu la baisse du chômage, c'est parce que j'étais justement élu président de la République en 2012.
31:55Si on a pu avoir le mariage pour tous, c'est parce que j'ai gagné cette élection-là,
32:00et que Christiane Taubira, comme hier d'autres ministres, vous citiez Badinter,
32:04a pu faire un discours qui est resté dans toutes les mémoires.
32:06On salue votre bilan, vous trouvez ?
32:09Ou pas assez.
32:10Je ne demande pas qu'on me fasse un hommage ou une statue, je n'en suis pas encore là.
32:15Mais ce que je pense, c'est qu'il faut, quand on a une histoire, il y a des parties qui n'ont pas d'histoire,
32:21qui n'ont rien fait, je vous les reconnais très aisément.
32:26Ceux qui ont une histoire, ceux qui ont pu réaliser des conquêtes sociales,
32:30qui ont pu améliorer la vie des gens, il faut le rappeler, parce que sinon les souvenirs s'effacent.
32:36Et c'est ça qui permet de justifier non pas de faire la même chose, ou de faire un peu mieux,
32:40mais de faire pour demain des choses qu'on n'a pas encore imaginées.
32:43François Hollande, vous êtes redevenu député, à la surprise de beaucoup.
32:47Vous êtes engagé à nouveau.
32:49François Hollande, 2027, pourquoi pas ?
32:51N'allez pas trop vite, là je viens de sortir de...
32:53On ne parle pas de limite, mais...
32:55Non, j'ai déjà été président, donc je ne suis pas du tout dans ce rapport obsessionnel
32:59que peuvent avoir ceux qui aspirent aux plus hautes responsabilités.
33:03Moi, je sais ce que c'est que d'être président.
33:04Je connais l'enjeu même de diriger la France,
33:08mais aussi un certain nombre d'épreuves qu'il convient de traverser.
33:11Mais là, j'ai voulu me réengager,
33:13d'abord parce que je n'avais jamais perdu les idées qui étaient les miennes,
33:16et c'est pour ça que j'ai aussi fait ce livre,
33:18et parce que je considérais qu'il y avait deux dangers.
33:21Le danger d'une extrême droite qui pouvait arriver aux responsabilités,
33:24ou en tout cas aller avoir une représentation plus forte,
33:28et puis le danger d'une gauche qui était déséquilibrée.
33:31Et pour que la gauche puisse être victorieuse,
33:33il faut que son pôle réformiste, celui qui a... socialiste,
33:37celui qui a fait cette histoire-là,
33:38sans oublier l'autre gauche qui a permis aussi la victoire,
33:42il fallait qu'il soit le plus fort, ce pôle réformiste.
33:44Et pour revenir à l'actualité de ces derniers jours,
33:46vous ne pensez pas que la gauche est un peu trop tâtillonne,
33:49le fait de ne pas avoir voulu intégrer l'équipe gouvernementale,
33:51en tout cas en être absolument absente, à part Didier Migaud ?
33:56Est-ce que c'est le bon calcul à faire en ce moment,
33:58ou est-ce que vous estimez qu'il aurait fallu y aller ?
34:01Non, je pense qu'il n'est possible d'avoir une coalition
34:04que s'il y a un contrat de gouvernement
34:06qui met en avant un certain nombre de changements
34:09et d'avancées, de conquêtes à opérer.
34:10Ce n'est pas le cas.
34:12Vous avez vu que ce gouvernement n'a pas de programme.
34:14Peut-être le présentera-t-il avec Michel Barnier.
34:17Mais en tout cas, pour l'instant, c'est la droite qui gouverne.
34:19Donc c'est un gouvernement de droite.
34:21Il serait quand même étrange que la gauche participe à un gouvernement de droite.
34:25Ça aurait pu être un gouvernement avec des ministres de gauche,
34:27qui auraient été donc un peu plus équilibrés.
34:30Je pense qu'il pouvait y avoir de ministres de gauche
34:32que s'il y avait un programme qui était au moins sur certains aspects de gauche.
34:36Lui, en 1981, il était déjà à sa troisième coloscopie.
34:40Cette année-là, il a pleuré devant la fin de Rox et Rookie
34:42et il décidera de ne plus jamais avoir d'amis.
