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Transcription
00:00Le président sortant, Abdelmajid Tebboune, espère briguer un 2e
00:04mandat. Face à lui, deux autres
00:06candidats, Youssef Haouchi et Abdelhali Hassani.
00:09Bonjour à vous, Antoine Mariotti. Le principal enjeu de cette élection,
00:13il réside surtout dans le taux de participation.
00:16Même si on n'est pas brevé de sondage, cette élection paraît jouer
00:20d'avance. Le président sortant n'a face à lui
00:24que deux candidats. C'est quelque chose qui est
00:28très peu habituel. Le moins qu'on puisse dire,
00:32c'est que ce ne sont pas deux candidats qui sont des animaux
00:36politiques extrêmement populaires et connus du grand public.
00:40Il y a une sorte de tri qui a été fait avant de pouvoir avoir des
00:44candidats officiels. Ces deux candidats ne font pas peser
00:48une menace électorale importante sur le président Tebboune.
00:52Ce sont des figurants. L'opposition n'a pas réussi
00:56à se parler, à se rassembler, à peut-être trouver une candidature unique,
01:00mais un candidat consensuel qui aurait pu, lui, être une menace électorale
01:04pour le président sortant. Le Matin d'Algérie, qui est un site d'information
01:08très proche de l'opposition, n'hésite pas à parler
01:12d'une pseudo-élection, de poudre aux yeux. On est dans une élection
01:16un peu particulière. Par ailleurs, ce qui joue aussi pour le président Tebboune,
01:20c'est qu'il a quatre formations politiques importantes qui le soutiennent
01:24et qui le soutiennent avec un taux de participation.
01:28C'est aussi un enjeu. Lorsqu'il a été élu il y a cinq
01:32ans, le président Tebboune, c'était avec un taux de participation
01:36particulièrement faible. Il n'y avait même pas 40% de
01:40participation. Plus de 60% d'abstention.
01:44C'est assez problématique. Sachant qu'aujourd'hui, il veut
01:48non seulement être réélu et avoir un nouveau mandat, mais il veut être
01:52reproché en permanence depuis cinq ans. Il veut gagner en crédibilité,
01:57gagner exactement en légitimité populaire. Les bus, par exemple,
02:01publics, sont gratuits aujourd'hui. Les tramways, le métro, pour pousser les gens
02:05à pouvoir aller au bureau de vote facilement. Il y a eu des promesses à foison.
02:09L'augmentation de certains salaires de 100%, la construction de 2 millions de logements,
02:13comme on peut entendre régulièrement en campagne électorale, mais ça va quand même un petit peu loin.
02:17Mais parce qu'il y a un mai, cette campagne, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle n'a pas
02:21permis de soulever les foules. Il n'y a pas eu un enthousiasme débordant de la population algérienne.
02:25On verra comment ça se traduit dans les urnes à la fin de la journée.
02:29Il y a aussi cette question qui se pose autour des libertés, notamment la liberté d'opinion
02:33tout au long de cette campagne. Oui, et ça nous fait reparler un petit peu du Irak, ce fameux mouvement
02:37qui a mobilisé des millions d'Algériens et qui a mené à la chute du président
02:41Bouteflika, qui a régné sans partage sur l'Algérie pendant plus de 20 ans et qui a permis
02:45au président Tebboune d'arriver au pouvoir. Sauf que le président Tebboune a voulu aussi le faire taire
02:49un petit peu ce mouvement. Et il y a eu, notamment grâce au Covid,
02:53qui a été bien pratique pour pouvoir interdire des rassemblements, qui ont continué à être interdits,
02:57parce qu'il y a eu les principaux leaders de ce mouvement qui ont été
03:01incarcérés. Il y en a encore plusieurs dizaines qui seraient en prison. Aujourd'hui,
03:05en Algérie, si vous êtes journaliste, militant, manifestant, que vous exprimez des critiques trop
03:09importantes sur le pouvoir, vous risquez tout simplement la prison. Donc certains experts
03:13n'hésitent pas à parler de déni de démocratie et en parlant plus précisément de cette campagne,
03:17dire que ça n'a été qu'une comédie. L'ONG Amnesty International, par exemple,
03:22a des mots très durs sur l'Algérie, sur le pouvoir algérien plus précisément.
03:26Elle parle de répression sévère de droits humains, je la cite. Elle accuse le pouvoir
03:30du président Tebboune d'avoir mené de nouvelles arrestations arbitraires,
03:34pardonnez-moi, et d'avoir, je cite encore, une approche de tolérance zéro
03:38à l'égard des opinions dissidentes. Donc s'il y a un problème de liberté aujourd'hui en Algérie,
03:42les deux candidats, même s'ils ne sont pas extrêmement importants, se sont un peu engouffrés
03:46dans cette brèche. Youssef Aouchiche, par exemple, s'est engagé à prononcer
03:50une amnestie et à libérer tous les prisonniers d'opinion.
03:54Le président Tebboune, lui, affirme qu'il n'y a aucun prisonnier d'opinion dans le pays.
03:58Et puis Abdelali Hassani Chérif, l'autre candidat, dénonce, lui, des libertés
04:02qui seraient, selon lui, réduites, anéantes. D'ailleurs, les autorités
04:06électorales, comme je l'évoquais tout à l'heure, n'ont validé que
04:10ces deux opposants au président sortant, alors qu'il y en avait bien d'autres qui le souhaitaient,
04:14et qui avaient d'ailleurs davantage de chances de l'emporter.
04:18Donc, on devrait savoir dans la soirée, normalement, peut-être demain, dimanche,
04:22ou plus tard, ce qu'ont choisi les Algériens. Si cette question des libertés
04:26a joué ou pas sur le scrutin, on n'est jamais à l'abri d'une surprise
04:30dans la vie, encore moins lorsqu'il s'agit de politique, mais on n'est pas dans un suspense
04:34absolument insoutenable. Nabiha.

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