• il y a 3 mois
Il n’y a que Nacer Zorgani pour pouvoir raconter pareille aventure : il aura disputé deux fois les Jeux de Paris : la quinzaine olympique au micro comme speaker des épreuves de boxe ; puis les Jeux para sur les tatamis en +90kg catégorie J2, malvoyants. Pour comprendre ce parcours haut en couleur, sa passion du combat et ressentir son énergie communicative… le mieux est de l’écouter.

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Sport
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00:00Professeur, entraîneur, expert, champion d'hier et d'aujourd'hui,
00:08mais aussi judoka anonyme, le podcast de l'esprit du judo, c'est maintenant. Hajime.
00:14Il n'y a que Nasser Zorgani pour pouvoir raconter pareille aventure. Il aura disputé deux fois les
00:21Jeux de Paris. La quinzaine olympique au micro comme speaker des épreuves de boxe, d'abord,
00:25puis les Jeux para sur les tatamis en plus de 90 kg, catégorie J2, malvoyant. Pour comprendre
00:32ce parcours haut en couleur, sa passion du combat et ressentir son énergie communicative,
00:37le mieux est de l'écouter. J'ai un parcours atypique par rapport aux autres athlètes de
00:41l'équipe, c'est que moi j'ai commencé le judo de compétition de haut niveau international assez
00:45tard, il y a trois ans, avec une progression continue, accélérée, parce que j'ai eu la
00:53chance d'avoir des très bons entraîneurs, Cyril Pagias, Cédric Margaléjo, Christophe Lagdiano et
01:00Julien Parot, qui sont quand même des spécialistes dans leur domaine. Donc si tu veux la prépa,
01:04elle a commencé déjà il y a deux ans. Il y a deux ans et demi, c'était déjà à reconsolider
01:09la machine. J'ai eu deux blessures graves, avec la vicule et aux genoux, une au championnat du
01:14monde à Bakou. J'étais un peu triste parce que j'avais vraiment bien préparé ce championnat du
01:18monde en 2022, qui m'écarte, mais je reviens, je me qualifie avec le PSG Judo à l'époque,
01:24au départ, avec Boussuges, dans mon coin j'ai failli dire, je commande boxe, et j'ai été qualifié pour
01:30les Régions Unies de France, et au Para, à Mouveau, en 2023, début janvier, je me fracture la clavicule en
01:357. Donc là, les jeux, pour moi, à ce moment là, c'est fini. Et finalement, je me dis, bon, je vais
01:44mettre le boucher double, les bouchers doubles, et il y a Philippe Taurine, que tout le monde connaît,
01:48qu'on salue, qui nous reçoit avec Julien Parot et l'équipe de développement du judo, donc tu sais,
01:55il y a l'élite, il y a les athlètes comme Sandrine, Elios, etc., et puis il y a nous autres qui sont en
01:59développement. A besoin de soin, on fait un stage, ça se passe plutôt bien pour moi, et je mets les
02:05paquets, mais je suis trop juste pour faire les Jeux Mondiaux à Birmingham, et les championnats
02:09d'Europe Para avec l'équipe. Du coup, ça m'a servi de prépa mental, parce qu'à ce moment là, j'étais très
02:16déçu. Je me suis dit, je vais jamais y arriver, en fait. Les Jeux, ça y est, ciao. Pour moi, le rêve
02:23paralympique, je l'ai mis de côté. J'ai vraiment rangé les kimonos, littéralement. J'ai quitté le PSC
02:27judo, et j'ai repris mon boulot au JO, du coup, à Paris 2024, où je suis en charge de l'engagement
02:34des volontaires, qui est un boulot passionnant, et je me suis consolé comme ça, en me disant, dans tous
02:39les cas, les Jeux, je vais les faire. Soit en tant qu'athlète, soit en tant que salarié, je vais les faire, donc
02:43c'était pas grave pour moi. Bon, je t'aime même pas, ça pique, parce que t'es pas avec les copains. Moi, c'est
02:47surtout être avec les copains. Souvent, pour rigoler, je leur dis, je suis un peu le Adil Rami de l'équipe, t'sais.
