Le Viager - (1972) HD
(Film france, Comédie)
Acteurs principaux
Michel Serrault
Michel Galabru
Rosy Varte
Jean-Pierre Darras
Claude Brasseur
Sujet du Film :
Au début des années 30, condamné à terme par son médecin, un célibataire de 59 ans met en viager une propriété à Saint-Tropez. Mais il s'obstine à ne pas mourir, ce qui ne fait pas l'affaire de tout le monde...
(Film france, Comédie)
Acteurs principaux
Michel Serrault
Michel Galabru
Rosy Varte
Jean-Pierre Darras
Claude Brasseur
Sujet du Film :
Au début des années 30, condamné à terme par son médecin, un célibataire de 59 ans met en viager une propriété à Saint-Tropez. Mais il s'obstine à ne pas mourir, ce qui ne fait pas l'affaire de tout le monde...
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Court métrageTranscription
00:00:00Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:02:00...
00:02:281930.
00:02:30En remontant le cours du temps, nous sommes arrivés en 1930.
00:02:34Nous allons maintenant repartir en avant.
00:02:37A cette époque, le cinéma était en noir et blanc.
00:02:41Mais nous avons préféré mettre un peu de couleur dans tout cela.
00:02:50Et si quelques personnages en noir et blanc
00:02:53traînent encore par-ci, par-là,
00:02:55ce sera bien malgré nous.
00:02:59...
00:03:08Est-ce que Gallipaud s'il vous plaît ?
00:03:10M. Emile ou M. Léon ?
00:03:12Le docteur.
00:03:13Au troisième étage, M. Léon.
00:03:16...
00:03:34Tournez-vous.
00:03:35Tournez-vous.
00:03:36...
00:03:40Doucement.
00:03:41...
00:03:48Ça suffit.
00:03:49...
00:03:51Ça suffit.
00:03:52...
00:04:05C'est...
00:04:06C'est grave, docteur.
00:04:07Vous pouvez vivre très longtemps avec ce que vous avez.
00:04:11Ah, ben alors...
00:04:13...
00:04:16Alors, ça, c'est...
00:04:18C'est grave.
00:04:19...
00:04:21C'est le cœur, n'est-ce pas ?
00:04:22Non, non. C'est un peu tout.
00:04:25Comment vous dire ? Vous êtes usé, c'est ça ?
00:04:28Vous êtes usé, M....
00:04:30Martinet.
00:04:31C'est ça. Vous êtes usé.
00:04:33Usé ?
00:04:34Qu'est-ce que je dois faire, docteur ?
00:04:37Quel âge avez-vous ?
00:04:38Oui, c'est 59 ans.
00:04:40Bientôt 60.
00:04:42Moi, je serai vous.
00:04:44Je prendrai ma retraite anticipée.
00:04:47Ma retraite ?
00:04:48C'est que ça...
00:04:50Ça va pas faire bien lourd.
00:04:52Alors, M. Martinet, vous avez bien
00:04:55quelques petits sous de côté ?
00:04:57Quelques petites économies ?
00:05:00Les économies, oui.
00:05:03Je vais vous montrer.
00:05:06J'ai acheté une petite maison au bord de la Méditerranée,
00:05:09dans un village de pêcheurs.
00:05:13Voyez ?
00:05:15C'est ça.
00:05:16Ah, c'est bien, hein ? C'est très joli.
00:05:22Le village s'appelle Saint-Tropez.
00:05:25Saint quoi ?
00:05:26Saint-Tropez. C'est dans le Var, sur la côte d'Azur.
00:05:29Bon, c'est tranquille. L'air est bon.
00:05:33Moi, j'ai toujours aimé la mer.
00:05:35J'ai vieilli, docteur, et maintenant,
00:05:37j'ai besoin de chaleur, de soleil.
00:05:40De ciel bleu, aussi.
00:05:43Votre famille va vous aider ? Vous avez des enfants ?
00:05:45Non.
00:05:46Vous êtes mariés ?
00:05:48Non.
00:05:49Pas de relations ? Pas de liaisons ? Pas d'amis ?
00:05:52Non, docteur, non. Je me suis usé tout seul.
00:06:01Vous n'avez pas pensé aux Viagés ?
00:06:03Oui. Le Viagé, ce serait la bonne solution.
00:06:06Je ne sais pas très bien comment ça fonctionne, le Viagé.
00:06:09C'est très simple. Un enfant pourrait vous l'expliquer.
00:06:15Un vieux monsieur vend sa maison en Viagé à un autre monsieur.
00:06:19Chaque année, l'autre monsieur donne de l'argent au vieux monsieur,
00:06:24mais la maison n'est pas encore à lui.
00:06:26Le jour de la mort du vieux monsieur,
00:06:29l'autre monsieur rigole drôlement
00:06:30parce que la maison est enfin à lui.
00:06:33Alors, il y a un chouette enterrement et tout le monde est content.
00:06:37C'est ça, le Viagé. C'est intéressant, hein ?
00:06:40Ah oui, c'est intéressant.
00:06:45Pensez-y, hein, monsieur Martinet.
00:06:48Pensez-y.
00:06:50Tu y penserais, docteur ?
00:06:52Je penserais.
00:06:53Je penserais.
00:07:00Mais vous croyez tout de même que j'ai encore quelques années devant moi.
00:07:05Hein ? Ah oui, oui, oui. Bien sûr, bien sûr.
00:07:09Non, reposez-vous.
00:07:11Évitez les émotions.
00:07:13Et puis, je vais vous donner des fortifiants.
00:07:16Alors, à partir de demain, vous prendrez de l'huile de foie de morue,
00:07:20trois cuillerées à soupe, hein, après chaque repas.
00:07:24Mais demain, docteur, c'est Noël.
00:07:27Alors, vous prenez un peu de champagne avec. Ce sera plus gai.
00:07:30Voilà. Joyeux Noël, monsieur Martinet.
00:07:33N'oubliez pas votre photo, là.
00:07:51C'est beau, quoi ?
00:07:52Ah, vous êtes Noël, vous, hein ? C'est le docteur.
00:07:56On vous attend, docteur.
00:08:00Non, non, c'est par ici.
00:08:01Non, je connais, je connais.
00:08:06Émile !
00:08:12Ah, euh, Émile.
00:08:13Ah, Léon, te voilà.
00:08:14J'ai une affaire pour toi, une affaire très importante.
00:08:18Ah, Léon, te voilà.
00:08:19J'ai une affaire pour toi, une affaire en or.
00:08:21Ta belle-sœur va accoucher et tu me parles d'affaires ?
00:08:23Mais non, Elvire ne va pas encore accoucher.
00:08:25Ta petite-fille, c'est pas pour aujourd'hui.
00:08:27Écoute, c'est une affaire...
00:08:28Émile !
00:08:30Ah, tu vois, Léon, tu vois.
00:08:33J'arrive, Elvire, j'arrive.
00:08:35Il arrive, il arrive. Non, euh, Émile, non, non, reste là.
00:08:39Pour un premier bébé, on s'enfole toujours trop vite.
00:08:41Écoute, je m'occupe d'Elvire depuis le début,
00:08:43et quand je m'occupe de quelque chose...
00:08:44Mais Léon, ça fait au moins cinq heures qu'elle a mal.
00:08:46Écoute-moi, Émile, tu t'es donné beaucoup de mal
00:08:49pour que ta petite-fille ait une jolie petite chambre rose.
00:08:54Est-ce que tu n'aimerais pas qu'elle ait aussi une belle maison ?
00:08:58Rose ? Peut-être.
00:09:00Émile !
00:09:04C'est un garçon !
00:09:06Oh, qu'il est mignon, qu'il est mignon.
00:09:11Et vous allez l'appeler comment ?
00:09:13Nous avions pensé à Clotilde, mais évidemment, maintenant...
00:09:18Oh, aujourd'hui, c'est Noël.
00:09:21Si on l'appelait Noël ?
00:09:23Ah !
00:09:24Ah, ça, c'est une idée.
00:09:27En tout cas, on va l'appeler Clotilde.
00:09:30Et on va l'appeler Clotilde.
00:09:32Et on va l'appeler Clotilde.
00:09:35En tout cas,
00:09:37il n'est pas de notre côté.
00:09:40Il a les yeux de Léon, les oreilles de Léon...
00:09:46Et le sourire de Léon.
00:09:48Et en plus, il ressemble à Léon.
00:09:51Bon.
00:09:54Bon, maman, je vais finir de mettre le couvercle.
00:10:05Tu te rends compte ?
00:10:07Pour une bouchée de pain, il y aura une belle maison.
00:10:11Mais ça vient là-bas.
00:10:13Et puis, nous viendrons vous voir.
00:10:15Cette affaire, je l'ai examinée à fond.
00:10:18Le bonhomme n'en a pas pour deux ans à vivre.
00:10:21Deux ans à vivre
00:10:27Deux ans à vivre
00:10:54Usé.
00:10:55Je me suis usé tout seul.
00:10:57Usé tout seul
00:11:08Combine
00:11:10Bigarie, tirotine
00:11:14C'est ma combine
00:11:24C'est un métier malheureux.
00:11:27On m'en fiche pas mal, hein.
00:11:31J'ai ma combi.
00:11:35C'est le principal.
00:11:39J'ai des pouilles.
00:11:47On voit un procureur, oui.
00:11:50Sur l'or, malheureux.
00:11:53Sur l'or. Non, ça, c'est pas bête.
00:11:58On va voir.
00:12:01On ne va pas?
00:12:03On va.
00:12:05On va voir.
00:12:07On ne va pas?
00:12:09On va.
00:12:12On va.
00:12:14On va.
00:12:16On va.
00:12:18On va.
00:12:20On va.
00:12:23C'est ce qu'on a dit.
00:12:25On va voir.
00:12:27C'est magnifique, Léon.
00:12:29On dit merci à son grand frère.
00:12:57...
00:13:19Entrez, entrez, entrez.
00:13:21Je vais vous faire visiter.
00:13:23Là, c'est ma cuisine.
00:13:24Ça n'est pas en état naturellement, mais avec quelques travaux...
00:13:29Là, c'est le salon de la Vangène. On peut faire ce qu'on veut.
00:13:33Et là-haut ?
00:13:35Et là, c'est le premier étage.
00:13:37C'est ici.
00:13:38C'est le piment, le piment.
00:13:41Il faudra bricoler pour le tailler. Il y a du travail pour Pépi.
00:13:45Quelle chance que c'est joli d'ici.
00:14:18Vous vous y voyez déjà, hein, Elvire ?
00:14:21...
00:14:30C'est un viage et le tour reprend
00:14:35...
00:14:40Papi n'est pas mourir bientôt
00:14:45Mourir bientôt
00:14:49Bientôt
00:15:00C'est un viage et le tour reprend
00:15:05...
00:15:09Papi n'est pas mourir bientôt
00:15:13Mourir bientôt
00:15:17Bientôt
00:15:20...
00:15:34C'est pas ce qu'il fait bon, ici.
00:15:37On se sent remis, moi.
00:15:39...
00:15:42Je disais donc que j'ai établi le contrat de rente viagère
00:15:48suivant mon désir.
00:15:51Mais il me semble qu'il serait bon de l'indexer.
00:15:54Indexer ?
