Nicoletta revient sur ses 50 ans de carrière dans la chanson. Elle évoque notamment ses collaborations avec de grands artistes comme Ray Charles et Johnny Hallyday. Son rapport à la scène La chanteuse affirme qu'elle n'envisage pas de faire ses adieux à la scène, malgré sa longue carrière. Elle déclare : "Je ne ferai pas d'adieux, je partirai sur la pointe des pieds". Réflexion sur la postérité Nicoletta se montre lucide sur le caractère éphémère de la célébrité et des chansons. Elle affirme sans amertume qu'un jour "on l'oubliera".
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MusiqueTranscription
00:00Musique de générique
00:22Certaines personnalités ont des vies trop riches, trop fortes, trop atypiques, pour les résumer en quelques mots.
00:29Comment présenter notre invitée ? Par où commencer ? Je pourrais me contenter de dire qu'elle est chanteuse, juste chanteuse-interprète, après tout c'est factuellement vrai.
00:37Mais ce serait tellement réducteur et tellement pas à la hauteur de l'amour et de l'estime qu'ont les français pour elle.
00:43Notre invitée est une légende de la chanson française, une femme dont les titres ont touché, marqué, ému.
00:49Elle a interprété des tubes que vous chantez encore, « Il est mort le soleil », « Mamie Blue », « La musique », « Fille aux maravillas ».
00:55Elle a conquis nos cœurs par sa voix, d'abord, roque, puissante, gospel, à une époque où la mode était pourtant au petit filet de voix.
01:03« La seule blanche à avoir une voix de noire », disait son ami Ray Charles.
01:07Et puis elle nous a conquis par sa personnalité enjouée, par sa proximité non jouée avec le public, par sa simplicité à partager ses galères et ses épreuves avec le sourire.
01:17D'ailleurs, elle est tellement proche de son public que c'est avec lui qu'elle a fêté ses 80 ans.
01:21Et c'est pour lui qu'elle a sorti un coffret de 16 disques qui rassemble tous ses titres.
01:26309 chansons, parfois inédites, parfois oubliées.
01:30Quelles sont les chansons qu'elle a le plus aimées ? Est-ce que ce sont les mêmes que celles de son public ?
01:35Certains de ses titres ont-ils été injustement mis de côté ?
01:39Posons-lui toutes ces questions. Bienvenue dans « Un monde d'un regard ».
01:42Bienvenue à vous, Nicoletta, et merci d'avoir accepté notre invitation ici au Sénat.
01:46C'est moi qui vous remercie.
01:47309 titres, et pourtant on vous parle quand même toujours des mêmes, 3 ou 4 qui reviennent, je le disais.
01:52« Fille aux maravillas », est-ce que vous trouvez ça un peu injuste, après tout ?
01:55Non.
01:56Non ?
01:57Non, je trouve ça normal, parce que c'est systématique.
01:59On sort un disque que les programmateurs de radio mettent en évidence le morceau qui paraît le plus probant pour plaire au public.
02:07Ça a toujours été comme ça.
02:08Alors évidemment, le public connaît mieux que les programmateurs notre carrière, parce qu'ils achètent des albums.
02:14Ils découvrent quand même certaines chansons dans les albums qui ne passent pas à la radio.
02:19Revenons sur tous ces titres qui ont fait votre succès, « Mamie Blue », votre carton absolu.
02:25Pourtant, c'est une chanson dont vous ne vouliez pas au début.
02:28Vous disiez « C'est pour moi une chanson maléfique, je voulais qu'on change le texte, ça me ramenait à la mort de ma mère », dites-vous.
02:35Et je crois même que vous êtes fâchée avec celui qui vous l'a proposé.
02:38Pas du tout, je ne me suis pas du tout fâchée.
02:39Non, vous ne l'êtes pas ?
02:40Non, ce n'est pas mon genre.
02:41Non ?
02:42Non, j'ai simplement dit, quand je l'ai écoutée, bon, c'est très bien, mais il faudrait me changer le texte,
02:47parce que je sentais beaucoup que j'avais inspiré le texte.
02:50Je suis frontalière, dès que j'ai franchi la frontière, ma mère est morte d'un cancer.
02:54J'étais pas à Paris, j'étais pas en Haute-Savoie.
02:57Il a fallu que je prenne le train de nuit.
02:59On n'attendait plus que moi pour couvrir son sépulcre.
03:02Et vraiment, c'était très choquant.
03:05Et est-ce que finalement...
03:07Mon directeur artistique connaissait mon histoire, alors il a raconté à l'auteur.
03:11Et c'est devenu Mamie Blue.
03:13Et puis je n'aimais pas le chien, les chats sont très vieux, je trouvais ça vraiment désuet.
03:17Et puis finalement, j'ai voulu raconter.
03:19Il m'a offert une très bonne bouteille de Bordeaux,
03:22parce que j'aime le très bon vin, j'en bois très peu, mais à table, j'aime bien.
