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C’est en taulier que le double champion du monde 2022 et 2023 se présente sur les tatamis de l’Arena Champs-de-Mars trois ans après sa médaille olympique de Tokyo. L’or est, sans forfanterie, clairement l’objectif pour le Tarbais de l’AS Bourg-la-Reine. Un étudiant en journalisme que nous avons la chance de compter dans nos rangs à la rédaction de L’Esprit du Judo, qui compte bien écrire sa propre histoire…

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Transcription
00:00Professeur, entraîneur, expert, champion d'hier et d'aujourd'hui,
00:08mais aussi judoka anonyme, le podcast de l'esprit du judo, c'est maintenant. Hajime.
00:14C'est en Thaulier que le double champion du monde 2022 et 2023 se présente sur les
00:20tatamis de l'arène à Champs-de-Mars, 3 ans après sa médaille olympique de Tokyo.
00:24L'or est, sans forfenterie, clairement l'objectif pour le tarbet de l'AS Bourlarenne. Un étudiant
00:30en journalisme que nous avons la chance de compter dans nos rangs, à l'esprit du judo,
00:34et qui compte bien écrire sa propre histoire.
00:36Il n'y a aucune chance pour moi. Il n'y a aucun moment où je ne combats pas l'après-midi et
00:43aucun moment où je ne combats pas en finale pour aller chercher l'or. C'est vrai que c'est depuis
00:50toujours. Je suis devenu très fort. Je suis le favori de la catégorie, sûrement. J'ai vraiment
01:01envie d'aller chercher cette médaille d'or. Ça sera le dernier jour des Jeux. Ça sera quasiment
01:08en clôture. J'espère aller chercher, peut-être pas le dernier titre de la délégation, mais que
01:17tous les judos de la journée cherchent une médaille et qu'on fasse plusieurs titres ce samedi-là.
01:23Favori, le mot est lâché. Mais qu'est-ce que cela change pour lui en fin de compte ?
01:28La plus grosse pression, c'est moi qui me la mets. J'ai vite fait d'évacuer la pression extérieure.
01:36Je me mets déjà une énorme pression moi-même. Personne n'a plus de pression que moi pour mon
01:43résultat. Je serai le plus déçu s'il n'y a pas l'or. Je serai le plus heureux s'il y a l'or.
01:48Je ne sais même pas si je serai le plus heureux s'il y a l'or. Ça se trouve, il y aura des gens
01:51qui sont plus heureux que moi. Personne ne sera plus déçu que moi si je n'ai pas l'or. Je sais
01:56que mon entourage est sain et que si contre-performance il y a, ils seront là pour me
02:02réconforter. Mais bon, je pense qu'on fera plus la fête. J'espère qu'on fera plus la fête que
02:06de choses. J'ai même réussi à aller chercher de beaux titres sur cette Olympiade. C'est sans
02:14stresser, en restant moi-même, en essayant de réinventer mon judo ou quoi que ce soit. Là,
02:19il va falloir faire pareil. Il y a certes un peu plus d'enjeux, mais non, ça reste pareil. Il va
02:27falloir gérer ça comme si c'était une compétition comme une autre. Dans mon judo, j'ai progressé
02:34mais il y a quand même encore quelques petits détails à peaufiner. Il faudra être prêt pour
02:43le 7 septembre. A part ce changement de statut, il n'y a pas grand-chose qui a changé. Il y a
02:51quelques adversaires qui sont arrivés qu'il faut gérer. Par exemple, l'Ouzbek, c'est le plus gros
02:56adversaire que j'ai jusqu'à présent. Mais il ne faut pas oublier les autres, l'Ukraine et le
03:00Kazakhstan par exemple. Sinon, si je suis à 100% le jour J, il n'y a pas de raison que ça ne le
03:08fasse pas. C'est la fin de la prépa. On en est sortis deux où on sait que ça va être les plus
03:15dangereux, mais on garde quand même les autres profils un peu en fil rouge, mais un peu en arrière.