00:15:56Indexer, oui, M. Martinet.
00:15:59Si d'aventure la vie du crédit rentier se prolonge longtemps,
00:16:03il me semble honnête
00:16:06de reviser annuellement cette rente viagère
00:16:10d'après le cours d'une matière en première quelconque.
00:16:13Je ne sais pas, moi, disons, l'aluminium.
00:16:16C'est à la mode.
00:16:19Qu'en pensez-vous, M. Martinet ?
00:16:21Maître Lagarigue, M. Gallipaud et le Dr. Gallipaud
00:16:24sont si bons pour moi qu'il n'est peut-être pas nécessaire...
00:16:28Mais si, mais si, mon cher Martinet.
00:16:31Indexons, maître. Indexons.
00:16:33Enfin, si ça gêne M. Martinet, on peut très bien...
00:16:36Mais si, mais si. On indexe.
00:16:39On indexe.
00:16:41D'accord ?
00:16:44De toute façon, deux ans, ça ne va pas chercher bien loin.
00:16:48Et même avec l'aluminium, ça ne fera pas lourd.
00:16:55Eh bien, c'est parfait.
00:16:56Vous allez signer cette option.
00:17:02Elle fait de vous, M. Martinet, un crédit rentier.
00:17:05Je pense donc que nous aurons le plaisir
00:17:08de vous revoir bientôt dans notre région.
00:17:11Et j'espère que nous aurons le plaisir de vous revoir de temps en temps à Paris.
00:17:15C'est avec regret que nous vous voyons partir
00:17:18après 36 ans de service dans notre maison.
00:17:23Moi aussi, ça me fait de la peine de vous quitter, M. Levasseur.
00:17:32Tout ça va bien me manquer.
00:17:35Mon cher Martinet,
00:17:38vous êtes entré dans cette maison, il y a de cela 36 ans,
00:17:42en qualité de manutentionnaire auxiliaire.
00:17:46A force de persévérance, d'assiduité dans le travail,
00:17:49vous avez gravi les échelons de la hiérarchie
00:17:52jusqu'à devenir sous-chef de la manutention.
00:17:55Oui, M. Martinet.
00:17:57Aussi, au soir de cette vie bien remplie,
00:18:03au nom de vos camarades...
00:18:05Mon Dieu, ils sont tous là.
00:18:08Au nom de notre maison,
00:18:11acceptez ce témoignage de notre reconnaissance.
00:18:18Cette modeste statue vous rappellera nos spécialités
00:18:21qui formèrent jusqu'à aujourd'hui la trame de votre vie quotidienne.
00:18:26Vous me gâtez, M. Levasseur, c'est...
00:18:29C'est trop. C'est trop.
00:18:36...
00:18:49Chant d'une foule
00:18:52...
00:18:54On sonne. Allez ouvrir, ma fille.
00:19:02Elle ne fera pas long feu ici, celle-là.
00:19:06Vous êtes nouvelle, vous.
00:19:10Joyeux Noël, M. Levasseur.
00:19:11Joyeux Noël.
00:19:13Joyeux Noël, ma petite Elvire.
00:19:15Joyeux Noël.
00:19:16Je vous ai apporté du boudin blanc.
00:19:18Merci, Marguerite. Quelle bonne surprise.
00:19:24Joyeux anniversaire, bonne fête et joyeux Noël, Noël.
00:19:28Chère Marguerite, elle a fait ça elle-même.
00:19:31Il est en pleine forme. Il va très bien, mon neveu.
00:19:33Ce n'est pas que lui qui est en pleine forme.
00:19:34C'est le père Martinet qui nous envoie ses voeux.
00:19:37Il se porte très bien, lui aussi. Très, très bien.
00:19:40Vous dites ça pour moi, ma chère Bette-soeur ?
00:19:42Ça devrait vous faire plaisir de savoir qu'un de vos clients
00:19:45a retrouvé la santé après vous avoir consulté.
00:19:48On va passer à table, mais je vais vous servir l'apéritif.
00:19:53Oh, du mal, la gare.
00:19:56Alors, un doigt seulement, un tout petit doigt.
00:20:05Très bien, très bien.
00:20:08Vous trouvez ça très bien, vous.
00:20:09Elvire, je t'en prie.
00:20:11Oh, toi. Dès qu'il s'agit de ton frère, tu le défends.
00:20:13Mais ma chère Bette-soeur, de quoi suis-je coupable, après tout ?
00:20:16Emile rêvait d'acheter une maison.
00:20:18Je lui ai apporté une affaire inespérée.
00:20:20Je lui avais dit que ce malheureux Martinet
00:20:22n'en avait que pour deux ans, tout au plus.
00:20:24Oui, mais ça va faire deux ans dans un mois.
00:20:26Et il se porte très bien.
00:20:27Elvire.
00:20:29Mais laisse, Emile, laisse.
00:20:31J'ai vu bien des petits-enfants.
00:20:32Laisse, Emile, laisse.
00:20:34J'ai vu bien des patients entrer dans mon cabinet en parfaite santé
00:20:36quelques jours après.
00:20:38Clac.
00:20:39Qui vous dit que ce malheureux Martinet va si bien que ça, après tout ?
00:20:42Lui.
00:20:43Oh, si on les écoutait.
00:20:46J'aimerais bien l'ausculter, en ce moment.
00:20:48Je suis sûr de ce que je trouverais.
00:20:50Faites-moi confiance.
00:20:51Ça, c'est facile. Allons tous ensemble à Saint-Tropez.
00:20:53Enfin, Saint-Tropez, comme ils disent là-bas.
00:20:56Ah, ça, c'est une bonne idée.
00:20:58On ira l'été prochain
00:20:59et on en profitera pour lui donner sa ronde viagère.
00:21:02Ça nous fera des petites vacances.
00:21:03Sera-t-il encore vivant ?
00:21:22Et voilà.
00:21:23Le comptier.
00:21:26C'est plus que l'an dernier, M. Gallipaud.
00:21:29Oui, parce que l'aluminium me manque, M. Martinet.
00:21:31Oui, oui.
00:21:34J'ai lu dans le journal
00:21:35que c'est à cause de l'industrie des aéros.
00:21:39Oui.
00:21:40Il paraît que maintenant, on en fait des casseroles.
00:21:43Oh, quelle horreur.
00:21:44Pas de casseroles en aluminium chez moi.
00:22:02En tout cas, la maison est en or.
00:22:04Ça ne joue où je m'en irai.
00:22:05Non, je veux que vous trouviez tout en état.
00:22:07Non, non, non.
00:22:08Ah, non.
00:22:09Ne me soyez pas volé.
00:22:11Voulez-vous bien vous taire ?
00:22:13Votre santé, M. Léonard.
00:22:15À votre bonne santé, M. Martinet.
00:22:28Ah, bah, tiens.
00:22:30Que je vous montre quelque chose ?
00:22:37Je vous ai planté un olivier.
00:22:39Là, regardez.
00:22:41Oh, ce n'est pas moi qui profiterais de l'huile.
00:22:44Vous nous enterrez tous, M. Martinet.
00:22:47Vous êtes bâti à chaud et à sable.
00:22:50Allons, allons, cher M. Martinet.
00:22:52Vous avez une santé de fer, n'est-ce pas, Léonard ?
00:22:55Je dirais même de l'aluminium.
00:22:57Oh, oh, oh !
00:22:58Est-ce que vous êtes rigolos, vous, docteur ?
00:23:01Oh, oh, oh !
00:23:03Pardon.
00:23:04Oh, il me vient une idée.
00:23:07Si vous le sculptiez, Léon, ça va tous nous rassurer.
00:23:09Ça, ça, c'est une idée.
00:23:11Ah, oui, ça, c'est une idée.
00:23:12Ah, vraiment ? Alors, ça, c'est une très bonne idée.
00:23:15Bon, alors, on y va, M. Martinet ?
00:23:17Oh, non, non, docteur, vous êtes trop bon pour moi.
00:23:19Alors, alors.
00:23:20Sans vous, je ne serai plus de ce monde.
00:23:21Dites pas ça, voyons. Allez, venez.
00:23:24Bon, bah, d'accord, mais je tiens à payer la consultation.
00:23:26Non, non, ne dites pas de bêtises.
00:23:28C'est ma tournée.
00:23:29C'est ma tournée.
00:23:31Toussez, toussez.
00:23:39Dix-trente-trois.
00:23:40Trente-trois ?
00:23:41Trente-trois, pas quarante-trois.
00:23:44Dix-huit heures trente-trois.
00:23:46Je viens de partir.
00:23:47Le prochain pour Paris est à vingt-trois heures cinquante-neuf.
00:23:50Domnibus.
00:23:51Vous changerez à Toulon.
00:23:53Tu vois, Léon, je te l'avais bien dit.
00:23:55Tout le monde peut se tromper.
00:23:57Pour ça, vous ne craignez personne.
00:23:58Oh, Elvire, je t'en prie.
00:24:00Ma chère belle-sœur, cette fois, c'est vous qui vous trompez.
00:24:02Martinet va mal.
00:24:03Va mal ?
00:24:04Mal.
00:24:06Mais alors, s'il va mal, c'est que ça va bien.
00:24:09Vous m'étonnez, Léon.
00:24:11Moi, je l'ai trouvé mieux que la dernière fois que nous l'avons vu.
00:24:13C'est le dernier mieux.
00:24:15Vous verrez, à Noël, on en reparlera.
00:24:17Eh bien, parlons-en, cher Léon.
00:24:21Regardez.
00:24:22Martinet dit que son ami le facteur s'est foulé la cheville
00:24:25et qu'il le remplace dans sa tournée.
00:24:2713 km par jour, dont 8 de côte.
00:24:30Alors, qu'en dites-vous, mon cher beau-frère ?
00:24:32Ça va l'achever.
00:24:33La marche, c'est très mauvais.
00:24:35Il creuse sa tombe avec ses pieds.
00:24:39Je vous ai apporté du boudin blanc.
00:24:41Oh, quelle bonne surprise. Comme c'est gentil, malgré la vie.
00:24:46Oh, la belle bête.
00:24:48Hum.
00:24:49Je parle du gigot.
00:24:50Monsieur le maître de maison.
00:25:02Vous avez lu les journaux ?
00:25:05Je m'amuse avec leur Hitler. Qu'est-ce que c'est, Hitler ?
00:25:08C'est un petit peintre en bâtiment.
00:25:10Fais pas le poids devant Hindenburg, petit caporal.
00:25:16Très bien, mon pauvre Emile. Donne-moi ça.
00:25:20Tu n'as jamais été très fort sur la criste.
00:25:27Il est drôle, mon Léon.
00:25:37Qu'est-ce que c'est, le nazisme ? C'est un feu de paille.
00:25:42Faites-moi confiance.
00:25:44C'est un feu de paille.
00:25:51L'an dernier, c'était le gigot.
00:25:53Décidément, toujours aussi adroit, mon cher beau-frère.
00:25:59Je n'aime pas le boudin blanc.
00:26:01Vous ne nous demandez pas des nouvelles de Martinet ?
00:26:04Il va de mieux en mieux, ce cher Martinet.
00:26:06Oui, je dois lui envoyer sa rente le mois prochain.
