_Nous demandons une dissolution le plus vite possible_ _ Laurent Jacobelli invité de LCI

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00:00Le temps de l'info se poursuit avec Laurent Jacobelli, bonjour et merci beaucoup d'être avec nous, député de Moselle, porte-parole du Rassemblement National.
00:09Vous êtes prioritairement ici parce que c'était la rentrée du RN ce week-end et vous voulez en reparler avec vous.
00:14Mais il y a quelques petites choses qui sont tombées dans l'actualité à Laurent Jacobelli, notamment, dernière minute, Thierry Breton a démissionné de son poste à la Commission.
00:23Comment vous réagissez ? Alors peut-être même que vous en félicitez, sachant que vos désaccords ont été très très nombreux.
00:28On peut prendre juste l'exemple du Covid ?
00:30Oui, c'est une bonne nouvelle, une confirmation, une inquiétude, une bonne nouvelle parce que Thierry Breton a pris, vous venez d'en évoquer,
00:37un certain nombre de décisions qui ont fait beaucoup de mal aux Français lorsqu'il était commissaire européen.
00:42C'était un européiste convaincu qui, lorsqu'il parlerait « souveraineté », pensait « souveraineté européenne » et pas « souveraineté française ».
00:48Il faisait partie de ceux pour qui le dogme était « la France, c'est Hasbin, l'Europe, c'est le futur », bref, qui n'avaient rien compris.
00:55C'est inquiétant parce que ça montre la manière de diriger de Mme von der Leyen, « tu n'es pas d'accord avec moi, tu sors ».
01:00Ces gens ne sont pas élus, ils se détestent entre eux, ils se virent à la moindre contrariété, ça rappelle plus l'Union soviétique finalement qu'une démocratie aboutie.
01:08Et puis c'est un risque parce qu'à la fin, espérons qu'il ne quitte pas l'Union européenne pour reprendre des fonctions ministérielles en France.
01:15Il vaut mieux la voir très loin de Paris, très loin, très très très très loin de Paris, vu les actions qu'il a menées dans le passé.
01:22Croyez-moi, on n'en veut pas au gouvernement.
01:24Parlons maintenant de ce qui s'est passé également hier, cette nouvelle tentative d'assassinat contre Donald Trump.
01:30Craignez-vous qu'un tel niveau de violence en politique ne gagne notre pays ?
01:35Oui, je le crains.
01:37Parce qu'on voit qu'aujourd'hui, lorsque quelqu'un n'est pas d'accord avec vous, l'insulte est facile, et je pense à mes collègues de la France insoumise,
01:45la caricature aussi, à vouloir faire croire que parce qu'on n'est pas de gauche, on est quelqu'un de dangereux, on est un facho,
01:53c'est l'image que traîne Donald Trump, on envoie vers les esprits les plus faibles un signal qui légitimerait finalement la violence.
02:00Et on voit aujourd'hui certains députés de la nation qui parlent de la présidente de l'Assemblée nationale, madame Yael Broum-Pivet,
02:07de nos compatriotes d'origine ou de religion, de certaines religions, qui en parlent en les désignant comme des ennemis.
02:15Alors, ils ont l'art des mots, ils savent très bien ce qu'ils veulent dire, mais derrière, ils agitent les haines et espérons que ces violences...
02:21Est-ce que le président représentant de la France insoumise légitimerait ce type de violence en comparant celle qui vient d'avoir lieu aux États-Unis,
02:26tentative d'assassinat contre le candidat Donald Trump ?
02:29Il y a eu sur les réseaux sociaux une vidéo, dans ma circonscription, d'un militant de la France insoumise qui appelait à me tuer, oui.
02:35Oui, oui, la police a débarqué chez lui en plein matin. Donc, quelques mois après, il posait avec la candidate la France insoumise, dans ma circonscription.
