Le guide de haute-montage, qui a accompagné le vidéaste au sommet de l'Everest, est revenu pour nous sur cette aventure en commentant quelques photos de son compte Instagram.
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00:00Bonjour à tous c'est Mathis Dumas, je suis guide de haute montagne et aujourd'hui je vais vous
00:06présenter les coulisses de l'aventure avec Innoxtag. On a fait la dinde du géant qui est un 4000 des
00:15Alpes en préparation de l'ascension du Mont Blanc. C'était vraiment un sommet qui est déjà hyper
00:22emblématique du massif du Mont Blanc, une montagne qui est hyper vertigineuse, hyper abrupte et du
00:27coup de l'emmener sur un sommet que moi-même j'avais jamais grimpé, c'était un moment particulier
00:31et même pour lui ça l'a surpris, mais du coup c'est un souvenir qui restera gravé pour hyper
00:38longtemps parce qu'en fait c'était le premier sommet qu'on a grimpé tous les deux à plus de
00:434000 mètres et qui était une nouveauté pour tous les deux. Tout de suite on a eu un super bon
00:47feeling tous les deux et on a appris à bien se connaître et à se faire confiance l'un l'autre à
00:51partir de cette journée parce qu'il y a vraiment des longueurs d'escalade, il y a des rappels qui
00:56sont hyper vertigineux et du coup ça nous a soudés en tant que cordé.
01:06Là on est sur les Arêtes du Gerbier qui est une course un peu moins technique, un peu
01:10moins en altitude. Là on voit bien le lien de la cordée qu'on crée avec INOX. On n'est pas sur
01:16des 4000 mètres mais c'est quand même hyper intéressant de grimper sur des arêtes comme ça.
01:20Lui ça lui fait découvrir un autre univers et on continue à souder notre cordée, à apprendre
01:27à se connaître, ce qui est hyper important pour la suite de la préparation. Techniquement c'est
01:32vrai que pour moi c'était hyper important de lui faire découvrir l'alpinisme, de lui faire
01:36découvrir toutes les manipulations et les techniques qui étaient importants pour sa
01:39sécurité, pour la sécurité de la cordée et du coup on a fait plein de courses dans des styles variés.
01:44Cette fois là on est parti pour faire un bivouac juste sous le sommet du Mont Bué à presque à 3000
01:53mètres d'altitude en plein hiver et ça faisait aussi partie de l'entraînement de pouvoir dormir
01:56en mode rustique au plein coeur de l'hiver dehors après avoir fait un effort de 6-7 heures. Lui il
02:05sent qu'il a vraiment cet amour pour la montagne, il prend conscience des moments magiques qu'il vit
02:09et que c'est des moments qui sont vraiment uniques et qu'il n'a jamais eu jusqu'à aujourd'hui donc
02:15c'est vrai que ça nous lie énormément parce que voilà c'est des moments qui restent gravés dans
02:20nos mémoires, on est tout seul au milieu de la montagne, on passe une nuit au milieu de cette
02:26immensité, on voit les étoiles filantes et l'hiver il n'y a personne qui dort dehors donc c'est vraiment
02:31un sentiment particulier où on se sent vulnérable et en même temps lui se rattache à moi pour le
02:37côté sécurité et le mettre en confiance parce que dormir dehors par moins 5, moins 10
02:42c'est quelque chose qui n'est pas naturel clairement.
02:49On est parti un mois au Népal pour gravir le Lobuche et l'Amadablame qui sont des sommets à plus de 6000 mètres et c'était vraiment un gros gros test dans la préparation pour l'Everest
03:01de savoir comment notre corps allait réagir à ces altitudes là, en particulier lui et
03:06l'Amadablame à cette dimension aussi esthétique qui est une super belle montagne qui peut ressembler
03:12aux cervins qu'on a dans les Alpes donc on l'appelle le cervin de l'Himalaya et qui est une
03:17montagne qui est beaucoup plus technique et difficile que l'Everest parce que voilà elle se
03:21gravit sans l'aide d'oxygène supplémentaire, elle est beaucoup beaucoup plus raide, il y a des
03:26vrais passages d'escalade, on s'entraîne dur pour que l'objectif final l'Everest soit
03:32plus facile. Toute l'équipe tombe malade juste avant de faire le sommet donc on suppose avoir
03:36attrapé le Covid pendant qu'on était là bas et du coup vu que ça impacte notre système
03:44respiratoire, avec ces altitudes là où l'oxygène se fait rare, on a vraiment eu du mal à gravir
03:50cette montagne, c'était très dur.
03:51En montant au camin de l'Everest, on traverse ce qu'on appelle l'icefall qui est vraiment un
04:00glacier qui se déverse donc ça fait un dédale de crevasses, de séraques, de blocs de glace dans
04:06tous les sens qui bougent énormément en fait, ça avance tous les jours d'un mètre. Cette montée là
04:11dure entre 4 à 6 heures suivant la vitesse, suivant le cheminement aussi vu qu'il change
04:17énormément. Tout le long on enjambre des crevasses, des fois quand elles sont trop grandes ils mettent
04:20des échelles pour pouvoir passer dessus et donc c'est un moment qui est hyper impressionnant,
04:25qui est aussi stressant parce qu'on bouge toute la nuit, c'est le moment où il fait le plus froid,
04:28où la glace est figée donc en fait on limite au maximum le risque d'effondrement de glace ou de
04:35chute en crevasses à ce moment là mais du coup on évolue la nuit, on entend ce glacier qui craque,
04:40qui bouge, on a beau être très fort techniquement et pré-physiquement, on passe sous des séraques
04:48et le risque est inévitable, le risque est présent. L'icefall c'est vraiment le passage
04:53le plus dangereux et le plus risqué de l'ascension de l'Everest.
04:59Alors là du coup ça c'est dans la tente au camp 3, donc là on est à plus de 7000 mètres d'altitude,
05:05c'est la première nuit qu'on passe avec le masque à oxygène. Le matin en fait on devait partir très
05:11tôt pour monter jusqu'au camp 4 et en fait au moment où on se lève, je sais plus à 3 heures du
05:16matin il me semble, en fait c'est la tempête, dehors il y a énormément de vent, il neige et là
05:22du coup nos Sherpas ils nous disent on attend, on reste dans la tente et donc c'est à ce moment là
05:27où on fait cette photo, en fait nous on est tous les deux prêts à partir, on est trop excités et
05:31on prend cette photo que je posterai sur mon compte Instagram en rentrant de l'Everest pour rassurer
05:38tous les abonnés qui nous ont suivis au long de cette aventure, pour les rassurer en leur disant
05:43qu'on est bien rentrés, que tout va bien, on vous montre une photo d'un moment qui nous a marqué
05:51tous les deux, qui était un moment fort. Moi je suis hyper content pour INOX, pour moi, pour toute
05:56l'équipe parce que tout le monde a fait le sommet. Le succès de l'ascension il n'est qu'au moment où
06:02on arrive au camp de base.