• il y a 2 mois
L'ancien président du Conseil constitutionnel et de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, était l'invité de BFMTV ce mardi soir.

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Transcription
00:00On va parler de votre livre, on y vient Jean-Louis Debré, mais évidemment, vous parlez justement d'Emmanuel Macron, vous êtes dur envers lui et vous dites que vous ressentez, chez les gens qui viennent vous parler, un ressentiment extrêmement puissant envers le Président.
00:17C'est très frappant parce que nous sommes à la 200ème et là, on joue dans toute la France. Et les gens, même ceux qui ne sont pas venus au théâtre, viennent à la fin pour pouvoir s'exprimer car on a le sentiment en France qu'ils ne savent plus à qui parler.
00:35Les députés ne sont plus élus locaux, ils regardent le spectacle politique avec nostalgie et donc, à la sortie du théâtre, ils sont tous là. Et j'écoute. J'ai connu Chirac impopulaire.
00:52Mais il y a une femme qui m'a dit un jour « Chirac, je n'aimais pas Chirac ». Pas du tout. Mais au moins lui, à la différence de Macron, nous aimait.
01:03Et c'est tout le problème aujourd'hui de ce Président de la République qui n'a créé aucune empathie avec les Français. Quand vous voulez gouverner, vous pouvez être contesté, vous pouvez être critiqué, mais il faut que les Français aient de la considération pour vous.
01:21– Et ça passe par quoi ? Parce que quand on fait le bilan, il y a quand même eu des tentatives, je pense au grand débat par exemple.
01:26– Oui c'est ça, il y a quelqu'un qui m'a dit « Ah vous savez, je suis allé au grand débat ». « Ah très bien, tu es allé au grand débat, qu'est-ce qui s'est passé ? »
01:33« Oh c'est parfait, on nous a fait venir pour nous expliquer au Président quelle était notre situation. » Ça a duré trois heures, il a parlé deux heures vingt-sept.
01:43Et nous on a eu le droit à vingt minutes. On voit bien, il parle, il parle, il est tellement content.
01:50– Vous le portez dans votre cœur, Emmanuel Macron, au solitaire.
01:56– Il parle bien, il adore faire des discours dans la cour des Invalides, etc. C'est fantastique.
02:02Mais il ne parle pas au français. Qu'est-ce qu'on a fait depuis des années pour lutter contre l'insécurité ?
02:12Dans toutes les villes où je vais, les mères de famille viennent me voir, même les petites villes, la drogue, le développement de la drogue.
02:21On ne fait rien, on laisse faire. Qu'est-ce qu'on a fait pour… c'est un sujet tabou, la lutte contre l'immigration.
02:29Moi je dis simplement, ce n'est pas la lutte contre l'immigration.
02:33Le drame aujourd'hui, c'est cette immigration qui ne s'intègre pas, qui refuse de s'intégrer.
02:39– Il y a eu un projet de loi là-dessus, Jean-Louis Debré.
02:41– La France a été un pays d'intégration et de gens qui venaient de l'extérieur, mais ils s'intégraient.
02:48Or aujourd'hui, on voit se développer dans toutes les villes des communautarismes.
02:52C'est ça que les français ne veulent pas.
02:54Et d'ailleurs, avec le déclin de la France, qu'est-ce que je sens ?
02:57Un amenuisement du sentiment national.
03:00Vous savez, il y a un grand écrivain français qui s'appelait Ernest Renan,
03:04qui disait qu'une nation, c'est un rêve d'avenir partagé.
03:08Or aujourd'hui, je le vois, tout le monde ne partage pas le même rêve.
03:14Et donc voilà, je trouve qu'on est dans une situation extrêmement préoccupante,
03:19extrêmement périlleuse.
03:22Et on a vu arriver, il y a quelque temps, les gilets jaunes.
03:27Personne n'avait rien vu avant.
03:29Les difficultés agricoles, personne ne les a vues arriver.
03:33Et il y a quelques jours, je jouais au théâtre,
03:35et les agriculteurs sont venus me voir.
03:37Alors, comment ça va ?
03:39Eh bien, on a promis, mais ce n'est pas arrivé.

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