00:26:08L'aluminium a encore augmenté.
00:26:10Ah oui, l'aluminium a encore augmenté.
00:26:13Tant qu'on ne les a pas reconduit à la frontière à coups de pied dans le cul...
00:26:16Léon, il y a un enfant à tort tout de même.
00:26:27Tu as lui fait quel âge, cette année ?
00:26:29Cinq ans.
00:26:30Cinq ans et toutes ses dents ?
00:26:33Justement, elles lui font mal.
00:26:36Tiens, quelqu'un n'en a pas plus ?
00:26:39Oui, moi.
00:26:42Je n'aime pas le boudin blanc.
00:26:46Elle est intéressante, la carte de Martinet, cette année.
00:26:49Il dit que ça se construit de plus en plus dans le coin.
00:26:53Et il aide le facteur, son ami, à bâtir sa maison.
00:26:57Un an, je pense.
00:27:01Oh, Léon, Léon, Léon...
00:27:03Oh, dis donc, tu ne sais pas ce qu'ils chantent, les enfants des écoles, cette année ?
00:27:08Vas-y, Noël, chante à l'oncle Léon la chanson du négus.
00:27:10Vas-y, chante-lui.
00:27:11As-tu vu le négus
00:27:14Sur la route de Djibouti
00:27:16Qui grattait le népus
00:27:18A Mussolini ?
00:27:20Oh, oui, c'est mignon.
00:27:22Mussolini va se casser les dents, sur l'Ethiopie.
00:27:26Et la Société des Nations, vous oubliez ?
00:27:29Ça ne va pas se passer comme ça.
00:27:31Faites-moi confiance.
00:27:35A propos de Martinet,
00:27:37avec son copain, le facteur, ils ont acheté un tandem.
00:27:41Ils font les routes de montagne.
00:27:43Oh, Noël, veux-tu manger proprement ?
00:27:45Laissez, Elvire, une oxygène.
00:27:48Moi, quand j'étais petite, j'avais l'habitude...
00:27:50Laissez, Marguerite, laissez.
00:27:52Elvire a raison, il faut de l'autorité.
00:27:55C'est comme à l'Espagne.
00:27:57Le gouvernement légal aura taufé de mettre au pas ce fameux Giral.
00:28:00Comment l'appelez-vous ?
00:28:02Franco.
00:28:03Ah, oui, Franco.
00:28:05Dis donc, Léon, tu crois qu'on peut lui donner un peu de vin au grand-père ?
00:28:09Oui, il a une santé de jeune homme.
00:28:11Fais-moi confiance.
00:28:16Du sec !
00:28:35Pauvre grand-père.
00:28:38Je pense que l'année dernière, il buvait encore sa petite goutte.
00:28:41Il n'en parlait pas beaucoup, mais il n'en pensait pas moins.
00:28:44Ah, ça ne nous a pas fait plaisir, tout ce qui s'est passé en France.
00:28:48La semaine des 40 heures, les congés payés.
00:28:51Nous aurions bien besoin d'un Franco.
00:28:54Tout de même, c'est bien toujours les meilleurs qui s'en vont les premiers.
00:28:59Oui.
00:29:02Martinelle, lui, se porte très bien.
00:29:08Le plus beau
00:29:12De tous les tambours du monde
00:29:16C'est celui
00:29:19Que j'ai dansé dans vos bras
00:29:24J'ai connu
00:29:27D'autres tangos à la ronde
00:29:31Mais mon coeur
00:29:34C'est mon coeur
00:29:38C'est pas celui-là
00:29:45Pour tes 8 ans, tu as droit à un petit fond de vin blanc.
00:29:49C'est gentil.
00:29:51C'est bon.
00:29:53Léon, vous savez ce que c'est, ça ?
00:29:56C'est de l'huile d'olive. C'est le cadeau de Martinelle.
00:29:59C'est de l'huile de l'olivier qu'il a plantée pour nous.
00:30:03Tiens, tu es encore là, toi ?
00:30:05Ça va faire 2 ans, 2 ans de suite.
00:30:11Vous ne la reverrez pas l'année prochaine.
00:30:14En tout cas, l'huile, ça nous fera des provisions si y a la guerre.
00:30:17La guerre, tu plaisantes. La terre va se dégonfler.
00:30:20C'est bien que la ligne Maginot est infranchissable.
00:30:23Pas de guerre. Faites-moi confiance.
00:30:29Oh, le beau gâteau !
00:30:31C'est le 20 novembre, déjà.
00:30:35Léon, quand je pense que tu disais que la mobilisation n'est pas la guerre...
00:30:39Ce que ton frère veut dire, c'est qu'en ce qui le concerne,
00:30:41la guerre n'est pas la mobilisation.
00:30:43Ce n'est pas ma faute, ma chère belle sœur,
00:30:45si mon pays a jugé que j'étais plus utile à l'arrière qu'au front.
00:30:49Je ne tue pas des Allemands, mais je guéris des Français.
00:30:54On devrait vendre la France en viage et aux Allemands.
00:30:57On sera tranquilles avec vous.
00:31:02Merci.
00:31:03En tout cas, les nouvelles du front sont bonnes.
00:31:06Il n'y a rien qui bouge.
00:31:09L'état-major n'est pas fou.
00:31:11Il laisse mariner les boches depuis trois mois,
00:31:13mais vous allez voir, au printemps, on va arriver.
00:31:32Nous arrivons bientôt à Saint-Tropez, Elvire, dans notre maison.
00:31:35Dans notre maison.
00:31:37Oui, dans votre maison. Enfin, presque votre maison.
00:31:41Emile finira bien par nous rejoindre.
00:31:44Tonton Léon, j'ai envie de faire pipi.
00:31:47Non, quand on fait l'exode, on fait pipi.
00:31:50Non, quand on fait l'exode, on fait pipi.
00:31:53Non, quand on fait l'exode, on fait pipi.
00:31:56Non, quand on fait l'exode, on fait pipi.
00:31:59Non, quand on fait l'exode, on fait pipi.
00:32:03Trahi ! Nous avons été trahis par tous ces métèques-là.
00:32:07Par la soif de jouissance.
00:32:09Ne t'énerve pas comme ça, Léonce.
00:32:11Regardez-moi tous ces fuyards, si ce n'est pas malheureux.
00:32:14Tous ces militaires, on doit les fugir.
00:32:17Féniens !
00:32:20Racailles !
00:32:25Léon ! Léon !
00:32:27Attendez-moi !
00:32:30Attention, Léonce.
00:32:32C'est quoi, mon chien ?
00:32:34C'est quoi, mon chien ?
00:32:36Oh, Tignon !
00:32:38Martinelle !
00:32:41Madame Elvire ! Madame Marguerite !
00:32:44Le petit Noël !
00:32:46Quelle surprise !
00:32:48Nous venions nous réfugier chez vous.
00:32:51Mais vous auriez dû me prévenir.
00:32:54Je suis complet.
00:32:59J'ai des petits réfugiés belges.
00:33:01Je les loge dans la maison,
00:33:04en attendant qu'ils retrouvent leur famille.
00:33:07Ça tient de la place.
00:33:12On va s'arranger. Venez par là.
00:33:14Non, non, non ! Venez par là. Allez !
00:33:29C'est un peu à l'étroit, mais que voulez-vous ?
00:33:32À la guerre comme à la guerre.
00:33:42C'est que nous sommes cinq, tout de même.
00:33:45Léon !
00:33:47C'est moi.
00:33:50Non, nous serons six.
00:33:55L'ennemi est connu.
00:33:58La nuit est profonde
00:34:00Et la lune blonde
00:34:02De balles rimondes
00:34:04Le bois et l'éternel
00:34:09Que le feu lui montre
00:34:12Dans le ciel raconte
00:34:17D'une flamme prompte
00:34:20Notre feu de camp
00:34:25Allez, les enfants, au lit.
00:34:28Attendez, attendez.
00:34:30Extinction du feu !
00:34:4768 ans au prune !
00:34:56T'es en pleine forme, Martinet.
00:34:58En pleine forme, en pleine forme.
00:35:00T'es excité. T'es excité, bien sûr.
00:35:03Mais demain, il paiera ça.
00:35:19Oh, une étoile filante !
00:35:21Faut faire un vœu.
00:35:26C'est fait.
00:35:47Je venais juste de m'endormir.
00:35:50J'ai pas fermé l'œil de la nuit.
00:35:56Allez, vous autres.
00:35:58Vous ne savez pas faire un peu moins de bruit ?
00:36:00Vous avez réveillé M. Martinet, hein ?
00:36:02J'ai l'impression qu'il n'y a pas que Marguerite
00:36:04qui a passé une nuit blanche.
00:36:08Et qui vous dit qu'il n'est pas malade ?
00:36:25Qu'est-ce qui se passe ?
00:36:27Emile !
00:36:30Va chercher de l'eau.
00:36:56Marguerite, tu as du ch'paradrap ?
00:37:16Il se passe une terre, une table !
00:37:18Une terre, une table ?
00:37:20Une terre, une table !
00:37:22Une terre, une table !
00:37:25Tu vas avoir une pâte !
00:37:31C'est bon, docteur ? Vous passez votre maison ?
00:37:34Votre maison ?
00:37:36Votre maison.
00:37:38Qu'est-ce que vous lui avez encore fait ?
00:37:40Regardez ce vieil imbécile qui joue comme un gosse.
00:37:44Avec des étrangers, encore.
00:37:46Pauvre France.
00:37:48Ça n'a pas l'air de lui faire beaucoup de peine.
00:37:50Je ne vous le fais pas dire.
00:37:52Des gens comme ça, on devrait les dénoncer.
00:37:54Ce sont des traîtres.
00:37:57Parfaitement des traîtres.
00:37:59Au même titre que les espions allemands.
00:38:01Au même titre que les espions allemands ?
00:38:03Tu exagères.
00:38:05Au même titre que les espions allemands.
00:38:07Les espions allemands, ça se dénonce.
00:38:10Écoutez, vous entendez ?
00:38:12Les espions, les espions...
00:38:14Attention, là, il se passe quelque chose d'important.
00:38:17Le docteur Galippo vient d'avoir une idée.
00:38:19Exaspéré par ce malade qui, depuis dix ans, refuse de mourir,
00:38:23il décide de pousser un peu les choses.
00:38:25Et pour ce qui est de pousser un peu,
00:38:27quel meilleur moment que cette époque troublée
00:38:29où l'on écrit n'importe quoi.
00:38:34On se méfie de tout. On dit, par exemple,
00:38:36que les murs ont des oreilles.
00:38:42On voit des espions n'importe où.
00:38:44On dit que les portiers d'hôtels sont des généraux nazis.
00:38:53On dit que les parachutistes allemands
00:38:55se déguisent en bonnes soeurs.
00:39:05Qu'ils s'infiltrent dans les usines d'armement.
00:39:15On les voit partout.
00:39:23Ah, ah, ah...
00:39:25Grosse mollette.
00:39:28Et même à l'état-major.
00:39:30Bitte schön.
00:39:33Danke schön.
00:39:42La famille Galippo va passer à l'action.
00:39:45Mais dénoncer un espion, ce n'est pas si facile.
00:39:48Aucune administration n'a jamais prévu un guichet de dénonciation.