02:52J'ai encore rien gagné, mais je suis là. Adil, on l'embrasse. Je fais rire tout le monde, je fais l'ambiance.
02:58Au début, c'était ça. Maintenant, j'arrive à performer. J'ai fait 16 compétitions, cette année, pour me
03:03préparer. J'ai plus de 50 combats. J'en ai remporté 27. J'ai fait plusieurs podiums sur les tournois
03:08vétérans, valides, et sur les deux sorties internationales qu'on a faites. Même si je sors en
03:14repêchage, j'ai quand même pris mes futurs adversaires et j'ai montré d'énormes progrès.
03:18Et assez encourageant, qui laisse croire mes entraîneurs et l'ensemble du staff que, avec
03:25l'engouement de tous nos concitoyens qui seront derrière nous, il y a moyen d'aller chercher
03:29quelque chose. En tout cas, c'est ce pour quoi j'y vais, moi.
03:32Qu'a-t-il identifié comme point clé dans cet apprentissage accéléré ?
03:36Le placement du corps. Le Kuzushi, vraiment, la rotation, l'ouverture. Vraiment, j'ai appris à
03:42ouvrir de plus en plus vite et fort, et à faire un judo de léger face à des lourds. Le déplacement
03:48est primordial. J'ai appris à être un peu plus fort sur les mains, à combiner Hachi, Waza et les
03:53mains en Ngo. Tu vois le lancer d'il y a trois ans, celui d'aujourd'hui, c'est le jour et la nuit,
03:59en fait. C'est que maintenant, je commence à, humblement, je le dis avec humilité, à faire du
04:03judo. Et ça, c'est agréable, parce que je prends du plaisir quand je fais du judo, maintenant. Que ce
04:08soit dans mes Nagekomi, dans mes Uchikomi, je kiffe faire ça, maintenant. Là où, avant, c'était
04:12une corvée parce que ça ne venait pas, parce que je ne ressentais pas le mouvement. On pratique un
04:17art martial de sensation. Ce n'est pas vous que je vais l'apprendre. Là où mes adversaires,
04:22ou un valide, ou un para, font ça depuis tout petit. Il y a des caps, comme ça, en compétition
04:29aussi, où je prends Lucas Cross, Francis Damier, originaire de France, et je ne suis pas ridicule.
04:33Je ne me fais pas laminer. Francis n'est pas arrivé, il ne m'a pas arraché. C'est-à-dire que je perds
04:37parce que j'ai tenté Ippon et Metrang. Par manque d'expérience, je n'ai pas rentré le coup. Après,
04:42je suis allé le voir, Francis, à la fin. J'ai dit, Francis, tu t'es donné à fond ou tu m'as épargné parce
04:45que je suis handicapé ? Il m'a dit non, je te jure, je suis à la fond. Même si j'ai perdu, j'étais
04:49fier et honoré d'avoir perdu quand même contre Francis et Lucas Cross, ce n'est pas des petits
04:55adversaires. Ça, ça a été un cap, mentalement, en termes de confiance. Les infos que j'ai prises sur
05:01mes adversaires, c'est qu'ils sont très lourds, pas mobiles. C'est qu'ils sont statiques, ils sont extrêmement
05:05puissants. On est sur un différentiel de poids de 10 à 40 kilos pour certains. Parce que
05:08morphologiquement, ce n'est pas mon poids. Moi, je suis un moins de 100, naturel. Mais mon avantage,
05:16c'est le cardio. J'ai remarqué contre Hudson Jake, par exemple, qui était l'anglais que j'ai pris à
05:22Tbilisi. Au bout de 2 minutes 30 de combat, il était cuit. Il n'avait plus de capacité à générer
05:27du rapport poids-puissance pour venir m'arracher ou essayer de me meuler, etc. À partir de ce moment-là,
05:34j'ai commencé à avoir beaucoup plus d'ouverture pour me glisser, pour faire mon COE, etc. Donc,
05:38la stratégie, c'est de résister. D'abord aux assauts et ensuite de créer de la mobilité. Force
05:45sur les mains, mobilité, mobilité et aller chercher l'ouverture. Parce que voilà, on fait du judo,
05:50tu sais très bien qu'un mec plus lourd, si il te fixe, c'est fini. Donc voilà, les CAP, ils ont
05:57été à 37 ans. J'en ai 38. Quand j'ai commencé, j'en avais 36 et demi, 37. Là, j'ai 39 ans le 30
06:04septembre. On ne s'entraîne pas comme un Elios ou comme un Nathan qui a 24-25 ans, ce qui est
06:09normal. Mais je suis quand même fier parce que j'ai encaissé une grosse saison avec les entraînements
06:16à l'IGI à l'initial le mercredi matin, les prépas trois fois par semaine, plus mon boulot au JO.