03:26Et il m'a dit, écoute, on va quand même la faire comme elle est,
03:29parce que l'auteur ne veut pas qu'on enlève ses métaphores.
03:32Ah bon ?
03:33Vous vous êtes réconciliée avec cette chanson, du coup ?
03:35Une fois que je l'ai interprétée, que je l'ai enregistrée, évidemment,
03:38c'était dans la boîte, comme on dit.
03:40Mais c'était peut-être l'émotion que vous y avez mise aussi, qui a fait son succès ?
03:42Je crois que c'est le vin rouge.
03:46Avec modération, bien sûr.
03:48J'étais très bien euphorique, parce que le très bon vin rend euphorique.
03:51D'accord.
03:52C'est vrai.
03:53Il y a aussi des titres qui réapparaissent.
03:55Et après, j'ai eu beaucoup de tendresse pour cette chanson,
03:57parce que j'ai fait le tour du monde grâce à cette chanson.
04:00J'ai chanté en Amérique du Sud, j'ai chanté même à Pékin.
04:03J'ai participé au premier concours international de la chanson populaire.
04:07FR3 m'a envoyée, et le Quai d'Orsay qui a payé mes frais, etc.
04:11C'était incroyable de voir les Chinois rigoler pendant que je chantais,
04:14parce qu'entre parenthèses, on apprend une chanson en chinois.
04:17Je vais vous dire, c'est quelque chose.
04:19J'avais une étudiante qui venait m'apprendre la phonétique,
04:22et ils ont bien rigolé, les Chinois, parce que ça devait être quelque chose avec moi.
04:26Bref, j'ai été au Japon, j'ai été en Allemagne,
04:29j'ai été dans les pays du Nord, j'ai fait toute l'Amérique du Sud,
04:32et j'ai surtout fait l'Afrique,
04:34parce qu'en Afrique, c'est devenu numéro un dans tous les pays de l'Ouest,
04:37et évidemment, on touchait pas les droits.
04:39Ils avaient les cassettes sur les marchés, et je vendais pas de disques,
04:43ça n'existait pas trop à l'époque.
04:45Mais par contre, je suis partie faire une tournée,
04:48avec le même tourneur que Johnny, et ça a été génial.
04:51Je chantais dans les stades, dans chaque pays.
04:54Libreville, le Cameroun, j'ai même fait le Bénin,
04:59c'est merveilleux, ce pays.
05:01J'en ai gardé un souvenir extraordinaire.
05:04Qu'est-ce qui fait le succès d'une chanson ou sa modernité ?
05:07Qu'est-ce qui fait que vos titres sont repris aujourd'hui, remixés ?
05:10Même Fillo Maravia vient d'être remixé.
05:12Parce que je crois que mon directeur artistique,
05:14qui était un musicien de jazz, et moi-même, nous avons un bon goût.
05:19Vous pensez que c'est ça ?
05:20Je pense qu'on avait du goût, pour l'époque,
05:23et à l'époque, ils mettaient dans mes enregistrements
05:25les meilleurs musiciens du moment.
05:28Il y avait un orchestrateur qui écrivait vraiment,
05:31point par point, la musique derrière ma voix.
05:33J'allais chez lui travailler les tonalités,
05:35selon les titres que nous choisissions,
05:37et il était merveilleux.
05:39Il s'appelait Jean Bouchetty,
05:41et il s'occupait de Polnareff, d'Eddie Mitchell et de moi.
05:44Il ne fait des arrangements que pour nous trois.
05:46Et d'ailleurs, vous remarquerez que ni Polnareff, ni Eddie Mitchell,
05:49ni moi-même, on se ressemblait musicalement.
05:52Il savait vraiment nous servir,
05:54et il écrivait les choses derrière moi.
05:56Par exemple, « Il est mort le soleil », on l'entend très bien.
05:58Je chante, il est mort, il est mort le soleil.
06:00Et derrière, on entend les instruments,
06:02mais jamais l'instrumentation ne couvre la voix.
06:05Et c'était un homme de goût, il était merveilleux.
06:08Et on avait beaucoup de chance,
06:10parce que les directeurs artistiques, à l'époque,
06:12étaient musiciens, chose qui n'existe...
06:14C'est rare aujourd'hui.
06:16Ils sont chefs de produits, ça n'a rien à voir.
06:18Bon, ils sont doués pour certaines choses,
06:20mais pas pour la musique, à mon avis.
06:22David, on se doit, en tant qu'artiste,
06:24de chanter le mieux possible,
06:26de faire plaisir au public.
06:28On est là pour distraire et leur donner du frisson.
06:31Est-ce que la clé de votre succès, ce ne serait pas ça ?
06:33Votre générosité ?
06:35Vous chantez pour l'autre, avant de chanter pour vous-même.
06:37Je pense qu'être chanteur,
06:39et faire beaucoup de scènes, ce que je fais,
06:41c'est être un vecteur d'émotion.
06:43C'est tout.
06:45Généralement, on plaît à un certain public
06:47qui reste fidèle, je le vois bien avec les années,
06:50parce qu'on correspond, quelque part,
06:52à la même émotion que lui.