34:44Et pourtant, quelle plus belle preuve d'amitié
34:46que de lui demander de nous raconter ce qu'était 1981 au cinéma.
34:511981 fut une année de cinéma exceptionnelle
34:54pour les mélomanes et les amateurs de pâtés pour chiens.
35:03Car c'est en entendant à la radio ce thème composé, disons plutôt, par Ennio Morricone,
35:09que Jean-Paul Belmondo se dit « Tiens, ça collerait vachement bien avec mon prochain film.
35:13Quel professionnel, ce bébel ! »
35:15Résultat, on se souvient tous de lui en commandant Jocelyn Beaumont,
35:19marchant vers son hélicoptère et son destin,
35:21qui ne s'appelait pas Valéry Giscard.
35:23Et pas de respect, pour les Béossiens,
35:25je ne divulgacherai pas la fin du professionnel de Georges Lautner.
35:27Mais sachez que dans le scénario original, Joss montait dans son hélico.
35:31Car les producteurs ne voulaient pas tuer celui qui, à l'époque, était invincible au box-office.
35:35Et c'est Bébel, lui-même, qui…
35:39J'en ai déjà trop dit.
35:40« Oui, un peu, oui. »
35:41Et c'est ce même Belmondo qui inspira toujours en 1981
35:46le personnage d'Harrison Ford dans Les Aventuriers de l'Arche Perdue,
35:49dont le thème de John Williams nous donne envie de partir à l'aventure.
36:02Le réalisateur Steven Spielberg écrivit à Philippe de Broca,
36:06l'homme derrière l'homme de Rio, pour lui dire à quel point
36:09ce film de 1964 mettant en scène le bondissant Bébel
36:13était un des jalons de son adolescence et sa cinéphilie.
36:16Les clins d'œil à cette comédie d'action sont d'ailleurs légions
36:19dans le premier opus des aventures d'Indiana Jones.
36:22The Raiders March, ou pour les plus jeunes, la marche des Twix,
36:25fut nommée aux Oscars.
36:27Alors que ce sont des coureurs qui remportèrent celui de la meilleure musique de film
36:31ceux des chariots de feu.
36:39C'est fou comme ces quelques notes de vangélisme
36:41donnent immédiatement envie de courir sur une plage au ralenti.
36:45Ce drame historique se déroule pendant les Jeux Olympiques de Paris.
36:48Et là vous vous demandez comment ces auteurs avaient pu savoir dès 1981
36:52que la Ville Lumière accueillerait les JO en 2024.
36:56Voyance, précience, DeLorean, non, ce sont ceux de 1924.
37:01Prouvant ainsi comme la réélection de François Hollande en 2027
37:05et la reprise de mon spectacle au Lucerner.
37:07L'histoire est un éternel recommencement.
37:10Comme se répète l'histoire d'amour tragique de la Vallée
37:14chantée par Vilhelmina Wiggins-Fernandez dans Diva de Jean-Jacques Benex.
37:26L'aria composée par Alfredo Catalani habite cette bande originale
37:49qui offrit un César à Vladimir Kosma.
37:52La même année il signait également celle de La Chèvre.
37:55Championne de notre box-office national avec 7 millions d'entrées.
38:02Soit 8 millions de moins que d'électeurs de François Mitterrand
38:06au second tour de l'élection présidentielle.
38:09Vive la République, vive la France et Monsieur le Président Hollande,
38:13vive le cinéma de 1980.
38:15Évidemment, merci Thomas Croisière et l'histoire retiendra que vous avez quand même réussi
38:19à mettre sur le même plan la réélection potentielle de François Hollande en 2027
38:22et la reprise de votre spectacle au Lucerner.
38:24Je vais immédiatement réserver mon billet pour le Lucerner.
38:28Ça marche, ça marche.
38:30Merci Thomas Croisière.
38:33Alors, François Hollande, 379 pages pour disséquer l'histoire de la gauche de gouvernement
38:36rédigée par un ancien président de la République socialiste, c'est un bon point de départ.
38:40Mais ici dans ZoumZoumZen, on aime aller au fond des choses avec de vrais experts.
38:44C'est pourquoi j'ai demandé un complément d'information sur le socialisme à Charles Nouveau,
38:47un comique suisse, mais attention, qui a fait un peu de science politique pendant ses études.
