Après la nomination de Michel Barnier à Matignon, la députée NFP de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain répond aux questions de Bérangère Bonte et d'Hadrien Bect.
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00:00...
00:05Bonjour, Clémentine Autain.
00:07Michel Barnier, Premier ministre de droite, LR.
00:10Vous le censurez d'entrée de jeu ?
00:12Oui.
00:14Et je dois dire ma sidération du choix du président de la République
00:18après deux mois d'un vaudeville de très mauvais goût.
00:22Et nous sommes là dans une situation hallucinante.
00:27C'est un déni de démocratie.
00:30C'est un coup de force antidémocratique.
00:34Et c'est une nomination qui me révorte.
00:37Pourquoi ? Parce que s'il y a un enseignement,
00:39un seul enseignement, que l'on peut retirer
00:42de l'élection du 7 juin dernier,
00:44voulue par le président de la République,
00:46cette dissolution, c'est qu'il y a eu un réflexe,
00:51une mobilisation inédite des Français
00:53pour empêcher l'extrême droite d'arriver en tête.
00:55Et là, que fait le président de la République ?
00:58Il nomme un Premier ministre qui est RN-compatible.
01:01Vous avez écouté son discours
01:03lors de la passation de pouvoir hier soir à Michel Barnier ?
01:06Il évoque les services publics, le travail, la sécurité.
01:10Est-ce que, malgré tout, ce ne sont pas des thématiques
01:14qui méritent d'être portées ?
01:17On peut essayer de lui laisser une chance
01:19et éventuellement de discuter avec lui.
01:21Non. D'abord, les services publics, avec quels moyens ?
01:23A partir du moment où vous enfermez dans cette logique
01:26des 3 % voulus par Bruxelles,
01:30décidés sur un coin de table,
01:31et de la réduction de la dépense publique en jouant sur...
01:35C'est un intangible, Clémentine Autain.
01:37Oui, mais vous avez une solution, c'est augmenter les recettes.
01:39Or, tout le monde sait que M. Barnier, que ELR,
01:42ne veut pas augmenter les recettes de l'Etat
01:44et cherche à diminuer les dépenses publiques.
01:46Donc, puisque vous êtes obsédé par la réduction de la dépense publique,
01:50aucune solution n'est possible sur les services publics.
01:53Quand il dit qu'il enfile les perles, trouver les solutions qui marchent,
01:56mais qui marchent pour qui ?
01:58Est-ce qu'on continue, comme depuis 7 ans,
02:00à servir les privilégiés ?
02:02Ce qu'a voulu Emmanuel Macron en nommant M. Barnier,
02:05c'est d'empêcher que soit remis en cause sa politique,
02:10le fond de sa politique, et notamment un point,
02:13qui est celui de la réforme des retraites,
02:14voulue par une écrasante majorité des Français.
02:17Donc, comment voulez-vous que nous ayons confiance
02:19dans ce Premier ministre qui vient d'un groupe
02:21qui a obtenu aux élections européennes 7 %,
02:24vous vous rendez compte ?
02:25Qui a un petit groupe avec 47 membres et qui, d'un seul coup, devient...
02:29Dans d'autres pays, ça peut exister, ce type d'anomalie.
02:32Soyons clairs, dans d'autres pays,
02:34dans d'autres pays, dans ce qu'on appelle les démocraties,
02:37ce qui se passe, c'est que la coalition arrivée en tête
02:40est celle à qui on conflit les clés du pouvoir,
02:43ce qui est le minimum demandé en démocratie.
02:46Vous dites que les démocraties, on n'est pas en démocratie ?
02:48Je pense qu'il y a un problème de crise de régime
02:51et que le président de la République s'assoit sur les démocraties.
02:54Ce qui me choque terriblement, c'est qu'Emmanuel Macron
02:57a été élu à deux reprises pour empêcher Marine Le Pen
03:01d'arriver au pouvoir.
03:02Il y a dans ce pays une résistance incroyable, incroyable.
03:06C'est-à-dire à la fois la montée de l'extrême droite,
03:09la droitisation du débat politique dans les hautes sphères,
03:12ça, ça existe, c'est fort,
03:15et je ne nie pas cette percée de l'extrême droite.
03:17Elle me préoccupe et elle nous oblige, à gauche,
03:20à être à ce rendez-vous pour empêcher l'extrême droite,
03:24notamment de continuer son ascension dans le monde populaire,
03:28chez les employés et les ouvriers.
