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00:00Bonjour Patricia Blanc.
00:02Bonjour à vous, merci de m'accueillir.
00:04Depuis 2011, vous êtes la présidente fondatrice de l'association Imagine for Margot Children Without Cancer,
00:10une association essentielle qui a d'ores et déjà permis de récupérer et d'affecter 20 millions d'euros
00:14à la recherche des cancers des enfants et adolescents, avec 51 programmes de recherche financés,
00:22des colloques, des campagnes de sensibilisation.
00:24Cette association génère un budget colossal, donc devenu ce qu'on appelle un pilier.
00:29C'est Margot, votre fille disparue à 13 ans à la suite d'une tumeur au cerveau
00:34qui vous a poussé à continuer ce combat, à faire en sorte de tout donner
00:40pour peut-être sauver d'autres enfants et donc d'autres familles.
00:43Chaque année, Patricia, vous organisez des événements sportifs, vous sensibilisez,
00:48vous mobilisez, vous levez des fonds.
00:50Au mois de mai a eu lieu la course des enfants sans cancer qu'on connaît toutes et tous.
00:55Et là, le 29 septembre prochain, aura lieu la course enfants sans cancer à Saint-Cloud
01:00avec une collecte qui va permettre de financer de nouveaux projets innovants.
01:04Je voudrais qu'on parle effectivement de l'importance du cancer chez les enfants.
01:10En fait, on n'a pas du tout conscience à quel point ça touche les enfants, Patricia.
01:15Comment on le justifie ça ? Comment on l'explique ?
01:18Tout à fait, vous avez raison. On n'a pas conscience que le cancer peut toucher les enfants
01:23et c'est un des axes importants de l'association de sensibiliser et mobiliser.
01:28Le cancer de l'enfant, c'est la première cause de décès des enfants par maladie
01:32de plus d'un an en France et en Europe.
01:35Donc, ce n'est pas un petit sujet, c'est un sujet important sur lequel se mobiliser.
01:40C'est 2 500 enfants qui sont diagnostiqués d'un cancer en France chaque année,
01:457 enfants par jour et il y en a un sur cinq qui va décéder.
01:50Et ça, c'est inacceptable que les enfants meurent d'un cancer
01:54et puis quand on connaît aussi tous les traitements très toxiques.
01:57Donc, il faut les guérir plus, il faut aussi les guérir mieux
02:00parce que la plupart des enfants guériront des séquelles graves de leur maladie.
02:04Donc, il faut le faire savoir et il faut se mobiliser pour que les enfants puissent guérir
02:11et avoir leur vie d'adulte la meilleure possible.
02:15Cette association, c'est une façon pour vous de transmettre,
02:19de passer le flambeau, de soutenir aussi énormément.
02:23Vous auriez aimé avoir ça au moment de la découverte de la maladie de Margot
02:27et au moment de sa disparition ?
02:30En fait, quand Margot est tombée malade, d'abord, il n'y avait pas d'espoir pour nous.
02:36On nous a dit tout de suite qu'on ne pourrait pas la guérir.
02:39Et Margot, pendant sa maladie, avait collecté des fonds pour la recherche.
02:43Elle était très orientée vers les autres et elle nous a laissé ce message,
02:47ce message de vie, Vas-y, bats-toi, gagne, go fight win, elle l'avait écrit en anglais.
02:51Et c'est ce message de voilà, moi, je n'ai pas pu, mais continuez pour les autres.
02:57Donc, face à ça, à cette collecte qu'elle avait faite pour la recherche
03:03et en plus, ce message, on ne pouvait pas faire autrement
03:06que de se mobiliser maintenant pour les autres et de continuer son combat,
03:10l'honorer elle, mais aussi honorer tous les autres enfants
03:13qui sont malheureusement partis ou qui se battent actuellement.
03:16Vous avez un parcours professionnel incroyable.
03:18Vous avez travaillé 26 ans dans un cabinet d'audit,
03:21ensuite en finance internationale pour une grande banque
03:24et vous avez tout plaqué pour vous consacrer justement à cette association depuis 2013,
03:28donc deux ans après sa création.
03:30Déjà, lorsque je suis revenue quelques mois après le décès de Margot dans mon poste,
03:35à la banque, je n'avais plus vraiment la même motivation.
03:39On a trouvé, quelques mois après, dans ses cahiers, ce message de vie,
03:45vas-y, bats-toi, gagne.
03:47Et puis, Margot avait collecté des fonds qu'on a remis à un chercheur,
03:51à Gustave Roussy, où elle était suivie.
03:53Et on s'est dit, mais quand même, au travers de sa collecte de fonds,
03:58il y a eu des messages de soutien qui l'ont beaucoup aidé.
04:02La collecte, elle a été donnée à un chercheur en particulier
04:07pour un type de recherche sur sa tumeur cérébrale.