02:43Donc oui, ça existe. Et oui, il faut être vigilant, partout et tout le temps. On peut ne pas être d'accord, avoir des débats vifs à l'Assemblée nationale,
02:49ou sur les plateaux de télévision, ça s'appelle la démocratie. Mais mettre une cible dans le dos des adversaires politiques, c'est très grave.
02:56D'abord, ça pollue, évidemment, le débat, mais surtout, il y a des risques derrière. On n'en est pas à ce niveau de violence,
03:02même si on voit que de plus en plus d'élus, aujourd'hui, sont menacés, voire parfois agressés.
03:06Juste à l'Uni, vous êtes conscient que certains de vos partisans peuvent aussi être très violents sur les réseaux sociaux,
03:11notamment en ce qui concerne les journalistes. On n'est pas à l'abri d'attaques. Enfin, vous parlez uniquement de la France insoumise.
03:17Je pense que cet état d'esprit assez déplorable, il est surtout suscité.
03:21Il est général. Et c'est là où je vous dis ce qui est inquiétant, c'est que ça diffuse. Vous parlez de gens qui votent ou qui militent.
03:26Effectivement, on ne peut pas contrôler 68 millions de Français. En revanche, les élus peuvent contrôler leur parole.
03:31Or, aujourd'hui, ceux qui incitent, ceux qui excitent, ceux qui visent, ceux qui ciblent, clairement, c'est la gauche de la gauche, aujourd'hui, en France.
03:38Ils ont une politique qui est, si tu ne penses pas comme nous, tous les moyens sont bons. Et d'ailleurs, ils raisonnent même comme ça sur la République,
03:45puisqu'ils disent que si nous ne gagnons pas par les urnes, nous gagnerons par la rue.
03:48C'est un discours extrêmement dangereux, qui rappelle des événements historiques que nous avons connus et qui font peur.
03:53Vous-même, vous avez eu des propos extrêmement étranges et violents à l'égard d'un collègue député de Renaissance, dans votre circonscription.
04:01Vous avez dit « Comment ça va, la racaille du Hamas ? »
04:03Alors, d'abord, vous trahissez mes propos.
04:06C'était filmé par la Nouvelle République ?
04:10Je vais simplement vous répondre. Ne fais pas ta racaille. Voilà les termes.
04:16Si c'est les bons termes pour parler à un collègue député, c'est clair.
04:20Excusez-moi, mais ça vous choque plus que quand M. Delegue traite les autres d'ordure ou de raccource.
04:27Vous m'avez interrogé sur vous. Vous-même, vous vous interrogez sur vous et sur votre parti.
04:31Il y aura un jugement. Très clairement, le mot « racaille » n'est pas reconnu comme une insulte dans le langage français, que je crois maîtriser.
04:38C'est le débit d'un collègue député, je rappelle.
04:39Oui, un collègue député qui a bousculé le maire de ma commune et qui a traité nos électeurs de racistes.
04:44Après deux heures d'insultes, je me suis permis de le recadrer.
04:48En tout cas, on voit que l'apaisement n'est pas non plus le mot-clé aujourd'hui dans le paysage politique français.
04:54Au sein de votre parti, vous faites le ménage pour essayer d'éviter certaines erreurs à l'avenir et peut-être d'échecs futurs.
05:02Vous avez un nouvel organigramme pour affronter les municipales et les législatives,
05:06mais à aucun moment il n'est question du programme.
05:08Vous faites le ménage sur la forme, mais sur le fond, il y avait quand même quelques problématiques sur le chiffrage de votre programme, sur les questions économiques.
05:18Ça, vous n'y revenez pas ?
05:20Je crois que vos informations sont partielles, puisque nous avons, lors de ces journées parlementaires, notamment le samedi,
05:25travaillé à nouveau sur le programme et qu'un livret a été publié sur notre programme économique.
05:31Vous pouvez aller lire, mais ça a été effectivement une partie de nos travaux.
05:35Une autre partie de nos travaux a été comment on s'améliore.