03:23On sait que ça peut être dangereux, mais ça ne sera pas les deux plus dangereux. Du coup,
03:26j'ai vraiment bossé sur les deux profils de mes adversaires les plus dangereux. Celui qu'on a
03:33beaucoup bossé, c'est l'Ouzbek, qui est gaucher, qui vient croiser et qui m'a battu. C'est le seul
03:40qui m'a battu. Ils sont deux à m'avoir battu, mais c'est un de ceux qui m'ont battu sur toute
03:47l'Olympiade. J'ai encore vraiment du mal sur ce profil, mais on a bien bien bossé dessus,
03:55on a bien bien accentué depuis un an le travail technique là-dessus. Du coup,
03:59ça m'a permis de me rassurer et d'avoir quelques clés pour m'en sortir. Le deuxième profil,
04:05c'est Luc Reynard, le deuxième qui m'a battu sur cette Olympiade. Après lui, on se connaît par
04:09cœur en commun. Si on se prend au jeu, je pense que c'est vers la treizième ou quatorzième fois
04:14qu'on se prend, depuis que j'ai commencé. Ça fait une petite moyenne de deux fois par an quand
04:19même, c'est pas mal. Du coup, c'est un profil très statique, droitier, très opportuniste,
04:29on va dire. Le secret, c'est d'être actif, de bouger, de ne pas faire des attaques inutiles,
04:39parce qu'on peut se faire contrer facilement avec lui, mais de rester actif et d'aller à 100% encore
04:44en attaque. Ensuite, je continue à bosser sur mon système d'attaque, en essayant de renforcer
04:54mon moroté, d'en faire mon tokubaza. Je ne sais pas si on y est encore, mais on s'approche du but,
05:05je pense. On a tellement bossé dessus que c'est peut-être pas la seule, mais une des seules
05:12techniques que j'arrive à mettre, où je travaille vraiment bien, je la sens bien sur droitier ou
05:17gaucher. On travaille vraiment là-dessus, je suis de plus en plus à l'aise et ça part de plus en
05:25plus en combat, du coup, c'est plaisant. Les effectifs tricolores ont triplé en trois ans
05:29depuis Tokyo. De quoi en tirer une force supplémentaire ? C'est que du plus pour nous.
05:33Franchement, déjà, en n'étant que trois, on arrive quand même à avoir un bon rythme,
05:41une bonne préparation. Là, en étant neuf, on arrive à garder cette qualité de préparation,
05:47en ayant des partenaires, un staff un peu plus élargi. Du coup, franchement, c'est cool. On peut
05:54remercier les moyens qui ont été mis là-dessus. Christophe, par exemple, je m'attendais à ça,
06:09je suis satisfait. Je savais qu'il n'allait pas arriver à un grand coup de pied dans la fourmilière,
06:16à dire non, c'est comme ça qu'on fait. Je savais que techniquement, ça allait apporter un plus,
06:20mais qu'il n'allait pas essayer de prendre trop de place non plus au sein de l'équipe. Je trouve
06:26que pareil, je me sens que ça vit assez bien de mon regard extérieur au sein du staff. J'ai l'impression
06:32que ça vit bien entre Camille, Christophe et Cyril. Après, si l'ambiance est bonne dans le
06:41groupe, l'ambiance est bonne du côté du staff, tout est dans le bon ordre pour qu'on aille performer.
06:49Élément stratégique de la préparation comme en valide, comment se travaille l'analyse vidéo
06:54lorsque l'on est malvoyant ? C'est toujours avec le coach et c'est surtout lui qui se tape toutes
07:02les vidéos. Pour moi, ça marche comme ça. C'est lui qui se tape toutes les vidéos et après,
07:07il me dit, là, ça fait ça, ça, ça. Et moi, après, c'est vraiment à la sensation. Les adversaires,
07:13je les ai tous pris, ceux qui seront sur les Jeux. Du coup, j'ai une idée, les plus dangereux,
07:21on va dire, ou ceux que j'ai le plus pris. Je sais quel est leur judo, quelles sont leurs forces
07:27et leurs faiblesses. Je pense qu'eux aussi. Mais moi, c'est vraiment à la sensation et de la mémoire
07:35de dire, lui, il est comme ça, comme ça, comme ça. Et après, Cyril, derrière, il a fait toute la
07:41vidéo. Pour Tokyo, comme on avait eu le Covid, on a pu faire un peu de vidéos, de regarder les vidéos
07:47ensemble. Moi, je ne suis pas fan de soi. Je n'aime pas trop regarder du judo. Je ne sais pas pourquoi,
07:53parce que peut-être que j'ai envie d'en faire derrière. Mais du coup, c'est vraiment le coach
08:01qui a regardé les vidéos en amont, on va dire, et qui dit, lui, le profil, c'est ça, ça, ça. Et je
08:08confirme ou j'infirme en fonction de ce que je peux ressentir. Et si je le dis, moi, je trouve que
08:15là, il n'est pas tout à fait comme ça, il est plus comme ça. Il me dit OK, on regarde la vidéo
08:21si besoin ou quoi. Et après, on travaille, les partenaires travaillent en fonction aussi de notre
08:27ressenti à tous les deux. En parlant des partenaires d'entraînement, quelle plus-value
08:30leur accordent-ils ? C'est quelque chose qui est très agréable, puisque déjà pour le judo,
08:35ça permet vraiment de pouvoir multiplier les profils, de pouvoir bien s'entraîner et d'avoir
08:43quand même du monde. Et aussi pour la vie de tous les jours, quand on est partenaire d'entraînement
08:49pour une équipe paralympique, on est partenaire d'entraînement sur le tapis, mais aussi en dehors,
08:55où s'ils vont nous aider, par exemple, pour aller manger au sel, pour se repérer dans les locaux,
09:02quand on ne connaît pas encore très bien ou quoi, ou même si on est amené, par exemple,
09:08moi, je suis souvent, je traîne un peu au judo ou je pars un peu plus tôt et j'attends qu'ils se
09:13retrouvent tous seuls. Il y a toujours un partenaire qui permet de leur amener. Du coup, c'est vraiment
09:17un vrai confort au quotidien de pouvoir compter sur eux, que ce soit le tapis ou en dehors.