06:54On a chacun son public,
06:56tout en étant de généralité.
06:58Le public, c'est le public, bien sûr.
07:00Mais il y a une fidélité qui fait que...
07:02Il y a une chose qui me plaît,
07:04quand je sors de scène
07:06et qu'un individu me dit
07:08« Vous avez bien chanté, vous m'avez donné le frisson. »
07:10Mais c'est beau.
07:12C'est plus beau que les applaudissements.
07:14C'est ça qui est merveilleux.
07:16Peut-être que je chante pour ça, pour entendre ça.
07:18Je veux donner une émotion.
07:20C'est important.
07:22– Vous êtes généreuse avec votre public,
07:24mais vous savez aussi ménager vos efforts.
07:26Je lisais que vous n'étiez pas spécialement
07:28une travailleuse acharnée.
07:30Vous l'assumez, vous dites « Huit jours seulement
07:32avant de partir en tournée, je répète mes chansons,
07:34c'est là que ma voix se réveille, sinon je ne la travaille pas. »
07:36– Je les connais, mes chansons, maintenant.
07:38Avant, je travaillais beaucoup plus en amont.
07:40Maintenant, je les connais.
07:42– C'est l'expérience, en fait.
07:44– Je fais une révision, deux, trois heures par jour.
07:46Je mets un micro, une bande d'orchestre
07:48et je travaille beaucoup avec mon pianiste.
07:50– Est-ce que c'est possible parce que vous considérez
07:52que la chanson doit toujours être un plaisir
07:54et pas un travail ?
07:56– C'est-à-dire qu'à partir du moment
07:58où on n'a plus de désir, on n'y va pas.
08:00– C'est ça qui compte, c'est le désir.
08:02– Moi, le jour où j'aurai plus le désir
08:04de monter sur une scène et de satisfaire le public,
08:06il paye quand même le public pour ça,
08:08il me fait vivre, il fait vivre toute mon équipe.
08:10Alors je crois qu'il faut s'en aller,
08:12il faut dire adieu.
08:14– Comment on garde la flamme allumée ?
08:16Comment on l'entretient, cette flamme et ce désir ?
08:18– Écoutez, ça vient au fur et à mesure des répétitions,
08:20et on prend la route,
08:22on est tous ensemble dans le bus,
08:24dans le petit minibus,
08:26on est dix, onze,
08:28et déjà, on discute,
08:30du tour de chant, t'as vu l'autre fois,
08:32on s'est trompé, là je voudrais qu'on change de place,
08:34cette chanson, etc.
08:36Et chaque jour de tournée,
08:38je répète toujours à 17h,
08:40rendez-vous, la balance.
08:42On fait une heure, une heure et demie de balance,
08:44et on reste sur place
08:46pour le maquillage et se concentrer,
08:48et on arrive sur scène.
08:50Si bien qu'il arrive, certains jours,
08:52je chante quatre heures,
08:54parce que j'ai répété, j'ai beaucoup chanté,
08:56d'où l'éveil de ma voix.
08:58Il se réchauffe, il se modifie, etc.
09:00Mais j'aime ça,
09:02tant que j'aimerais ça, je me sens vivante.
09:04Quand je chante, je me sens vivante.
09:06– Donc pas de tournée d'adieu en perspective,
09:08vous n'êtes pas de ce genre-là ?
09:10– Je ne ferai pas d'adieu.
09:12Je rêve d'une chose,
09:14on va faire des économies,
09:16nous sommes producteurs indépendants,
09:18mon mari s'en occupe,
09:20je voudrais faire ma dernière tournée
09:22avec un fil harmonique.
09:24Évidemment, ça coûte de l'argent,
09:26je ne sais pas encore si on le ferait,
09:28mais ça ne fait rien, le public l'en mérite.
09:30Je ne ferai pas d'adieu,
09:32je m'en irai comme ça,
09:34sur la pointe des pieds.
09:36Je trouve ça ridicule de faire des adieux.
09:38Je pense que quand je ne serai plus là,
09:40on m'oubliera,
09:42mais j'espère que les gens
09:44se souviendront de nos deux chansons.
09:46– Pourtant, il y a plein d'artistes
09:48qui annoncent leur dernière tournée,
09:50leur tournée d'adieu, certains l'annoncent
09:52comme un événement.
09:54– Je comprends, chacun fait ce qu'il veut
09:56de sa dessinée, ce n'est pas un problème en soi.
09:58Moi non, je n'ai pas envie de faire des adieux,
10:00je trouve ça trop triste,
10:02je laisse les choses en suspens, comme ça.
10:04– Votre vie a été riche de rencontres
10:06avec d'autres légendes de la chanson,
10:08je ne vais pas être exhaustive, c'est impossible,
10:10mais je vais quand même citer quelques-unes de vos rencontres.
