• il y a 3 mois
La défaite contre l'Italie (1-3) a forcément remis les Bleus dans le doute. Eux qui malgré une demi-finale disputée ne sont pas revenus d'Allemagne remplis de certitude. Les plus optimistes pensent que malgré ce constat, les Bleus arriveront à se relever parce que le vivier français est assez puissant pour cela. Mais est-il si important ? À certains postes oui mais pas tous. Et même ceux qui sont bien comblés ne présentent pas forcément toutes les garanties pour le très haut niveau selon Walid Acherchour et Kevin Diaz. 

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Transcription
00:00Tu veux parler du vivier français ?
00:04Oui, parler du vivier français.
00:06Mais quelles sont les raisons ?
00:07On a parlé de la liste, on a parlé du niveau actuel de l'équipe de France,
00:10moi j'en ai beaucoup parlé hier, on a parlé de Deschamps, d'Mbappé, de Griezmann,
00:14du jeu, des idées, etc.
00:17Mais je voulais quand même faire un petit passage sur le vivier français.
00:21J'ai vu un ou deux tweets passer aussi de mon ami Zach Nani que je salue
00:26sur la valeur du vivier français
00:29parce que dans Téléfoot ce matin, il y a Konaté qui a rejoint un petit peu Mike Maignan
00:33sur l'histoire des starlets, sur l'histoire des attitudes, le talent qu'on a, le talent incroyable.
00:38Et je sais que moi j'étais en désaccord un petit peu avec Kevin sur les dernières années
00:41sur le fameux vivier français, où moi je trouvais qu'on avait quand même beaucoup de qualité
00:45et qu'on jouait dans les plus grands clubs au monde, en Europe.
00:50Mais force est de constater qu'avec un peu de recul, il va falloir quand même avoir un peu plus d'humilité
00:56parce que quand on regarde la photographie de la liste des 23 de l'équipe de France,
01:00on a quand même beaucoup, beaucoup de manque.
01:02Et même les joueurs qui jouent dans les très, très gros clubs,
01:05ils sont soit parfois pas indispensables ou c'est pas les leaders ou les cerveaux de ces grosses équipes.
01:10Et on se rend compte en fait, enfin moi je me suis rendu compte que sur les derniers mois,
01:14alors oui, il y a Didier Deschamps qui doit faire progresser ces joueurs-là avec une idée de jeu,
01:19des repères comme certaines sélections ont et nous on n'en a pas.
01:24Mais quand même, sur la densité, sur le volume de joueurs, sur la qualité,
01:30je trouve qu'on est en deçà, on est en dessous.
01:32Quand on voit le milieu de terrain notamment, alors on a des joueurs,
01:35mais Rabiot, aujourd'hui il n'a plus de club.
01:37Chouameni, à chaque fois qu'il arrive en équipe de France, c'est très, très neutre.
01:40Warren Zairemri, il est très, très jeune, donc on ne peut pas lui en demander énormément.
01:44Mais même dans le profil, je ne sais pas si ça peut être un profil créatif,
01:48un profil dont on a besoin au milieu de terrain.
01:51On est obligé de ramener N'Golo Kanté qui, à la base, voulait avoir une fin de carrière paisible en Arabie Saoudite
01:58parce qu'on a un manque criant dans ce secteur-là.
02:01On n'a pas de numéro 9.
02:02Notre numéro 9, on est obligé de faire jouer Kylian Mbappé,
02:04parce que Marcus Churam, soit il doit jouer dans une attaque à deux,
02:07soit Colombo Moini n'a pas le niveau.
02:09On a des joueurs qui sont surcotés aussi par rapport à leur standing, par rapport à leur CV.
02:14Ce qu'on voit en équipe de France, c'est souvent en dessous.
02:16Je pense à Kingsley Coman qui, à chaque fois qu'il est là,
02:20c'est pas si extraordinaire que ça.
02:22Soit il est blessé.
02:23Ousmane Dembélé, qui est quand même là depuis 2017
02:26et qui n'assume pas ce rôle offensivement.
02:31Il y a les nouveaux jeunes qui arrivent.
02:33Derrière, Konaté, qui, la fin de saison dernière, on lui préférait Kansa.
02:38— Excuse-moi, mais ce que tu dis là, ça vaut pour toutes les sélections, en fait ?
02:42— Ça vaut pour toutes les sélections, mais sauf que nous, on dit qu'on a le meilleur vivier du monde.
02:45Et on le répète énormément.
02:46— Mais on se trompe.
02:47— On le répète énormément.
02:49Mais en fait, on se rend compte que l'équipe d'Allemagne,
02:51qui avait utilisé beaucoup de joueurs de Stuttgart,
02:54beaucoup de joueurs de Dortmund,
02:57avec tout le respect que j'ai pour ces clubs-là,
02:59même s'il y avait aussi des très bons joueurs du Real Madrid,
03:03mais qu'ils nous ont baladés,
03:04qu'une équipe italienne sans Scamacca, sans Chiesa, sans Barrella,
03:09avec des équipes Serie A,
03:12ou même parfois milieu de tableau de Serie A,
03:14comme le joueur du Torino,
03:15ils nous ont baladés.
