Un prix à Cannes, trois refus de titres de séjour et un ultime espoir: Abou Sangare est le héros de "L'Histoire de Souleymane", un film de Boris Lojkine en salle en octobre.
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00:00Son nom de famille c'est Sangaré. C'est juste un tribunal, c'est pas une critique concrète.
00:25Très stressant, c'est ce qui m'est arrivé surtout à Cannes lors de la projection.
00:29Je voyais que j'ai pleuré comme un bébé, c'était pour ça.
00:32Vu le public, vu comment les gens ont aimé le film, moi ça m'a beaucoup ému.
00:39Ce film permet aussi de faire une lumière vraiment générale sur tous les étrangers qui viennent en France
00:49ou dans le monde en situation irrégulière.
00:52Ce film vous dit juste à quoi ressemble la vie de ces gens-là.
00:57Je propose au spectateur une expérience.
01:00Je lui propose l'expérience de vivre pendant une heure et demie en étant collé à Souleymane,
01:07en étant collé à ce personnage et à épouser la perspective qu'il a sur le monde.
01:13A voir tout d'un coup Paris dans ses yeux, à regarder la société française dans ses yeux.
01:16Et c'est juste cette expérience que propose le film.
01:18C'est un film qui nous traverse tout au long, qui nous prend les tripes finalement dès le départ
01:23et qui nous traverse et qui en même temps nous fait du bien.
01:29Parce qu'en fait il y a quand même beaucoup d'humanité dans ce film.
01:33Et cette humanité nous fait du bien et nous fait peut-être percevoir un certain espoir finalement.
01:42On m'a fait quitter dans mon pays pour venir regarder la fin du film.
01:48La fin de l'entretien qui m'a poussé à quitter dans mon pays.
01:53D'accord. C'est pour votre maman ?
01:56C'est ça.
01:58On a emprunté des choses de son carrière pour que ce soit son film,
02:03pour qu'il rentre dans le personnage totalement.
02:09Dans la vie, le moment où une personne te fait confiance,
02:14la meilleure des choses c'est d'accomplir ces confiances.
02:20Moi, ils m'ont fait confiance, ils m'ont confié ce rôle.
02:23Et moi aussi ce que j'ai cherché là-dedans c'était ces résultats-là,
02:28comme les deux prix qu'on a eu à Cannes.
02:30Moi c'était ça mon but.
02:32Et Dieu merci, on a réussi à obtenir ces résultats.
02:38Une heure plus tard, j'ai reçu un coup de fil qui m'a dit
02:42que j'aimerais bien te revoir.
02:44J'ai dit, par contre, pas maintenant, il va falloir que je te revoie.
02:49En ce qui concerne d'autres projets, oui, j'ai passé des castings.
02:53Mais pour le moment, en fait, je ne peux rien envisager.
02:55Tant que ma situation n'est pas réglée,
03:00je ne peux pas dire que je vais continuer dans le cinéma.
03:02Mais si l'occasion se présente, oui, je le ferai, sans problème.
03:06On ne comprend pas toujours ce que disent les clients, les restaurateurs.
03:10Avec un ressenti comme ça, très fort.
03:14Voilà, c'est un film de sensations.
03:16Ce n'est pas un film intellectuel, c'est un film qui doit être un film de sensations.