Explosions de bipeurs au Liban et en Syrie: l’œuvre "d’un service d’État d’un certain niveau de technicité", selon Gilles Sacaze, ancien cadre de la DGSE

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Au moins 12 personnes sont mortes et près de 2.800 ont été blessées mardi 17 septembre dans l'explosion simultanée de bipeurs au Liban et en Syrie. L'attaque, qui n'a toujours pas été revendiquée, serait l'œuvre d'un "service d’État d’un certain niveau de technicité", d'après Gilles Sacaze, ancien cadre du service action de la DGSE.

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00:00C'est passionnant au sens de la technique utilisée pour piéger ces beepers, le scénario est en train de s'affiner.
00:07Israël n'a pas revendiqué cette attaque mais tous les yeux se tournent vers le Mossad, il n'y a qu'eux qui peuvent faire une attaque pareille ?
00:13Il n'y a qu'un service occidental, je dirais, occidental ou pas d'ailleurs, d'état, d'un certain niveau, de technicité qui peut faire ce genre d'opération.
00:22La complexité n'est pas tant dans le fait de mettre un détonateur ou une charge d'explosif, peu importe, dans un beeper.
00:29Elle est dans la qualité du renseignement qu'il a fallu avoir pour pouvoir intercepter, déjà avoir connaissance de la commande,
00:35ou fournir à la place d'eux, de manière à avoir le matériel, dans des délais très courts et sans se faire repérer les piégés.
00:46Si ce sont des charges et un détonateur insérés dans les boîtiers, ça prend du temps si on parle de milliers de boîtiers ?
00:55C'est ça. En soi, l'opération n'est pas si complexe que ça sur le plan technique, mais par contre, effectivement, c'est le faire sans se faire repérer,
01:02dans de grandes quantités, etc. Et le déploiement, le déclencher au bon moment, voyez ce que je veux dire quand ils sont déployés,
01:09avec une prise de risque toujours de faire exploser l'engin au mauvais moment, qu'il ne soit pas entre les mains de la personne qu'on attendait, etc.
01:16La complexité, elle est là, en fait. Elle est dans cette phase-là. Techniquement, après, les services occidentaux, le Mossad, c'est une très belle opération,
01:23il faut commencer, je pense, par dire ça. D'un point de vue... Je ne me place pas sur le plan humain, là. Je me place sur le plan technique
01:29pour un service action, pour un service de renseignement occidental. C'est une très belle opération. Je pense que ce sera à un moment donné revendiqué,
01:37parce qu'il n'y a pas de raison que ça ne le soit pas. Les services israéliens ont l'habitude d'assumer leurs actes, c'est pas...
01:44Comment ça se fait que le Hezbollah ait pu passer à côté d'une telle faille de sécurité ? Une fois que les appareils sont piégés, on ne peut pas le détecter ?
01:54Il faudrait les démonter aussi. Ça se détecte, mais il faudrait avoir l'information et les démonter pour... Ça peut se détecter, bien sûr. L'explosif à l'intérieur d'un beeper,
02:02il y a forcément de l'explosif dedans, donc ça peut se détecter, bien sûr. Mais il aurait fallu avoir l'information pour faire une vérification.
02:09C'est une erreur de leur part de ne pas avoir vérifié leurs appareils ? Il ne doit pas s'être méfié ?
02:14Après coup, oui, mais bien sûr. C'est plus sur la fiabilité de leur chaîne d'approvisionnement que l'erreur est...
02:21À un moment donné, dans le processus de livraison, les services israéliens, probablement, a priori, ce n'est pas encore sûr,
02:30mais ont réussi à s'immiscer dans le process et à travailler sur les engins.

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