06:22Le sport, c'est des sacrifices. Donc, j'ai sacrifié l'amitié, la vie de famille, le stand-up. Avant,
06:28je faisais du stand-up. Le boulot à côté, je faisais des conférences à côté. C'est fini. Et
06:33puis, l'investissement. J'ai investi pour prendre des taxis motos, pour être, moi, avec un emploi du
06:39temps chargé en année olympique et paralympique au niveau de Paris 1994, pour être à l'entraînement
06:43à l'IGI à l'heure le lundi à 18h sur le tapis, à 18h30 le mardi, mercredi matin à 10h à l'INSEP,
06:49jeudi soir à 18h30 à l'IGI. Il faut que je commence ma journée à 8h. Et entre midi et 2h,
06:54une prépa physique. Je mange entre temps et il faut que le taxi moto, il soit là à 18h pétante,
06:59que je sois dessus avec le casque et que j'arrive sur le kimono à 18h30. Voilà comment j'ai géré
07:04l'organisation millimétrée. Alors qu'à la base, je suis un improvisateur. Je marseille, à la base,
07:11c'est freestyle. C'est ça que j'aime, c'est que le judo m'a structuré. Et je me découvre à 40 ans
07:19bientôt, une nouvelle forme de sérénité grâce au judo. Les blessures, le sacrifice, la vie en
07:29collectivité, il y a plein de paramètres qui font que s'il fallait refaire, je referais dix fois
07:33l'aventure. Et j'ai été sélectionné tardivement. Parce qu'il y avait un concurrent qu'on salue,
07:40qui m'a été aussi mon partenaire, Bérangé Ligo. Je sais que ça ne doit pas être évident pour lui
07:44aussi. Les filles olympiennes, certaines l'ont vécu aussi. Je pense à Tchoumi. C'est malheureusement
07:51la dure loi du sport aussi. C'est cruel. Et je pense à tous ces athlètes qui n'auront jamais
07:55l'occasion de dire ce qu'on a vécu. Et c'est avec beaucoup d'humilité que je leur rends hommage,
07:59parce que c'est grâce à eux aussi qu'on est là. S'il s'apprête à découvrir le monde paralympique,
08:03son expérience olympique d'il y a quelques semaines ne sera pas vaine au moment d'entrer
08:07en scène à son tour. J'ai eu la chance moi de vivre les Jeux olympiques en tant que speaker de
08:13boxe. Donc la foule qui crie, surtout quand il y a des français, le bruit, la lumière, la folie
08:18dans les gradins, je l'ai vécu tous les jours, quasiment pendant 14 jours. J'ai fait 235 combats.
08:24Donc je sais à quoi m'attendre sur ce plan-là. L'arène à Chant-de-Mars, c'est impressionnant.
08:29C'est impressionnant parce qu'on n'a que deux têtes de surface. Les gradins sont quadrilonginaux.
08:35Et puis quand tu entends le public crier « Teddy, Teddy, tes supporters sont là ! » ou « Chirine,
08:42Chirine, tes supporters sont là ! » ou « Amandine, etc. », j'ai un attachement particulier parce que
08:47moi j'étais au PC Judo, donc j'ai côtoyé de près Amandine, Romane, Marie-Ève, Lucas et Alpha.