00:39:51Heureusement, la Providence va mettre l'homme de la situation
00:39:54sur le chemin des Galippos.
00:39:56Il y a du monde !
00:39:59Oui, il y a du monde, et même du beau monde.
00:40:06Capitaine, des gens demandent à parler à l'autorité supérieure.
00:40:11Qu'attendez-vous pour les faire entrer ?
00:40:17Belle figure d'officier.
00:40:19À l'école navale, il fut un élève des plus médiocres
00:40:22qui porte la blessure de ne pas être un buccini d'humaine.
00:40:26Il voit sa carrière marquer le pas
00:40:28à la suite d'un malheureux incident au cours des grandes manœuvres.
00:40:31Mis à la retraite anticipée d'office,
00:40:33il regagne les terres de ses aïeux.
00:40:36En 1940, profitant du désordre de l'époque,
00:40:39il attend l'occasion de faire preuve d'initiative.
00:40:50Vous avez sollicité un entretien ?
00:40:52Oui, amiral.
00:40:53Non, madame.
00:40:55Chef de la circonscription du Var Côte d'Azur,
00:40:58responsable de la continuité nationale.
00:41:02Je suis le déducteur Léon Galippo.
00:41:06Vous m'envoyez Charvet.
00:41:08Nous sommes deux bons Français, et nous venons d'énoncer un traître,
00:41:13un agent de la cinquième colonne.
00:41:15Un agent de la cinquième colonne.
00:41:19Un traître ?
00:41:20Un traître, oui, amiral.
00:41:21Un instant.
00:41:24Factionnaire !
00:41:25Surveillez les issues, je suis en conférence hautement confidentielle.
00:41:29Ouais.
00:41:33Vous disiez un traître ?
00:41:34Oui, amiral.
00:41:35Il s'appelle Louis Martinet,
00:41:38et il habite la colline des Canouilles.
00:41:41Parfaitement, monsieur le chef de la circonscription du Var Côte d'Azur.
00:41:45Responsable de la continuité nationale.
00:41:48Je puis témoigner des activités suspectes du sieur Martinet,
00:41:53qui se réjouit des succès de l'ennemi.
00:41:57Faites votre devoir.
00:42:00Martinet.
00:42:01M-E-T.
00:42:05Merci.
00:42:09Docteur,
00:42:11je m'occupe personnellement de cette affaire.
00:42:15Oui.
00:42:16Pour moi, ça n'a pas de sens.
00:42:18Je ne peux pas croire que vous vous foutiez de ce sujet.
00:42:21Vous aviez raison.
00:42:23Je ne vous ferai pas confiance.
00:42:25Toute ta vie,
00:42:26auprès de nous tous,
00:42:28t'as fait un effort pour nous.
00:42:30C'est calme.
00:42:32C'est calme.
00:42:33C'est calme.
00:42:34Je suis content à ce moment-là.
00:42:37Je ne te dis pas trop pour qu'on me venge.
00:42:39Je veux vous rassurer.
00:42:41Vous avez raison.
00:42:42au nom de la circonscription du Var Côte d'Azur.
00:43:06Louis Martinet, au nom de la circonscription du Var Côte d'Azul...
00:43:09Non mais excusez-moi mon amiral, mais à la tête chef, il dit des choses très graves en ce moment que je ne peux pas me récuperer.
00:43:15Aujourd'hui, le maréchal Pétain s'adressera à la nation.
00:43:18Albardier !
00:43:26Armistice est signé.
00:43:28Cette nuit, à 0h35...
00:43:31Louis Martinet, au nom de la circonscription du Var Côte d'Azul...
00:43:36Les combats avec l'ennemi d'hier ont cessé sur tout le front.
00:43:41Les Français auront à coeur de comprendre cette situation,
00:43:46d'envisager leurs devoirs d'une façon nouvelle et de s'adapter aux circonstances.
00:43:52Monsieur Martinet !
00:43:54Dans le calme et la dignité, tous les responsables sur l'étendue du territoire doivent se mettre à la disposition des autorités allemandes.
00:44:02Des autorités allemandes...
00:44:08Cher monsieur Martinet, au nom de la circonscription du Var Côte d'Azul, je tiens à vous assurer que je suis à vos ordres.
00:44:17À vos ordres, mais que...
00:44:20Quels ordres ?
00:44:21En ces temps difficiles, mais qui marquent la renaissance de notre pauvre pays,
00:44:25je tiens à rendre hommage à votre patriotisme,
00:44:28qui vous a permis de prévoir le chemin de la rénovation dans lequel s'engage désormais la France.
00:44:33En toutes circonstances, comptez sur ma collaboration.
00:44:36Je vous remercie. Je vous dois quelque chose ?
00:44:39Non, c'est moi qui vous dois tout, monsieur.
00:44:41Un prix ?
00:44:42Pardon, un gardien.
00:44:43Oui, un gardien, s'il vous plaît, monsieur.
00:44:58Oh, raté !
00:45:29Le docteur Gallipoux a repris ses activités.
00:45:33Vous ne me feriez pas de l'anémie graisseuse, vous ?
00:45:36Hein ? C'est rien, c'est un petit embarras gastrique.
00:45:39Vous vous nourrissez trop bien.
00:45:41Bon !
00:45:42Alors, je vais vous donner une petite pincée, une toute petite pincée,
00:45:48de bicarbonate de soude,
00:45:50et puis alors, vous allez prendre de l'huile de foie de menthe,
00:45:54et puis alors, vous allez prendre de l'huile de foie de morue.
00:45:59Par le simple exercice de sa profession, le docteur Gallipoux faisait de la résistance sans le savoir,
00:46:05car le soir même, le général von Schwarzenberg allait mourir d'une appendicite foudroyante.
00:46:15Les temps étaient durs.
00:46:16Accablés de grands malheurs et de petites misères,
00:46:19les Français ne perdaient pas l'espoir.
00:46:22Les Gallipaux, eux aussi, gardaient leur espoir.
00:46:30Bon, et bien, cette fois-ci, c'est la bonne.
00:46:32Oh, ma pauvre Elvire, j'y crois pas.
00:46:34On a déjà essayé en 40, ça n'a rien donné.
00:46:36Mouf ! C'était la débâcle.
00:46:38Mais maintenant, avec la police allemande, la Gestapo...
00:46:40En ont-ils seulement une, c'est trop pire.
00:46:42Ah ! Ben, j'espère bien, oui.
00:46:44Oh, et puis, Emile, il faut faire quelque chose, hein.
00:46:46Ça fait 13 ans que ça dure.
00:46:47Je veux y habiter, moi, dans cette maison.
00:46:49Je veux lui survivre à Martinet.
00:46:52Mais oui, maman, mais oui.
00:46:53Bon, allez, Emile, continuons.
00:46:55Écris.
00:46:57Gaulliste de la première heure, le père Martinet ravitaille des maquisards
00:47:04et cache chez lui des parachutistes américains.
00:47:09Je vous ai apporté un boudin blanc.
00:47:18Et c'est ainsi qu'en 1944,
00:47:20la lettre de dénonciation arrive à la poste de Saint-Tropez.
00:47:31Oh, Lucien !
00:47:33Oui ?
00:47:34Ça y est.
00:47:35Ça y est ?
00:47:36Oui, on monte aux maquis.
00:47:37Et le démarquement, c'est pour bientôt.
00:47:39Ah, oui ?
00:47:40Je t'avais toujours dit que tu voulais venir avec nous.
00:47:42Ah, oui ?
00:47:43Alors, viens.
00:47:48Alors, tu viens ?
00:47:53Et mon vélo ?
00:47:54Remarque-le, ça peut servir.
00:47:57Et ma femme ?
00:47:58On la préviendra.
00:47:59Et mes enfants ?
00:48:01Martinet s'occupera d'eux.
00:48:02Tu sais qu'on peut compter sur lui.
00:48:03Oh, je sais.
00:48:06Et mon courrier, alors ?
00:48:08Il attendra, ton courrier.
00:48:18Bien sûr, nous avons notre debussy, bien sûr.
00:48:20Mais vous avez votre Vacteur !
00:48:22Votre Mozart !
00:48:48Tonton !
00:48:49Tu viens m'aider pour faire la carte ?
00:48:51Ah, non.
00:48:53Voyons ça.
00:48:57Ah, M. Martinet.
00:48:58Vous êtes gentil de me les garder.
00:49:00Ils vous ont pas trop dérangé, au moins ?
00:49:02Oh, non, non.
00:49:03Au contraire, ils ont été sages.
00:49:04Très sages.
00:49:05Allez, il est tard.
00:49:06On rentre ?
00:49:07Non, mais attends.
00:49:08C'est pas la bonne idée.
00:49:09C'est pas la bonne idée.
00:49:10C'est pas la bonne idée.
00:49:11C'est pas la bonne idée.
00:49:12C'est pas la bonne idée.
00:49:13C'est pas la bonne idée.
00:49:14C'est pas la bonne idée.
00:49:15C'est pas la bonne idée.
00:49:16Non, mais attendez.
00:49:17Je pense que c'est terminé.
00:49:20C'est fini, c'est là.
00:49:23Tonton, où est Saint-Tropez ?
00:49:25Là.
00:49:26Voilà.
00:49:27Saint-Tropez.
00:49:28On est là, nous.
00:49:29Et où est la guerre ?
00:49:31Elle est loin.
00:49:32Elle est loin, la guerre.
00:49:34Hein ?
00:49:35On est là, bien, bien tranquille.
00:49:38Nous allons tomber à Saint-Tropez.
00:49:40Saint-quoi ?
00:49:41Saint-Tropez.
00:49:47Saint-Tropez.
00:49:57Vite.
00:49:58Vite, Bernard.
00:49:59Vite, vite.
00:50:03Bonjour, messieurs.
00:50:04Au revoir.
00:50:05Au revoir, monsieur.
00:50:17Bonjour, monsieur.
00:50:18Bonsoir.
00:50:20Oh, non, mon Dieu.
00:50:21Oh, non, mon Dieu.
00:50:47Alors, facteur, tu reprends ta tournée ?
00:50:50Oh, tu parles.
00:50:51Le courrier de la mairie, il a huit mois de retard.
00:50:55Ben, donne-le au chef.
00:51:10Le chef, on l'a trouvé.
00:51:12Il se cachait dans le phare.
00:51:13Ah, l'amiral Marie, salope.
00:51:15Non, monsieur.
00:51:16Capitaine de corvée de Bussigny-du-Maine.
00:51:19Pardon, dans la région, on t'appelle l'amiral Marie, salope.
00:51:22C'est un did.
00:51:23Tu vas me dire que tu jouais au double-jeu.
00:51:25Et à vol, magnum.
00:51:27Ah ben, je veux dire certainement, monsieur.
00:51:29Je surveillais les habitants de ma circonception du Varcôte d'Azur
00:51:32et j'avais particulièrement à l'œil un individu
00:51:35que je savais être un espion à la solde de l'ennemi depuis 1940.
00:51:39Monsieur Martinet.
00:51:41Martinet ?
00:51:43Martinet.
00:51:44Ça veut dire que t'as vraiment pas de chance, amiral.
00:51:46Voici une lettre envoyée par une famille Galippo.
00:51:51Des bons Français, ils le disent eux-mêmes.