10:12Hervé Villard d'abord, Adamo,
10:14Johnny Hallyday, Jacques Brel, Ray Charles,
10:16Jimi Hendrix, Bernard Lavillier,
10:18et j'ai vu que c'était plutôt des rencontres
10:20déterminantes avec des hommes, est-ce que c'est un hasard
10:22ou est-ce que c'était plus compliqué ?
10:24– Non, ce n'est pas un hasard, vous connaissez
10:26beaucoup de jeunes filles qui passent en première partie
10:28d'une femme qui chante, mais jamais
10:30les producteurs n'y pensent.
10:32J'ai très peu rencontré de chanteuses
10:34j'ai fait mon métier sans arrêt,
10:36je faisais des concerts, à l'époque on faisait
10:38120-150 concerts par an,
10:40il n'y a jamais eu une fille en première partie.
10:42La seule personne dont j'ai fait la première partie
10:44à mes débuts, c'est une femme merveilleuse que j'ai adorée,
10:46c'est devenue ma grande amie,
10:48c'est Andy Cordy.
10:50Et mon Dieu, quelle reine de musique,
10:52elle savait travailler, j'en ai appris des choses
10:54avec elle, mais c'est la seule personne
10:56qui m'a acceptée.
10:58Mais les producteurs en général
11:00n'y pensent pas, ne veulent pas le mettre,
11:02parce que c'est une chanteuse, ça fait concurrentiel.
11:04Parce que ces concurrentiels, ils ne le font pas.
11:06Johnny Hallyday aussi vous a emmené en tournée,
11:08avec lui vous passez d'un cachet
11:10de 650 francs avec Adamo
11:12à 3500 francs avec Johnny.
11:14Et vous dites, je n'ai jamais
11:16autant souffert de ma vie, ils étaient 52 mecs,
11:18j'étais la seule fille,
11:20j'ai fini par parler comme un chartier,
11:22il a fallu 3 mois pour m'en remettre,
11:24mais j'ai le souvenir d'un garçon merveilleux.
11:26J'avais le langage du musicien,
11:28parce qu'on dînait,
11:30on vivait ensemble,
11:32et chaque fois qu'il disait des horreurs,
11:34parce que j'entendais des horreurs,
11:36vous connaissez les hommes, arrivez au dessert,
11:38ça parle
11:40voiture au début du repas,
11:42nourriture au milieu du repas,
11:44et de femmes
11:46à la fin du repas,
11:48et j'entendais des choses, bref.
11:50Ca a été un peu gênant pour vous ?
11:52Je parlais comme un chartier,
11:54on va s'arracher, on y va,
11:56mon entourage en souffrait,
11:58je me suis quand même rééquilibrée.
12:00Jamais périlleux pour vous, d'être la seule femme
12:02au milieu de ces 52 hommes ?
12:04J'ai appelé ma coiffeuse de l'époque,
12:06elle est venue avec moi, j'ai dit, je te paye l'hôtel, tu viens, j'en peux plus.
12:08Pour vous protéger ?
12:10Non, pour avoir une présence féminine,
12:12et pouvoir être contente.
12:14J'en avais assez, tous ces machos.
12:16C'est fou d'entendre ça aujourd'hui.
12:18Dans ces tournées, une partie du public
12:20venait vous écouter, mais la plus grosse partie
12:22venait pour la vedette, puisque vous faisiez vous la première partie,
12:24et vous dites,
12:26vous étiez, ce qu'on appelait à l'époque,
12:28une faiseuse de strapontan.
12:30Oui, c'est comme ça qu'on nous appelait.
12:32On avait des tubes, mais ce n'était pas comme aujourd'hui.
12:34Aujourd'hui, tu fais un succès,
12:36discographique, on te met tout de suite
12:38sur scène, en vedette.
12:40Nous, on attendait. J'ai attendu 4 ans.
12:42Je suis partie en première partie
12:44d'Adamo, ensuite de Johnny,
12:46qui est venu me chercher, il faisait l'Olympia avec Adamo,
12:48je suis partie ensuite
12:50avec Eddy Mitchell,
12:52après je suis partie avec Beko,
12:54j'ai fait les premières parties
12:56de beaucoup de grandes stars du moment.
12:58Beko, c'était magnifique, j'ai fait l'Allemagne
13:00avec lui. Bravo !
13:02Et puis, il était formidable,
13:04il était dynamique, il m'a appris aussi des choses.
13:06Je crois qu'il était des ateliers pour nous.
13:08Le fait de travailler...
13:10Une phase d'apprentissage, quoi.
13:12Exactement, parce qu'il n'y avait pas tous les cours
13:14qu'il y a aujourd'hui, ça n'existait pas.
13:16Moi, j'ai appris mon métier avec les musiciens,
13:18je n'avais pas de coach,
13:20je n'avais pas de prof de chant,
13:22je travaillais avec mon pianiste, je continue d'ailleurs.
13:24Dans le climat yéyé,
13:26à l'époque, vous détoniez un peu, je crois qu'avec Nicole Croisi,
13:28vous étiez à peu près la seule
13:30à être une chanteuse à voix.
