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00:00Il est 7h47 sur France Bleu Roussillon, avec votre invité, on revient sur la grosse colère
00:07de nombreuses associations.
00:08Pour la première fois depuis 40 ans, il n'y a pas de ministre ou de secrétaire d'État
00:12dédié au handicap.
00:13Simon Kolbock, votre invité a justement été secrétaire d'État en charge des personnes
00:17handicapées.
00:18Oui, c'était entre 2014 et 2017, gouvernement Valls et Cazeneuve.
00:21Bonjour à vous, c'est Golen Neuville.
00:23Bonjour.
00:24Merci d'être en studio avec nous.
00:25Pas de ministre ou de secrétaire d'État dédié au handicap dans ce nouveau gouvernement.
00:28Est-ce que vous aussi, ça vous a mis en colère ?
00:30Il y a deux questions qui se posent effectivement avec cette absence de ministère ou de secrétaire
00:36d'État dédié au handicap.
00:38Il y a d'abord la question symbolique, parce qu'effectivement, sur un plan symbolique,
00:43oublier le handicap, ça veut dire simplement que ce n'est pas une priorité pour ce gouvernement.
00:47Vous pensez que c'est un oubli ?
00:48Je pense que c'est un oubli, oui, je pense que c'est un oubli.
00:51Je pense qu'ils ne se sont pas rendus compte, effectivement, que le handicap concerne à
00:57peu près toutes les familles en France et que c'est le quotidien des Français et des
01:01Françaises.
01:0212 millions de Français qui souffrent d'un handicap, visibles ou invisibles d'ailleurs.
01:05Il y a ça, mais il y a aussi que dans toutes les familles, tout le monde connaît à un
01:10proche ou dans une famille proche un enfant, un adulte qui vit avec un handicap.
01:16Et donc c'est vraiment le quotidien des Françaises et des Français.
01:19Je pense effectivement qu'il y a ce problème symbolique, sachant que le ministre en place
01:23des Solidarités, il a dans ses attributions le handicap.
01:26L'erreur, ça a été de ne pas le mettre dans le libellé.
01:28La réalité, elle est là et donc ça veut bien dire que quand le Premier ministre et
01:33le Président de la République, pourtant on ne peut pas dire qu'ils n'ont pas eu le temps
01:37pour le constituer leur gouvernement et on ne peut pas dire non plus qu'ils ont voulu
01:41faire un gouvernement resserré avec peu d'attributions, parce qu'avec une quarantaine de ministres
01:45et de secrétaires d'État, ils avaient largement de quoi.
01:47Et puis derrière ça, il y a la question politique aussi.
01:51Finalement, quelle importance veulent-ils accorder au handicap dans leur politique ?
01:57Parce qu'ils n'en ont absolument pas parlé.
01:59Alors, au crédit du Premier ministre, on peut dire qu'il n'a pas encore fait sa déclaration
02:04de politique générale.
02:05Mais il est quand même déjà venu sur les ondes, il a déjà parlé et c'est une question
02:11qu'il n'a absolument pas abordée.
02:13On ne sait pas du tout ce qu'il veut faire.
02:14Mais au-delà de ça, c'est des questions de protection sociale de façon plus large.
02:20On a l'impression que pour ce gouvernement en particulier, mais pour Emmanuel Macron
02:24depuis le début de son quinquennat, que ces questions-là ne l'intéressent pas, parce
02:30que ce ne sont pour lui que des dépenses.
02:32Et ce ne sont que des dépenses, alors lui, comme il considère que ce sont les questions
02:39économiques qui l'intéressent, eh bien ça ne l'intéresse pas.
02:42Emmanuel Macron s'en fiche des personnes handicapées ?
02:44En fait, il faut resituer les choses dans leur contexte.
02:47Actuellement, il y a un énorme déficit du budget de la France et du budget de la Sécurité
02:51sociale.
02:52Pourquoi ? Parce qu'il y a eu des diminutions massives d'impôts et de cotisations sociales
02:57qui ont été instaurées par les différents gouvernements depuis 2017, avec une perte
03:03pour le budget de l'État et de la Sécurité sociale par an aux alentours de 60 milliards
03:08d'euros.