08:53Donc je suis triste pour Alpha parce que j'aurais aimé qu'il puisse aller le plus loin possible,
08:58parce que je sais que c'était son rêve aussi. Mais voilà, moi je lui ai dit qu'il avait déjà
09:02gagné. Je lui ai envoyé un message, je lui ai dit qu'il avait déjà gagné pour nous,
09:04j'ai dans notre cœur. Comme tous les athlètes olympiens de l'équipe de France de Judo.
09:07Je suis triste bien sûr parce que les filles, alors que pour moi elles étaient favorites,
09:11elles n'ont pas pu s'exprimer comme elles le voulaient. On a encore les images de Romane qui
09:15est toute triste, ça fait de la peine. Mais elles sont médaillées. Qui peut se targuer de dire
09:20qu'il est médaillé olympique ? Et puis mention spéciale pour bien sûr le roi, le roi Teddy,
09:24mais mention encore plus spéciale pour Johan parce qu'il a fait une compétition de malade.
09:29Et moi c'est ce que j'aimerais faire, c'est arriver, ne pas être attendu et sortir des
09:34trucs de fou. Et aller sans complexe. Je te fais catégoriquement, tiens Abbé, entre à la maison.
09:39Avec beaucoup d'humilité, je fais de l'humour, mais je pense que même Abbé a été surpris lui
09:44aussi. Et puis c'est ce combat épique pour faire remonter l'équipe. Tout était là,
09:50le côté épique, le doute, la force. Bien sûr on pense à tous ceux qui n'ont pas pu aller le plus
09:57loin possible. Je pense à Madeleine, à Walid, etc. Il manquait pas grand chose pour Walid. Mais
10:05c'est comme ça, c'est la dure loi du sport. Moi je sais qu'il y a deux virages avant d'arriver au
10:08tapis. Une droite, un virage à droite, un virage à gauche. Et il y a 400 pas qui me séparent d'un
10:13podium paralympique. Je les ai comptés. Donc je suis à 400 pas dans une vie, c'est quoi. Mais je
10:20laisse pas la pression m'envahir. Parce que j'ai croisé le président de la République, qui me tape
10:25la main, qui me dit... Antoine Aïss, il lui dit, il combat le 7 septembre avec Elios, etc. Il combat
10:31le matin, il dit le matin je serai au canot. Je vais venir l'après-midi alors, je serai en finale.
10:35Du coup, je me suis engagé avec le président, c'est chaud. J'ai pas de pression, j'ai pas de
10:42pression. Parce que, comme je disais, j'ai déjà gagné. Le parcours de vie que j'ai eu, à un
10:47moment donné, j'ai mis un genou à terre comme tout le monde. Me retrouver là, ici à la maison,
10:53avec mes amis, ma famille. Vivre ce que je vis là, en ce moment même, ici, en stage, avec des
10:58grands entraîneurs, une grande fédée. J'ai déjà gagné. Donc maintenant, c'est que du plaisir. Et
11:03je sais que c'est avec du plaisir que les choses, parfois, elles se font, elles se créent. Parce que
11:08si je commence à gamberger à Intel ou Intel, ou ma famille qui est là, ou mes amis du bureau,
11:13parce que je bosse à Paris 2024, ils vont voir leurs collègues combattre. Et puis, on est les
11:17derniers combats. Si on va en finale, on est les derniers combats. Elios, Jason et moi, on est les
11:22trois derniers combats des Jeux. Quelle symbolique ce serait de se retrouver tous les trois en finale.
11:27Ce serait énorme. Alors là, je te parle, j'ai des frissons et tout. Mais je le rêve, tous les jours,
11:34j'y pense. Tous les jours. Et dis-toi que j'ai présenté 13 cérémonies des victoires avec la
11:40boxe. Donc 13 fois, je l'ai entendu, la musique. 13 fois, je l'ai entendu. 13 fois, j'ai annoncé,
11:46mesdames et messieurs, les médaillés olympiques. Je l'ai annoncé 13 fois à Roland. J'espère que
11:55il y en aura une quatorzième qui résonnera dans mes oreilles, que ce sera la mienne. Ici,
12:01si je ne le dis pas, ce n'est pas grave. On continue, parce que je vais continuer le judo.