09:23En bon capitaine de cette nouvelle génération, qu'a-t-il à dire sur ses huit coéquipiers ?
09:28Je pense que Cyril et Sandrine, je pense qu'on peut dire l'expérience, ils ont vécu pas mal de
09:35jeux. Écris bien, enfin, écris ma phrase pour que les autres qui sont vieux, pour dire qu'ils
09:40sont expérimentés. C'est pas la maman du groupe, franchement, c'est une expérience, si t'as besoin,
09:46tu peux aller les voir. T'as les petits jeunes ou moins jeunes, mais qui apportent un peu de folie,
09:52on va dire, il y a Armindo et Nasser qui apportent un peu cette folie. En étant un peu extraverti,
09:58tu vois, pour Nasser, Armindo, avec sa personnalité, je sais pas trop comment la définir,
10:03mais avec sa personnalité, je crois qu'il apporte quand même cette bonne humeur dans le groupe.
10:07Nathan, c'est la sérénité, tu vois. Enfin, moi, il m'apporte la sérénité parce qu'en fait,
10:14on peut se calquer, tu vois, comme on a fait tous les deux au Tokyo, et on s'entend très bien,
10:19tu vois, ça me permet, on se calque tous les deux, je me calque sur lui si besoin ou pas,
10:24mais si je sens que je suis un peu débordé, je peux me calquer sur lui, peut-être que lui,
10:28pareil, je sais pas, je l'ai jamais trop demandé, mais tu vois, on a cet échange-là. Et après,
10:36Nathan, il apporte aussi de la bonne humeur, tu vois, mais plus mesurée, on va dire,
10:40que les deux autres. Un peu moins fou, ouais, peut-être. Enfin, ouais, il choisit ses moments,
10:48on va dire. Et après, Sylvain et Jason, la résilience, on va dire, parce que les deux
10:55sont passés à côté de Tokyo pour des blessures ou diverses raisons, et en fait,
11:01ils ont su rebondir après ça et aller chercher leur qualification, aller chercher des médailles
11:06mondiales, des médailles sur des Grands Prix, etc. Et du coup, c'est vraiment cette résilience,
11:13tu vois, ils ont su rebondir après un échec, on va dire, pour aller vivre les Jeux à Paris,
11:21qui sera sûrement les plus beaux Jeux que tu puisses vivre en tant qu'athlète.
11:24Et lui, dans tout ça ?
11:26Pourquoi je suis le patron, moi ?
11:27Non, je sais pas, en vrai, il faudrait leur demander à eux. Non,
11:34j'aime bien créer du lien avec tout le monde, tu vois. Après, de toute façon,
11:38tout le monde crée un peu de lien avec tout le monde, mais moi, j'ai l'impression que je m'entends
11:41bien avec tout le monde dans l'équipe et je sais, en fonction de mon humeur, où aller, tu vois.
11:47Si j'ai besoin d'aller déconner, je sais avec qui aller, si j'ai besoin de me calmer un peu plus,
11:50pareil, si j'ai besoin de conseils, je sais où aller, du coup, peut-être, je sais pas,
11:55un lien, mais après, tout le monde est quand même lié à sa manière, du coup,
11:59je sais pas trop où me placer, moi, dans ce groupe-là. Peut-être,
12:03ouais, du côté des mecs qui foutent la bonne humeur, on va dire.

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