13:32Ça vient du fait que j'étais DJ,
13:34j'étais disquaire, on disait disquaire à l'époque.
13:36J'ai travaillé la nuit
13:38dans une boîte qui s'appelait le King's Club,
13:40qui n'existe plus aujourd'hui,
13:42qui était un club privé,
13:44et j'étais vestiaire.
13:46Et donc le DJ me dit, je m'en vais dans une autre boîte,
13:48tu vas mettre les disques,
13:50tu vas te remplacer, parce que tu adores la musique.
13:52Moi je chantais tout le temps, j'adorais ça.
13:54Et j'ai appris, avec lui,
13:56à sillonner les disques,
13:58et voilà, j'ai fait la disquaire, je faisais danser tout le monde,
14:00il y avait les slow pour le flirt,
14:02c'était très sympathique.
14:04Et j'ai connu le milieu des musiciens,
14:06et de la musique,
14:08à ce moment-là,
14:10coin que je connaissais Hervé Villard,
14:12il m'hébergait, j'avais connu en vacances sur la côte,
14:14il avait fait un tube,
14:16mais il n'avait pas d'argent,
14:18pour toucher son argent.
14:20À l'époque, on avait 19 ans, 20 ans.
14:22Et il m'a hébergée,
14:24il m'a fait connaître un peu les arcades de ce métier,
14:26et surtout,
14:28il me forçait à aller chanter.
14:30Il chante, avec la voix que tu as,
14:32pourquoi tu ne fais pas quelque chose ?
14:34Mais moi, j'étais dessinatrice,
14:36j'ai voulu être styliste,
14:38alors bon, c'était loin de moi,
14:40j'aimais pas trop les poquillets,
14:42je trouvais ça ridicule,
14:44et surtout, j'avais un humour fou de la musique américaine.
14:46Par exemple, j'allais danser à Genève,
14:48c'était ma ville lumière, quand j'avais 18 ans.
14:50On aimait la musique américaine,
14:52j'ai connu
14:54Paul Anka,
14:56Fatsimino...
14:58Mais cette voix que vous aviez,
15:00cette voix rock, cette voix forte,
15:02est-ce qu'elle dérangeait à une époque
15:04où on était quand même à la mode du filet de voix ?
15:06C'était pas la mode, mais j'ai cette voix
15:08parce que je suis d'origine latine.
15:10On dit que je chante comme une noire,
15:12mais j'ai une voix cassée, comme on dit bêtement.
15:14C'est une voix voilée.
15:16J'ai la voix des italiennes
15:18et de toutes les filles du bassin méditerranéen
15:20parce que mes grands-pères et mon grand-père
15:22y avaient des italiens.
15:24Autre légende qui a été votre amie,
15:26Ray Charles, un génie de la saoule,
15:28vous le rencontrez au Canada,
15:30vous demandez à le rencontrer un jour de relâche,
15:32vous êtes fébrile, je crois,
15:34mais vous lui donnez quand même votre premier album.
15:36Quelques temps plus tard, il vous appelle,
15:38je crois qu'il est 2h du matin à Paris quand il vous appelle,
15:40et il vous dit qu'il adore le titre,
15:42il est mort, le soleil, et il vous demande de quoi ça parle.
15:44J'étais très ennuyée,
15:46parce qu'évidemment, tout le monde sait qu'elle est aveugle,
15:48et il me demande
15:50de lui traduire les mots que je disais.
15:52J'étais vraiment...
15:56Je lui dis, vous savez, c'est une histoire d'amour,
15:58et tout du long de la chanson,
16:00je dis, j'ai perdu mon amour et le soleil est mort.
16:02Oh, il a éclaté de rire,
16:04il m'a dit, I really like this song.
16:06Il a fallu chercher les bonnes images ?
16:08Il m'a dit, je vais la faire en anglais.
16:10J'ai emmené une copine qui écrivait des chansons pour moi,
16:12elle avait écrit de la musique à l'époque,
16:14elle parlait mieux anglais que moi,
16:16je l'ai emmenée à New York avec moi,
16:18parce que Ray Charles a eu la gentillesse
16:20de m'envoyer un billet en prepaid,
16:22première classe,
16:24très chic,
16:26pour que j'aille travailler le texte en anglais avec lui,
16:28j'ai emmené Anne
16:30pour qu'elle puisse le faire mieux que moi,
16:32et c'est ce qui s'est passé.
16:34Ça a été un tournant dans votre carrière avec Ray Charles ?
16:36Oui, parce que c'était curieux,
16:38avant mon premier album,
16:40les chansons étaient moins commerciales que la musique,
16:42mais j'avais quand même un visiteur manège dessus,
16:44qui marchait très fort,
16:46mais les gens de radio ne passaient pas à Des Morts-le-Soleil,
16:48parce qu'ils trouvaient que ça plombait l'ambiance.
16:50Je me rappelle très bien.
16:52Et pourtant, qu'est-ce qu'elle a encore chanté ?
16:54Eddie Barclay était furieux, mon patron,
16:56parce qu'il adorait cette chanson.
