La natation m'a sauvée ! témoignage
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00:00Je ne regrette rien, je veux dire, jamais je me suis dit si j'avais pas eu l'accident, non.
00:10Je m'appelle Guylaine Westelinck, je suis actuellement présidente de la Fédération française en e-sport
00:16et également vice-présidente du comité paralympique sportif français.
00:24J'ai eu un accident dans la cour de l'école à l'âge de 9 ans.
00:27J'ai souffré d'une infection ou d'une maladie qu'on appelle l'ostéogénèse imparfaite,
00:32c'est-à-dire que je tombe, je me casse.
00:34Je peux vivre normalement et me déplacer avec des cannes,
00:38mais quand j'ai eu l'accident, comme je mets beaucoup de temps à consolider,
00:43je suis restée 7 ans dans un centre de rééducation.
00:48Quand on a un accident et qu'on est enfant, on le surmonte tout naturellement.
00:53J'ai appris à vivre au quotidien avec, dans ce centre de rééducation.
00:58On était tous des enfants, on avait tous un handicap, donc c'était pas compliqué de le vivre.
01:03Le plus difficile a été quand je suis sortie du centre,
01:06où là effectivement il a fallu que j'arrive à m'intégrer dans une société qui n'était pas la mienne,
01:12que je ne connaissais pas.
01:13J'avais une particularité, une singularité, c'est-à-dire un handicap.
01:18Ça, ça a été très dur pour moi, j'avais plus d'amis.
01:20Je dois mon salut à un club en e-sport.
01:24J'ai une longue carrière dans le handisport,
01:29puisque j'ai été à la fois nageuse, nageuse de haut niveau,
01:33puisque j'ai été médaillée aux Jeux Paralympiques de Séoul.
01:36Surtout que j'ai un moment libre, c'est-à-dire le dimanche quand je rentre chez moi,
01:40je fais de la natation, je fais trois kilomètres et demi par entraînement.
01:47Plus aujourd'hui, peut-être parce que j'avance dans l'âge et que ça me met complètement à égal.
01:53J'en ai souffert, oui, à la sortie du centre,
01:55parce que quand on sort de l'hôpital et que le corps est modifié.
01:59En plus, j'étais adolescente, je marchais mal.
02:02Là, ça a été extrêmement douloureux.
02:04Et puis, je vous parle d'un temps où le handicap n'était pas démystifié comme il est aujourd'hui.
02:11Est-ce que c'est parce que j'ai eu un accident que j'ai commencé mon enfance, ma vie, dans la difficulté
02:18ou bien est-ce que tout simplement, j'étais sportive et que je ne sais pas
02:23si c'est ça qui a fait que je suis devenue sportive de haut niveau
02:26et que toute ma vie, j'ai affronté les événements en me disant on ne lâche rien,
02:30on serre les dents et on avance.
02:33Je ne sais pas d'où ça vient, si c'est le sport ou si c'est mon enfance un peu compliquée au départ.
02:40Le sport que j'ai pratiqué et qui est devenu ma passion est d'abord un outil de rééducation, c'est la natation.
02:46En apesanteur, on n'a pas de canne, on n'a pas de fauteuil, on n'a pas d'appareil.
02:51Et là, on est libre comme l'air.
02:53C'est une métaphore mais c'est la réalité.
02:55On nous le dit toujours, il y a eu la cause nationale, le sport santé.
03:00C'est hyper important et ça l'est aussi pour les personnes en situation de handicap.
03:05Ça facilite les interactions avec les gens.
03:09Nos valeurs à la Fédération des Sports, c'est singularité, accomplissement, autonomie.
03:17Quoi qu'il arrive, il faut continuer, il faut se battre et que la vie est belle malgré tout.
03:24Malgré tout ce qui peut nous arriver, on arrive toujours à trouver des éléments positifs.
03:28Et moi, j'avoue que je ne regrette rien.
03:31Je veux dire, jamais je me suis dit si je n'avais pas eu l'accident.
03:38Si on est une entreprise, on peut venir faire un partenariat, établir un partenariat avec la Fédération.
03:45Et si on est en situation de handicap, il faut absolument rejoindre l'esport
03:49parce que nous, on peut accompagner la personne et il n'y a que de la joie à y retrouver.