05:37On n'est pas parfait, personne n'est parfait.
05:39Mais nous, nous avons l'habitude, quand il y a eu des erreurs ou quand il y a eu des choses qui n'ont pas fonctionné comme nous le voulions,
05:44d'en tirer les conclusions et de mettre de nouveaux systèmes en place.
05:47C'est ce que nous avons fait sous l'égide de Marine Le Pen et de Jordan Bardella hier, lors de nos journées parlementaires.
05:54Vous avez raison, une structure beaucoup plus fiable, un peu décentralisée, pour permettre d'abord de détecter les talents
06:00et puis de faire en sorte que ceux qui ne doivent pas être investis par nous ne le soient pas,
06:04parce que leurs propos ou leurs comportements ne correspondent pas à nos valeurs.
06:07Vous savez, on a une mission très claire qui semble maintenant nous être donnée par les Français,
06:11c'est de préparer l'alternance face aux parties uniques, d'être la force d'alternance.
06:14Ce qui nous oblige à être toujours meilleurs.
06:16Et puis, j'allais dire, l'œil critique des journalistes, et on vient de le vivre à l'instant avec la question qui m'a été posée,
06:23de toujours aller chercher le détail qui fâche et de le présenter sous une manière parfois un peu biaisée,
06:29là, finalement, vous nous rendez service plutôt que de nous affaiblir.
06:31Vous nous rendez service parce qu'on doit toujours être irréprochable.
06:35On sait que nous, la moindre erreur, on ne nous la pardonnera pas, alors que pour les autres, on le fera.
06:39Et bien moi, je dis à tous ces journalistes militants, merci.
06:42Merci, parce que ça nous force à être meilleurs, à être plus professionnels et à être plus responsables devant les Français.
06:47Journaliste tout court, je pense que c'est suffisant, mais sur cette question de l'organigramme,
06:51vous le préparez parce que vous avez un objectif très concret, c'est la dissolution, vous le souhaitez,
06:56retour aux urnes avant la fin du mandat, moins d'un an d'ailleurs,
07:00mais qu'est-ce qui vous fait penser qu'il y en aura une ?
07:03À l'Élysée, on ne veut pas laisser monter cette petite musique d'une future dissolution.
07:08Emmanuel Macron fait savoir encore et encore qu'il n'a pas l'intention de dissoudre à nouveau d'ici la fin de son mandat.
07:12Donc à quoi bon ? Vous entretenez une musique, mais quelle réalité en est-elle ?
07:17D'abord, je vous le rappelle, mais vous savez, observatrice, aviser que la dernière fois qu'Emmanuel Macron avait dit
07:22qu'il n'y aura pas de dissolution, il y en a eu une quelques semaines après.
07:25Nous, notre rôle, c'est d'être prêts pour les Français et d'être honnêtes vis-à-vis d'eux.
07:30Aujourd'hui, le Parlement, demain le gouvernement et le président de la République sont trois données
07:35qui mènent à une équation quasiment impossible.
07:38Comment pourra-t-on prendre des réformes importantes, cruciales, vitales pour notre pays,
07:42avec une assemblée aussi divisée sur l'immigration, sur la refonte fiscale, sur notre système social,
07:49sur la sécurité, il y a des mesures à prendre, sauf que vous verrez qu'il sera difficile d'avoir des majorités.
07:54Donc, on risque d'avoir un gouvernement qui, finalement, ne fait rien pour ne froisser personne et simplement pour durer.
07:59Et puis, plus loin, comment croyez-vous que cette alliance improbable entre ceux qui ont tout raté de gauche,
08:04ceux qui ont tout raté de droite, puissent demain réussir,
08:07avec, derrière, le vieux fond d'une alliance qui a eu lieu et ils se sont fait élire par l'extrême-gauche ?
08:12C'est un lobby vulgaire politique qui ne peut pas durer.
