Qui sera touché par ces hausses d'impôts ? BFMTV répond à vos questions

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Chaque jour, Roselyne Dubois répond à vos questions sur BFMTV.

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00:00Emmanuel Lechypre, on vous a appelé à la rescousse parce que dès qu'on dit « hausse d'impôts », ça fait frémir.
00:04Ça fait frémir, on pense à vous évidemment.
00:07Qui sera touché par ces hausses d'impôts ? On comprend bien que les économies ne vont pas suffire
00:10vu la situation budgétaire, donc il va falloir trouver de l'argent.
00:14Chez qui va-t-on le chercher ? Il y a Vincent notamment qui est très inquiet.
00:17« Je suis célibataire, dit-il, je gagne correctement ma vie. J'ai l'impression que les hausses, c'est toujours pour moi. »
00:22Alors, le problème, c'est que dès que vous employez le mot « hausse d'impôts », c'est politiquement de la nitroglycérine.
00:29Alors que derrière le terme « hausse d'impôts », il y a énormément de cas possibles.
00:35Mais c'est vrai que quand on dit « hausse d'impôts », vous pensez systématiquement « aïe, mon impôt sur le revenu ! »
00:39et que les entreprises pensent systématiquement « aïe, mon impôt sur les bénéfices ! ».
00:44Or, en réalité, quand on entend « hausse d'impôts », ça peut être aussi, par exemple, moins de niches fiscales.
00:51C'est-à-dire que la hausse d'impôts, ça peut être des avantages fiscaux qui disparaissent.
00:56Et là, alors évidemment, la difficulté, vous connaissez la fameuse citation « dans chaque niche fiscale sommeille un mollusque ».
01:01Et donc, c'est compliqué de s'y attaquer. Mais je pense que dans l'esprit de Michel Barnier, il y a beaucoup ça.
01:06Est-ce que l'impôt sur le revenu...
01:07– Ils ont quand même dit « ménage aisé » et « entreprise profitable ». C'est le sous-titre qui est donné par ces équipes, quand même.
01:12– Oui, et c'est probablement une erreur parce qu'il y a beaucoup de moyens d'aller chercher de l'argent de façon beaucoup plus indolore.
01:19Je vais vous citer quelques exemples.
01:21Honnêtement, si jamais il devait y avoir une augmentation d'impôts sur le revenu,
01:26c'est très clair, ça ne concernerait que les foyers qui sont 1% de l'ensemble des foyers qui gagnent plus...
01:33– Donc c'est pas « ménage aisé », c'est « très riche ».
01:35– Alors, c'est la tranche, en gros, qui commence à payer 41% au taux marginal.
01:41C'est-à-dire, en gros, il faut déclarer en revenu fiscal plus de 82 000 euros.
01:46C'est 1% seulement des ménages.
01:49Là, il est possible que ce soit une petite contribution, mais après, effectivement, ce sont les ménages encore plus aisés.
01:55Il est probable, par exemple, parce que ça fait quand même consensus,
01:58qu'il y aura des choses autour des avantages fiscaux sur les successions, sur les héritages.
02:03Mais après, effectivement, il y a tout un tas de niches fiscales qui sont attaquables,
02:08et notamment pour les entreprises, puisqu'on va demander des efforts aux entreprises.
02:11Alors oui, si vous surtaxez les profits des quelques grandes entreprises françaises qui vont bien,
02:15mais vous y recherchez quelques milliards.
02:17Or, les rapports assez documentés de l'Inspection générale des finances ou du Conseil d'analyse économique
02:22vous disent, par exemple, qu'il y a des milliards qui sont dépensés inutilement, inefficacement.
02:28Prenez le Crédit Impôt Recherche, par exemple.
02:30Le Crédit Impôt Recherche, l'État français, il finance 20% de la recherche des entreprises privées.
02:37Dans les autres pays de l'OCDE, c'est 6% seulement.
02:40On peut gagner 2 à 3 milliards sans que ça coûte grand-chose.
02:43L'apprentissage, il y a des rapports qui sortent en ce moment.
02:46On pourrait économiser, sans que ça touche à l'efficacité du système, 6 à 8 milliards d'euros.
02:526 à 8 milliards d'euros par an.
02:55Après, si on va toucher aux niches fiscales qui sont hypersensibles, type, par exemple,
03:02et c'est ce qu'a dit le gouverneur de la Banque de France ce matin, François Villeroy de Gallo,
03:04quand il dit certains avantages fiscaux liés aux hydrocarbures.
03:07S'il pense, par exemple, aux avantages sur le gazole non routier qui profitent aujourd'hui aux agriculteurs
03:13ou aux petites entreprises du bâtiment et des travaux publics,
03:16oulala, là, politiquement, ça va devenir compliqué.
03:19S'il pense à supprimer, par exemple, la TVA réduite dans la restauration, ça va aussi grincer les dents.
03:26Ce que vous nous dites, c'est que tout le monde pourrait potentiellement être touché.
03:29Ce que je veux dire, c'est qu'il y a des milliards à aller chercher sur une rationalisation
03:35des avantages fiscaux qui existent déjà aujourd'hui, qui peuvent rapporter beaucoup d'argent
03:39sans être douloureuses pour les ménages.
03:42Mais déjà, malheureusement, on a envie de dire que psychologiquement, le mal est fait.
03:46Et ça, avant même de connaître le moindre chiffre.
03:52Je vous lis la réaction de Marine Le Pen.
03:53Puisque tout à l'heure, Michel Barnier disait que la situation budgétaire était très grave
03:57et qu'il avait réclamé les informations pour être parfaitement au courant
04:00de ce qui est en train de se passer au niveau budgétaire,
04:02voilà ce que dit Marine Le Pen.
04:03Lorsque nous réclamions, lors des élections législatives, un audit sur les finances de l'État,
04:08conscient que la situation budgétaire de la France était préoccupante,
04:11on nous expliquait que tout était sous contrôle.
04:13Aujourd'hui, tout le monde faim de découvrir une situation catastrophique.
04:16Une grande commission d'audit des comptes de la nation doit désormais être mise en œuvre.
04:21C'est le cas après chaque élection, Maxime.
04:23Tout le monde, pour gagner du temps et préparer l'opinion à des mesures un petit peu amères,
04:31donne l'impression qu'on découvre une situation catastrophique.
04:34On ne pensait pas que la situation était aussi mauvaise.
04:37On nous a caché des tas de choses, etc.

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