38:51Ça devrait donc être dans vos cordes, Charles.
38:52Oui, le problème, c'est qu'il y a une matière dans laquelle j'ai été encore plus assidu
38:55que science politique pendant mes études, Mathieu.
38:57Laquelle ?
38:58L'absentéisme.
38:59Mais je serai présent tout à l'heure pour raconter des bêtises.
39:02Le socialisme de Charles Nouveau ressemble-t-il à celui de François Hollande ?
39:05Notre invité, la réponse après Erza Collective et Yasmine Lassé,
39:08« God gave me feet for dancing », un peu comme moi, sur France Inter.
39:22En présence du Président, Hollande touche à sa fin.
39:24Charles Nouveau, la semaine dernière, vous portiez un maillot de France 98,
39:27aujourd'hui vous avez un maillot des Pays-Bas, qu'est-ce qui se passe ?
39:30La prochaine fois, quand vous envoyez un mail et que vous mettez que l'invité, c'est Hollande,
39:34peut-être rajoutez le prénom, ne serait-ce qu'à titre préventif.
39:38On a l'air très très cons dans l'équipe.
39:41Thomas Croisière a ramené des plateaux de Gouda, ça pue dans toute la régie.
39:44Quentin, tu peux ranger les tulipes, mais tu peux garder les sabots.
39:47La prochaine fois, il faut prévenir, Mathieu Noël.
39:49Monsieur Hollande, je ne sais pas si dans certaines expériences professionnelles,
39:52vous avez connu ça, ici, quand on fait une erreur, plutôt que d'assumer,
39:55on jette la faute sur la hiérarchie, directement.
39:58Le sujet du jour, c'est le socialisme, aucun doute, on est bel et bien dans une émission vintage,
40:03pas un sujet sur lequel je me sens particulièrement légitime,
40:06mais ça ne nous a jamais arrêtés jusque-là, ni moi, ni Manuel Valls.
40:10D'ailleurs, dommage pour vous, mon exil n'est pas pour tout de suite,
40:14toutefois, face à des invités de marque, c'est toujours un peu plus dur d'assumer son incompétence,
40:18c'est pas tous les jours, dans l'émission, qu'on a la chance de recevoir un député.
40:23François Hollande, en 1980, vous alliez avoir 27 ans,
40:26vous étiez certainement un peu ému d'enfin voir ce que beaucoup attendaient depuis longtemps,
40:30le mariage de Charles et Diana, mais aussi un socialiste président de la Ve République.
40:36Aujourd'hui, beaucoup de jeunes français vous envient,
40:38eux qui sont nombreux à espérer un jour épouser une actrice,
40:41mais être de gauche implique aussi des déceptions.
40:45Moi, à l'époque où j'ai commencé à ressentir des symptômes,
40:48j'étais inquiet, parce que j'avais conscience des enjeux,
40:51j'ai compris, tel un enfant né dans une famille supportant le FC Metz,
40:54que j'allais probablement passer mon temps à regarder les autres gagner,
40:58y compris dans les élections où c'est la gauche qui a fait le plus de voix, apparemment.
41:02Qu'est-ce qu'elle est naïve, la gauche.
41:04Seulement, comme vous, je crois, François Hollande, je ne suis pas né dans une famille de gauche.
41:09D'ailleurs, mon père a très vite tenté de me rassurer quant à ma pathologie,
41:12il a dit « tu verras, ça passe avec le temps ».
41:14Ironiquement, je ne sais pas s'il sera là pour assister à ma transformation totale,
41:19puisque ça risque de surtout s'accélérer au moment de l'héritage.
41:23De votre côté, François Hollande, certains collaborateurs vous ont déjà reproché
41:26d'être moins de gauche que les autres.
41:28En tant que Suisse travaillant quotidiennement avec des intermittents du spectacle,
41:32je ne peux que compatir.
41:34C'est un reproche qui a aussi déjà été fait à François Mitterrand,
41:38c'est peut-être une part de ce côté rassembleur qui semble vous plaire chez lui,
41:42j'ai lu que vous admiriez parfois plus son ascension que sa gouvernance.
41:45J'éprouve la même chose pour notre rédacteur en chef, Cyril Lacarrière.