08:15Pourquoi, vous qui êtes, du coup, au Rassemblement national, si attaché au fait qu'il y ait une représentativité
08:20du vote des Français à Matignon et à l'Assemblée nationale,
08:24pourquoi avoir plutôt laissé passer l'homme de droite des Républicains qui a fait 6,5% aux législatives
08:32et pas la gauche qui avait quand même un score un peu plus important ?
08:34Est-ce que vous avez l'impression de vous être rapproché du vote des Français en faisant ça ?
08:39D'abord, je crois qu'on peut se féliciter d'avoir évité le pire à la France.
08:43Vous savez, c'est notre colonne vertébrale, essayer de faire en sorte que notre pays se porte chaque jour un peu mieux,
08:47que les Français soient toujours mieux protégés et d'assurer l'avenir à une nation.
08:50L'avenir de notre nation, avec des députés de la France insoumise, dont on a parlé tout à l'heure et dont on connaît les excès,
08:55avec des députés verts qui participent à des manifestations où on lance des boules de pétanque sur les policiers,
09:01tout ça n'était pas possible.
09:02Avoir cette extrême-gauche au pouvoir, c'était signer l'arrêt de mort de notre pays et ça, nous ne pouvions pas le laisser passer.
09:07Première mission remplie, la gauche dehors.
09:10Deuxième mission, respecter les 11 millions d'électeurs qui ont voté pour le Rassemblement national.
09:15Certains candidats à la candidature pour être Premier ministre ont passé leur vie, ont fait leur carrière politique,
09:21sur la haine du Rassemblement national.
09:22En quoi il est plus légitime d'avoir quelqu'un à Matignon qui représente un parti qui a fait 6,5% à l'initiative ?
09:27Mais vous avez raison, c'est une anomalie.
09:29Nous, nous pensons que ce n'est pas normal.
09:31Alors pourquoi, dites-vous, celui-là, en revanche, on ne va peut-être pas voter une motion de censure, on laisse voir, on peut passer ?
09:37Nous, ce que nous disons, c'est qu'il faut une assemblée qui représente le peuple.
09:41Cette assemblée aujourd'hui, ce n'est pas celle-là.
09:43Donc nous y demandons une dissolution le plus vite possible.
09:45Que cette dissolution amène à un scrutin à la proportionnelle, pour que l'assemblée soit le reflet exact des diverses opinions qui traversent la France.
09:53Et puis ensuite, qu'il y ait des règles qui ne soient pas enfreintes.
09:57Premièrement, respecter nos électeurs, il faut le reconnaître, M. Barnier l'a toujours fait.
10:02Deuxièmement, que sur les trois sujets majeurs que nous portons, le pouvoir d'achat, la sécurité et l'immigration, nous allions dans le bon sens.
10:10Si ce n'est pas le cas, nous serons une opposition ferme et résolue, et nous voterons une censure contre le gouvernement Barnier.
10:17D'ici cette éventuelle dissolution, Jordan Bardella, on le comprend, sera en campagne permanente, avec même des meetings.
10:22Est-ce qu'il est toujours l'homme de la situation, Jordan Bardella ?
10:25Parce que pour accompagner ce week-end de rentrée, il y a eu quand même pas mal d'articles avec des journalistes informés,
10:30qui ont montré à quel point il était marqué par l'échec des législatives.
10:33Et on lisait encore dans le Figaro cette phrase, un proche de Marine Le Pen qui est cité,
10:37« Il faut qu'il raconte une autre histoire très vite, sinon ça va commencer à être dommageable pour lui ».
10:41Je rajoute un étage à cette fusée, à cette question.
10:44Il est également mis en cause dans le livre « Enquête d'un journaliste de Libération »,
10:48selon lequel le président du RN aurait contribué à la rédaction de faux documents censés aider à échapper à des poursuites
10:54dans le cadre du procès des eurodéputés FN qui va s'ouvrir le 30 septembre.
