Marc-Antoine Le Bret nous livre les secrets des imitateurs pour s'approprier une voix.
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00:00C'est un peu mon Léon marchant à moi ce matin.
00:03Vous savez le faire d'ailleurs ?
00:04Non, pour l'instant non.
00:05Voilà un qu'il va falloir travailler.
00:07Rebonjour Marc-Antoine Lebray, merci.
00:09Être imitateur, c'est surfer en fait sur l'actualité,
00:12c'est s'approprier sans cesse les nouvelles voies
00:14que nous apporte cette fameuse actualité.
00:16Vous êtes dans les starting blocks pour la nomination du nouveau gouvernement ?
00:19Bien sûr, bien sûr.
00:20C'est toujours intéressant pour un imitateur d'avoir un nouveau gouvernement
00:24parce que ça fait différentes voies, des nouvelles voies.
00:27Donc on remet un peu les cartes au centre du jeu
00:29et du coup pour moi c'est un jeu.
00:31Donc j'ai hâte d'aller voir et d'aller regarder les vidéos
00:34si certains ne sont pas connus.
00:36Alors justement, on vous a entendu tout à l'heure imiter à la perfection,
00:39on va y revenir, notre nouveau Premier ministre Michel Barnier.
00:42Mais avant Michel Barnier, il y a une multitude de noms en fait
00:45qui sont sortis dans la presse.
00:46Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand ou encore Lucie Casté.
00:49Comment est-ce que vous avez vécu justement cette période ?
00:51Est-ce que vous avez essayé de tous les travailler avant la nomination
00:54ou est-ce que vous attendiez que soit nommé le nouveau Premier ministre
00:57pour vous y attaquer ?
00:58J'ai été voir, j'ai été écouter.
01:00Alors certains on les connaissait un petit peu,
01:02Xavier Bertrand on le connaissait un peu plus.
01:04Et c'est vrai que du coup à chaque fois, il y avait toujours des nouvelles infos.
01:07Ah ben non, c'est ce ministre, c'est ce ministre finalement.
01:10Et du coup Cazeneuve, c'était plus compliqué pour moi, ça ne m'arrangeait pas.
01:13Pourquoi ?
01:14Sa voix comme ça, en tout cas le premier abord,
01:17je n'ai pas trouvé un timbre de voix.
01:20Mais après, par la suite, souvent ça se travaille.
01:23Mais ça peut mettre plus de temps.
01:25Donc c'est plus facile si d'un coup,
01:26on a un personnage qui arrive avec une voix originale, entre guillemets,
01:30qu'on reconnaît très bien.
01:31Une singularité dans la voix.
01:32Et Lucie Castez, parce que les voix des femmes, ce n'est pas toujours la même chose.
01:35Lucie Castez, je pense que ça aurait pu aussi être imitable.
01:40Combien de temps vous avez mis justement à vous approprier la voix de Michel Barnier ?
01:43Entre sa nomination et votre première prestation, il s'est passé très peu de temps.
01:46Très peu de temps, mais après, elle va s'améliorer aussi avec le temps.
01:50C'est surtout que quand je l'ai écoutée, je me suis dit, c'est sûr, je vais l'imiter.
01:53Alors justement, on va d'abord vous réécouter.
01:55C'était il y a quelques instants, évidemment, sur le plateau Télématins.
01:58Bonjour Guillux. Bonjour Daniel Gilbert.
02:03Ça m'aurait étonné.
02:04Merci de m'avoir invité sur Antenne 2.
02:07Vous n'avez pas vu Catherine Laborde et Pierre Belmar que je salue.
02:12Pour être plus précis, Monsieur Guillux, je pense…
02:15Une sorte de révélation.
02:16C'était lors de la passation de pouvoir avec Gabriel Attal.
02:20On écoute et vous nous expliquez juste après.
02:24Quelques décennies…
02:25Je peux dire quelques mots ?
02:28Il s'agira de répondre autant que nous le pourrons aux défis, aux colères.
02:37Qu'est-ce qu'il y avait justement dans cette séquence de particulier qui vous a émis sur la piste de sa voix ?
02:41Alors c'était juste un petit peu avant, en fait, il faisait des petites imitations…
02:45Pas des imitations, des hésitations.
02:47Non, pas lui. Normalement, il n'est pas dans ce registre-là, justement.
02:49Des hésitations. Il hésitait, il faisait des…
02:52Et ça, c'est vraiment hyper intéressant d'entendre comme ça juste des petits gimmicks.
02:57Parfois, ça peut être une respiration et il prenait son temps.
