Basile Boli : «Didier Roustan était un amoureux du foot» - Foot - Disparition

  • le mois dernier
Basil Boli a rendu hommage à Didier Roustan, journaliste emblématique de « la chaîne L'Équipe » brutalement décédé dans la nuit de mardi à mercredi.

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Transcription
00:00Basile Boli était avec nous ce soir dans l'EDG, bonsoir Basile, merci d'avoir répondu à notre invitation pour parler de Didier Roustan, je vais pas être très original dans ma première question, quel souvenir vous avez de Didier Basile ?
00:14C'était un mec qu'on pouvait rire de tout, pas de foot, il avait une philosophie à part dans le monde du foot, c'était mes premiers pas aussi à mon premier reportage, cette amitié qui a duré pendant près de 40 ans à Marseille,
00:37après on a travaillé pendant 7 ans ensemble et puis on a lié une amitié vraiment solide et puis Didier c'était une philosophie du foot, Cruyff, Rivellino, Maradona, c'était un amoureux, c'est le Tché comme je l'appelle.
00:59Vous étiez tous les deux en train de rigoler période 93 et puis on discute ensemble histoire de se souvenir aussi des jolies choses.
01:08Bonjour tout le monde, pour ce questionnaire roux-roux, j'ai à mes côtés un joueur petit niveau, promotion d'honneur, les événements ont fait qu'une bonne fée a décidé qu'un jour cet homme nul de la tête ferme les yeux et que ça arrive sur sa tête.
01:26J'ai eu la chance d'avoir Carlos Moser et Casoni tous les jours donc on apprend.
01:43C'est vrai qu'on sent une complicité, c'est compliqué aujourd'hui de dire à un joueur de foot que vous ne connaissez pas, t'étais pas un bon joueur de foot, tu fermes les yeux, on sent quand même une proximité et vous aviez envie de vous marrer avec lui en parlant d'un moment d'histoire du foot français tout simplement ?
01:57C'était le témoin du foot français des années 70 et 90, c'était quelqu'un qui avait une mémoire exceptionnelle. Il m'a raconté une histoire qui est extraordinaire, je ne sais pas si vous la connaissez.
02:11Il avait 17 ans quand Pierre Cagnoni l'amène à TF1, il est rentré à TF1 grâce au foot parce qu'il jouait à Cannes dans l'équipe de Pierre Cagnoni et il a magouillé en disant qu'il avait 18 ans.
02:28En fait il n'avait pas 18 ans, Pierre Cagnoni l'a imposé à TF1 et en même temps c'était son dieu, c'était quelqu'un qu'il aimait beaucoup.
02:41Quand Pierre Cagnoni m'en parlait, cet après-midi j'ai eu Dimitri, son fils, c'était lourd, c'est montier, c'était Bérangère, je ne sais pas si vous avez vu le reportage qu'il avait fait en 93 avec le Loup.
03:04Il n'y avait que lui qui pouvait le faire, avec sa originalité, avec sa façon de voir le foot. C'est vrai que je n'étais pas son type de joueur mais il m'aimait bien parce que je lui faisais penser à Piazza, à ses stoppers rigoureux.
03:19Il avait une affection pour moi mais vraiment il est rentré dans ma vie, il a vu mes débuts, il était toujours avec moi.
03:39On perd le tien mais on perd un scientifique du foot qui avait sa façon de parler, sa façon d'être aussi libre, il avait une putain de liberté dans sa façon de dire des choses et il restera gravé dans nos cœurs.
04:01Vous parlez de scientifique, c'est original, c'est un mot que je n'avais pas encore eu quand on a préparé cette émission mais il y avait aussi ce côté poète avec ses reportages, le mot metteur en scène est arrivé dans mon texte, dans les mots de Dom, dans les mots de Vicas de Horaceau également.
04:13Il y avait ça, il était capable de vous entraîner au-delà de ce qu'on pouvait imaginer quand on était joueur, vous aviez envie de le suivre, de lui faire confiance, Basile Boli ?
04:21Oui, à l'époque il bossait pour France Télévisions donc il a demandé à Guirou de venir faire un reportage sur moi. Guirou était un peu sceptique, il est arrivé, il avait son idée en tête donc il a placé mes chaussures, il a placé ma mobilette, il a tout mis en scène pour que ça se passe comme il l'avait dans la tête.
04:46C'était quelqu'un qui vivait vraiment ce qu'il faisait, c'était dans son métier, il n'y avait pas autre chose que la création, le petit truc qui fait à ce que les reportages ne se ressemblent pas.
05:04Il n'y a pas longtemps, il y a deux mois, il m'a remis la cassette des Loups de 1993. Franchement, c'est bon.

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