• il y a 2 mois
L'invité de 8h15

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00:00T'as peine une grosse semaine après la rentrée, les enseignants sont déjà appelés à faire grève aujourd'hui, Marion Fersing.
00:05Bonjour Annabelle Catoni, vous êtes la co-secrétaire départementale du SNIPP en Loire-Atlantique,
00:10le syndicat majoritaire chez les professeurs des écoles.
00:13Déjà, comment s'est passée la rentrée ? Est-ce qu'il y a des enseignants dans toutes les classes ?
00:16Je vous pose la question parce qu'on sait que collèges, lycées, il manque au moins un enseignant dans plus de la moitié des établissements.
00:22En primaire et en maternelle, chez nous, comment ça va ?
00:24Alors, dans le premier degré, je dirais que ça va le mieux qu'on peut.
00:29C'est-à-dire qu'il y a bien un enseignant ou une enseignante dans chaque classe,
00:32mais malheureusement, c'est déjà pour certains et certaines des remplaçants et remplaçantes.
00:37Donc ça veut dire que déjà, ce qu'on appelle le vivier de remplaçants et remplaçantes est déjà grévé dès la rentrée.
00:43Oui, ça veut dire donc qu'en cas de nouvelles absences, il y a peut-être rapidement des classes qui pourraient se trouver sans enseignants,
00:49des enfants répartis d'entre autres classes.
00:50Et ça veut dire des heures d'enseignement en moins et puis des conditions d'enseignement dégradées
00:55parce que lorsqu'il y a un enseignant ou une enseignante absente, on reçoit les élèves, nous, dans les classes.
01:00Oui, et en petit niveau, ça est vite un petit peu compliqué.
01:04Surtout dans les écoles qui ont peu de classes.
01:07Donc une école de cinq classes où il y a déjà quelqu'un d'absent,
01:10ça veut dire qu'il y a 25, 26, 27 élèves qui sont répartis ailleurs.
01:15Oui. Annabelle Cattoni, vous êtes aussi avec nous ce matin pour évoquer la grève d'aujourd'hui.
01:20Grève parce qu'en cette rentrée, les enseignants de primaire devraient faire passer des évaluations nationales à tous les élèves du CP au CM2.
01:29C'est quand même une bonne chose, une bonne idée de connaître le niveau des élèves au début de l'année comme ça ?
01:34Alors c'est une bonne idée, c'est surtout une bonne idée quand ce sont les enseignantes qui conçoivent les évaluations,
01:40quand ce sont les enseignants et enseignantes qui les corrigent et là c'est pas du tout le cas.
01:44C'est ce qu'on appelle des évaluations standardisées.
01:47Donc elles sont conçues du tout par nous, on n'a même pas été consulter sur leur conception et on nous oblige à le faire.
01:55Alors qu'il y ait un panel d'élèves, bien sûr quelques classes ou même plusieurs, même milliers d'écoles en France, il n'y a pas de souci.
02:12Mais là, imposer ça à des enseignants, c'est une vraie perte de temps.
02:16Oui, surtout que si ce n'est pas vous qui corrigez, finalement ça ne vous aide pas à connaître le niveau de vos élèves.
02:21Bien sûr, et puis c'est vraiment trop tôt dans la rentrée et puis nous on les connaît les élèves.
02:25On a des échanges avec les enseignants de l'an passé, donc c'est vraiment encore du mépris, c'est vraiment une atteinte à notre liberté pédagogique également.
02:35Annabelle Cattoni, la grève d'aujourd'hui à laquelle appelle votre syndicat le SMIPP, elle est aussi plus large et en fait contre de nombreuses réformes voulues mises en place ?
02:44C'est un peu la suite de ce qui s'est passé l'année dernière contre le choc de Savoie.
02:48Les groupes de niveau au collège en 6ème et 5ème.
02:52Et puis contre l'école libérale de Macron.
02:55Nous, on ne veut pas de tri social, on veut un enseignement pour tous et toutes, pour que tous les élèves soient émancipés.
03:03Et là, ce n'est pas du tout le chemin que nous propose Emmanuel Macron.
03:10Oui, ça fait partie des sujets qu'on a évoqués il y a quelques jours avec Bernard Vallin de la FSU en Loire-Atlantique qui était à cette heure-ci lui aussi à ce micro.
03:18Annabelle Cattoni, il y a un nouveau Premier ministre qui a été nommé la semaine dernière, Michel Barnier, qui dit que l'école resterait l'une des priorités du gouvernement.
03:25On n'a pas plus de détails pour l'instant, de toute façon il n'y a toujours pas de ministre de l'éducation.
03:28Qu'est-ce que vous inspire sa nomination au niveau du SMIPP ?
03:32Alors, exceptionnellement, la FSU et le SMIPP avaient appelé à voter Nouveau Front Populaire pour contrer les politiques de Macron et puis aussi pour faire barrage à l'extrême droite.
03:46Donc là, visiblement, ce n'est pas du tout le message qui a été entendu par Emmanuel Macron.
03:51Donc, comme on a vu sur les pancartes, on n'attendait rien d'Emmanuel Macron, mais on est quand même déçus.
03:57Bien sûr que c'est un non-respect de la démocratie, c'est un non-respect des urnes, donc c'est juste inadmissible.
04:05Et franchement, on n'attend pas grand-chose, sachant que Michel Barnier, ce n'est pas vraiment un homme de gauche.
04:11Non, Michel Barnier à droite, il fait partie des Républicains.
04:14J'ai un peu regardé, quand il était candidat à la présidentielle, en tout cas au sein de son parti pour 2022, il proposait la fin du collège unique, l'apprentissage à 14 ans.
04:22Alors évidemment, il y a le contexte politique actuel, mais ça ce sont des choses qui vous inquiètent au niveau du semi-PP ?
04:28Très fortement, ça nous inquiète très fortement, parce que ça ressemble énormément au programme que prévoyait l'extrême droite si jamais elle arrivait au pouvoir.
04:36Donc c'est vraiment quelque chose contre lequel on va être encore vent debout depuis...
04:42Avec d'autres mobilisations sans doute à venir ?
04:44Bien sûr, que ce soit du premier degré jusqu'à l'université, c'est juste des choses inentendables.
04:50Merci beaucoup Annabelle Cattoni, co-secrétaire départementale du semi-PP en Loire-Atlantique ce matin sur France Bleu-Lorossin et France 3 Pays de la Loire.
04:57Deux rassemblements sont prévus pour les enseignants en fin de matinée à Nantes et à Saint-Nazaire. Bonne journée à vous.
05:02Merci.

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