03:30C'est une chose, mais en même temps,
03:31je constate cette incroyable mobilisation dans le pays
03:34pour empêcher à chaque fois d'utiliser les outils.
03:37Or, vous savez bien que M. Barnier appartient
03:40à une formation politique qui n'a pas joué le jeu
03:42de ce qu'on appelle le front républicain,
03:44qui n'a pas appelé à voter pour les candidats
03:46pour empêcher l'extrême droite.
03:47Lui-même l'a fait, il n'est ni RN ni LFI, en l'occurrence.
03:53Oui, alors, en renvoyant dos à dos,
03:55vous voyez bien que ce n'est pas ce qu'on appelle
03:56un front républicain.
03:57Renvoyer dos à dos le nouveau front populaire,
04:00quand vous renvoyez...
04:01Il n'est pas le seul à l'avoir fait, d'ailleurs.
04:02Et précisément, mais quel est le message des électeurs ?
04:05Vous l'avez entendu, comme moi.
04:06Donc après, on va faire des leçons de civisme,
04:08on va expliquer aux jeunes, il faut aller voter,
04:11ça sert à quelque chose.
04:11Moi, ça me rappelle 2005, quand les Français ont voté non
04:15au traité constitutionnel européen
04:17et que les présidents successifs ensuite
04:19se sont assis sur ce vote.
04:21Eh bien ça, je vous le dis, ça produit de la colère,
04:24du ressentiment en barre et de la haine et du dégoût
04:27vis-à-vis de la politique.
04:28Ce que fait Emmanuel Macron est dangereux,
04:31absolument dangereux.
04:33Vous parlez de coalition, ça suppose des compromis
04:36et on revient toujours à ce problème de départ.
04:39Vous ne dites pas ce matin quand même
04:41quelle occasion manquait, quelle occasion on a manqué, nous ?
04:45L'occasion manquée, c'est celle qu'aurait dû choisir
04:47le président de la République, de nommer Lucie Castex,
04:51qui est...
04:52C'est là où je parle de compromis.
04:53Vous n'avez pas voulu non plus, par exemple, Bernard Cazeneuve.
04:56C'est un homme de gauche, vous ne vous faites pas...
04:58Arrêtez, depuis quand ? Depuis quand ?
05:01Et vous vous retrouvez avec un premier ministre de droite,
05:02c'est ça, le résultat ?
05:04Depuis quand, quand une coalition arrive en tête,
05:07c'est le président de la République qui décide
05:09si la formation politique de Lucie Castex,
05:12le nouveau Front populaire, ne peut pas gouverner ?
05:14C'est lui qui a décidé. Il fallait lui laisser sa chance.
05:17Et d'où, vous pouvez imaginer, que Lucie Castex...
05:20Avec qui vous auriez gouverné, je veux dire, ça suppose...
05:22Projet par projet.
05:24Qu'a fait Lucie Castex pendant l'été
05:26pour établir des ponts avec, éventuellement,
05:30tel groupe, tel groupe, sur tel sujet ?
05:32Elle aurait dû être nommée au lendemain...
05:34Non, le boulot du président de la République,
05:36c'était de nommer Lucie Castex.
05:38Et Lucie Castex, à la tête de ce gouvernement,
05:41aurait cherché, projet par projet,
05:43à constituer des coalitions...
05:45Sur quels projets, elle en avait, des coalitions ?
05:47Moi, je pense que nous aurions eu une majorité
05:49à l'Assemblée nationale pour revenir sur la réforme des retraites.
05:51Je pense que nous aurions eu une majorité à l'Assemblée...
05:55C'est le Parlement, c'est le Parlement,
05:57c'est le pouvoir du Parlement.
05:58Puisqu'il n'y a pas de majorité nette,
06:01alors laissons le Parlement décider.
06:04Et sur de très nombreux sujets...
06:06Précisément, Bernard Cazeneuve, il avait l'intention
06:08de revenir sur la réforme des retraites,
06:09vous le savez aussi bien que moi.
06:10Et d'ailleurs, il n'a pas été nommé.
06:12Et d'ailleurs, il n'a pas été nommé.
06:13Pourquoi il n'a pas été nommé ?
06:14Mais le but d'Emmanuel Macron, en nommant Bernard Cazeneuve,
06:18c'était de fracturer le Nouveau Front Populaire.
06:21Et notamment le Parti socialiste.
06:23Il y a eu un vote au Parti socialiste, rappelons-le.
06:25Et vous le savez bien.