10:57Je précise, il le nie, Jordan Bardella, et il a fait savoir qu'il entendait porter plainte pour diffamation.
11:03Mais, sur ces deux points, l'échec des législatives et ce procès et ses accusations, est-il toujours l'homme de la situation ?
11:09Vous avez une vision du monde un peu biaisée, quand même,
11:13moi, je n'ai pas la même lecture des événements que vous.
11:14Un parti politique qui en 26 mois passe de 6 députés à 126, vous parlez d'échec.
11:20Non, non, non, j'ai été très précise.
11:27J'ai dit qu'il y avait beaucoup d'articles qui relataient des propos de membres de votre parti,
11:30et je vous en ai cité un, qui disait que Jordan Bardella devait se remettre en question.
11:34D'accord. Ce membre de notre parti qui, apparemment, n'a pas donné son nom,
11:37moi, je donne mon nom et je vais vous dire ce que je pense.
11:39Passé de 6 députés à 126, moi, je dis merci Jordan Bardella, merci Marine Le Pen.
11:44Le président de notre mouvement a su, quoi qu'on en dise, trouver des candidats de très haut niveau dans la plupart des circonscriptions.
11:53Ça, je sais bien qu'on n'a pas mis la loupe sur eux, mais il y a tout un tas de profils,
11:58tout un tas de personnes avec des compétences techniques et la connaissance de l'appareil de l'État
12:02qui nous seront très utiles demain si nous gouvernons le pays.
12:05Merci Jordan Bardella.
12:06Il a permis que nous atteignions le chiffre de 100 000 adhérents.
12:10Vraiment 100 000 adhérents, pas le chiffre que sortent les partis politiques habituels qui sont en général gonflés.
12:16100 000, et c'est vérifiable. Merci Jordan Bardella.
12:19Donc, vous savez, je crois qu'avec ce duo que nous avons, Marine Le Pen, Jordan Bardella,
12:23on a une richesse que d'autres partis n'ont pas.
12:25Nous avons deux figures charismatiques, là, où d'autres partis n'en ont aucune.
12:30Je préfère être là qu'au PS avec Olivier Faure.
12:33Donc, vous savez, on peut toujours redire, mais je crois qu'il faut voir la marche que nous avons franchie,
12:39elle est énorme, sur l'affaire que vous évoquez et le livre que vous évoquez.
12:42La justice s'est intéressée au cas de Jordan Bardella à l'époque des attachés parlementaires.
12:47Elle a regardé ce qui s'était passé.
12:49Elle a conclu qu'il n'était pas nécessaire et utile de le mettre en examen.
12:53Il y a probablement une raison, c'est qu'il n'y avait rien dans le dossier.
12:56Alors que certains journalistes veuillent vendre du papier, pourquoi pas ?
12:59Mais vous savez, la justice est, je crois, probablement plus à même de juger le dossier que ce journaliste,
13:05et elle a décidé qu'il n'y avait pas de problème.
13:06Et le procès s'ouvre donc le 30 septembre prochain.
13:08Sur le fond, effectivement, il en a été question du côté du RN ce week-end.
13:14Vous comptez proposer le retour de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans avec 42 annuités de cotisations
13:20et donc ainsi abroger les réformes Borne et Touraine.
13:23Claire Fournier, une question pour vous.
13:24Oui, vous avez peut-être entendu qu'on parlait de Giorgia Meloni tout à l'heure,
13:27qui a fait un revirement à 180 degrés, malgré ses promesses de campagne,
13:31et qu'aujourd'hui, devant la situation de ses comptes publics,
13:33propose que les fonctionnaires travaillent jusqu'à 70 ans,
13:36quand les salariés du privé travaillent jusqu'à 67.
13:38Alors vous aussi, vous avez amendé votre copie.
13:41Amélie en a donné les désirs.
