Grégory Joron, secrétaire général Unité SGP Police-FO, revient sur l'affaire Nahel, dans l'émission Punchline. Les juges d’instruction ont terminé leurs investigations.
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00:00Moi, je me rappelle très bien avoir piqué une grosse colère,
00:02ce qui est assez rare, parce que je suis quand même plutôt tempéré,
00:05sur un plateau télé où, justement, j'expliquais qu'on n'était personne,
00:10n'était juge d'instruction, personne n'était magistrat au moment où on en parlait
00:16et qu'il fallait, à mon avis, laisser le temps de l'enquête
00:19et que c'était extrêmement compliqué pour nous de prendre des positions.
00:23Alors, sauf à dire qu'on soutient évidemment nos collègues dans ces situations-là
00:25parce qu'on n'est pas sous le casque du collègue,
00:27on ne sait pas exactement ce qui s'est passé.
00:30Aujourd'hui, je rappelle simplement les premières heures de cette affaire-là.
00:36On a un président qui nous a expliqué que c'était inexcusable et...
00:40Injustifiable.
00:41Inexplicable.
00:41Et injustifiable.
00:43Donc, inexcusable, inexplicable.
00:45Inexcusable, inexplicable, ce qui est toujours un scandale absolu,
00:50dans une parole politique, notamment celle présidentielle,
00:53de donner une telle couleur politique à un dossier, c'est indécent.
00:57Moi, je l'ai dit plusieurs fois publiquement, je le redis ici,
00:59et je pense toujours la même chose de cette sortie-là.
01:03Elle était évidemment politique,
01:05parce qu'il fallait donner des gages pour essayer d'éviter des émeutes.
01:07En plus de ne pas avoir atteint la cible,
01:11je veux dire, ça donne quand même une drôle d'image de soutien des policiers.
01:15Le ministre de l'Intérieur a rectifié le tir le lendemain.
01:20Ça, c'est le sujet politique.
01:22Sur l'affaire en elle-même, j'ai lu avec attention l'article,
01:26c'est quand même extrêmement parlant de savoir que finalement,
01:29alors qu'on nous disait que la personne avait accéléré
01:33parce qu'elle prenait des coups de crosse dans le visage,
01:35n'a jamais reçu de coups de crosse,
01:36que finalement, pour redémarrer, il fallait quatre actions volontaires
01:38et qu'en fait, le hasard ne peut pas être allégé à l'origine du départ
01:42et que finalement, ça peut être même plutôt le fait
01:44qu'il ait redémarré et accéléré, qui fasse que le tir soit déclenché.
01:48Donc, tout ça va en effet rebattre toutes les cartes.
01:50Et tant mieux, c'est tout l'intérêt d'une enquête,
01:52c'est tout l'intérêt du temps judiciaire.
01:55Et sous tout l'intérêt, surtout, de ne pas parler quand on ne sait pas,
02:00l'ignorance étant extrêmement bavarde sur ces sujets-là,
02:02je pense qu'il faut avoir beaucoup d'autres...