La France connaît des records de pluviométrie sur une large partie du territoire et la tempête Aitor qui arrive sur le pays devrait amplifier les réserves d'eau.
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00:00Depuis le début du mois de septembre, Marc, c'est partout et presque tout le temps.
00:04C'est vrai qu'on connaît un mois de septembre assez atypique.
00:07Une première descente d'air polaire, beaucoup de pluie, une rivière atmosphérique qui arrive sur la France.
00:13C'est quoi ? C'est ce long ruban nuageux. Il fait 5000 km de long.
00:17Il est chargé en vapeur d'eau et toute cette eau va se déverser sur des sols qui sont déjà, pour la plupart des trempés,
00:23regardez cette carte, les pluies sont excédentaires sur une très large partie de la France, sauf sur le Roussillon.
00:29Donc c'est vrai que beaucoup d'eau sur des sols qui sont saturés, ça risque de poser problème assez rapidement.
00:33Parce qu'on n'a pas oublié, évidemment, la période qu'on a vécue avant le mois de juillet, qui était une période d'intempéries.
00:38Un mois de juillet gâché.
00:40Juste avant la cérémonie d'ouverture.
00:41Absolument.
00:41C'était la transition.
00:42Alors toute cette pluie a des avantages, évidemment des inconvénients.
00:45Un reportage de Théo Bacillan à Éliott-Francombe avec Pierre De Smyth.
00:49En région parisienne, l'été indien tant attendu n'a finalement pas eu lieu.
00:53Un mois de septembre plus vieux qui fait les affaires de Sophie.
00:56Depuis janvier, ces parapluies se vendent beaucoup plus que l'année précédente.
00:59Une hausse de 40% de vente.
01:01Dès qu'il fait gris ou qu'il pleut, oui, je ne pleure pas, malheureusement.
01:06Je sais que d'autres personnes pleurent, mais moi, non.
01:08On sent qu'il y a quand même, ils sont surprenants, donc on achète un parapluie.
01:12Pour Aurélien, au contraire, cette année est la pire qu'il ait jamais vécue.
01:15A cause de la pluie, il a perdu 50% de rendement sur ses terres.
01:19Impossible pour lui de travailler pour le moment.
01:22Ces tracteurs ne peuvent plus atteindre les récoltes
01:24à cause de la pluie qui a rendu le terrain impraticable.
01:26Les blés, les colzales, l'orge, toutes nos cultures ont eu les pieds dans l'eau,
01:31les racines dans l'eau toute l'année.
01:32Donc des pertes de rendement, les épices ne sont pas remplies.
01:34Pour l'exploitation, on est à 5,7 tonnes hectares,
01:37alors que d'habitude, on est entre 9 et 10 tonnes hectares de rendement.
01:39Ce qui engendre une perte financière entre 200 et 600 euros de l'hectare.
01:44La pluie au cœur de toutes les discussions.
01:46Et pour cause, 2024 est une année au climat particulièrement variable,
01:50selon ce prévisionniste.
01:51Depuis le 1er janvier, nous avons à peu près 620 mm de pluie,
01:55ce qui représente un excédent assez notable de 37%
01:59par rapport à la moyenne climatologique.
02:02Sur les 9 premiers mois de l'année 2024,
02:04on va atteindre le cumul que l'on a en moyenne sur une année entière.
02:08Ce qui explique bien un peu l'excédent de pluie.
02:102024 est la deuxième année la plus pluvieuse jamais enregistrée après l'année 2001.
02:15C'est important de le dire parce que des fois, on a l'impression,
02:18alors qu'il y a une réalité qui est qu'il y a des records de pluviométrie en ce moment.
02:22Et ce n'est pas fini parce qu'il y a une tempête qui arrive
02:25à partir de ce soir sur la France.
02:26Oui, c'est la tempête Haïtor.
02:29Elle a été nommée par les Espagnols.
02:31C'est une dépression assez creuse qui circule sur les îles britanniques.
02:34Et surtout, on a de l'air froid qui descend des hautes latitudes,
02:37de l'air chaud qui remonte des régions subtropicales.
02:40Et ça favorise ce qu'on appelle une rivière atmosphérique,
02:42donc ce long ruban qui part des Antilles
02:44et qui va peu à peu arriver jusqu'à la France.
02:47La rivière est déjà là sur la Bretagne.
02:49C'est gros en termes de pluie, en tout cas,
02:51puisque l'écumul pourrait être assez important.
02:52Et en termes de vent, il y a vraiment un risque de coups de vent,
02:55voire de tempête dans la nuit de jeudi à vendredi.
02:56Marc, c'est une impression où il a déjà beaucoup, beaucoup plu
02:59depuis le début de l'année, par la région parisienne, la moitié nord, disons.
03:03Alors, il a beaucoup plu.
03:05Si on prend l'exemple de Paris, normalement sur une année complète,
03:09du 1er janvier au 31 décembre, il doit tomber 634 litres d'eau mètre carré.