00:51:54Le père Martinet, gaulliste de la première heure,
00:51:57ravitaille des maquisards et cache chez lui des parachutistes américains.
00:52:00Alors ça, ça mérite une médaille.
00:52:14Sous-titrage ST' 501
00:52:44...
00:53:08...
00:53:23Oh, mais c'est les Galippos !
00:53:26Eh ben, mes amis !
00:53:28Mes bons amis !
00:53:30...
00:53:37Oh !
00:53:38Oh, mes toutous, comme c'est gentil d'être venus !
00:53:40Oh, regardez !
00:53:42Ils sont tous là !
00:53:44C'est bien naturel.
00:53:45Oh, oui.
00:53:46Cette médaille, c'est un peu à vous que je la dois.
00:53:49Oh, là, vous exagérez.
00:53:51Votre amitié qui m'a permis de supporter ces annéteries.
00:53:54Dites, monsieur Martinet.
00:53:56Oui ?
00:53:57Vous m'invitez à danser ?
00:53:58Oh, Charmante !
00:54:00Permettez-moi.
00:54:02...
00:54:15Tu me fais danser, Léon ?
00:54:17Non !
00:54:18...
00:54:24Oh !
00:54:25Oh !
00:54:26Oh !
00:54:27C'est malade, le père Martinet.
00:54:28Ça va pas ?
00:54:29C'est ton coeur ?
00:54:30Mais non, voyons !
00:54:31Laissez-moi, j'ai perdu.
00:54:33J'ai perdu ma médaille.
00:54:35Elle est perdue, ma médaille.
00:54:37...
00:54:40...
00:54:47Les grandes réussites sont dues à la persévérance, oui.
00:54:50Mais c'est long.
00:54:52...
00:54:56Personne suivant.
00:54:58Ah, c'est toi ?
00:54:59Oui.
00:55:00...
00:55:04Tu es malade ?
00:55:05Ben, euh...
00:55:06Montre ton talent.
00:55:07Mais non, mais non, mais c'est pas ça.
00:55:09J'ai reçu une carte postale de Martinet.
00:55:11Martinet ?
00:55:12Pensez à moi, comme si on risquait de l'oublier.
00:55:15Et alors ?
00:55:16Ben, alors, il est à Paris.
00:55:18Pourquoi fait-il ?
00:55:19Son ancien patron est mort.
00:55:21Ah, il y a quand même quelques départs.
00:55:24Il vient d'enterrement.
00:55:26A son âge, ça lui ferait une distraction.
00:55:28Ben oui.
00:55:29Mais alors ?
00:55:31Il va venir nous voir.
00:55:33Et alors, c'est ça qui te rend malade ?
00:55:35Je n'ai pas payé le viager cette année.
00:55:38...
00:55:40Comment ?
00:55:42Je n'ai pas osé le dire à Elvire.
00:55:45J'ai fait de mauvais placements.
00:55:47Un SP incomptable.
00:55:49C'est cette affaire de vélo-taxi.
00:55:51Elle marche tellement bien qu'avant la libération,
00:55:54j'ai acheté des départs.
00:55:56Et bien, maintenant, des vélo-taxis.
00:56:01...
00:56:05Bon, et bien, maintenant, il s'agit de Paris au plus pressé.
00:56:08Je ne vais tout de même pas te laisser gâcher
00:56:10une affaire aussi formidable.
00:56:12Bon, alors, attends-moi.
00:56:14Je vais en parler à Marguerite.
00:56:17Alors, quelques économies, peut-être.
00:56:19...
00:56:23De l'argent ?
00:56:25De l'argent pour eux ?
00:56:27Il n'en est pas question à nous, alors.
00:56:29Ils n'avaient qu'à pas l'acheter leur maison.
00:56:31Savon-Rémy, il est un bon à rien.
00:56:33Et puis, c'est ton frère. Après tout, c'est pas rien.
00:56:35Ils n'auront pas d'un sou. Tu entends ? Pas d'un sou.
00:56:38...
00:56:45Tout va bien.
00:56:46Alors, tu as l'argent ?
00:56:47Écoute, on le laisse venir, il ne partira pas vivant.
00:56:50Tu ne vas pas l'assassiner ?
00:56:52Il va se tuer lui-même.
00:56:53Est-ce que tu te rends compte de la vie qu'il mène, ton Martinet ?
00:56:55Il se nourrit avec trois olives, il boit de l'eau clair,
00:56:57il se couche avec les poules.
00:56:58Et alors ?
00:56:59Et alors, à Paris, on va lui changer sa petite routine.
00:57:01Il a 78 ans, ton Martinet.
00:57:04Notre Martinet ?
00:57:06Si tu veux, il a 78 ans, notre Martinet.
00:57:09Tu as entendu parler des effets de l'alcool, de la fatigue,
00:57:13de la bonne chair, de la congestion pulmonaire ?
00:57:17Paris sera toujours Paris.
00:57:19On va lui faire visiter les monuments à pied.
00:57:23L'Arc de Triomphe, 284 marches.
00:57:27Notre-Dame, 368 marches.
00:57:30La Tour Eiffel, 1719 marches.
00:57:34La colonne de la Bastille, 238 marches.
00:57:38Vous vous rendez compte ?
00:57:39Oh, ce que c'est beau.
00:57:40Émile, donne-moi la main.
00:57:43Oh, ben, dites-donc.
00:57:44Depuis ce matin, moi, j'additionne toutes les marches qu'on monte.
00:57:47Bon, ça fait 3564 dans la journée, ça.
00:57:51Alors, c'est un record.
00:57:53Bon, alors, maintenant, on mange.
00:58:00Mon ami, le facteur, il est bourguignon.
00:58:02Alors, chez lui, quand on mange des escargots,
00:58:04on en mange une grosse.
00:58:07Une grosse.
00:58:09Douze, douzaines.
00:58:10Mais, là, après, c'est comme ça.
00:58:12Après, c'est comme ça.
00:58:13Des gros.
00:58:15Madame, vous pouvez assouler.
00:58:20Oh, là.
00:58:21Oh, là, ouf.
00:58:22Un peu d'air.
00:58:23Oh, oh.
00:58:24Ben, c'est intéressant, les catacombes.
00:58:26Maintenant, quand on connaît pas,
00:58:28on doit se perdre dans l'abidance.
00:58:34Martinique !
00:58:36Martinique !
00:58:41Ça va, petit ?
00:58:45Vous savez pas que j'étais plus copieuse avant la guerre ?
00:58:47Quand j'étais petit, moi, en vacances, chez ma grand-mère.
00:58:50Ma grand-mère était Alsacienne, vous savez.
00:58:52Elle nous préparait des choucons d'énorme, énorme, énorme.
00:58:55On en mangeait même au petit-déjeuner.
00:58:58Elle dit que, ma grande, vous ne la finissez pas.
00:59:02Vous n'en voulez plus.
00:59:03Non, mais vraiment.
00:59:04C'est une douce violence.
00:59:05Oh, oh.
00:59:06Oh, ben, quoi, quoi.
00:59:08Chacun son tour.
00:59:10On s'en fait pas peur.
00:59:14Moi, je me regarde.
00:59:17...
00:59:32Qu'est-ce qu'on respire mal, ici ?
00:59:34C'est pas simple.
00:59:36La fumée vous incommode.
00:59:38Oh, pas du tout.
00:59:39Allez, à votre santé, M. Léon.
00:59:42Je boute un peu au whisky. J'en ai jamais bu, moi.
00:59:46C'est fort, hein ?
00:59:48Non, non.
00:59:49C'est doux.
00:59:50C'est pas comme le schnapp de ma grand-mère,
00:59:52l'Alsacienne.
00:59:53Après, la choucroute, elle voulait toujours qu'on prenne un petit coup de schnapps.
00:59:57Elle disait, rien de franck au déjeuner.
01:00:00Je le schnapp.
01:00:02Qu'est-ce que vous dites ?
01:00:03Rien.
01:00:04C'est de l'Alsacienne.
01:00:11Bon, ben, j'ai pas que ça à faire.
01:00:13Oh, là, là.
01:00:14J'ai mon train, moi.
01:00:15Non, mais vous plaisantez.
01:00:16La soirée ne fait que commencer.
01:00:18C'est la tour des dégrandus.
01:00:19Quand on vous amène à Pigalle, de là, on vous mènera à la gare.
01:00:22Allez, finissez vos verres, tous.
01:00:23Oh, non, pas moi.
01:00:24Que faites-vous ?
01:00:32Les petits hommes de Paris
01:00:34Qui chantent et qui sourient
01:00:37Dans la ville luminière
01:00:40Les vieux messieurs coquins
01:00:42Les traites de petits trottins
01:00:44Mais ça les indiffère
01:00:47Leurs jolis petits fuseaux
01:00:49Et leurs deux longs fuseaux
01:00:51Leurs aimables manières
01:00:54En font l'échec, le charme
01:00:57Et la gloire de nos lieux
01:00:59Boum, boum, les petites femmes de Paris
01:01:03Vous n'allez pas me dire que vous avez aussi un père champenois, vous, hein ?
01:01:07Non, pourquoi ?
01:01:09Bon.
01:01:12Bon.
01:01:13Bon.
01:01:14Eh bien, c'est pas que je m'ennuie, mais il y a mon train, hein ?
01:01:17Nous bougeons plus.
01:01:40Oh !
01:01:41Oh, Léon !
01:01:42Oh, Léon, vite !
01:01:44Oh, ça va mal.
01:01:46Très mal. Fais quelque chose.
01:01:48Je suis là, Marguerite.
01:01:49Fais-moi, fais-moi confiance.
01:01:51Je suis là.
01:01:53Je veux manger.
01:01:55Les voyageurs aux marathons
01:01:59S'emmenant de la grange
01:02:02S'emmenant de la grange
01:02:05S'emmenant de la grange
01:02:08S'emmenant de la grange
01:02:10S'emmenant de la grange
01:02:32On n'est pas du chaud, là.
01:02:34C'est la dame blonde, là.
01:02:37Pauvre madame Marguerite.
01:02:38On s'était si bien amusés, hein ?
01:02:41Elles ont été gentilles avec moi.
01:02:43Mon pauvre Martinet !
01:02:44Tu veux que je te dise ?
01:02:46Les jambes de la ville, ça n'a pas de santé.
01:02:48Il passe toute la nuit dans des cafés.
01:02:50C'est pas sain.
01:02:51Puis, entre-douze, je crois que c'est pour femme.
01:02:53Elle bute, mais...
01:02:55Allons, allons, Martinet, allons, allons.
01:02:57Pour un coup, ça te remettra.
01:02:58Oh, Adrien, tu nous sers deux pastis ?
01:03:00Ah, non, non, pour moi, c'est un whisky, votre whisky.
01:03:04Léon !
01:03:05Léon !
01:03:08Emile est devenu fou ! Il est dans la cave !
01:03:14Tiens pour s'attroper !
01:03:21Non !
01:03:24Laissez-moi faire.
01:03:26Emile !
01:03:27C'est moi, ton frère.
01:03:29Mon frère, je l'emmerde !
01:03:32Vous avez raison, il est devenu fou.
01:03:34Et tiens pour le viager !
01:03:38Emile ?