16:58Il me dit, quand même, c'est un standard,
17:00vous avez tort.
17:02Et six mois plus tard,
17:04quand Ray Charles a sorti sa version,
17:06ça m'a adoubé, quand même,
17:08d'avoir le rapport que j'ai eu avec Ray,
17:10d'amitié, jusqu'au bout d'ailleurs, je l'ai vu.
17:12Ça surprit les gens de métier.
17:14Quelque part, ils ont plus eu les coudes sur moi.
17:16Incroyable.
17:18Et puis, il y a eu cette rencontre avec Jimi Hendrix,
17:20un homme très timide, dites-vous.
17:22Mais ça, c'est pour les arcanes de la nuit.
17:24Je l'ai connu à Londres,
17:26j'allais en week-end à Londres, on s'habillait hippie.
17:28Et il adorait aller manger
17:30une soupe à l'oignon dans le quartier des Halles,
17:32c'est vrai ?
17:34À l'époque, on n'hésite plus maintenant.
17:36Mais c'était fabuleux.
17:38On arrivait en robe du soir, on allait à des premières,
17:40on finissait aux Halles, aux Pieds-de-Cochon,
17:42ou alors, rue Jean-Jacques-Rousseau,
17:44à l'épidore, et on mangeait la soupe à l'oignon.
17:46Qu'est-ce que ça représentait, Paris, pour ces musiciens ?
17:50Paris, c'était Paris.
17:52Paris, à l'époque, ça commençait à germer.
17:54Mais ça commence aux années 50,
17:56vous savez, Paris a eu une réputation,
17:58surtout grâce à Saint-Germain-des-Prés,
18:00au quartier latin,
18:02jusqu'aux années 80.
18:04Après, bon, ça a baissé, Saint-Germain-des-Prés est devenu
18:06beaucoup plus mercantile,
18:08beaucoup plus une vitrine.
18:10C'est plus du tout le Saint-Germain d'avant.
18:12Que vous avez connu.
18:14Mais à l'époque, on y était,
18:16on faisait quatre discothèques dans la nuit.
18:18C'était rigolo.
18:20On aimait beaucoup la musique, c'était une folie.
18:22Les jeunes aimaient vraiment beaucoup la musique.
18:24Il y avait un éclatement musical en France,
18:26c'était un âge d'or de la musique.
18:28Parce que
18:30Jean-Claire a mis le micro-sillon en France.
18:32On l'appelait l'empereur du micro-sillon.
18:34Il n'existait pas de disque import.
18:36Moi je les connaissais parce que je les ai achetés à Genève,
18:38mais ils n'existaient pas. Jusqu'en 62,
18:40il n'y avait pas de disque import.
18:42Ça paraît,
18:44mais si on voulait écouter de la musique américaine,
18:46il fallait écouter la radio, BBC,
18:48chercher.
18:50Et tout d'un coup, c'était l'explosion
18:52de la musique.
18:54J'ai une archive à vous proposer,
18:56Nicoletta, vous inquiétez pas, je vais la lire,
18:58c'est une archive
19:00qui nous a été transmise par nos partenaires.
19:02Je ne vois rien du tout.
19:04Je vais vous la lire, ne vous inquiétez pas.
19:06Il s'agit d'une lettre signée des mains de Juliette Gréco,
19:08très grande chanteuse française,
19:10à qui il a été proposé de remettre
19:12la décoration de Chevalier des Arts et des Lettres
19:14en 1961.
19:16Vous aussi, je crois que vous avez été décorée.
19:18Oui, j'ai été décorée
19:20de Chevalier des Arts et des Lettres,
19:22officier, et maintenant
19:24je vais être commandeur.
19:26Qu'est-ce que ça représente ?
19:28Je suis surprise.
19:30C'est une reconnaissance ou une coquetterie ?
19:32C'est gentil.
19:34C'est tout ? Pas plus que ça ?
19:36Je crois que c'est l'ensemble de mon travail
19:38qu'on salue.
19:40Ça représente quelque chose
19:42de bon effet.
19:44Vous avez l'impression
19:46de faire partie du patrimoine français ?
19:48Non, pas jusque-là.
19:50Je vous dis,
19:52quand je serai morte, les gens m'oublieront.
19:54J'en suis persuadée.
19:56On oublie Brassens, on oublie Brel.
19:58Bientôt, on va oublier un Znavour.
20:00C'est triste ce que je dis,
20:02mais il ne faut pas, quand même.
20:04Remettons les choses dans l'ordre.
20:06Ça ne veut rien dire.
20:08Comment voulez-vous qu'ils se rappellent de moi ?
20:10Il n'y a qu'une femme dont on se souvient,
20:12c'est Mme Piaf.
20:14Parce qu'elle a eu tout un échantillon
20:16de chansons extraordinaires.
20:18Sa vie se mélangeait beaucoup à sa douleur.
20:20Elle était formidable.
20:22C'est unique, Mme Piaf.
20:24Mais bon...
20:26Je vais reprendre l'archive.
