Octavie est danseuse classique et fondatrice du Fit Ballet. Mais elle est avant tout maman de deux petits garçons : Léon et Gabin. La grossesse de son deuxième enfant ne s’est pas passée comme prévu. Elle a accouché prématurément à seulement 26 semaines de grossesse. Une expérience bouleversante pour la jeune femme. Nous l’avons rencontrée, elle nous a raconté son histoire. Récit.
Category
✨
PersonnesTranscription
00:00J'ai accouché de mon deuxième enfant à 26 semaines de grossesse, c'est-à-dire 5 mois à peu près.
00:05Bonjour, je m'appelle Octavie Ascure, je suis la maman de deux petits garçons et je suis la créatrice du FitBallet.
00:11J'ai commencé à avoir des contractions un soir comme ça, j'ai senti qu'il y avait un problème.
00:15J'ai dit à mon mari, là il faut qu'on bouge, il faut qu'on aille à l'hôpital, je ne me sens pas du tout bien.
00:20Arrivé à l'hôpital quand j'ai vu tout ce sang qui sortait, pour moi je faisais une fausse couche.
00:24Vraiment j'ai vu le pire de suite devant mes yeux parce qu'en plus les gynécologues sont tous arrivés autour de moi.
00:29J'aurais dit il faut absolument qu'il reste à mon ventre, ils m'ont tous dit ben oui on sait, ils faisaient très bien leur métier.
00:33Mais du coup en tant que mère on est un peu dans une détresse totale, on ne peut rien faire.
00:37Les dix jours à l'hôpital, bon ben on est allongé, donc pour une danseuse c'est compliqué d'être allongé pendant dix jours.
00:44Les césariennes c'est un peu compliqué aussi, on est sanglés, on nous attache les mains, on nous attache les pieds.
00:49Franchement c'était, vraiment c'était pas facile.
00:51Césariennes c'est un peu compliqué mais bon après ils ont quand même réussi à me le montrer, c'était très bizarre.
00:56Une fois que j'ai eu à coucher, bon ben du coup il est parti directement en réanimation.
01:00Il n'a pas eu besoin de réanimation, il a respiré, ce qui est très rare pour un enfant de cinq mois de grossesse.
01:05Les sages-femmes ne voulaient pas que je me lève mais bon je me suis levée et elles ont du coup accepté que j'aille en fauteuil roulant
01:12jusqu'en réanimation pour voir mon petit garçon.
01:15J'arrive en fauteuil roulant, poussé par David du coup mon compagnon.
01:17On arrive dans une chambre, donc en fait il était en réanimation, chaque couveuse est séparée en fait des autres chambres.
01:24Donc il était tout seul, c'est choquant, c'est bouleversant de voir un petit bébé de la taille d'une main en fait,
01:30avec des tuyaux partout, qui a une couleur un peu, ils sont rosés, la couleur est un peu bizarre, c'est très bizarre.
01:38Il avait les yeux fermés, il n'avait pas encore ouvert les yeux, donc c'était pas facile.
01:43Bon ben là on se dit, il va falloir être là quoi, il va falloir être là pour lui.
01:47Un médecin qui est venu dans la chambre, une fois que je l'ai vu, pour qu'on puisse poser toutes les questions qu'on veut
01:53sur tout ce qui va se passer après, parce que le chemin est long.
01:57J'ai demandé comment il est, comment il va, qu'est-ce qui va se passer pour lui.
02:00Il nous a dit en fait là, chaque heure compte.
02:03Je crois que j'ai fait le pot-à-pot le lendemain de l'accouchement, ce qui est aussi très bizarre,
02:08mais en fait ça se tenait de suite un truc avec le bébé, donc c'est cool.
02:13Même s'il y a les fils, enfin on ne se pas bougé la première fois, je crois que j'étais comme ça,
02:17je me suis dit bon tu bouges pas, débranche pas quoi que ce soit.
02:21Puis au fur et à mesure, on s'habitue au fil, on sait comment le mettre le petit masque,
02:25on commence à tout faire toute seule en fait.
02:28C'est un peu aussi l'aide des puricultrices, elles veulent aussi qu'on ne perde pas notre rôle de mère à ce moment-là,
02:33puisqu'on est ça y est, on a un deuxième enfant, peu importe ce qui peut se produire.
02:37Pendant tous ces trois mois et ces 100 jours que j'ai passé à l'hôpital, c'était il faut qu'il grossisse en fait.
02:42C'est le seul truc, c'est qu'il grossisse.
02:44Il est né à 900 grammes et il a un peu perdu du poids forcément au début, comme un bébé normal en fait.
02:48Sauf que quand on fait 900 grammes, c'est compliqué.
02:51Chaque jour, la première question que je posais, c'était à la pesée, combien il y a pris de grammes.
02:55Une fois que j'arrivais à la maison en fait, je m'occupais de Léon et j'appelais l'hôpital toutes les deux heures,
03:00pour être sûre que rien ne se passe en fait.
03:02Parce qu'en deux heures, il se passe beaucoup de choses.
03:04La nuit aussi, je me couchais, j'appelais à minuit et je me mettais à réveiller à trois heures du matin.
03:10Après je recommençais ma journée, ça a été dur.
03:12On est sortis, la maman rentre à l'hôpital comme si on venait d'accoucher.
03:15On nous remet dans une chambre toute seule avec notre enfant.
03:19Et on fait trois jours comme si le bébé venait de naître, en autonomie totale.
03:24Je pense que c'est pour voir si les parents sont prêts après tout ça.
03:27Et puis pour faire une sortie assez normale, je pense aussi.
03:30Je ne sais pas vraiment l'idée qu'il y a derrière ça, mais c'était pas mal.
03:32Il me tardait de rentrer à l'hôpital et qu'on me dise,
03:35viens dormir à l'hôpital pour repartir avec ton fils.
03:38Au fur et à mesure de cette première année, on a beaucoup de rendez-vous.
03:41Ils sont surveillés sur tous les aspects de leur développement.
03:45Ce qu'on nous dit en fait, c'est que les trois premières années,
03:48on va voir le rattrapage au niveau de la courbe de croissance,
03:52la taille, le poids et le périmètre crânien.
03:54Donc tout ça, ça a été suivi à l'hôpital.
03:56Au fur et à mesure, les médecins m'ont dit, on ne veut plus vous voir.
03:59J'ai dit, moi non plus.
04:15Sous-titrage Société Radio-Canada