06:26Et s'il s'agissait de mener les mêmes choix politiques
06:30et de chercher les majorités sur les mêmes choix politiques,
06:33alors, à ce moment-là, il fallait nommer Lucie Castex.
06:35Pourquoi Emmanuel Macron a pensé à Bernard Cazeneuve
06:38ou à d'autres au sein du Parti socialiste
06:40sur l'aile la plus modérée du Parti socialiste ?
06:42C'est pour le fracasser.
06:43C'est pour détruire le Nouveau Front Populaire.
06:46C'était ça, l'objectif.
06:47Et donc, je pense, et je le redis ici,
06:49qu'il ne fallait pas se prêter à cette opération politique,
06:52qui est une opération politique qui tue l'espoir
06:55et qui vise à recréer de la division
06:59à l'intérieur de ce qui a été notre force à gauche,
07:01cette unité avec le Nouveau Front Populaire.
07:04Si je peux me permettre, vous n'avez pas vous-même
07:06oeuvré tout le temps sur l'unité ?
07:08Quand vous faites siffler Bernard Cazeneuve ou Karim Bouamrane
07:12devant les universités d'été d'UPS,
07:15quand vous parlez d'unité, c'est compliqué, quand même.
07:18Je ne fais pas siffler.
07:20C'est pas moi qui fais siffler Bernard Cazeneuve et Karim Bouamrane.
07:24C'est pas ça qui se passe.
07:26Vous ne faites pas taire les sifflets non plus ?
07:28Si, je les ai fait taire, puisque Karim Bouamrane est devant moi
07:31et il fait un signe en disant non.
07:33Et à ce moment-là, je le fais applaudir.
07:36C'est ça qui se passe. Regardez la vidéo en entier.
07:38Je ne comprends pas cette opération de la droite du Parti socialiste
07:43qui vise à quoi ?
07:44Qu'est-ce qu'ils cherchent en faisant circuler sur les réseaux sociaux
07:47cette vidéo qui donne à voir que des socialistes les ont sifflés ?
07:51En réalité, eux n'ont pas l'objectif
07:53de maintenir l'ensemble du Nouveau Front Populaire sur pied.
07:56On le sait, ils ne veulent pas d'alliance avec la France insoumise.
07:59Mais moi, je leur dis, et c'est ce que je leur ai dit et je maintiens,
08:02c'est un point de vue politique, il n'y a pas d'insulte,
08:04il n'y a pas de volonté de les faire siffler.
08:06Il y a une cohérence politique que je défends.
08:09Donc, je suis pour l'unité. Mais l'unité, à gauche,
08:12elle se fait avec toutes les forces de gauche écologiste,
08:16sans exclusives.
08:17La conclusion qui en est tirée, c'est que la gauche,
08:19globalement, n'a pas très envie de gouverner.
08:22Aurélien Rousseau, député de Vauran, NFP des Yvelines,
08:25dit que la gauche devra dire vite et sans ambiguïté
08:28qu'elle est prête à prendre le risque de gouverner.
08:30Est-ce que vous dites ce matin que la gauche veut clairement gouverner ?
08:32Mais nous voulons et nous devons gouverner.
08:35Mais je vous le dis très solennellement,
08:37que nous ayons encore à faire du chemin
08:42pour que les Françaises et les Français,
08:45justement, nous sentent unis dans cette détermination à gouverner.
08:49Ça, je suis d'accord que nous pouvons, de ce point de vue, faire mieux.
08:52Mais n'ayez aucun doute, aucun doute,
08:55toutes les formations de la coalition n'ont qu'une ambition,
08:57c'est changer la vie des Français,
08:59et pour le faire, il faut arriver aux responsabilités.
09:02Donc, aucun doute sur cette volonté de gouverner.
09:04Mais pour gouverner, il faut le faire aussi sur des bases politiques
09:06qui sont les nôtres.
09:07Or, vous savez très bien que Bernard Cazeneuve, s'il y était allé,
09:10il était contre le nouveau Front populaire et pour des raisons...
09:13Il était pour l'abrogation de la réforme des retraites.
09:15Il était pour des raisons de fond.
09:16Au cœur de votre projet.
09:18Oui, mais ça ne suffit pas, ça ne fait pas une politique...
09:20Vous préférez ça ou Pierre Barnier, Premier ministre de droite ?
09:23Je préfère que nous gardions la possibilité
09:27d'une unité de toutes les forces de gauche et écologiste
09:31qui est le gage d'un espoir dans ce pays
09:33et de la possibilité de transformer le pays.
