Champion du monde 2018 et vainqueur de quatre Ligue des champions avec le Real Madrid, Raphaël Varane a décidé de mettre un terme à sa carrière à 31 ans. Vincent Duluc, journaliste ? L'Equipe », revient sur le style de joueur qu'il était et sa place dans l'histoire.
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00:00Raphaël Varane vient de prendre sa retraite de joueur à l'âge de 31 ans, on va essayer de vous
00:06expliquer quel joueur il était. Très vite on s'est aperçu que Raphaël Varane était une espèce de
00:10défenseur moderne, rapide, clairvoyant, avec une bonne relance, analysant parfaitement le jeu et
00:16c'est des qualités qu'il a gardé tout au long de sa carrière et qu'il a même développé au fur et
00:20à mesure de son expérience mais aussi au fur et à mesure de ses limites athlétiques parce qu'avec
00:24ses blessures il lui a fallu compenser, il lui a fallu réfléchir et c'est quelque chose qui faisait
00:28aussi mieux que les autres mais ses qualités principales quand même je pense que ça reste la
00:33vitesse et son sens de l'anticipation et sa perception du jeu en général, son intelligence des
00:38situations qui lui a vraiment permis d'être à la fois un défenseur de plus en plus dur au fil de
00:43temps parce qu'au début on le trouvait peut-être un petit peu tendre mais avec l'expérience il
00:47était devenu assez dur mais surtout c'était quelqu'un qui avec sa vitesse pouvait rattraper
00:51les coups, il pouvait rattraper les coups de son arrière droit quand il montait trop souvent ou
00:54quand il se replaçait imparfaitement, il pouvait rattraper les coups de l'autre défenseur central à
00:58côté de lui et d'une manière générale ce qui a été assez remarquable chez lui c'est qu'il a
01:02toujours rendu meilleur le défenseur central qui jouait sur le côté gauche c'est à dire que sans
01:06lui ces défenseurs centraux parfois ils étaient un peu livrés à eux mêmes soit qu'il leur manquait
01:10la contagion de cette sérénité tout ce que Varane était capable de faire pour l'équilibre général
01:14rendre les autres meilleurs c'était une de ses qualités et c'était pas la moindre. Si on pense
01:18que Raphaël Varane manquait de leadership sous prétexte qu'il ne parlait pas fort on se trompe
01:22complètement. D'abord parce qu'il parlait fort mais pas tout le temps, pas n'importe quand, pas
01:27forcément devant la presse mais en tout cas devant le vestiaire quand c'était nécessaire. C'était au
01:30contraire un vrai vice-capitaine qui d'ailleurs était très proche de Hugo Loris et c'était
01:34quelqu'un qui parlait toujours quand c'était nécessaire et qui avait un vrai rôle dans
01:37l'équipe de France. D'ailleurs c'est pas une surprise si à chaque fois qu'il y avait un
01:40enchaînement de deux matchs rapprochés Didier Deschamps maintenait toujours Raphaël Varane
01:44dans le deuxième match même quand il changeait huit joueurs parce qu'il lui fallait un vrai
01:47leader, il lui fallait quelqu'un qui sache parler aux jeunes, qui sache faire le pont entre les
01:50générations. Donc en fait voilà penser que sous prétexte qu'il parlait pas fort ou que c'était
01:55pas une star comme un autre joueur offensif ça faisait de lui un joueur un peu effacé c'est
02:00vraiment un contresens, ça a toujours été un joueur central. Comme à chaque fois qu'un grand joueur
02:03s'arrête on essaie de le classer dans notre livre de souvenirs, dans notre palmarès personnel. C'est
02:08assez compliqué de classer Raphaël Varane dont le palmarès en club est immense avec ses quatre
02:12champions remportés, il a été champion du monde en 2018, vice-champion du monde en 2022 mais dans
02:18tous les cas moi je le place dans les trois peut-être les quatre plus grands défenseurs
02:22français de l'histoire. J'y maintiens Marcel Desailly, j'y maintiens Lilian Thuram, je mets
02:27aussi Maxime Bossis qui est d'une autre génération mais qui a sans doute jamais fait un mauvais match
02:31en équipe de France. Donc voilà ça serait un peu mon top 4 des grands défenseurs de l'histoire et
02:36je suis pas sûr que Raphaël Varane soit le quatrième.