13:42Et l'instant, j'imagine que 42 annuités, 62 ans, c'est aussi pour tenir compte du dérapage de nos finances publiques,
13:49puisque vous affichez une forme de responsabilité là-dessus.
13:51Maintenant, moi aussi, je regarde les chiffres et je vois que même avec la réforme Macron,
13:56on aura un besoin de financement très rapidement, d'ici 2030, de 14 milliards par an.
14:00Comment vous faites pour maintenir la pérennité de notre régime de retraite ?
14:03Alors la réponse, elle est dans votre question, si je peux me permettre.
14:05C'est-à-dire qu'on prend le problème par le mauvais bout.
14:07Pourquoi aujourd'hui il y a, peut-être, parce que tous les avis ne sont pas convergents,
14:11un problème pour financer la retraite demain ?
14:13Il y a deux choses.
14:14Il y a d'abord la natalité en France, qui est une vraie question,
14:19et l'essor industriel de notre pays.
14:22Je rappelle que nous avons plus de 5 millions de chômeurs qui ne cotisent pas.
14:25On a aujourd'hui un retraité sur deux, un Français sur deux qui arrive à l'âge de la retraite,
14:30qui est soit en arrêt maladie, soit au RSA, soit, bref, sous d'autres allocations que la retraite.
14:36Qu'est-ce qui va se passer demain si on pousse de deux ans ?
14:39Eh bien, évidemment, on va économiser deux ans sur les caisses de retraite, c'est vrai.
14:42Mais on va perdre deux ans sur les caisses du RSA, du chômage ou de la Sécurité sociale.
14:47Donc notre pays, aujourd'hui, n'a aucun intérêt à prendre ces mesures
14:51qui sont finalement un discours assez facile de dire, bon, les Français ne travaillent pas assez,
14:55le problème c'est eux, nous on a toujours tout bien fait quand on était au gouvernement.
14:58C'est vrai que c'est une facilité dialectique, mais ça ne correspond pas à la réalité.
15:02La réforme Macron, elle ne réglera pas le problème de la dette et de la charge sociale,
15:08elle ne réglera pas le problème du chômage,
15:10et elle rendra les gens deux ans de plus fournir la loi, c'est ce qui n'a pas d'intérêt.
15:14Ce problème d'économie en face, c'est que vous ne pourrez pas faire passer cette abrogation de la réforme de la retraite,
15:19parce que selon l'article 40 de la Constitution, il ne faut pas que ça augmente la charge publique,
15:22vous le savez, ça.
15:23Mais nous verrons bien, nous verrons bien.
15:25D'abord, moi, ce qui m'intéresse, c'est qu'à la fin du mois,
15:28nous allons faire effectivement une présentation de cette abrogation
15:30de ce qu'on appelle la niche parlementaire du RN, c'est-à-dire le jour où l'on choisit les thèmes.
15:34Oui, d'ailleurs, Éric Coquerel parle d'un leurre de la part du RN,
15:36parce que vous n'avez aucune assurance qu'elle soit ensuite discutée au Sénat.
15:39Personne n'a une assurance de rien, non ? Oui, d'accord.
15:42Mais alors, à ce moment-là, on rentre chez nous, on fait du macramé, on regarde la télévision,
15:46nous, on est là pour agir.
15:47Il faut passer par la loi de financement de la sécurité sociale.
15:49Le véhicule initial des 64 ans, c'est le PLFSS,
15:52le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
15:54Pourquoi ne pas vous associer dans ce cas-là ?
15:56Si vous êtes opposant, comme les filles, à la réforme des retraites Macron,
15:59passez par le PLFSS qui arrive.
16:01Mais vous nous utilisez...
16:02Je dois dire à tout le monde qu'on a peu de temps désormais.
16:04On va utiliser toutes les armes, si ça peut vous rassurer, qui sont en notre possession.
16:08Moi, je suis surpris, parce que M. Coquerel voulait faire exactement la même chose que nous.