01:03:40Emile !
01:03:41Mais qu'est-ce que tu fais ?
01:03:44Je recharge mon revolver.
01:03:51Mais qu'est-ce qui te prend ?
01:03:52Je m'entraîne.
01:03:53À quoi ?
01:03:54Je vais tuer Martinet.
01:03:55À coup de revolver ?
01:03:56Oui.
01:03:57Mais ça fait du bruit, un revolver.
01:03:59Je l'emmènerai en mer, très loin,
01:04:01et là, je le tuerai.
01:04:03Mais on retrouvera le corps ?
01:04:05Ah non.
01:04:06Il n'y a pas de marée en Méditerranée.
01:04:08On le retrouvera jamais.
01:04:10Je dirais qu'il est tombé.
01:04:11Un accident.
01:04:12Fini le viager.
01:04:13À nous la maison.
01:04:1420 ans.
01:04:15Ça fait 20 ans que j'attends.
01:04:16Vous ne pensez tout de même pas que je vais attendre encore 20 ans ?
01:04:22Et il monte l'aluminium.
01:04:24Tiens, là c'est ce que j'en fais, moi, de l'aluminium.
01:04:26Je l'emmerde.
01:04:27Je l'emmerde.
01:04:28Je l'emmerde.
01:04:29Je l'emmerde.
01:04:30Je l'emmerde.
01:04:31Je l'emmerde.
01:04:32Tiens, là c'est ce que j'en fais, moi, de l'aluminium.
01:04:33Regarde la casserole.
01:04:42Voilà.
01:04:45Je suis prêt.
01:05:02Martineux.
01:05:16Mon Dieu, mon Dieu.
01:05:18Monsieur Emile.
01:05:19Vous avez failli me faire tomber, crapule.
01:05:22C'est des trucs à se tuer, ça.
01:05:24J'en aurais fait une tête si j'étais mort.
01:05:26Assassin.
01:05:28Attendez.
01:05:30Descends.
01:05:33Et comment va madame Emile ?
01:05:35Je suis venu faire un tour en pédalo.
01:05:37Quel petit Noël.
01:05:38Avec moi, faire un tour en pédalo.
01:05:40Un tour en ?
01:05:41En pédalo.
01:05:42Un tour en pédalo ?
01:05:44Vous êtes venu à Saint-Tropez pour faire un tour en pédalo ?
01:05:46Oui.
01:05:48Non, je veux vous parler.
01:05:49Oui.
01:05:50En pédalo.
01:05:51En pédalo.
01:05:52En pédalo, comment en pédalo ?
01:05:53Mais c'est que c'est pas tellement la saison pour faire du pédalo.
01:05:55Non, si vous avez bavardé, nous pourrions nous installer dans la maison.
01:05:58Il n'y a personne, alors.
01:05:59Non, non, en pédalo.
01:06:00Vous voulez pas venir faire un tour avec moi en pédalo ?
01:06:02En pédalo, oui, bien sûr.
01:06:03Vous laissez votre petite valise ici ?
01:06:05Non, non, non.
01:06:25Un pédalo ?
01:06:27Mais c'est pas la saison.
01:06:31Ça fait longtemps qu'ils n'ont pas navigué, mais prenez celui-là.
01:06:33C'est le meilleur de l'escalon.
01:06:35Le redoutable, là.
01:06:53Oh, oh, oh.
01:06:54Elle est pas au chaud, non, non.
01:06:56Allez, hop.
01:06:57Allez, on embarque.
01:07:01Oh, oh, oh.
01:07:03Allez, installez-vous.
01:07:04Moi, je pousse.
01:07:08Allez, enlevez-vous toutes.
01:07:15Vous vouliez me parler, M. Abel ?
01:07:16Plus loin.
01:07:17Là où il n'y aura personne pour nous entendre.
01:07:19Loin.
01:07:20Là où c'est profond.
01:07:22C'est agréable, non ?
01:07:24On respire mieux que dans vos caves.
01:07:27Pédalez, pédalez fort.
01:07:30Oh, oui.
01:07:47Hé, allons, bon.
01:07:48Qu'est-ce qu'il se passe ?
01:07:52Qu'est-ce qu'il y a ?
01:07:53Mais je ne sais pas.
01:07:54Regarde.
01:07:55Bon, allons.
01:07:56Qu'est-ce qu'il se fait à l'arrière ?
01:07:59Hein ?
01:08:00Mais faites contrepoids.
01:08:01Quoi, contrepoids ?
01:08:02Contrepoids.
01:08:04Il va se foutre à l'eau inutilement.
01:08:06Hé, par avance, mais qu'est-ce que vous voulez ?
01:08:08Mais tiens, attends.
01:08:09C'est coincé.
01:08:10C'est le fourbi, quoi.
01:08:11Il faudrait un outil.
01:08:12Vous n'avez rien dans votre valise, hein ?
01:08:14Hein ? Non.
01:08:15Non.
01:08:16Qu'est-ce qu'on va faire ?
01:08:17Malheureusement, la côte n'est pas loin.
01:08:18Je vais chercher du secours, M. Emile.
01:08:19Du secours, non ?
01:08:20Ah, non.
01:08:21Comment ?
01:08:22C'est pas la marée qui va nous ramener à terre.
01:08:23Il n'y a pas de marée en Méditerranée.
01:08:26Oh, les parisiens.
01:08:29Tenez.
01:08:30Tenez, prenez ça.
01:08:31Je vous les confie.
01:08:34Vous ne me la prenez pas, bon sang.
01:08:36Vous me foutez ça là.
01:08:39Allez.
01:08:40Hop.
01:08:41Martinet.
01:08:43Martinet.
01:08:45Martinet, ne me laissez pas seul.
01:08:48Ne me laissez pas nager.
01:08:51Martinet.
01:08:53Martinet.
01:08:54Martinet.
01:08:56Au secours.
01:08:58Au secours.
01:09:07Qu'est-ce que vous l'avez fait, mon pédalo, vous ?
01:09:10Il faudrait y aller parce que la chaîne s'est donnée dans le...
01:09:15Enfin, tout ça s'est coincé.
01:09:16Il y a M. Galippo qui...
01:09:18Comment dites-vous ?
01:09:19Galippo.
01:09:20M. Galippo qui est resté là-bas.
01:09:21Galippo ?
01:09:22Galippo ?
01:09:24C'est Galippo ?
01:09:25Apparemment, vous le connaissez.
01:09:26Ah, si je le connais.
01:09:27La famille Galippo.
01:09:28Les beaux Français.
01:09:29Les quoi ?
01:09:30Ça, je me comprends.
01:09:31Oui.
01:09:32Tenez, prenez ça.
01:09:33Rentrez chez vous, vous allez avoir froid.
01:09:34Oui, ça m'a...
01:09:35J'ai pris un bon...
01:09:36Je vais m'en occuper, moi, de votre Galippo.
01:09:37Faites-moi confiance.
01:09:45Galippo !
01:09:47Galippo !
01:10:00Garde-toi, Galippo !
01:10:02Je te garde !
01:10:17Ah, non !
01:10:33Pauvre M. Emile,
01:10:34si bon, si généreux.
01:10:36Hé, c'est la vie, Martinet.
01:10:38C'est la vie, ça.
01:10:39Mais non, justement.
01:10:41Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
01:10:42Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
01:10:44Mais qu'est-ce qu'il s'est passé?
01:10:46On le saura jamais, on n'a pas retrouvé les corps.
01:10:48Non.
01:10:51C'est pour Gallipo.
01:10:53D'abord Marguerite,
01:10:55maintenant Émile.
01:10:57Tu sais, c'est comme si c'était un peu ma famille.
01:11:00Je sais, Martine, je sais.
01:11:02Oh, dites, je vais envoyer les actualités.
01:11:05Vous venez les voir dans la cabine?
01:11:06Oui, Martine, viens, ça te changera les idées.
01:11:08Non, non, non, je n'ai pas envie de voir du cinéma.
01:11:12Bon.
01:11:18Adieu, boga, boga, perle des villes,
01:11:20paradis retrouvé.
01:11:27Comme chaque année,
01:11:28les Fordéals sont venus apporter au Président de la République
01:11:31le Muguet porte-bonheur.
01:11:33C'est un peu de printemps qui entre à l'Élysée.
01:11:37De part et d'autre du 38e parallèle,
01:11:40les combats continuent
01:11:41sans qu'une solution pacifique du conflit semble possible.
01:11:44En Corée, c'est la guerre.
01:11:46Mais en Floride,
01:11:47de jolies baigneuses font de l'aquaplane.
01:11:50Joie de l'onde, joie du sport.
01:11:53Et voici les vacances.
01:11:55La capitale présente un visage inhabituel
01:11:58avec ses avenues désertes et ses magasins fermés.
01:12:01On ne trouve plus aux terrasses vides des cafés
01:12:03que ceux qui n'ont pas les moyens de partir vers le soleil.
01:12:08C'est déjà Noël.
01:12:10Les rues ont retrouvé leur animation joyeuse,
01:12:12mais ils sont nombreux, les citadins,
01:12:14qui ont quitté la ville
01:12:16pour retrouver sur le grand tapis blanc
01:12:18les plaisirs de la neige.
01:12:22Comme chaque année,
01:12:23les Fordéals sont venus apporter le Muguet porte-bonheur.
01:12:26C'est un peu de printemps qui entre à l'Élysée.
01:12:30Et voici les vacances.
01:12:32À Saint-Tropez, où Brigitte Bardot vient d'épouser Jacques Charrier,
01:12:36de jolies baigneuses font admirer le charme de la mode estivale.
01:12:40Cependant, sur le port, on applaudit aux acrobaties
01:12:43une célébrité locale qu'on a surnommée l'increvable.
01:12:47C'est déjà Noël.
01:12:49Les rues ont retrouvé leur animation joyeuse,
01:12:51mais ils sont nombreux, les citadins,
01:12:53qui ont quitté la ville
01:12:55pour retrouver sur le grand tapis blanc
01:12:57les plaisirs de la neige.
01:13:01Comme chaque année,
01:13:02les Fordéals sont venus apporter un peu de printemps à l'Élysée.
01:13:07À Wall Street, à la bourse de New York,
01:13:09une agitation fébrile s'empare des financiers
01:13:11qui apprennent qu'une matière première
01:13:13vient d'atteindre une valeur record,
01:13:15l'aluminium.
01:13:17C'est déjà Noël.
01:13:19Les rues ont retrouvé leur animation joyeuse,
01:13:21mais ils sont nombreux, les citadins,
01:13:23qui ont quitté la ville
01:13:25pour retrouver sur le grand tapis blanc
01:13:27les plaisirs de la neige.
01:13:30Comme chaque année,
01:13:32les Fordéals sont venus apporter un peu de printemps
01:13:34à l'Élysée.
01:13:36La grippe asiatique,
01:13:38une fois de plus, nous menace.
01:13:40Elle mobilise les soins de nos savants
01:13:42qui préparent le vaccin nécessaire.
01:13:44Hélas, les plus faibles seront les premières victimes
01:13:46et tout d'abord les vieillards.
01:13:48Les vieillards,
01:13:50dont les forces déclinantes...
01:13:52...
01:13:54...
01:13:56...
01:13:58...