03:16Que l'Espagne, avec des joueurs,
03:18Real Sociedad, Villarreal, Bilbao en Liga,
03:21même s'il y a aussi des très bons joueurs,
03:23Rodri, etc.,
03:24ils nous ont baladés.
03:25Donc, quand on regarde aussi les listes étoffées,
03:28quand il y a quelques blessures,
03:29on rappelle Lucadigne, on rappelle Guendouzi,
03:32on rappelle Manucone, Loic Badé.
03:34Je me dis, le puissant fond que je voyais
03:38il y a encore un an et demi, deux ans,
03:41à moi, je le ressens plus.
03:43Alors, Kevin, est-ce que tu es d'accord ?
03:45Écoute, comme vient de le dire Walid,
03:47moi, ça fait depuis qu'on fait des émissions ensemble
03:50qu'on n'est pas d'accord sur ce sujet-là.
03:52Moi, j'en suis certain.
03:53J'en suis certain parce que c'est ma propre expérience.
03:56Et de toute façon, c'est démographique.
03:58On a un gros vivier de footballeurs, c'est normal.
04:01On est la troisième population dans l'Union européenne.
04:06On a 67 millions de personnes, quasiment 68.
04:10Je rappelle que la Croatie, c'est 4 millions.
04:12Le Portugal, c'est 11 millions.
04:14Les Pays-Bas, c'est 16 millions.
04:16Regardez les viviers qu'ils ont, eux, de footballeurs.
04:19Nous, on a quasiment autant de footballeurs.
04:21On a 2 millions de licenciés
04:23que la Croatie a d'hommes dans sa population.
04:26Donc, je ne sais pas si on se rend compte
04:28que tant qu'on n'arrêtera pas de se dire,
04:30et c'est pareil pour la Ligue 1,
04:32c'est pareil pour le niveau de nos clubs au niveau européen,
04:34tant qu'on ne verra pas la vérité en face,
04:37on a un très bon football de masse en France.
04:40On a beaucoup de footballeurs,
04:41beaucoup de passionnés de football.
04:43On a des clubs amateurs qui travaillent très bien.
04:45Mais tant qu'on pensera qu'on est les meilleurs centres de formation,
04:48on a peut-être été, à la fin des années 90,
04:50des pionniers, pas de souci.
04:53Mais depuis 20 ans, on est très loin d'être les meilleurs.
04:57Là où on est en avance,
04:59c'est qu'on a une population brassée
05:02qui joue encore en foot dans la rue,
05:04mais de moins en moins,
05:06dans une région majoritairement qui s'appelle la région parisienne.
05:09Il y a aussi la région lyonnaise et la région marseillaise, notamment.
05:12Mais voilà, ou dans les grandes métropoles,
05:14il y a beaucoup de population,
05:15il y a beaucoup de brassage,
05:16il y a du métissage,
05:17il y a encore beaucoup de passion autour du foot
05:19et les clubs amateurs travaillent très bien.
05:21Ça profite ensuite au football professionnel.
05:23Mais aujourd'hui, nos meilleurs joueurs
05:26sont souvent des joueurs du même profil,
05:28des défenseurs centraux
05:30ou des attaquants rapides.
05:32Dès qu'on parle de football un peu plus technique,
05:34dès qu'on parle de football un peu plus cérébral,
05:37de petit gabarit,
05:39et une fois on en a parlé,
05:40je ne parle pas de leurs origines,
05:42mais ça peut être un Antoine Griezmann,
05:43ça peut être un N'Golo Kanté,
05:45ça peut être à un moment un Nabil Fekir.
05:47Paul Pogba.
05:48Un Paul Pogba qui est différent,
05:50parce qu'il est grand,
05:51lui, il avait vraiment tout.
05:52Paul Pogba, c'est profil top 50 de l'histoire du foot.
05:55Le mec qui s'est étouffé avec un ballon normalement,
05:57malheureusement gêné par les blessures,
05:58la vie extrasportive, etc.
06:00Mais dès qu'on va commencer à aller chercher
06:02des Oussama Ouar,
06:03ah ouais, mais c'est pas assez explosif.
06:05Ou alors on va aller chercher,
06:06je ne sais pas,
06:07une fois on avait parlé d'un Florent Mollet,
06:10d'un Savanier.
06:11Ouais, mais ça manque un peu de puissance,
06:13ça manque un peu de physique.
06:14Aujourd'hui, je répète quel est notre problème
06:17et je finis là-dessus.
06:18Didier Deschamps, interview ce matin sur TF1.
06:22Interview d'après-match vendredi soir.
06:25Il emploie le mot athlétique à toutes les sauces.
06:28On n'est pas bien athlétiquement.
06:30On a un problème athlétique.
06:32Au niveau de l'athlétisme, ça ne va pas.
06:34Au niveau des jeux athlétiques.
06:35Il a raison.