09:36Et si Emmanuel Macron a voulu chercher
09:39à prendre des figures qui sont contre le nouveau Front populaire,
09:43c'est pour le faire exploser.
09:45Il y aura d'autres moyens à l'Assemblée nationale
09:48de revenir sur cette contre-réforme des retraites,
09:51puisque nous devons aller chercher, aujourd'hui, dans ce Parlement,
09:54la majorité qui met à bas, écrit Abroge, cette réforme.
09:57Mieux vaut rester uni dans l'opposition
09:59que gouverner au risque de se diviser.
10:01C'est ce qu'on comprend de ce que vous venez de dire.
10:03Mais sur quelle base ?
10:04C'est là où je ne vous comprends pas, en fait.
10:06C'est sur quelle base gouverner ?
10:08Quelle base avait Bernard Cazeneuve
10:10et sur quel projet allait-il gouverner ?
10:12Chacun sait que s'il y était allé,
10:14peut-être aurait-il eu,
10:15mais le président de la République, en réalité, n'en voulait pas,
10:18un gel et non pas une abrogation sur la réforme des retraites.
10:21Il semble que ce soit ce qui a été demandé,
10:23le gel et non l'abrogation.
10:25Mais surtout, ensuite, pour faire quoi ?
10:26Mais après, le Parlement aurait fait son travail, enfin...
10:28Mais ensuite, pour faire quoi ?
10:29Pour faire quelle politique ?
10:31Pour faire quelle politique ?
10:32Si l'on ne s'inscrit pas dans le projet du nouveau Front populaire,
10:36c'est pour faire quelle politique ?
10:38D'accord ? Et c'est pour décevoir encore ?
10:40C'est pour avoir un mécano qui brouille toutes les pistes
10:42dans lequel vous avez des ministres macronistes ?
10:45Et à la fin, pour finir avec quoi ?
10:46Une politique de réduction de la dépense publique ?
10:48Une politique qui continue à favoriser les privilégiés
10:51parce qu'il y a une logique fiscale
10:54qui n'est pas favorable au grand nombre ?
10:56Une politique publique qui continue à mépriser
10:59celles et ceux qui travaillent et qui n'arrivent pas à vivre
11:01dans la dignité et devenir une politique
11:04qui n'est pas capable, qui ne se donne pas les moyens
11:07de renforcer les services publics ?
11:09Donc, tout cela n'est pas une question de personne.
11:12Tout cela est une question de quelle coalition ?
11:15La logique politique, et je suis, je vous le dis, pardonnez-moi,
11:18assez étonnée que, dans notre pays,
11:20les grands médias n'aient pas davantage insisté sur ce fait.
11:24Aucune démocratie occidentale n'accepterait
11:27que la coalition arrivée en tête n'ait pas sa chance pour gouverner.
11:31Et ensuite, c'était le Parlement qui faisait les choses.
11:33Et si on pense qu'il y aurait eu censure ou qu'elle n'aurait pas tenue,
11:37il faut au moins lui laisser la chance.
11:39Vous dites vous-même que le vote RN a été conséquent,
11:4210 millions d'électeurs, et qu'il vous oblige, vous dites même ça.
11:46Ce vote existe autant que le vôtre.
11:49Et je veux dire, il n'y a pas de majorité dans cette Assemblée.
11:52Oui, mais il y a eu...
11:54Mais il faut les trouver.
11:55Manifestement, Michel Barnier va la trouver.
11:57Non, il y a un...
11:58Contre toute attente, je suis en désaccord avec vous,
12:01contre toute attente, nous sommes en tête, d'accord ?
12:03La coalition arrivée en tête est celle du nouveau Front Premier.
12:06Deuxièmement, premier renseignement de cette élection,
12:09la mobilisation contre l'extrême droite.
12:12Il y a eu ce Front républicain qui a fonctionné.
12:15Beaucoup, beaucoup, beaucoup de Français se sont mobilisés
12:19pour voter.
12:20Qui avait voté au premier tour au nouveau Front populaire
12:23et est allé voter pour Renaissance au second tour
12:26pour empêcher l'extrême droite, et qui, de Renaissance,
12:28est allé voter pour le nouveau Front populaire
12:31contre l'extrême droite.
12:32C'est un phénomène massif que nous avons observé
12:34dans cette élection.
12:35Et on arrive à quoi, aujourd'hui ?
12:37On arrive à un président de la République
12:39qui nous fait du en même temps et de droite et d'extrême droite.
12:43Eh bien, c'est scandaleux.
12:44Absolument scandaleux.