03:14À la date de ce matin, on est à 622.
03:16Il est prévu 20 à 30 litres d'eau d'ici demain.
03:19Ce qui veut dire qu'avant la fin du mois septembre,
03:20on aura déjà rempli le quota de l'année.
03:23Donc oui, il a beaucoup plu et il va encore beaucoup pleuvoir sur Paris,
03:27mais pas que, sur l'extrême nord et dans le sud-ouest aussi.
03:30Bon, mais c'est bon pour les nappes phréatiques ou en fait,
03:32on s'en fiche parce que c'est de l'eau en trop ?
03:34Alors, c'est bon pour les nappes phréatiques.
03:35Ça aurait été très bon l'année dernière parce que les nappes étaient à un niveau très bas.
03:39Là, le problème, c'est que si vous regardez la carte des nappes phréatiques
03:41au 1er septembre, elles sont toutes soit à un niveau modérément haut,
03:45soit très haut.
03:47Donc, ça va poser problème parce que lorsque vous avez des nappes
03:49qui sont pleines à ras bord et qu'il pleut beaucoup sur ces sols,
03:54eh bien, ça peut rapidement provoquer du ruissellement, des inondations.
03:57En fait, il y a juste une toute petite partie de la France
04:00où le niveau des nappes est très bas.
04:02C'est toujours un désert.
04:03C'est le Languedoc-Roussillon où là, clairement, il n'a pas plu, pas assez en tout cas.
04:07Mais c'est vrai que partout où les zones sont en bleu,
04:09là, ça risque de poser problème cet hiver.
04:11Donc, activité intense sur des sols saturés.
04:13Est-ce qu'il y a un risque de connaître ce que Cannes a connu au début de la semaine
04:17et aussi ce qu'ont vécu le Pas-de-Calais et la Charente ?
04:22Sur Cannes, ce n'est pas vraiment la même chose.
04:24Cannes, c'était des orages qui remontaient de Méditerranée,
04:26qui étaient très puissants sur l'espace de 30 minutes, 1 heure.
04:30Donc là, ça provoquait vraiment beaucoup de ruissellement et des inondations.
04:33Sur le cadre de la rivière atmosphérique,
04:36ce qui va se passer, c'est que les pluies vont s'étendre sur 3 jours.
04:39Donc, il est quand même prévu localement 60, 80, 100 litres d'eau mètre carré.
04:43Donc, ça fait quand même un mois, un mois et demi de pluie sur des sols,
04:46on l'a dit, qui sont saturés.
04:48Ça, ce sont les cumuls de pluie qui sont prévus.
04:50Donc, selon les départements, vous le voyez,
04:5160 litres pour le Loiret d'ici au week-end,
04:5480 litres pour la Charente maritime,
04:56100 litres pour la Corrèze, pour le Cantal, pour le Jouan.
04:58Donc, ça fait beaucoup d'eau.
05:00Et en effet, avec toute cette eau qui va tomber sur des sols qui sont saturés
05:02assez rapidement, il va y avoir des inondations et des crues.
05:05Une question d'un téléspectateur avec Antoine à la rédaction.
05:11Oui, vous venez de parler de Cannes et de ces inondations
05:13un petit peu surprises et fulgurantes.
05:15On a une question de Pierre de Langres qui demande si, du coup,
05:19est-ce qu'il faut améliorer les vigilances de Météo France ?
05:23Alors, c'est vrai que la vigilance de Météo France,
05:25elle a été instaurée après la canicule de 2003.
05:27Donc, c'est un système qui vieillit.
05:29C'est pour l'instant une vigilance qui concerne un département.
05:31Il y a des réflexions sur la vigilance, c'est-à-dire rentrer un peu plus
05:35dans le département, faire de la vigilance intradépartementale.
05:38Mais il y a surtout une distinction à faire entre la vigilance,
05:42la prévention et puis surtout l'alerte.
05:44Dans le cadre de Cannes, le système FR alerte n'a pas été utilisé.
05:48Il aurait peut-être pu être utilisé pour alerter les populations.
05:52Donc, il y a du travail encore à faire sur ce système de vigilance.
05:55Mais il y a un projet de modification ou de réévaluation de ces vigilances ?
05:58C'est en cours, c'est en cours.
06:00Il y a vraiment des réflexions qui sont menées sur le sujet.
06:03Après, il y a aussi un autre souci à Météo France.
06:05C'est la question des moyens humains qui sont en hausse et en baisse.
06:08Et plus on utilise la technologie et plus on automatise les prévisions
06:12et les moyens d'humains, plus c'est compliqué.
06:14Vos questions, vous savez, vous pouvez les poser à Antoine
06:18à la rédaction de première édition.
06:19Vous flashez ce QR code ou directement, évidemment,
06:21à notre adresse christophe-aldine-bfmtv.fr.
06:24Toutes vos questions sur l'actualité, compléments d'informations
06:27ou questions à Mathieu Croissando, par exemple.