41:49Et la gouvernance, vous avez fini par en avoir l'opportunité, monsieur le Président, on le sait.
41:52Partir de Corrèze, ça multiplie de beaucoup les chances d'accéder à la fonction.
41:57Vous auriez eu tort de vous priver.
41:58Corrèze, if you can make it there, you can make it anywhere.
42:02C'est pas New York qui aurait dû chanter Sinatra, c'est le massif central de l'art de gouverner.
42:07Vous dites qu'il implique parfois des responsabilités imminentes
42:09qui ne correspondent pas toujours à ce que l'on avait imaginé quand on était dans l'opposition.
42:14C'est ce que se dit tous les jours Mathieu Noël depuis qu'il a quitté Europe 1.
42:17Face à lui, je suis comme vous, face à Mitterrand, un peu admiratif.
42:21Et en même temps, il y a comme une petite voix au fond de moi qui se dit avec candeur,
42:25un jour, je ferai mieux.
42:27Mais bon, il est encore au début de son premier septennat,
42:31il lui reste encore beaucoup d'opportunités de nous décevoir, notamment la semaine prochaine.
42:36Merci beaucoup Charles Nouveau, on retiendra cette punchline pour la Corrèze.
42:39If you can make it there, you can make it anywhere.
42:42J'espère que vous l'avez déposée, à mon avis, ça pourrait peut-être vous servir.
42:45Oui, j'en ai déjà fait une qui a fait Flores sur Be proud of you, etc.
42:50Vous connaissez ça ?
42:51Non, allez-y.
42:52Non, non, je ne la ferai pas.
42:53Comment ça, vous ne le ferez pas ?
42:54Mais il y a des gens qui l'ont retenue.
42:58C'est sur des mugs.
42:59C'est sur des mugs.
43:00Il y a même des gens qui viennent pour la signature de ce livre.
43:03Et qui demandent cette petite punchline.
43:06Et donc, je retiens, pour la Corrèze, ça sera une deuxième.
43:09Avec plaisir.
43:10Merci beaucoup Charles Nouveau, on vous retrouve la semaine prochaine dans Zoum Zoum Zen.
43:13Et je signale que vous êtes en spectacle tous les samedis à la Nouvelle Seine à Paris.
43:15Nom du spectacle, l'expression de mes sentiments.
43:18Distinguer un titre qui, on le sent, a été conçu pour plaire à Télérama.
43:21Merci François Hollande de nous avoir raconté 1981 en politique.
43:25Je rappelle votre livre disponible aux éditions Perrin,
43:27Le défi de gouverner, la gauche et le pouvoir de l'affaire Dreyfus.
43:30Jusqu'à nos jours, François Hollande, j'ai lu dans la Tribune Dimanche
43:33que Benjamin Biollet avait chanté le soir de votre anniversaire cet été.
43:35Qu'est-ce qu'il a chanté ?
43:37Joyeux anniversaire ?
43:38Non, mon héritage.
43:43C'était sans doute pour parler de moi.
43:44Certainement, certainement.
43:47Merci à tous, merci François Hollande, merci Thomas, Quentin, Manon.
43:50Alors je sais, ça ne nous rendra pas Jacques Cheminade,
43:52mais avouez que c'était sympa d'avoir François Hollande avec nous cet après-midi.
43:55Merci à tous ceux qui nous ont aidés à préparer cette émission.
43:58Florence Gimalac, Laura Dumez, Pierre Courade, Valentin Gelsominaud et Gérald Arnaud.
44:02A la réalisation, c'était Ghislain Fontana, à la technique Guillaume Roux.
44:05Zoom Zoom Zen revient lundi, 16h.
44:07Notre invité sera Nicolas Sarkozy.
44:09Non, je déconne, je déconne, je déconne.
44:11Lundi, on renoue avec nos fondamentaux, des invités qu'on ne connaît pas leurs noms,
44:14mais qui sont super intéressants quand même.
44:16On zoomera sur la notion de climaticide.
44:18Et puis à partir de 17h, lui, son nom devrait vous dire quelque chose.
44:21Mathieu Kassovitz sera notre invité pour le retour de la haine en comédie musicale.
44:24Et non, Quentin, désolé, le casting est déjà bouclé.

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