16:11Et maintenant, finalement, ce serait plus bon.
16:13Bon, comme quoi on ne peut pas faire confiance aux insoumis.
16:15Mais il y aura un moment de vérité à la fin du mois d'octobre.
16:17Voilà.
16:18Soit la gauche est une gauche de façade,
16:20une gauche qui témende pour avoir des postes
16:22et qui est prête à s'associer avec tout le monde et n'importe qui au détriment de ses électeurs,
16:25une gauche clientéliste, soit c'est une gauche du cœur
16:27et elle votera notre proposition de loi.
16:29Au moins, au moins, cet éclaircissement aura lieu.
16:32Et puis nous, nous souhaitons qu'effectivement ce projet passe,
16:34parce que cette réforme proposée par Emmanuel Macron et ses gouvernements successifs,
16:37elle est injuste et inutile.
16:39Il y a deux stratégies, c'est effectivement prendre de vitesse et essayer de les mettre face à leurs contradictions.
16:43Il faut qu'on parle d'immigration, parce que l'Allemagne, elle a rétabli des contrôles aux frontières,
16:47à toutes ces frontières.
16:48Depuis ce matin, 3 000 km de frontières allemandes
16:50qui se sont vues faire l'objet de contrôles aléatoires.
16:53Ça intervient après un attentat au mois d'août en Allemagne,
16:56parce qu'il y a une poussée de l'AFD, partie d'extrême droite également, dans le pays.
17:00Comme on a peu de temps, je vais être directe,
17:02mais vous connaissez un peu le style de la maison ?
17:04Ça fait vos affaires ?
17:06En tout cas, c'est un exemple.
17:08On peut être de gauche et avoir du bon sens.
17:10L'Allemagne est un pays aujourd'hui gouverné à gauche,
17:12le Danemark est un pays gouverné à gauche,
17:14d'autres pays, la Hongrie, la Pologne, la Suède, l'Autriche,
17:18ont pris des mesures contre l'immigration.
17:20Le double contrôle des frontières,
17:22c'est-à-dire le contrôle par Frontex des frontières extérieures
17:24de l'ensemble de l'Europe et les contrôles nationaux,
17:26ça permettra d'endiguer l'immigration clandestine,
17:29les trafics, et puis ça permettra aussi
17:31de sauver des vies, notamment la vie de ceux
17:33qui veulent traverser les océans et les mers
17:35pour tenter leur chance au péril de leur vie.
17:37Vous voulez l'explosion de Schengen ?
17:39Non, nous voulons que Schengen
17:41retrouve une efficacité, c'est-à-dire
17:43que Schengen permette
17:45aux citoyens européens de circuler librement
17:47partout en Europe, mais aux citoyens
17:49qui ne sont pas de l'espace Schengen et qui rentrent dans un pays
17:51d'être contrôlés quand ils changent de pays.
17:53Ça s'appelle contrôler ses frontières, ça nous permettra
17:55de protéger la sécurité de nos concitoyens,
17:57de ne pas nuire non plus à ceux qui vont travailler
17:59à l'étranger. Vous savez, moi je suis élu à la frontière du Luxembourg.
18:01Beaucoup de mes électeurs
18:03et de ceux qui habitent ma circonscription vont travailler au Luxembourg.
18:05Ce seront donc des contrôles volants
18:07qu'il faut mettre en place, et évidemment pas
18:09des barrières, des murs, comme la caricature
18:11le laisse entendre parfois.
18:13Ça se fait déjà d'ailleurs entre la France et l'Italie,
18:15il y a beaucoup de contrôles volants à la recherche des migrants
18:17qui sont arrivés par la Méditerranée.
18:19Il faut l'accélérer, le systématiser.
18:21Ça se fait sans tapage, ça se fait de manière chaotique.
18:23C'est le travail policier de tous les jours.