12:45On va aller dans le fond des sujets dans quelques secondes,
12:48après le Fil info.
12:49Tout d'abord, 8h45, Damien Mestre.
12:52-"La nomination de Michel Barnier est un déni de démocratie",
12:55selon Clémentine Autain, la députée du nouveau Front populaire.
12:58On le dit à l'instant sur France Info,
13:01le nouveau Premier ministre qui est, selon elle,
13:03compatible avec le Rassemblement national.
13:06Dans le même temps, Emmanuel Macron condamne
13:08l'intensification des frappes russes en Ukraine.
13:11Il le dit lors d'un entretien avec son homologue Volodymyr Zelensky,
13:14lui assurant être plus que jamais
13:16aux côtés du peuple ukrainien.
13:18Pavel Durov dénonce son arrestation par la police française.
13:22Sa mise en examen est surprenante et erronée,
13:25dit le patron de Telegram dans un communiqué cette nuit.
13:28Durov accusé de ne pas suffisamment modérer sa plateforme
13:31où circulent des contenus criminels.
13:33Et puis, les scientifiques le répètent depuis des années,
13:36ça n'empêche pas les records de chaleur de continuer à s'enchaîner.
13:40L'été 2024 est le plus chaud jamais enregistré,
13:43selon les relevés dévoilés ce matin par l'observatoire Copernicus.
13:46...
13:50France Info.
13:51...
13:52-"Le 8.30", France Info, Bérangère Bonte, Adrien Becq.
13:55Clémentine Autain, députée Nouveau Front Populaire de Seine-Saint-Denis,
13:59qui siège avec les écologistes.
14:01Avant d'être commissaire européen, Michel Barnier,
14:04nouveau Premier ministre, a participé à beaucoup de gouvernements.
14:07Il a été aux Affaires étrangères, aux Affaires européennes,
14:11à l'environnement et à l'agriculture.
14:13Il a parlé hier de dette écologique.
14:15Il a une sincérité, une ambition sur ces sujets.
14:18Laquelle ?
14:19Son bilan n'est pas nul.
14:21Loi Barnier 95, principes de précaution,
14:23création de la commission nationale du débat public,
14:26plan de prévention des risques naturels prévisibles.
14:29A une époque, ce n'était pas forcément une évidence.
14:32Alors, pour le coup, on va regarder évidemment sur pièces,
14:36mais le pédigré de M. Barnier
14:38est incompatible avec la bifurcation écologique.
14:42Quand vous êtes obsédé par la réduction de la dépense publique,
14:45quand vous êtes convaincu que le libéralisme économique,
14:49la dérégulation, le tout-pouvoir aux grands groupes économiques,
14:52finalement, c'est votre sésame,
14:55il n'y a pas de solution pour une transition digne de ce nom.
14:58Donc, en effet, je n'ai pas confiance en M. Barnier.
15:01M. Barnier est, par ailleurs, un pédigré global qu'il faut regarder.
15:05Il n'a pas choisi...
15:06Vous jetez son bilan à la poubelle, ce que vient dénoncer Bérangère.
15:10On peut toujours trouver une petite mesure par-ci, par-là,
15:13mais le problème, c'est la cohérence d'ensemble.
15:15Si on pense qu'avec ce gouvernement,
15:17on va être à la hauteur du défi qui est devant nous
15:20sur le plan écologique, on se trompe totalement et lourdement.
15:24Le gouvernement va être fait avec des ministres de LR,
15:28avec des ministres de Renaissance dont le bilan est connu.
15:31LR se fiche littéralement de l'écologie.
15:35Quant à la Macronie, elle fait des mots,
15:37elle enfile des perles, et dans les actes,
15:39elle ne prend aucune décision correcte.
15:42Le prendre au mot, vous dites dette écologique.
15:44Est-ce que vous lui tendez des perches sur tel sujet,
15:47à Michel Barnier ?
15:49Quelle proposition va-t-il nous faire concrètes ?
15:53Comme il dit, nous allons écouter, j'ai entendu,
15:56nous allons relancer le dialogue social.
15:59Je viens avec humilité, je suis dans l'écoute.
16:02Mais ça commence par les retraites.
16:04S'il est dans l'écoute,
16:05va-t-il écouter la majorité des Français,
16:08la majorité des syndicats qui ne veulent plus,
16:10et qui l'ont toujours dit, de cette réforme des retraites ?
16:13Vous l'avez entendu dire ça ?
16:14Comment vous pouvez avoir confiance dans un homme
16:17qui, déjà sur ce point majeur,
16:19va empêcher la majorité de trouver...
