Interview ou reportage d'une émission cinéma produite par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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00:00A Hollywood cette semaine, faut voir le Frenchie qui fait flipper tout le monde.
00:12Ce Frenchie, c'est Alexandre Aja et depuis 25 ans qu'il réalise des films, il nous file une sacrée frousse.
00:19Mercredi prochain, il remet ça avec son dixième long métrage, ça s'appelle Motherland et ça fait toujours autant peur.
00:31Il était une fois une mère jouée par Halle Berry et ses deux enfants enfermés dans une maison après la fin du monde.
00:38Autour d'eux, le mâle avec un grand M, Rode. Seul moyen d'y échapper, être relié en permanence à leur maison par une corde quand ils sortent.
00:46Et si la corde lâche, c'est le drame.
00:49Ça commence comme un conte, sauf qu'à la fin, ils ne vécurent pas vraiment heureux et n'eurent pas beaucoup d'enfants.
00:54C'est complètement un conte horrifique, c'est un conte qui s'inscrit dans une histoire de la fonction du conte.
01:00En fait, le conte a toujours cette capacité de nous permettre de réfléchir au monde des adultes quand on est enfant,
01:06de nous confronter à des monstres, de nous confronter à des animaux.
01:10Cette capacité de nous permettre de réfléchir au monde des adultes quand on est enfant,
01:15de nous confronter à des monstres, de nous confronter d'une manière allégorique aux problèmes de société dans lesquels on ne peut pas toujours comprendre.
01:23Voilà 25 ans qu'Alexandre Aja nous confronte à nos démons.
01:26En 2003, il se fait repérer à Hollywood grâce à un slasher made in France.
01:31Attention, le film est vu par le pape de l'horreur Wes Craven, réalisateur de Scream et des griffes de la nuit.
01:37Il propose alors à Aja de réaliser le remake de son autre film culte, La colline à des yeux.
01:57Aja débarque à Hollywood par la grande porte, même si à l'époque, il n'était pas très familier de la culture américaine, ni de sa langue.
02:08Le film aux accents cannibales sera un carton inattendu avec plus de 70 millions de dollars de recettes au box-office mondial.
02:15Il y a 20 ans, quand on fait La colline à des yeux, on participe un peu d'un élan avec plein d'autres réalisateurs de plein d'autres pays qui veulent remettre à l'écran la terreur, le film vraiment d'horreur un peu plus radical.
02:31Et on ne se dit pas que 20 ans après, ça va continuer et que ça va être tout aussi flamboyant.
02:37Des succès cannibales, Alexandre Aja en connaîtra bien d'autres à Hollywood.
02:41Il montrera des centaines d'étudiants américains se faire dévorer en plein spring break par des poissons cannibales dans Piranha 3D.
02:51Avant de filmer un dangereux crocodile mangeur d'hommes dans Crawl.
02:55Une passion pour le cannibalisme remontant à son tout premier court-métrage Over the Rainbow.
03:00Au menu, Jean Banguigui séduisait sa voisine pour ensuite la manger.
03:04Sympa.
03:08Le cinéma que je fais, le cinéma de genre, est quelque chose qui est vraiment entré dans ma vie assez jeune, mais que je n'ai pas vu.
03:15C'était plus ces films d'horreur sur lesquels on fantase.
03:21On voit les jaquettes et on ne peut pas les louer encore parce qu'on est trop jeune.
03:25Le cinéma Alexandre Aja est né dedans.
03:27Avec son père Alexandre Arcadi, il partage le même prénom et le même métier.
03:32Même si Alexandre, fils, a commencé par faire de la philo.
03:35Pour être exact, parce que je ne veux pas mentir, je n'ai pas fini ma licence, je suis parti faire mon premier film.
03:40Pas étonnant donc que ces films, en plus de donner des sueurs froides aux spectateurs,
03:44les fassent aussi réfléchir.
03:46J'ai l'impression qu'à l'instar du cinéma de science-fiction,
03:49qui permet de réfléchir à la société, à la politique, au monde,
03:54le cinéma d'horreur peut aussi avoir la même fonction de réfléchir un petit peu à ce qu'on est,
04:01de faire un portrait de l'âme humaine dans toute sa complexité et dans toutes ses contradictions.