01:14:00...
01:14:02...
01:14:04...
01:14:06...
01:14:08...
01:14:10...
01:14:12...
01:14:14...
01:14:16...
01:14:18...
01:14:20...
01:14:22...
01:14:24...
01:14:26Qu'est-ce qu'il y a, Docteur?
01:14:33Je cherche ma belle-sœur.
01:14:34Une mauvaise nouvelle?
01:14:35Oh non, il est mourant.
01:14:36Il est mourant.
01:14:37En ventricle.
01:14:38Le canembert.
01:14:39Elvire!
01:14:40Non.
01:14:41Elvire!
01:14:42Ça y est!
01:14:43Ça y est!
01:14:44Ça y est?
01:14:45Qu'est-ce qu'il y a, Léon?
01:14:46Le viaget.
01:14:47Le viaget.
01:14:48Ça y est.
01:14:49Martine a la grippe.
01:14:50À 99 ans.
01:14:51Hein?
01:14:52Qui avait raison.
01:14:53Je l'avais bien dit que ça finirait comme ça.
01:14:55Mais, Elvire, il n'y a pas de raison de pleurer, voyons.
01:14:58Non, Léon, mais je pense à maman.
01:15:00Elle l'a raté de quelques semaines.
01:15:02Eh oui, elle voulait tant lui survivre.
01:15:05Si elle avait su, au moins, avant de nous quitter, qu'il allait partir si vite.
01:15:09Ne pensez pas à tout ça.
01:15:11On va aller le voir.
01:15:12Oui, on va le voir.
01:15:13Pas comme ça.
01:15:15Bien sûr, je vais me changer.
01:15:18Allez, nous partons pour Saint-Tropez.
01:15:22Vous demandez M. Martinet?
01:15:25Oui.
01:15:26Vous êtes de sa famille?
01:15:27Je suis le docteur Gallipaud.
01:15:30Madame Gallipaud.
01:15:31Mon cher confrère, madame, si vous voulez bien me suivre.
01:15:36Vous êtes d'où, mon cher confrère, son médecin traitant?
01:15:39Je m'occupe de lui depuis longtemps.
01:15:41Oui, depuis quarante ans.
01:15:42Vous devez être très fier de votre mari, madame.
01:15:44Il a fait du beau travail.
01:15:45Ce n'est pas mon mari, mais il a fait du beau travail, en effet.
01:15:51M. Martinet, vous allez bien?
01:15:53Oui, bien.
01:15:54Je vous remercie.
01:15:55Je vous remercie.
01:15:56Je vous remercie.
01:15:57Je vous remercie.
01:15:58Je vous remercie.
01:15:59Je vous remercie.
01:16:00Je vous remercie.
01:16:01Je vous remercie.
01:16:02Je vous remercie.
01:16:04M. Martinet, vous êtes un vilain garnement.
01:16:13Entrez.
01:16:18Oh, docteur.
01:16:19Oh, madame Hervé.
01:16:21Vous êtes là.
01:16:23Oh, comme c'est gentil.
01:16:24Venez.
01:16:25Venez.
01:16:26Venez, venez, venez.
01:16:28Vous prenez moi?
01:16:31Vous êtes des amis.
01:16:33Des vrais amis.
01:16:35Quarante ans déjà.
01:16:40Alors, vous avez vu?
01:16:42On voulait bien tirer l'affaire, votre ami.
01:16:44Vous êtes contente, madame?
01:16:46Très.
01:16:47Et vous, Léon?
01:16:48Oh, moi, je n'y suis pour rien.
01:16:50Mais si, mais si.
01:16:51Oh, mes sauveurs.
01:16:53Venez.
01:16:54Venez près de moi tous les deux.
01:16:56Je vous serre la main.
01:16:57Docteur.
01:16:58Docteur.
01:16:59Docteur.
01:17:00C'est grâce à vous que je suis si solide.
01:17:02Vous aussi, docteur.
01:17:04Il m'a bien soigné.
01:17:06Il m'a bien soigné.
01:17:07Je n'étais pas bien.
01:17:09J'étais mal.
01:17:10J'étais mal.
01:17:11Mais docteur.
01:17:12Mais bon docteur.
01:17:14C'est à moi ces deux-là.
01:17:17Ma petite biche.
01:17:18Oh, la voilà.
01:17:20C'est ma petite fière déprise.
01:17:22Mon canard sauvage.
01:17:24Oui, oui, oui.
01:17:25Alors, alors, alors.
01:17:27Ah, non, ne vous agitez pas.
01:17:29J'étais venu vous dire que vous allez bientôt pouvoir rentrer chez vous.
01:17:32Achever votre convalescence.
01:17:34Demain, peut-être.
01:17:35Quoi?
01:17:36Demain, peut-être.
01:17:37Ah, bah, pourquoi demain?
01:17:39Non, ah, non.
01:17:41Je suis bien, moi.
01:17:42Oh, il ne faut rien exagérer.
01:17:44Ils sont bien tous pareils, n'est-ce pas, mon cher confrère?
01:17:47Oh, tous pareils.
01:17:49Bon, eh ben, cher M. Martinet.
01:17:52Nous allons vous attendre à la maison.
01:17:54Nous allons mettre un peu d'ordre.
01:17:56Elle sera pimpante pour vous accueillir.
01:17:58Oh, vous êtes trop bonne, ma princesse.
01:18:01Ah, voilà.
01:18:02Un gros mécon.
01:18:27Je crois que j'ai trouvé quelque chose.
01:18:30Moi aussi.
01:18:56Sous-titrage MFP.
01:19:26Elvire, venez voir.
01:19:45Elvire, vous ne remarquez rien.
01:19:56Vraiment rien.
01:19:59Qu'est-ce qu'il faut remarquer?
01:20:01Je vais vous expliquer.
01:20:03Quand Martinet sera revenu, nous nous cacherons dans le jardin.
01:20:08Nous laisserons le temps de monter dans sa chambre.
01:20:11Et alors, nous crierons.
01:20:13Coucou.
01:20:16Elvire.
01:20:24Et moi qui croyais vous faire une surprise.
01:20:27Je crie coucou.
01:20:29Je vois tomber Mme Elvira.
01:20:31Pauvre Mme Elvire.
01:20:33Quand je pense que la dernière chose qu'elle aura fait, c'est m'énerver, moi.
01:20:46Maintenant, docteur, il ne reste plus que vous et Noël.
01:20:50Qu'est-ce qu'il devient, le petit Noël?
01:20:54Eh oui, qu'est-ce qu'il devient, le petit Noël?
01:20:57Eh bien, il a grandi.
01:20:59Il y a longtemps que nous ne nous sommes pas intéressés à lui.
01:21:02Vous vous en souvenez du dernier des Galipeaux?
01:21:06Bébé capricieux.
01:21:09Garçonnet désolé.
01:21:12Bébé capricieux.
01:21:14Garçonnet désobéissant.
01:21:16Écolier médiocre.
01:21:18Il satisfait sans enthousiasme à ses obligations militaires.
01:21:22Rendu à la vie civile, il ne roule pas carrosse tous les jours.
01:21:26Et en des endroits malfamés, il rencontre des personnages malfaisants et même souvent malhonnêtes.
01:21:33Bref, Noël Galipeau est un malfaiteur.
01:21:37Un cambrioleur, pour être précis.
01:21:39Qui, bien qu'habituellement malchanceux, continue à faire confiance au hasard.
01:21:45Oh, le 13. La porte bonheur.
01:22:10Bonne fête, M. le Préfet.
01:22:16Je ne pouvais pas le deviner que c'était l'appartement du Préfet de police.
01:22:20Tu choisis le jour de sa fête pour le cambrioler.
01:22:24Si j'avais un bon avocat, il...
01:22:27Je ne sais pas.
01:22:29Je ne sais pas.
01:22:31Je ne sais pas.
01:22:33Je ne sais pas.
01:22:36Si j'avais un bon avocat, il pourrait peut-être dire au juge que moi aussi j'étais venu pour lui souhaiter sa fête au Préfet de police.
01:22:43Ce n'est qu'une pince, Monseigneur. Non, mais tu plaisantes.
01:22:45Bon, ben quoi. D'accord, les apparences sont contre moi et...
01:22:49Bon, ben quoi. Tu veux me tirer de là, tonton ?
01:22:51Ben là, là, là. Je me demande ce que serait devenue cette famille sans moi.
01:22:54Enfin, rassure-toi. Je vais continuer à payer ce viagé.
01:22:58Tu me signeras quelques papiers et le moment venu, je m'occuperai de cette maison.
01:23:01Même si tu restes en prison 5 ans, 10 ans, 20 ans.
01:23:0320 ans.
01:23:05Je vais me trouver un très bon avocat.
01:23:09Enfin, un avocat très cher.
01:23:13Très cher ? Mais Noël, il ne reste plus d'argent dans la famille.
01:23:17Bien sûr, je veux bien continuer à payer ce viagé qui nous a coûté les yeux de la tête, mais je ne peux pas faire plus.
01:23:21Je ne peux pas faire plus.
01:23:25Dis donc, tonton Léon, tu savais que maman met un journal ?
01:23:29Elle écrivait tout dans ce journal.
01:23:33Les lettres pendant la guerre, l'expédition de papa...
01:23:36Mais enfin !
01:23:38Noël, où te crois-tu ?
01:23:40Alors, tu me trouves un avocat très cher.
01:23:44Et puis, même si je suis condamné, je te promets, je ne dirai rien.
01:23:46Autrement, fais-moi confiance.
01:23:52Mais Noël, mon petit, comment pouvais-tu croire que je t'abandonnerais ?
01:23:56On va te sortir d'ici.
01:24:02Je te trouverai un bon avocat.
01:24:04Très cher ?
01:24:06Très cher, oui. Le plus cher des avocats.
01:24:22On a déjà donné.
01:24:24Non, je voudrais voir maître Viergeant.
01:24:26C'est pour une consultation.
01:24:30Consultation.
01:24:55On aurait bien quelque chose.
01:25:01Bon, merci. L'édition des témoins est terminée.
01:25:05Monsieur le procureur, vous avez la parole.
01:25:08Monsieur le président, si nous n'avions à requérir que dans des affaires comme celle-ci,
01:25:13notre rôle, à nous, les procureurs, serait ce chemin jonché de pétales de roses
01:25:20dont parle le poète Persan.
01:25:23Qu'y a-t-il devant nous, monsieur le président ?
01:25:25Un individu qui s'introduit par effraction dans le domicile d'un haut fonctionnaire
01:25:31et ce, devant plusieurs témoins.
01:25:36Et quel témoin, monsieur le président ?
01:25:39La fine fleur de la police française.
01:25:43La fine fleur de la police française.
01:25:49Et comme si notre rôle n'était pas assez facile,
01:25:54il y a le passé de l'accusé.
01:25:56Un passé chargé qui ne plaide pas en sa faveur.
01:26:00Plaider en sa faveur sera par contre la tâche si difficile.
01:26:06De maître Viergeant.
01:26:10J'en ai terminé, monsieur le président.
01:26:13Je demande le maximum de la peine.
01:26:18Maître, vous avez la parole.
01:26:22Monsieur le président, récapitulons les faits, si vous voulez bien.