16:22On avait Clémentine Autain, Daniel Pascal,
16:24qui disait, connaissant Michel Barnier,
16:27ça fait partie des sujets qui peuvent être ouverts,
16:29la réforme des retraites, peut-être pas la brogation,
16:32mais en reparler.
16:33Mais là, ce qu'on demande, c'est la brogation.
16:36Je sais bien, mais ce que les Français veulent,
16:38c'est ne pas travailler deux ans de plus,
16:41parce que c'est injuste et que rien ne justifie cela.
16:43Est-ce qu'il prend l'engagement de cela ?
16:45Il n'y a pas d'engagement de la sorte.
16:47Reprendre un dialogue avec les syndicats
16:50sans reprendre cette discussion qui est essentielle
16:53et de commencer par dire, OK, on a entendu, on va abroger,
16:57je pense que c'est le meilleur moyen d'attiser la colère.
17:00La colère s'exprimera dès demain.
17:01Il y aura des manifestations dans toute la France.
17:04J'appelle à manifester demain,
17:06parce que la colère est immense
17:08devant ce coup de force antidémocratique
17:11et la façon aussi de s'asseoir sur l'aspiration des Français
17:16sur la réforme des retraites, comme sur d'autres sujets.
17:19Vous le savez, monsieur Barnier, franchement,
17:22sur bien des sujets,
17:24il rejoint les thèses de l'extrême-droite.
17:27Même Marion Maréchal-Le Pen, hier, a quitté en disant...
17:30Qu'elle tienne ses promesses sur l'immigration.
17:33Sur la réforme des retraites, vous dites que c'est un gouvernement,
17:37et Jean-Luc Mélenchon dit que c'est un gouvernement RN, RN-LR,
17:41enfin, bon, en gros, le gouvernement est dans la main du RN,
17:45mais si vous voulez abroger la réforme des retraites,
17:47vous serez dans la main du RN ?
17:49Vous mélangez différentes choses.
17:51Être dans la main du RN, là, aujourd'hui,
17:53c'est qu'il a choisi un Premier ministre
17:55qui soit compatible avec la non...
17:57Attendez, il a fait ce choix-là.
17:59Il aurait pu faire un autre choix, dire,
18:01Lucie Castet, avec le nouveau Front populaire,
18:04arrivée en tête, on leur donne leur chance,
18:06et Renaissance ne censure pas le gouvernement.
18:09On ne se met pas dans la main de l'extrême-droite.
18:11C'est de l'arithmétique, c'est de la politique.
18:14C'est pas de l'arithmétique, c'est de la politique.
18:16Dans les deux cas, si le RN vote avec vous,
18:19le gouvernement peut tomber.
18:20Dans les deux cas, si le RN vote avec vous,
18:23la réforme des retraites peut être abrogée.
18:25C'est pas de l'arithmétique.
18:27Vous parlez de l'ensemble d'un gouvernement,
18:29vous parlez d'une mesure.
18:30La Macronie, qui n'avait pas de majorité
18:33ces deux dernières années...
18:34Elle a voté beaucoup de choses.
18:38Parce qu'en fait, sur le plan économique,
18:41elle est d'accord avec la Macronie.
18:44J'entendais Jean-Philippe Tanguy nous expliquer
18:47qu'il y avait un gros problème de dette,
18:50qu'il fallait rentrer dans les clous des 3 %,
18:52c'est nouveau qu'ils le disent sans phare,
18:54au fond, sur l'austérité, sur la dérégulation,
18:58sur la fiscalité,
18:59l'extrême-droite est assez d'accord avec la Macronie.
19:02Et comme la Macronie, sur l'immigration,
19:04sur les sujets qui tiennent à coeur à l'extrême-droite,
19:07elle vient sur ces terres.
19:09Bien sûr que la compatibilité devient étonnante,
19:13déstabilisante, insupportable aussi.
19:15Elle est insupportable parce qu'à deux reprises,
19:18les Français ont voté pour Emmanuel Macron
19:20pour qu'il nous débarrasse de l'extrême-droite.
19:23La situation dans laquelle on se trouve
19:25est ahurissante.
19:27Ahurissante et révoltante.
19:29C'est pourquoi nous allons vers une crise de régime.
19:32Ne croyez pas que l'extrême-droite
19:34va faire des cadeaux durablement au président de la République.
19:38Il s'est mis dans sa main, en choisissant le Premier ministre,
19:41que l'extrême-droite accepte.