20:28On a pour habitude, dans cette émission,
20:30de revenir sur l'histoire personnelle
20:32de nos invités.
20:34La vôtre est particulièrement atypique
20:36et particulièrement touchante.
20:38Vous êtes née en Haute-Savoie.
20:40Votre père ne vous reconnaît pas.
20:42Votre mère est atteinte d'une déficience mentale.
20:44Vous en avez parlé assez librement.
20:46Elle avait l'esprit d'un enfant.
20:48J'étais devenue sa mère.
20:50Votre tutrice légale était votre grand-mère,
20:52une femme merveilleuse, décrivez-vous,
20:54qui vous faisait écouter beaucoup de musique.
20:56C'est une femme extraordinaire,
20:58qui avait beaucoup de poignes.
21:00Elle a eu du grand malheur, beaucoup de courage.
21:02Elle m'a appris à ne pas baisser la tête,
21:04quoi qu'il arrive.
21:06Elle a eu deux fils tués par les Allemands en 1944,
21:08l'année où je suis née.
21:10J'avais 5-6 mois.
21:12Le premier est mort d'un éclat d'obus
21:14près du Vercors.
21:16Et le deuxième était tué
21:18sur une place, à tenons les mains,
21:20par un milicien.
21:22C'est joli. Un Français qui les a tués.
21:24Deux jeunes gens.
21:26Avec le temps, je me suis rendue compte
21:28que j'ai eu beaucoup de chance d'être élevée dans cette famille.
21:30J'avais encore mon grand-père, un oncle
21:32qui avait 12 ans de plus que moi, une tante,
21:34qui a 4 ans de plus que moi.
21:36J'ai été élevée dans cette famille.
21:38Ils m'ont donné un amour fou.
21:40La présence d'un enfant, quand il y a un drame pareil,
21:42et c'était la guerre quand même.
21:44Je me souviens d'avoir joué la marchande
21:46à l'éducation. J'ai des souvenirs comme ça.
21:48J'ai eu beaucoup d'amour.
21:50J'étais un peu, écoutez,
21:52ça va vous amuser les métaphores,
21:54j'étais un peu leur soleil.
21:56Il faut du temps pour s'en rendre compte.
21:58Il faut mûrir.
22:00Il faut avoir l'expérience de la vie.
22:02Depuis que je me suis rendue compte de ça,
22:04je vais beaucoup mieux.
22:06Il vous a fallu du temps ?
22:08Oui. Je sais pourquoi je n'ai pas flanché
22:10et pourquoi je tiens debout
22:12malgré les moments d'adversité.
22:14Parce qu'il y a eu cet amour.
22:16Je crois qu'un enfant, où qu'il soit né,
22:18a besoin d'une charge d'amour.
22:20C'est plus important que le bien-être.
22:22C'était une sacrée bonne femme,
22:24ma grand-mère.
22:26À la lueur de celle que vous êtes aujourd'hui,
22:28quel conseil donneriez-vous à la petite fille
22:30qui s'apprête à se lancer dans la vie ?
22:32Qu'est-ce que vous lui diriez ?
22:34Je lui dirais de ne rien changer,
22:36d'aimer la vie. C'est très important.
22:38D'aimer les gens, c'est plus important.
22:40Et de ne pas s'en faire,
22:42qu'elle va y arriver.
22:44J'ai des photos à vous proposer.
22:46C'est parti pour la séquence photo.
22:52Première photo.
22:54Je comprends votre tête.
22:56Il s'agit d'un inconnu
22:58qui se fait appeler Ghostwriter977
23:00et qui a fait trembler
23:02le monde de la musique
23:04en sortant un morceau grâce à l'intelligence artificielle.
23:06À partir de morceaux déjà existants
23:08et en clonant des voix d'artistes,
23:10il a créé un nouveau morceau
23:12et ça n'a l'air de rien,
23:14mais ça fait trembler le monde de la musique
23:16parce que ça bouscule un peu les droits d'auteur.
23:18Vous vous êtes battue à une certaine époque
23:20contre les playbacks.
23:22Avec Paul Naref.
23:24Comment voyez-vous cette intelligence artificielle
23:26qui vient considérablement modifier
23:28le monde de la musique ?
23:30On peut faire des nouveaux morceaux à partir de votre voix.
23:32Je ne suis pas contre.
23:34Je suis curieuse de nature.
23:36Je pense qu'on en fera quelque chose.
23:38Comme toutes les choses nouvelles,
23:40elles font toujours un peu peur.
23:42Parce qu'on ne comprend pas
23:44l'intelligence artificielle.
23:46Il faudrait qu'on nous l'explique.
23:48On va s'apprivoiser, certainement.
23:50Mais je fais confiance aux jeunes.
23:52Ils sont plus aptes à comprendre que nous.
23:54J'ai une deuxième photo à vous proposer.
23:56Il s'agit de la chanteuse Lio
23:58qui a lancé un appel aux dons pour financer son album.
24:00Un disque sur lequel elle a travaillé pendant des années.