03:01Et après, c'est vrai qu'il y a quand même son timbre de voix qui est assez reconnaissable.
03:06Mais c'est vrai qu'il fait souvent des petites hésitations comme ça.
03:09Et parfois, juste un petit « e », moi, ça peut me permettre de rebondir plusieurs fois.
03:13Voilà, c'est la base, en fait. C'est la clé, finalement.
03:16C'est la porte d'entrée de cette voix.
03:18Ce qui est intéressant, là, je suis en train de vous observer,
03:21ça n'est pas qu'une voix, ça n'est pas qu'un organe.
03:23Une voix, c'est une attitude, c'est un comportement.
03:25On vous a vus à chaque fois que vous imitez quelqu'un, vous prenez ces mimiques.
03:29C'est quoi la personnalité, selon vous, présupposée de Michel Barnier ?
03:35Sa personnalité ?
03:37Comment est-ce que vous l'avez perçue ? Comment est-ce que vous l'avez imaginée, pour faire savoir ?
03:40Comment je l'ai imaginée ?
03:42Il est, on va dire, plutôt grand, donc il va se positionner assez grand.
03:47Il est très sérieux et réfléchit quand il parle.
03:51Il ne fait pas énormément de gestes, mais c'est vrai qu'il a une voix assez atypique.
03:57Vous avez insisté tout à l'heure aussi dans votre sketch sur le fait que c'était un ministre âgé.
04:01C'est ça. Il a une voix un petit peu âgée, en fait.
04:05C'est pour ça que moi j'en joue, surtout qu'auparavant il y avait Gabriel Attal,
04:08je jouais sur le fait qu'il était entre guillemets jeune,
04:10alors qu'il n'est pas si jeune que ça.
04:12On cherche toujours un axe dans une imitation.
04:15Voici Gabriel Attal.
04:17Bonjour, effectivement.
04:18Je suis très heureux d'être là avec vous, aujourd'hui.
04:21C'est génial.
04:22Justement, expliquez-nous ce qu'elle a de si singulier, la voix de Gabriel Attal.
04:26Je ne peux même pas l'expliquer comme ça.
04:28C'est juste qu'en l'écoutant, il a des intonations où il parle assez fort.
04:34Bonsoir ! Il traîne sur les mots.
04:36Surtout, c'est ça qui est important.
04:38J'ai l'impression que mon mandat, j'ai l'impression que j'étais en classe de troisième en stage en entreprise.
04:43C'est tellement rapide.
04:45C'est vrai que c'est un petit débit, comme ça, de phrases.
04:48Et notre président Emmanuel Macron ?
04:50Française, français.
04:52Emmanuel Macron, il a juste un tout petit peu, un tout petit cheveu sur la langue.
04:55Et il traîne aussi un petit peu les mots.
04:58Mais c'est vrai que quand on dit française, français,
05:01il est très sérieux quand il parle.
05:04Il pose les mains.
05:05Nous sommes en guerre.
05:07Et ma première invitée, justement, de la semaine, dans l'8h15.
05:10Regardez-là, c'est Roselyne Bachelot.
05:12Est-ce que c'est particulier comme voix ?
05:14Oui, oui.
05:15Effectivement.
05:17Parce que Roselyne, elle a des petites intonations aiguës.
05:21Voilà.
05:22J'ai l'impression de revenir quatre jours en avant.
05:25C'est marrant parce qu'en plus, elle est aux grosses têtes avec moi.
05:29Donc, je l'entends souvent.
05:30Et des fois, elle rit.
05:32Mais c'est intéressant parce que Roselyne, vous la connaissez, Roselyne Bachelot.
05:35Mais il en est d'autres que vous n'avez jamais rencontrées, évidemment,
05:37parmi les hommes politiques que vous pouvez imiter.
05:39C'est plus difficile d'imiter une voix féminine qu'une voix masculine ?
05:42C'est quand même plus difficile.
05:43Mais c'est vrai que j'imite quand même.
05:45Il y a quand même beaucoup plus de voix masculines dans mon spectacle.
05:49Mais c'est vrai que c'est quand même, il faut le dire, plus difficile.
05:53C'est difficile à travailler ?
05:54Oui, c'est plus difficile à travailler.
05:56Vous travaillez seul et devant votre miroir ?
05:58Pas devant mon miroir.
05:59Mais juste, je me réécoute avec mon téléphone.
06:01J'espère un jour que vous pourrez imiter Julia Arnault
06:04et que vous nous ferez cette surprise sur le plateau.
06:06Merci beaucoup, Marc-Antoine.
06:07Merci beaucoup.