19:43Vous pensez qu'ils vont attendre sagement
19:46et voter tous sagement ? Non.
19:47L'année qui s'ouvre va être d'une très grande instabilité.
19:51Moi, j'appelle les électeurs et les électrices
19:53à ne pas se résigner, à se mobiliser.
19:56Tout peut bouger très vite, y compris, on le sait,
20:00des scénarios de démission du président de la République.
20:03La destitution que proposent les Insoumis,
20:05vous l'avez votée, vous l'avez signée,
20:07avec quatre autres membres des écologistes
20:10et trois communistes.
20:11Vous avez hésité, notamment parce qu'elle a peu de chances
20:14d'aboutir, disons-le. Pourquoi avoir signé, finalement,
20:17pour un scénario peu probable ?
20:20Oui, mais c'est un message que l'on envoie.
20:22C'est aussi l'expression du niveau de la colère.
20:25J'ai observé que...
20:26Il y a un peu de démagogie, pardon.
20:28Non, pas de démagogie.
20:30On va destituer, mais vous n'aurez pas les majorités nécessaires.
20:33Il y a 48 à 49 %, 48 au 49 % des Français
20:38qui sont favorables à cette idée de destitution.
20:41Je pense que c'est aussi une manière d'enclencher un débat,
20:44au bureau de l'Assemblée nationale,
20:46potentiellement un débat à l'Assemblée nationale,
20:48et d'exprimer, d'exprimer le souhait
20:52que tout cela s'arrête.
20:53Ca ne suffira pas, ça n'ira peut-être pas au bout.
20:56Ca n'a pas été discuté avec les partenaires,
20:59ce que je regrette.
21:00Néanmoins, en signant,
21:02je veux dire aussi que je suis en phase
21:05avec la façon d'essayer de chercher tous les moyens
21:08pour qu'Emmanuel Macron cesse de nuire au pays.
21:11Cesse de nuire au pays.
21:13On peut poser la même question pour Jean-Luc Mélenchon ?
21:16Est-ce qu'il doit partir ?
21:17Bon, écoutez, ça...
21:18C'est important, c'est un personnage central.
21:21Vous avez, évidemment...
21:22Vous êtes sorti du Nouveau Front populaire,
21:25ou plutôt des Insoumis,
21:26notamment pour un certain désaccord
21:31dans le fonctionnement de ce parti.
21:33Est-ce qu'il n'a pas sa responsabilité
21:35dans la situation d'aujourd'hui,
21:38dans la nomination d'un Premier ministre de droite ?
21:41Est-ce qu'il n'a pas le temps de réfléchir
21:43à sa sortie de scène politique ?
21:45C'est pas moi qui vais décider de la sortie de scène
21:47de Jean-Luc Mélenchon.
21:49Il peut continuer à apporter au débat public.
21:51Il peut continuer à apporter au débat public.
21:53La question, c'est pas tout ou rien.
21:55Je ne raisonne pas comme ça.
21:57J'ai eu des désaccords,
21:58et il n'est pas possible d'en avoir à la France insoumise.
22:01J'en ai priac,
22:02puisque nous avons été mis à la porte.
22:05C'est ça, la vérité.
22:06Nous avons été mis à la porte
22:08pour avoir défendu l'Union,
22:09pour avoir défendu la démocratie interne,
22:12pour avoir dit que sur l'affaire Castaner,
22:14il y avait des problèmes,
22:15pour avoir absolument plaidé
22:17pour une culture de l'Union.
22:19Voilà pourquoi nous avons été mis à la porte.
22:21Je le regrette.
22:22Je veux pas juste...
22:24Non, mais je veux dire...
22:25Voilà, de dire, effectivement,
22:27j'ai l'impression d'avoir porté mes idées...
22:30Voie-t-il personnelle, j'entends bien.
22:32Oui, d'avoir dit mes convictions
22:34et de l'avoir payé, dans la France insoumise,
22:37au prix fort.
22:38Ne me dites pas que je rachine pour autant.
22:40Pour autant, si on veut gagner, dans ce pays,
22:44il va falloir gagner avec toutes les composantes
22:46du Nouveau Front Populaire.
22:48Je ne viens pas là, avec mon sac de ressentiment,
22:50vous expliquer que la France insoumise...
22:53Non, c'est pas ça.
22:54On n'est pas sur le ressentiment,
22:56mais sur la politique.
22:57Je suis le meilleur leader du Nouveau Front Populaire.
23:00C'est deux choses différentes.
