• il y a 2 mois
Le nouveau Premier ministre Michel Barnier multiplie les rencontres ce vendredi 6 septembre à Matignon. Nommé par Emmanuel Macron, cet homme de droite de 73 ans qui a promis "des changements et des ruptures" devra former un gouvernement "de rassemblement au service du pays”.

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Transcription
00:00On est de retour en terminale. Fred vient de dire, thèse, anti-thèse, je vais dire exactement l'inverse de ce que vient de dire Thomas Soulier.
00:07Commençons cette dissertation, je ferai la synthèse à la fin.
00:11Michel Barnier en dira peut-être un peu plus ce soir sur les lignes de son programme économique, mais on se revient de vers quoi ?
00:17Non, c'est vrai que sur la dimension politique, l'Elysée coupe le cordon.
00:21En revanche, sur la dimension économique, il y a une petite phrase que Michel Barnier a dite hier soir qui est un peu passée sous les radars.
00:27Il a dit qu'il faudrait de la persévérance pour continuer un certain nombre d'actions engagées sous l'autorité du président de la République
00:34pour l'emploi et l'attractivité de la France.
00:37C'est une petite phrase qui n'est pas si anecdotique que ça, parce que qu'est-ce qu'elle dit en creux ?
00:42Que le gouvernement Barnier s'attèdera à poursuivre une politique de l'offre pro-business en faveur de l'investissement et de l'emploi,
00:50grosso modo celle qu'a mis en place Emmanuel Macron depuis 2017.
00:54Alors on va extrapoler et tirer le fil de la pelote de laine, à défaut d'avoir aujourd'hui un véritable discours de politique générale.
01:01Ça voudrait dire pas de hausse d'impôts sur les entreprises, pas de hausse d'impôts sur le capital,
01:05pas de retour de l'ISF, pas de remise en cause non plus de la réforme des retraites et des incitations à travailler plus.
01:12J'appelle ça du macronisme avec un new look.
01:15Donc en ce sens, effectivement, on ne peut pas du tout parler de cohabitation.
01:19D'ailleurs, l'Elysée réfute ce terme et, comme l'a dit Thomas, parle de coexistence exigeante.
01:24Barnier est donc très Macron compatible.
01:26Oui, ce serait quasiment un Premier ministre d'ouverture comme Edouard Philippe à l'époque.
01:31Il suffit d'ailleurs de regarder l'ancien programme du nouveau Premier ministre quand il était candidat à la primaire de la droite.
01:38Qu'est-ce qu'on pouvait y lire dans cet ancien programme ?
01:40Retraite à 65 ans, augmentation du temps de travail, aide sociale unique et suspendue en cas de refus de deux emplois consécutifs,
01:48réduction des impôts sur les entreprises et des charges.
01:52C'était quasiment le programme d'Emmanuel Macron en 2022, tout ça.
01:55Sauf que le gouvernement Barnier n'aura pas les coups des franches.
01:58Ça, c'est le moins que l'on puisse dire.
02:00Il ne pourra pas appliquer son programme, rien que son programme, mais tout son programme.
02:04Pour prendre l'expression de Jean-Luc Mélenchon, la première contrainte sera évidemment politique.
02:09La retraite à 65 ans, hop, il peut déjà l'oublier, il y a les deux tiers de l'Assemblée qui sera contre lui.
02:14Pour les réductions d'impôts, alors là, ce n'est pas l'Assemblée qui sera contre lui, mais c'est le contexte économique.
02:19On sait qu'on a de lourds déficits, il va falloir les réduire.
02:22Donc baisser les impôts même sur les entreprises, il peut oublier.
02:25Il y a deux dossiers, en revanche, qui pourraient passer.
02:28Celui sur les aides sociales, il parle de durcissement, de simplification.
02:32Ça permettrait d'une part de faire des économies.
02:34Et avec un Parlement qui penche quand même très largement à droite, ça pourrait peut-être passer.
02:40Et puis il y a la question du pouvoir d'achat, avec le dossier que lui a laissé sur le bureau Gabriel Attal.
02:44En tout cas, c'est ce qu'il lui a dit hier, avec notamment une remise à plat des exonérations
02:48pour faire en sorte que le net soit plus élevé par rapport au brut pour ceux qui gagnent aux alentours de 2000 euros.
02:53C'est une des rares mesures qui pourrait faire consensus à l'Assemblée.
02:57– Merci Fred.

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