12:04J'ai découvert un art martial qui vient compléter tout ce que j'ai fait avant. Moi,
12:08j'ai fait de l'aïkido, du sabre avec maître Philippe Dehé, un ex. J'ai fait du karaté avec
12:14Laurent Saïdan. J'ai fait du jiu-jitsu au cercle parisé, avenue Lagramme. Et pour moi,
12:21je conçois l'art martial japonais comme une philosophie de vie. Et le judo, il vient avec
12:27le dernier maître que j'ai eu, le maître Mañana, qui vient se clipser un peu dans tout ça et qui
12:33vient boucler la boucle. Un pionnier du judo français décédé en début d'année, mais qui
12:37ne sera pas loin de lui ce samedi. J'ai rencontré Guy Mañana en 2009. Parce qu'en 2009, moi,
12:43comme je te dis, je faisais de l'aïkido au centre sportif universitaire depuis 2005. Je fais
12:47beaucoup d'aïkido et de karaté et taekwondo, notamment avec Pascal Gentil. Et en fait,
12:53un jour, je vais à mon cours d'aïkido avec mon maître et il y a un assistant du maître qui
12:59s'appelle Stéphane Quilvin, qui est le dernier assistant de Guy Mañana, qui s'entraînait avec
13:03lui à l'AMED à l'époque, après de Martigues, et qui m'amène au dîner du club tous les vendredis
13:09et soirs, Guy Mañana, et ça depuis l'époque de Maître Hirano. Je parle d'une époque du grand
13:14club de Marseille à l'UJM, à l'époque des années 80, où même Angelo Parisi venait s'entraîner
13:18là-bas. Le grand Angelo le Magnifique, comme on dit. Et j'arrive au club et je découvre ce
13:25personnage. C'est un vrai personnage. Et il nous raconte ses histoires. Il fait partie des deuxième
13:30génération de ceinture noire, à une époque où le judo, il y avait des compétitions de toutes
13:34catégories. C'est incroyable ce que les pionniers français du judo ont fait. Et la France est ce
13:40qu'elle est aujourd'hui dans le judo grâce à ces gens-là. Et pendant un an, on s'est fréquenté.
13:45Et après, je suis monté à Paris. Et puis, en 2022, j'ai eu cette occasion avec Antoine Aïss et
13:51Djamal Bourras de réintégrer le judo à travers ma venue au PSG. Là, il fallait repartir à zéro.
13:57Et tous les week-ends, Guy m'entraînait avec Stéphane. Il me redonnait les bases. Il m'expliquait
14:02comment il fallait reprendre le chemin pour aller plus vite. Et à chaque fois, il venait les dimanches,
14:08il s'asseyait avec sa canne et il regardait. Il me disait ça c'est bien, ça c'est bien. Et donc,
14:13une relation de très fort aîné. Et puis malheureusement, il n'a pas pu tenir jusqu'à la
14:16sélection. Donc, à chaque fois que j'enfile mon kimono, que ce soit l'entraînement ou la compétition
14:22cette année, à chaque fois, mes pensées vont bien sûr à lui, à sa famille, à sa petite fille et à
14:27tous les membres du Judo Club de France à Marseille, bien sûr. Et mon rêve, ça serait de...
14:32J'ai eu l'honneur de mettre un de mes dossards dans son cercueil pour son incinération. J'espère
14:40que je mettrai le ruban de ma médaille aussi, que je l'accrocherai dans le dojo. Parce que pour moi,
14:45c'est important la fidélité et la loyauté envers ses maîtres. Et tu sais ce qui est ironique,
14:49ce qui est fou. Mais en 2009, quand on faisait les séances de Neouaza, il ne jurait que par un
14:55seul retournement. Et elle disait, il y a un retournement que j'aime bien, c'est Gagliano
15:01qui le fait. Et tu vois, franchement, j'ai envie de pleurer parce que 15 ans après,
15:05c'est qui mon entraîneur ? C'est Gagliano. Ce n'est pas un truc de fou.

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