23:02Jean-Luc Mélenchon doit quitter la vie politique dehors,
23:05ou est-ce qu'il doit être le leader ?
23:07Ce sont deux questions, pour moi, différentes.
23:10Jean-Luc Mélenchon...
23:11Il doit être le leader ?
23:13Ce sont deux questions différentes.
23:15Pour l'instant, celle qui est leader,
23:17c'est celle qui est candidate au poste de Premier ministre.
23:21Hier, quand Michel Barnier est nommé,
23:23dans les 3 minutes, la personne qui s'exprime dans votre camp,
23:26c'est Jean-Luc Mélenchon.
23:28Marine Tondelier s'est exprimée à la minute.
23:30Olivier Faure a dit, et je suis d'accord avec lui,
23:33qu'il y a une crise de régime.
23:35Notre problème, si vous voulez,
23:37c'est d'arriver maintenant à ce que le Nouveau Front Populaire
23:40se structure de bas en haut.
23:43J'appelle à ce qu'il y ait des assemblées
23:45du Nouveau Front Populaire partout en France.
23:47Il faut qu'au sommet, on ne bascule pas dans des déchirements,
23:51on ne retourne pas dans la course à chacun fait ses propositions
23:55dans le dos des autres.
23:56Le Nouveau Front Populaire doit devenir une partie clémentinotin ?
24:00C'est un peu ça, ce truc ?
24:02Une fédération, une coalition,
24:04mais une coalition qui tient de bas en haut.
24:06Je dis que Lucie Castex est pour l'instant l'incarnation
24:09que le Nouveau Front populaire existe et est possible.
24:12Elle a un rôle à jouer, bien sûr qu'elle a un rôle à jouer
24:15dans la période que nous traversons.
24:18Et je trouve qu'elle a, depuis demain, tenu tout ça avec brio.
24:22Il faut qu'elle ait sa place dans cette coalition,
24:25mais c'est une coalition, elle doit être diverse.
24:27Si vous parlez de leadership,
24:29on a un leadership pour le poste de Premier ministre
24:32et ensuite, il faudra avoir une méthode
24:35pour désigner notre candidature à la présidentielle.
24:38Voilà ce qui est devant nous.
24:40Pour cela, il faut plus de Nouveau Front Populaire,
24:42continuer à travailler notre projet.
24:45Il faut être crédible aux yeux des Français
24:48comme étant une force cohérente, diverse, mais cohérente.
24:51De ce point de vue, on a beaucoup de travail.
24:53Il ne nous reste pas 30 secondes,
24:55mais vous êtes députée de Seine-Saint-Denis.
24:58J'ai envie de vous demander comment les Jeux olympiques et paralympiques
25:01s'achèvent dans deux jours.
25:03Est-ce que la Seine-Saint-Denis va profiter de ces Jeux ?
25:06C'est difficile de le dire dès aujourd'hui.
25:08J'ai constaté que dans d'autres pays,
25:10quand il y avait eu des JO,
25:12c'était dans le temps qu'on voyait si les promesses
25:14de ce qui devait durer étaient tenues.
25:17Donc, on nous jugerait, si j'ai envie de dire, sur pièce.
25:20Je sais que cette fête populaire
25:22a été un moment de joie
25:26pour beaucoup de Séquano-Dionisiens.
25:28A mettre au crédit de qui ?
25:30A mettre au crédit de ceux qui ont organisé ces JO.
25:33Après, vous savez que j'ai aussi...
25:35Le président, le maire de Paris...
25:36Vous savez aussi que j'ai quelques critiques sur ces fêtes
25:40et des inquiétudes sur le coût environnemental
25:43de ce type d'événements.
25:45Quand on profite de ces Jeux pour investir dans la Seine-Saint-Denis,
25:49parfois, on se dit pourquoi on n'aurait pas pu faire
25:51ces mêmes investissements pour les pratiques sportives
25:55en dehors de ce type de fêtes.
25:57C'est quand même une vraie question.
25:59Merci d'avoir été l'invité du 8.30 France Info,
26:01député Nouveau Front Populaire de Seine-Saint-Denis.
26:04Merci, Bérangère.
26:05On t'a suivre dans quelques minutes.
26:08Avec Renaud Delis, bien sûr,
26:09nous reviendrons sur la nomination de Michel Barnier,
26:12un Premier ministre, et pour quoi faire, et avec qui.
26:15Et puis, quel rôle pour le Front républicain
26:18dans cette nomination avec la gauche qui s'insurge,
26:21on l'a entendu avec Clémentine Autain.