Charlotte Wils, mère de Léon, victime de violences à l'école maternelle durant son enfance, témoigne sur BFMTV, après la parution d'une vidéo montrant une fillette de trois ans frappée par son institutrice à Paris
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00:00Vous êtes la mère de Léon qui a été victime de violences à l'école, vous êtes par ailleurs psychopraticienne, vous avez écrit d'ailleurs sur l'histoire de votre fils, que pensez-vous de cette histoire ?
00:11Ce que je pense de cette histoire, d'abord je voudrais vraiment apporter tout mon soutien à la mère et puis à la famille et à la petite-fille.
00:21Malheureusement, le cas de cette petite-fille est loin d'être isolée. Effectivement, mon fils Léon, c'était la première année de petite section de maternelle, le deuxième jour de la rentrée des classes aussi.
00:36Le soir, quand je lui ai donné son bain, il s'est retrouvé qu'il avait dans son dos des grosses traces de mains d'adultes et des griffes.
00:47À l'époque, on a fait des photos. Il a aujourd'hui 16 ans, donc à l'époque, on a fait des photos. Donc on a pris des photos et on a montré à la directrice la photo.
00:59Et je lui ai demandé d'essayer de retrouver qui était l'auteur de ces griffes. Elle n'a dit pas de soucis. D'accord, d'accord, je vais m'en occuper. Je m'en occupe, je reviens vers vous.
01:10On n'a jamais eu de nouvelles. On n'a jamais eu de nouvelles. Elle n'est plus jamais revenue vers moi.
01:14Mais qui a fait ça ?
01:16Elle n'a jamais revenu vers nous. On n'a jamais su.
01:19Vous n'avez jamais su qu'il avait frappé votre enfant au sein de l'école, donc ?
01:22Au sein de l'école.
01:23Il avait quel âge, vous dites ?
01:24Il avait deux ans et demi.
01:25Donc l'âge quasiment de cette fillette en première année de maternelle.
01:28Il n'a jamais réussi à expliquer ou à montrer du doigt qui c'était ?
01:31Non.
01:32C'est la difficulté de faire parler aussi à un enfant de cet âge-là.
01:35Exactement. Là, je trouve que la petite fille, elle s'est extrêmement bien défendue quand on voit sur la vidéo.
01:42Elle avait raconté à sa mère le soir ce qui s'est passé, mais sa mère pensait qu'elle exagérait.
01:46Exactement.
01:47Et en fait, ce qui s'est passé, parce que ça ne s'est pas terminé là, c'est que dans le premier trimestre,
01:53je vais un soir à la fin de la garderie. J'y vais un peu avant la fin de la garderie.
02:02C'était à 18 heures, je vais un peu avant.
02:03Et là, j'entre dans la garderie et qu'est-ce que je vois ?
02:06Mon fils qui est au loin, sur un tapis, par terre, avec un autre enfant et la directrice.
02:11Et là, au loin, je vois la directrice qui était en train de tordre le bras de mon fils pour lui faire dire quelque chose.
02:19J'étais stupéfaite. J'étais stupéfaite, je n'ai rien dit, je me suis avancée pour marquer ma présence,
02:25pour pouvoir voir de plus près. Et en fait, j'ai été, vous savez ce qu'on appelle la sidération.
02:32J'ai été incapable de dire quoi que ce soit, j'ai été sidérée.
02:36Mon fils, elle l'a lâchée, il est tout de suite venu vers moi, dans mes bras.
02:41Elle a dit quelque chose dont je ne me souviens plus.
02:43Mais moi, je lui ai simplement répondu, je ne suis pas sûre d'être en accord avec ce que je viens de voir.
02:49Et je suis partie.
02:50Vous n'avez jamais déposé plainte ? Vous n'avez pas déposé plainte ?
02:53Non.
02:54Donc, on n'a jamais su. Alors, il y a cette directrice, vous étiez pourtant témoin d'actes,
02:58mais vous n'avez jamais su non plus qu'il y avait frappé votre enfant.
03:01Non.
03:02La vidéo qui est devenue virale, de cette fillette qui se fait maltraiter par cette maîtresse,
03:07finalement, la parent d'élève qui a filmé, elle a eu raison de faire ça ?
03:11On a raison de diffuser cette vidéo ?
03:13Mais je pense qu'effectivement, il faut maintenant que les langues se délient
03:17et que ce genre d'affaires sortent. Parce qu'il y a vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup d'omerta.
03:21Et la difficulté, c'est que très souvent, dans l'institution à l'éducation nationale,
03:26la difficulté, c'est que c'est systématiquement les élèves et les parents qui ont tort.