24:02Elle affirme que les maisons de disques
24:04ne veulent pas d'elle parce qu'elle est une chanteuse de 60 ans.
24:06Qu'est-ce que ça vous fait d'entendre ça ?
24:08Ça ne veut rien dire.
24:10On est chanteuse, on n'est pas chanteuse.
24:12Il n'y a pas d'âge.
24:14Vous vous êtes battue avec les maisons de disques ?
24:16Pour moi, l'âge n'a aucune incidence.
24:18On fait autre chose.
24:20On évolue.
24:22Quand j'ai attaqué les églises et les cathédrales
24:24il y a 25 ans,
24:26tout le monde rigolait un peu.
24:28Le gossement n'était pas la mode.
24:30Elle a raison de se battre ?
24:32Elle n'a pas à se plaindre comme ça.
24:34Il faut qu'elle fonce.
24:36Elle est très sympathique.
24:38Il faut qu'elle fonce,
24:40qu'elle fasse un bon travail
24:42et qu'elle avance.
24:44Qu'elle ne se laisse pas impressionner
24:46par ce que disent les maisons de disques.
24:48Le message est lancé.
24:50Une dernière photo.
24:52Il s'agit de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
24:54Réouverture en décembre 2024.
24:56Emmanuel Macron l'avait promis.
24:58Vous avez fait le tour des églises et des cathédrales.
25:00Vous nous l'avez dit.
25:02Nous avons fait,
25:04avant Notre-Dame de Paris,
25:06un opéra rock
25:08qui s'appelle Esmeralda.
25:10C'est William Scheler qui a fait la musique.
25:12Sur des textes de Victor Hugo.
25:14Les metteurs en scène avaient trouvé
25:16tous ces textes à la Bibliothèque Nationale.
25:18Ils avaient écrit
25:20la Esmeralda pour une de ses maîtresses.
25:22Tout le monde sait que c'est un coquin.
25:24J'interprète donc Esmeralda
25:26avec un boucle
25:28qui venait du Cirque du Nid en Suisse
25:30qui faisait la cheffe
25:32qui dansait autour de moi.
25:34C'était très peint.
25:36Esmeralda vivait au milieu des malfrats.
25:38C'était sauvage.
25:40C'était une zigane.
25:42J'étais habillée avec des trucs déchirés.
25:44C'était vraiment passionnant.
25:46Nous avons travaillé.
25:48Nous avons fait 256 000 spectateurs.
25:50Est-ce qu'un jour on vous verra à Notre-Dame de Paris ?
25:52Est-ce qu'un jour, un concert de Nicoletta
25:54à Notre-Dame de Paris ?
25:56Ça m'a fait de la peine
25:58et de la flamme.
26:00J'ai eu peur.
26:02Je ne sais pas.
26:04On ne saura jamais ce qui s'est passé.
26:06Vous rêveriez de chanter ?
26:08Non, ils interdisent.
26:10C'est un lieu très particulier.
26:12Ils n'acceptent pas.
26:14Il y a 2-3 cathédrales en France.
26:16Celle-ci, bien sûr,
26:18c'est un haut lieu du catholicisme.
26:20C'est aussi la cathédrale de Chartres.
26:22Il y a 2-3 lieux comme ça
26:24où on ne fait pas de musique.
26:26Vous savez que le gospel
26:28est quand même anglican.
26:30C'est une inspiration protestante.
26:32Les textes sont écrits
26:34selon le Nouveau Testament.
26:36On s'adresse à Jésus dans le gospel.
26:38On dit « My Lord », « My Jesus ».
26:40Mais on ne dit jamais « Joshua ».
26:42C'est dans le négro spirituel.
26:44On ne parle pas à Dieu.
26:46On passe par la voix vivante de Dieu qui est Jésus.
26:48Intéressant.
26:50Nicoletta, nous sommes entourées de 4 statues
26:52qui représentent chacune une vertu.
26:54Il y a la sagesse,
26:56la prudence, la justice
26:58et l'éloquence.
27:00Est-ce qu'il y a une de ces vertus
27:02qui vous parle particulièrement,
27:04qui vous caractérise peut-être ?
27:06La sagesse ?
27:08J'aime bien la justice
27:10parce qu'elle est difficile à obtenir.
27:12Ce n'est pas gagné.
27:14C'est un combat.
27:16Il y a tellement de justice dans ce monde
27:18et depuis toujours, malheureusement,
27:20c'est un peu se battre contre des murs.
27:22Il y a tellement
27:24d'injustice.
27:26On s'en sert très mal de la justice.
27:28C'est dommage. Le monde irait mieux.
27:30La justice, ce sera
27:32votre mot, Nicoletta.
27:34Merci beaucoup d'avoir accepté cet entretien
27:36ici au Sénat, au Dôme tournant.
27:38Merci à vous de nous avoir suivis.
27:40Émission que vous pouvez retrouver sur notre plateforme,
27:42publicsenat.fr et bien sûr en replay.
27:44A très bientôt sur Public Sénat.