18:25Non, pas de tous les jours. Malheureusement, vous savez,
18:27j'ai la chance d'avoir de la famille que je salue d'ailleurs à Menton
18:29et je vais parfois les voir,
18:31et je me rends à chaque fois avec beaucoup de curiosité
18:33à deux postes frontières
18:35pour regarder ce qu'il s'y passe.
18:37Souvent il ne s'y passe rien.
18:39Qu'est-ce que vous attendez de Michel Barnier en matière d'immigration ?
18:41Une mesure ? La première mesure pour vous en matière d'immigration ?
18:43Vous demandez, même visiblement
18:45vous estimez
18:47que vous devez peser et que vous pesez sur ce gouvernement ?
18:49Référendum. Nous avons un référendum sur l'immigration
18:51avec beaucoup de...
18:53C'est en discussion. Vous l'avez mis comme une condition
18:55sur la table en disant...
18:57C'est pas une condition, c'est pas une négociation.
18:59Est-ce que vous dites s'il n'y a pas référendum, il y a censure ?
19:01Non, je ne vous dis pas ça
19:03puisque, une fois encore, nous ne sommes pas au gouvernement.
19:05Mais il faut changer de constitution pour avoir un référendum.
19:07Non, ça c'est faux. C'est aussi une très mauvaise lecture de la constitution.
19:09Sinon, nous n'aurions pas de président de la République aujourd'hui
19:11parce que c'est sur la base
19:13de ces référendums que le général De Gaulle
19:15qui est pour moi une référence,
19:17vous me le permettrez, notamment en matière de Vème République,
19:19a fait élire le président
19:21au suffrage universel.
19:23Mais nous n'avons pas de deal, de pacte caché
19:25avec le Premier ministre Barnier.
19:27Nous avons simplement édicté des lignes rouges.
19:29Nous ne lui demandons pas d'appliquer en intégralité notre programme
19:31puisque nous ne sommes pas au gouvernement.
19:33Nous n'avons pas eu la majorité absolue.
19:35Nous l'aurons, je l'espère, demain.
19:37Ce que nous faisons, c'est que nous contrôlons son action
19:39pour qu'il n'aille pas contre la volonté des Français.
19:41Oui, je presse le pas. C'est pas de l'impolitesse de ma part,
19:43mais le temps file. On a vraiment beaucoup de dossiers à voir ensemble
19:45et surtout, on vient d'apprendre qu'Emmanuel Macron, de source Élysée,
19:47a proposé Stéphane Séjourné pour prendre la place de Thierry Breton
19:49pour commissaire européen.
19:51C'est même plus de l'entre-soi.
19:53On est au-delà de ça.
19:55C'est la République des copains.
19:57Je ne vois pas comment
19:59un mauvais ministre des Affaires étrangères...
20:01En quoi il a été un mauvais ministre des Affaires étrangères ?
20:03Des déclarations hésitantes, variables,
20:05dans une situation
20:07où on aurait besoin de quelqu'un de fort
20:09qui place la France au cœur des négociations
20:11pour amener la paix dans le monde.
20:13Il n'a pas joué ce rôle. Alors peut-être n'a-t-il pas eu le temps.
20:15Soyons aussi magnanimes.
20:17C'est compliqué de faire ces preuves en quelques mois.
20:19Oui, ça ne m'étonne pas.
20:21La Macronie promeut la Macronie.
20:23C'est-à-dire qu'on ne veut plus de vous,
20:25alors on se recycle.
20:27Et d'ailleurs, on va voir un grand mouvement de recyclage des copains
20:29dans tout un tas d'administrations avec des salaires à 5 chiffres
20:31de tout l'entourage d'Emmanuel Macron.
20:33Le navire coule, alors il donne les bouées de sauvetage
20:35à ses plus proches.
20:37C'est critiquable, c'est malheureusement classique.
20:39Merci beaucoup à tous. Merci Laurent Jacobelli.
20:41Merci à vous d'avoir été avec nous.

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