03:09Et donc le déficit, il est là, en fait.
03:10Les impôts vont peut-être de nouveau augmenter pour les entreprises ?
03:14La question, c'est pour qui vont-ils augmenter, en fait ?
03:17Parce que la vraie question, c'est si on veut finalement financer les dépenses de
03:22protection sociale, c'est la question de la justice fiscale.
03:25C'est-à-dire que les impôts et les cotisations, elles ont surtout diminué pour les entreprises
03:28les plus grandes et pour les Français les plus riches.
03:31Est-ce que c'est si grave que ça, au final ?
03:33Est-ce que c'est si grave que ça qu'il n'y ait pas de ministre ou de secrétaire d'État
03:37vraiment dédié au handicap ?
03:38Parce que vous l'avez dit, il y a Paul Christophe qui est ministre, lui, en charge des Solidarités
03:41et il l'a dit pas plus tard qu'hier, le handicap sera un des points, vraiment un point majeur
03:47de mon action.
03:48Est-ce que c'est si grave que ça, du coup ?
03:50Je n'ai rien contre ce monsieur député qui a été nommé ministre des Solidarités.
03:55Évidemment, lui, il rame derrière, en fait.
03:57C'est ça qui s'est passé.
03:58C'est qu'ils ont fait une bourde et donc lui, il s'est retrouvé nommé là et donc
04:02il rame et il dit évidemment le handicap, ça va être important.
04:05Mais bien sûr que c'est grave parce qu'en réalité, les attributions ont une valeur,
04:12comme je disais au début de mon propos, une valeur symbolique et donc ça veut dire, ça
04:16signifie l'importance qu'on accorde à quel type de ministère.
04:19De même que l'ordre protocolaire, quand on met en premier les ministères régaliens
04:25ou alors les ministères parce qu'un tel a négocié parce qu'il vient de l'UMP et
04:29l'autre vient de chez les macronistes, etc.
04:31C'est comme ça que ça s'est fait, en fait.
04:33Au lieu que ce soit en fonction des vraies préoccupations et des vrais problèmes des
04:37françaises et des français.
04:38Et du coup, ça a provoqué une grosse colère de nombreuses associations.
04:41Je les comprends, je les comprends.
04:42Il y a aussi des sportifs, par exemple Philippe Croizon, ce sportif qui est quadriamputé
04:46et qui a notamment traversé la Manche par des insultes carrément.
04:49Mais bien sûr, mais parce qu'encore une fois, le handicap est passé sous silence
04:56comme si c'était quelque chose qu'on brandit en communication au moment des campagnes
05:01électorales.
05:02Mais après, au fond, on oublie.
05:04Ça veut dire que quand Emmanuel Macron, après, lors de la cérémonie de clôture
05:08des Jeux paralympiques, lance, je le cite, « la flamme que vous avez allumée en chacun
05:11de nous continuera d'éclairer nos vies », ça veut dire que ça, c'est vraiment
05:14que de la communication.
05:15Ah mais il est très bon en communication.
05:17Ça, je pense que chacun peut le reconnaître.
05:18Il est 7h52 sur France Bleu Roussillon, Simon Kolbock, notre invité, Ségolène Neuville
05:23qui a été secrétaire d'État en charge des personnes handicapées.
05:26Ancienne secrétaire d'État, effectivement.
05:28Ancienne députée des Pyrénées-Orientales, ancienne patronne aussi du PS ici dans le
05:31département.
05:32Plus globalement, le gouvernement Barnier, vous en dites quoi ?
05:35Je n'en attends rien du tout.
05:38Je n'en attends rien du tout parce qu'encore une fois, je vous dis, le vrai problème,
05:44c'est la question maintenant de la justice fiscale et de qu'est-ce qu'on fait de l'argent
05:48public.
05:49Et ce gouvernement est à droite toute, en fait, et on voit bien que les seules questions
05:53qu'ils évoquent, c'est la diminution de la dépense publique et…
05:57Il y a la hausse des impôts, ça va dans votre sens, ça ?
05:59Ça dépend les impôts pour qui ?
06:01Pour les plus aisés, des entreprises.