04:12Et on s'est dit, voilà, elle a voulu aider les autres.
04:17On a des gens autour de nous qui peuvent nous aider.
04:20Elle a quand même collecté 100 000 euros, c'est pas rien.
04:22Donc on s'est dit, il y a un réseau autour de nous
04:24qui pourrait nous aider à continuer le combat.
04:27Et en fait, le choix entre, je continue dans la banque
04:33ou je tourne la page vers quelque chose de nouveau,
04:36je me suis dit, il faut que je le fasse, c'est risqué.
04:39Parce que, voilà, j'avais un beau poste, quand même, au niveau professionnel.
04:43C'est risqué, mais en même temps, je ne veux pas regretter.
04:46Je ne veux pas que, peut-être deux ans après, je me retourne
04:48et je me dise, j'aurais dû le faire et je ne l'ai pas fait.
04:51Et donc, pour ne pas regretter, d'agir.
04:53Mais je me suis dit, allez, j'y vais.
04:55Je sais qu'on parle justement des actions de l'association.
04:58À quoi sert cette association, Patricia Blanc ?
05:00Il y a trois axes très importants pour vous.
05:03Financer, améliorer le bien-être des enfants
05:06et surtout mobiliser même les pouvoirs publics,
05:08les autorités françaises et européennes,
05:10les chercheurs, vous l'avez dit, pour faire avancer tout ça.
05:14Quelle est la plus grande difficulté dans ces combats ?
05:18La grande difficulté, c'est qu'en fait,
05:21un, il faut mobiliser et faire savoir que les enfants ont des cancers
05:25pour qu'on se dise, il faut faire quelque chose,
05:27parce que tant qu'on ne le sait pas, on ne peut pas se mobiliser.
05:33Et c'est pour ça que septembre, en ce moment, c'est important,
05:36parce qu'il faut qu'on fasse savoir que septembre en or existe
05:39et que c'est le moins international du cancer de l'enfant.
05:42Et puis après, les grandes difficultés,
05:45c'est qu'il y a une centaine de types de cancers différents chez les enfants.
05:49Donc c'est en fait des maladies rares.
05:51Et donc il y a peu d'investissement des industriels sur ces maladies rares,
05:57chaque type de cancer de l'enfant,
05:59et puis peu aussi de mobilisation des pouvoirs publics.
06:04Pour les personnes qui nous écoutent, il y a effectivement cette course
06:09qui aura lieu le 29 septembre prochain, c'est le mois du cancer,
06:11donc il faut soutenir cette course, il faut y participer.
06:13Comment on prend un dossard et comment on peut prendre le départ ?
06:17Alors c'est très simple.
06:18Pour participer à la course, il faut s'inscrire sur un site
06:21qui s'appelle enfantssanscancer.com.
06:24Et après, tout est expliqué.
06:26Vous faites vous inscrivez, vous montez votre page de collecte,
06:29c'est très simple, en trois clics vous pouvez le faire.
06:31Et puis après, vous envoyez cette page à vos amis, à vos collègues,
06:35à votre famille pour vous dire, regardez, moi je m'y suis engagée
06:38pour les enfants atteints de cancer, faites comme moi.
06:40Et donc vous parlez de la cause et en plus vous collectez des fonds.
06:43Et le mieux, c'est aussi de faire un premier don sur votre page,
06:46comme ça les autres sont obligés de suivre.
06:48Elle vient en vous, Margot, de fait.
06:52Vous avez construit cette association pour elle,
06:55à travers ses écrits, ce qu'elle vous a laissé,
06:57les paroles s'envoient, les écrits restent.
06:59On a l'impression d'entendre cette petite voix.
07:01Vous vous adressez à elle à partir du mois de septembre,
07:03à travers un livre, à la petite fille que tu étais,
07:06qui sort chez Emma Plume.
07:08C'était une façon aussi de vous adresser à elle, justement,
07:11vous avez laissé le temps au temps.
07:15Oui, j'ai eu du mal à mettre des mots sur mes mots.
07:22Ça n'a pas été facile d'écrire ce livre.
07:25Mais en même temps, j'avais besoin de laisser trace
07:29de son combat, aussi pour sa sœur.
07:33Et puis, j'avais besoin aussi, parce qu'on me l'a demandé,
07:40de montrer pourquoi, comment, en fait,
07:44on a réussi à surmonter ce drame.
07:47Et c'est aussi un message aux autres familles,
07:50de se dire, ben voilà, on peut avoir un drame terrible
07:53dans notre vie.
07:55La mort d'un enfant, c'est dans nos tripes,
07:58c'est quelque chose de très fort en termes de drame familial.
08:02Comment est-ce que de ça, on arrive à trouver de l'énergie
08:07pour continuer à avancer, pour continuer à vivre,
08:10et puis aussi pour aider les autres.