PARLONS DE L'AFFAIRE PÉLICOT
Non Mr le juge, ce n'est pas le bon terme ✌️
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00:00Je pense que vous avez tous suivi l'horreur du procès Pélico, enfin de l'affaire Pélico.
00:04Rappelons-le, tout le monde présente ça comme un procès exceptionnel, quelque chose d'incroyable.
00:08Qui est exceptionnel ? C'est le procès auquel on assiste, mais ce n'est pas la situation.
00:12C'est-à-dire que des soumissions chimiques, que ce soit par drogue, alcool ou de l'esclavagisme sexuel en général,
00:18malheureusement, c'est des affaires que l'on retrouve fréquemment.
00:22Et il est temps, en fait, qu'on en parle et que toutes ces affaires aient le même traitement médiatique,
00:26que l'on mette autant d'énergie à condamner.
00:28Je ne sais pas si vous savez, mais le juge a demandé à ce que l'on ne parle pas de viol pour parler, en fait,
00:33des actes commis par les accusés sur Madame Pélico.
00:36Il a demandé à ce que l'on parle de sexe, de scènes de sexe, pardon, plus exactement,
00:40puisque selon lui, on ne connaît pas toutes les motivations de chacun, donc on ne peut pas dire que c'est vraiment des viols.
00:44Vous vous doutez que ça me fout dans une rage énorme.
00:49La manière dont on utilise les mots, ça peut avoir une importance capitale dans notre perception des choses.
00:53Et donc, il serait bien de le repréciser, le viol n'est pas du sexe.
00:58On ne peut pas parler de scènes de sexe ici.
01:00C'est une agression. Pourquoi ?
01:02Parce que le sexe, c'est une activité pratiquée entre deux personnes ou plus,
01:05étant en capacité d'exprimer leur consentement, consentement éclairé.
01:10C'est-à-dire, on parle de consentement qui ne soit pas sous influence de drogue, alcool ou autre dynamique ou autre pression.
01:16Donc là, de toute évidence, il y avait une personne qui n'était absolument pas en état d'exprimer son consentement.
01:22Donc à partir de là, on ne peut pas parler de sexe.
01:25Alors oui, il y a en commun des pratiques sexuelles et génitales, évidemment.
01:30Mais c'est le consentement qui fait la nature de ce qui se passe.
01:33Ce n'est pas la manière dont vous le faites.
01:35On ne fait pas du sexe parce que je touche telle partie du corps à telle personne.
01:39C'est est-ce que j'ai consenti à ça ? Est-ce qu'elle a consenti à ça ?
01:42Là, on fait du sexe parce qu'on est tous les deux ou plus dans la même situation
01:47où expressément, on veut avoir cette activité, etc.
01:51Sinon, c'est une agression.
01:53Et en fait, je trouve ça si grave qu'un juge et ce vocabulaire-là,
01:56c'est la preuve, encore une fois, qu'on manque tous d'éducation à la sexualité.
02:01Ce ne sont pas que les ados parce qu'on parle beaucoup de
02:03« Oh là là, l'éducation sexuelle au collège, c'est une catastrophe ! »
02:05Oui, mais ça a une répercussion sur les adultes et les professionnels de demain.
02:08On n'a pas d'activité sexuelle quand l'autre personne n'est pas consentante.
02:14C'est une agression.
02:16On parlait de scènes de sexe dans le cas de Mme Pellicot.
02:18C'est une honte.
02:19C'est une honte pour toutes les victimes.
02:21Vraiment, c'est hideux.
02:23Vous l'aurez compris, les mots ont leur importance
02:25et ça prouve qu'encore une fois,
02:27on ne parle pas assez de ces affaires
02:29parce qu'on ne sait pas les traiter juridiquement, immédiatement.