Le politologue Arnaud Benedetti, s'est exprimé à propos du gouvernement de M. Barnier et de son parcours politique : «Le RN a absorbé près de 80 % de l'ancien électorat des LR».
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00:00Vous savez, Alexandre Devecchio a parfaitement raison qu'il faut avoir la mémoire longue en politique,
00:04mais finalement, Michel Barnier adopte une rhétorique qui est celle de la droite vis-à-vis du Rassemblement National depuis près de 40 ans.
00:12C'est-à-dire depuis que le Front National a émergé sur la scène politique dans les années 80.
00:18Mais ce n'est pas seulement Chirac, Charles Pascois, souvenons-nous.
00:21Charles Pascois, de la même manière, considérait que les idées du Rassemblement ou du Front National à l'époque
00:27étaient finalement assez proches de celles du RPR, mais qu'il ne fallait pas quand même s'allier avec le Front National.
00:34Jacques Chirac a fait exactement la même chose.
00:36Donc on est là avec une figure qui est totalement classique dans, j'allais dire, le rapport de la droite française,
00:42de la droite dite de gouvernement française avec le Front National ou le Rassemblement National.
00:48À la différence près qu'aujourd'hui, vous avez un Rassemblement National qui a absorbé, il faut le rappeler quand même,
00:54c'est ça qui est très important, près de 80% de l'ancien électorat de LR.
00:59Et donc on est véritablement dans une situation où le rapport de force s'est considérablement transformé
01:04et où malheureusement pour la droite de gouvernement, la droite républicaine,
01:07c'est qu'elle est sur le plan électoral à la remorque du Rassemblement National.
01:11Donc en quelque sorte, vous êtes en train de définir le champ du cygne pour la droite classique.
01:15C'est la dernière cartouche, s'ils veulent renverser la table, on ne change strictement rien dans le discours et peut-être même dans les faits.
01:23Et donc finalement, ça n'a pas terminé.
01:25Soit c'est une absorption par le bloc central des LR ou soit c'est la possibilité pour LR de se reconstruire et de rebondir.
01:33Mais ça dépendra finalement de la volonté d'une certaine manière de Michel Barnier de s'autonomiser du président de la République.