06:03Ah ben voilà, mais pour l'instant, j'attends de voir, parce que pour l'instant, il ne
06:06s'est rien passé.
06:07Et pour l'instant, je vous dis, il y a d'abord eu, depuis cinq ans, la diminution des impôts
06:12pour les plus riches, 60 milliards d'euros par an quand même, de manque à gagner, à
06:16la fois pour la Sécu et pour le budget de l'État.
06:18Vous auriez préféré Bernard Cazeneuve ou Amatignon au poste de Premier ministre ?
06:22C'est un Premier ministre que vous avez vu, avec qui vous avez travaillé ?
06:24C'est évident, Bernard Cazeneuve était la personne idéale pour prendre ce poste parce
06:31qu'à la fois, d'abord, il aurait mené une vraie politique de gauche et c'était
06:37une vraie cohabitation avec Bernard Cazeneuve et enfin, on aurait eu une vraie politique
06:42de gauche qui était ce qui était attendu après les élections.
06:45Et de plus, Bernard Cazeneuve est quelqu'un qui sait s'entendre et qui aurait su discuter
06:52avec les autres groupes parlementaires pour obtenir une majorité sur ses projets gouvernementaux.
06:59Effectivement, c'était la bonne personne, mais ce qui est sûr, c'est qu'Emmanuel
07:02Macron n'a jamais pensé une seule seconde nommer Bernard Cazeneuve, il n'en voulait
07:07pas en fait.
07:08Ce qui est regrettable, c'est que le Parti Socialiste, dont je fais partie, lui ait offert
07:14sur un plateau une bonne excuse pour ne pas nommer Bernard Cazeneuve en disant que les
07:19députés socialistes ne soutiendront pas Bernard Cazeneuve.
07:22Moi, j'étais furieuse, je suis en désaccord complet avec la direction du Parti Socialiste
07:26sur cette question.
07:27Dans un an et demi, ce sont les élections municipales à Perpignan, qui a gauche pour
07:31tenter de déboulonner Louis Alliaud de la mairie ?
07:33Est-ce que c'est possible ?
07:35Bien sûr que c'est possible, il va falloir à la fois une équipe solide et un projet.
07:42Bien sûr que c'est possible, puisque regardez dans les résultats des dernières élections,
07:46le Front National a été beaucoup plus élevé dans les villages qu'à Perpignan quand on
07:50regarde bureau par bureau.
07:51Enfin, le RN très fort du Front National aussi.
07:53Oui, mais il est fort depuis longtemps et ce qui compte, avant même de mettre, il ne
07:58va pas y avoir une personne providentielle, et ce qui compte c'est le projet en fait.
08:01Le projet et une équipe solide avec des gens qui se battent au quotidien.
08:07Il y a un an et demi, il n'y a aucun nom qui émerge, aucun même mouvement, aucune
08:11association ?
08:12Ça sera forcément, disons, une entente entre les différents partis de gauche et
08:20les personnalités de gauche connues à Perpignan, c'est évident que c'est ça.
08:24Agnès Langevin, ce serait une bonne candidate ?
08:26Agnès Langevin a déjà été candidate et elle travaille effectivement pour pouvoir
08:31être à nouveau candidate.
08:32Mais ce qui compte, encore une fois, il y a la tête de liste, mais c'est l'ensemble
08:36de l'équipe avec le soutien de la présidente de région.
08:38C'est ça qui est important, c'est qu'on sente une dynamique, une dynamique et un programme
08:43solide.
08:44Merci beaucoup.
08:45C'est Golen Neuville, ancienne députée des Pyrénées-Orientales et on l'a dit aussi,
08:48ancienne secrétaire d'État en charge des personnes handicapées.
08:51Bonne journée à vous.
08:52Bonne journée.
08:53Et écoutez les invités d'ici matin sur l'application ici, par France Bleu et France 3.
08:58Dans un instant, on va au marché, mais tout de suite, on écoute celui qui était l'invité
09:01d'Emilie Mazoyer, hier dans Decibel, entre 19h et 21h, ça se réécoute sur le site
09:05de France Bleu aussi en Decibel, Thomas Dutronc sur la première radio des Pyrénées-Orientales.
09:18Il n'est jamais trop tard.

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