06:36Non, mais tu vois ce que je veux dire ?
06:37Pour le coup, il a raison.
06:38Il a raison, on est d'accord.
06:39Mais tu vois ce que je veux dire ?
06:40Il y a un moment,
06:41quand est-ce qu'à partir du moment où,
06:43à la base,
06:44le sélectionneur n'est pas capable
06:47d'expliquer pourquoi il n'a pas...
06:50Je pense qu'il est capable en privé.
06:51Je l'espère pour lui.
06:52Même si j'avoue que des fois,
06:53j'en viens à avoir des doutes.
06:54Mais je veux bien lui laisser ce bénéfice-là.
06:57Il n'est pas capable de me dire
06:58pourquoi on n'a pas su défendre sur un 3-5-2
07:00parce qu'à chaque fois qu'il nous fixait d'un côté,
07:02il renversait de l'autre.
07:03Le gars ne t'explique jamais
07:05un problème footballistique qu'il a rencontré.
07:08Je dis, oui, vous comprenez,
07:09athlétiquement.
07:10Ce matin, il dit en plus dans Téléfoot,
07:11je sais qu'on va me dire qu'athlétiquement,
07:13les Italiens aussi avaient des problèmes.
07:14Mais nous, on a des problèmes.
07:16Mais c'est complètement dingue, en fait.
07:18C'est-à-dire qu'on se refuse à parler football.
07:20On se refuse à voir les choses en face.
07:23Oui, on a des bons joueurs.
07:25Mais arrêtons de penser qu'on a les meilleurs joueurs.
07:28C'est faux et archi-faux.
07:31On a Stevie au 32-16 qui est là.
07:33Stevie, bonsoir.
07:34Bonsoir.
07:35Salut les gars, comment ça va ?
07:36Ça va et toi ?
07:37Salut Stevie.
07:38Ça va très bien.
07:39Salut, salut.
07:40Déjà, je suis absolument d'accord avec tout ce que vous avez dit,
07:44notamment sur le visier.
07:46Et j'aimerais soulever un problème,
07:49notamment sur les joueurs de profil technique,
07:52les manieurs de ballon.
07:54Je trouve qu'en équipe de France,
07:56on ne leur a jamais laissé suffisamment d'espace
07:58où ils n'ont pas su peut-être s'imposer.
08:00Je prends l'exemple de Fekir.
08:02Un peu plus loin, Ben Arfa.
08:04Il y a des joueurs, quand même, qui avaient du ballon.
08:06Et j'ai l'impression qu'en fait, dans le système de l'équipe de France
08:09et dans les schémas de l'équipe de France,
08:10ça ne fonctionne pas.
08:11Parce que ce n'est pas ce qu'ils veulent des gens.
08:13Lui, il veut des gars à leur poste, physiques,
08:15qui respectent les consignes et qui ne vont pas au-delà.
08:18C'est très simple.
08:19Dès qu'un joueur, un défenseur,
08:21ose prendre le ballon, prendre des initiatives,
08:24tu le vois, il commence à se crisper,
08:26il a peur.
08:27C'est un coach qui transpire la peur.
08:29Et malheureusement, les joueurs n'osent pas
08:31faire ce qu'ils font en club
08:33et aller plus loin dans leur jeu
08:37et être protagonistes pour proposer des choses différentes.
08:39Si je peux me permettre,
08:41on ne peut pas mettre Ben Arfa dans cette catégorie
08:43parce que Ben Arfa, c'est quand même un gars
08:45qui avait quand même du mal à jouer en équipe.
08:47Pas du tout Nabil Fekir,
08:48mais aujourd'hui, tu as un Ben Seguir à Monaco, par exemple.
08:50Qui est parti avec le Maroc.
08:52Mais qui a cette créativité qui est formée en France.
08:56Qui est française.
08:57A Cliouche, par exemple.
08:59Tu as Cliouche qui est aussi dans ce profil-là.
09:01Tu peux avoir Désiré Doué.
09:03Après, il y a aussi le problème qu'on les propulse trop vite.
09:05Et ça, ce sera mon avis d'après.
09:07Il y avait Ryan Cherki,
09:09il y a eu Barcola,
09:10mais on oublie souvent,
09:11et ça va être un petit préambule
09:14à ce que je vais dire tout à l'heure,
09:15on oublie souvent l'âge qu'ont A Cliouche et Barcola.
09:19Ils ont plus de 20 ans.
09:21Ils n'ont pas 16 piges.
09:22Ils n'ont pas 17 piges.
09:23Ils n'ont pas 18 ans.
09:24Ils ont déjà une maturité psychologique.
09:26Ils ont 22-23 ans.
09:28Ils ont déjà un peu galéré.
09:29Ils savent déjà ce que c'est le haut niveau.
09:31Et donc, ils ont une remise en question
09:33qui est forcément plus saine et plus mature.
09:36Et ça, c'est aussi un problème de notre football.
09:38On les lance beaucoup trop vite, beaucoup trop tôt.
09:40C'est le modèle économique de nos clubs, etc.

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