01:26:28Nous sommes au soir du 28 juin.
01:26:32Nous sommes harassés par une longue journée laborieuse
01:26:35et nous nous trouvons par hasard devant le 13 de la rue du général Renard.
01:26:40Nous montons l'escalier, nous franchissons deux étages,
01:26:43nous ouvrons une porte et là que trouvons-nous ?
01:26:4640 fonctionnaires !
01:26:48Monsieur le président, je vous pose la question.
01:26:50Que faisaient ces 40 fonctionnaires dans l'obscurité ?
01:27:00Funeste erreur, monsieur le président.
01:27:02Car, sans saisie, il aurait suffi que le condamné...
01:27:06Pas encore, maître, pas encore.
01:27:08Pas encore, vous avez entendu ?
01:27:10Pas encore, oui.
01:27:12Ainsi, pour une simple erreur,
01:27:14on veut nous harasser à l'affection d'une famille chérie,
01:27:17aux bras largement ouverts d'une famille aimante.
01:27:20Et qui plus est ?
01:27:22Monsieur le procureur veut nous flétrir en évoquant notre jeunesse.
01:27:26On veut parler de notre passé ?
01:27:28Eh bien, parlons-en.
01:27:30Quelle est-il, notre passé ?
01:27:38En ce temps-là, si Céron disait à ses disciples,
01:27:41dans une épître bien connue...
01:27:43Qu'est-ce que c'est ?
01:27:48Monsieur le président, c'est un témoin qui demande à être entendu.
01:27:51Un témoin en faveur de l'accusé.
01:27:53Un témoin de moralité.
01:27:55De moralité.
01:28:00Monsieur le procureur, êtes-vous d'accord pour l'édition de ce témoin ?
01:28:04Oui, monsieur le président.
01:28:06Introduisez le témoin.
01:28:13Nom, prénom, âge et qualité.
01:28:16Martinelle, oui, 99 ans, crédit rentier.
01:28:20Vous n'êtes ni parent ni allié de l'accusé,
01:28:22alors jurez de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
01:28:26Levez la main droite et dites, je le jure.
01:28:28Je le jure.
01:28:30Apportez une chaise au témoin.
01:28:32Mais une chaise pour quoi faire ?
01:28:34Vu votre grand âge, monsieur Martinet.
01:28:36Oui, monsieur le président, vous savez, 99 ans,
01:28:39mais toujours pour un pied bon oeil.
01:28:41Et grâce à la famille de l'accusé.
01:28:44Comme vous voudrez, monsieur Martinet.
01:28:46Faites votre déposition.
01:28:48Je suis venu ici, monsieur le président,
01:28:51pour défendre ce jeune homme.
01:28:53Car j'ai une dette à rembourser.
01:28:55J'étais seul comme un chien, monsieur le président, seul comme un chien.
01:28:59Et toute une famille m'a pris dans ses bras.
01:29:02Une famille généreuse, charitable,
01:29:04et dont la bonté ne s'est jamais démentie.
01:29:0740 ans de bienfaits m'ont transformé.
01:29:10Et grâce à cette famille, à mon âge,
01:29:13je peux encore regarder l'avenir avec confiance.
01:29:19Et puis j'ai lu, monsieur le président, j'ai lu dans le journal,
01:29:22car les Gallipauds sont trop discrets pour me faire peur de leurs ennuis,
01:29:25j'ai lu dans le journal que cette famille était aujourd'hui
01:29:30dans le malheur.
01:29:32Aussi, monsieur le président, aidez-moi.
01:29:35Aidez-moi à payer ma dette.
01:29:38Aidez-moi à donner la joie, moi qui toute ma vie
01:29:42ai tant reçu.
01:29:45Merci.
01:30:01Acquitté, il est acquitté.
01:30:02Il est mort.
01:30:03C'est une blessure diagramme.
01:30:04Il est mort.
01:30:06Laissez passer le brocard, voyons.
01:30:08Il n'y avait plus personne.
01:30:11On sait mettre Vierzau, il n'a pas souffert.
01:30:18Pauvre garçon.
01:30:19La dernière affaire qu'il aura gagnée.
01:30:21La première aussi.
01:30:25Alors, docteur, vous êtes content ?
01:30:28Vous êtes content, il est acquitté.
01:30:31Vous n'avez pas l'air dans votre assiette.
01:30:33C'est la joie.
01:30:35Vous avez besoin de repos.
01:30:37Je vais très bien.
01:30:39Croyez-moi, docteur, vous devriez voir un médecin.
01:30:42Foutez-moi la paix, Martinez.
01:30:44Je n'ai pas besoin de vos conseils.
01:30:46Monsieur Ligon, allons.
01:30:49Je vous assure.
01:30:52Je vous assure que je vais très bien.
01:30:55Faites-moi confiance.
01:30:58A chacun son métier et les vaches seront bien gardées.
01:31:23Qu'est-ce que c'est que de nous ?
01:31:25Depuis 40 ans, j'en ai enterré des gens.
01:31:28Moi, je connais bien le cimetière.
01:31:30Vous, les galipots, vous êtes dans la troisième travée à gauche.
01:31:34Quand ton pauvre papa nous a quittés,
01:31:36ton oncle Léon a acheté un cabot de famille.
01:31:39Ah oui, ils sont tous là.
01:31:42Ils aimaient bien s'introper.
01:31:45Ils avaient envie d'y finir leur jour.
01:31:48C'est fait.
01:31:52C'est fait.
01:32:01Ton pauvre oncle ne laisse que des regrets.
01:32:04C'est à peu près tout ce qu'il laisse.
01:32:06Le pauvre, il aurait été si content de venir à mon centenaire.
01:32:10Parce que vous allez être centenaire ?
01:32:13La municipalité va me faire une petite fête.
01:32:16Je devrais venir.
01:32:20Tu nous oublies.
01:32:22Doucement, doucement, les fleurs.
01:32:25Je vais faire écrire à mon bienfaiteur.
01:32:29Il est joli, ce petit cimetière.
01:32:32C'est bien, c'est tranquille.
01:32:35Et puis regarde, d'ici, on voit la maison.
01:32:39Là, c'en est trop.
01:32:41Et l'idée d'une dernière tentative
01:32:43vient de germer dans l'esprit du dernier des galipots.
01:32:47Allez, M. Martinet, faites semblant de souffler les bougies.
01:32:50Mais pourquoi semblant ?
01:32:54Bravo !
01:33:15Si vous êtes encore doucement, je vais vous vérifier.
01:33:23Bravo ! Je lève mon verre à la jeunesse.
01:33:27A la jeunesse éternelle, à Louis Martinet,
01:33:30le doyen de mes électeurs.
01:33:34M. le député, un sourire.
01:33:37A cette petite fête, il ne manque plus qu'un invité, Noël.
01:33:41Mais cette fois-ci, il ne laisse rien au hasard
01:33:44et fait appel à deux professionnels pleins d'expérience.
01:33:49J'en ai fait des expéditions avec ces bagnoles.
01:33:53Tu ne penses pas arranger les voitures ?
01:33:55Il est marrant, mon pote.
01:33:58Regarde-moi ça.
01:34:07Mauvais contact.
01:34:11Tu as un plan pour notre petite affaire ?
01:34:14Oui. Il faut que les gens me voient pour que j'ai un alibi.
01:34:17En plus de ça, je les occuperai et vous pourrez travailler tranquille.
01:34:21Tiens, alors maintenant, c'est l'allume-cigare.
01:34:26Ça brûle.
01:34:29Mauvais contact, mais il marche bien.
01:34:35C'est bon, c'est bon.
01:34:39Un mauvais contact.
01:34:42Non, ta portière se ferme mal.
01:34:45Comment vas-tu les occuper, les copains de ton vieux, pour qu'on travaille tranquille ?
01:34:49Je ferai du bruit. Beaucoup de bruit.
01:34:51Comme la voiture à Jojo.
01:34:56Ce n'est pas ici qu'on rentre. Allons circuler.
01:34:59Mettez-vous bien dans la lumière.
01:35:01Ils ont besoin de faire leur faute, tous ces gens-là.
01:35:04Allons.
01:35:07Merci.
01:35:22Où qu'ils partent, eux ?
01:35:24La télévision.
01:35:26Bon, M. Martinet.
01:35:28Alors, vous allez passer en direct à la télévision.
01:35:31Vous voyez le monsieur là-bas, c'est le caméraman.
01:35:33Quand il vous fera signe, vous lui racontez toute votre vie.
01:35:36C'est que ça entend, ça va faire un bail.
01:35:38Nous, on n'a qu'une minute et demie, alors il faudra...
01:35:40D'accord, vous voulez.
01:35:47On dit pardon.
01:35:49Mon petit Noé, que je suis content.
01:35:52Je n'aurais pas voulu vous rater.
01:35:54Merci, tu es bon.
01:35:56J'ai une surprise pour vous.
01:35:58Ce soir, dans votre jardin, je tirerai un feu d'artifice rien que pour vous.
01:36:01Je vais sortir de votre chambre sans vous déranger.
01:36:03Tu es gentil.
01:36:05Tu es bien un galipeau.
01:36:07C'est mon petit Noé.
01:36:08Excusez-moi.
01:36:09C'est mon petit Noé.
01:36:11À nous, hein.
01:36:15Allez, les enfants, vitesse, là.
01:36:19Alors, tu me le fais en gros plan, le centenaire.
01:36:22Non, pas trop, normal.
01:36:24Là, ça va.
01:36:25Ils sont prêts à Paris.
01:36:26Comment ?
01:36:27Ils sont prêts à Paris.
01:36:28Ils sont prêts.
01:36:29Allô, Paris, vous m'entendez ?
01:36:30Ça a pas duré cent ans, votre truc, non ?
01:36:32Ah, bah, dites, c'est chez moi, alors, non ?
01:36:35Top au centenaire.
01:36:37Mesdames, mesdames et messieurs.
01:36:39En tant que député maire de la circonscription,
01:36:42je ne m'étonne pas de la longévité du moyen de mes électeurs.
01:36:46En effet, notre département est le moins pollué de France.
01:36:50Oui, non, mais c'est ma place.
01:36:51Et grâce à ceux, une poignée d'hommes,
01:36:54qui font passer avec beaucoup de courage, on va le dire,
01:36:57l'intérêt du département au-dessus des querelles stériles.
01:37:13Ça y est tout de même, vous savez l'heure qu'il est ?
01:37:15Mon pote, tes pétards, on a dû les chercher à Toulon.
01:37:17Mais y a de quoi s'aborder la flotte.
01:37:24Vous avez pas regardé la dépense ?
01:37:26Pour un feu d'artifice, il va y avoir un beau feu d'artifice.
01:37:29Tant mieux, comme ça vous aurez tout le temps pour travailler.
01:37:32Vous voyez la maison ?
01:37:34Vous rentrerez par derrière pendant que Martinez sera dans sa chambre.
01:37:37J'ai fait un plan.
01:37:42Vous pourrez tirer le canon, on vous entendra pas.
01:37:46Hé !
01:37:53Dis donc, tu crois pas qu'on pourrait attendre
01:37:56qu'il ait cassé sa pipe tout seul, ton pote ?
01:37:59C'est qui est drôlement populaire.
01:38:01On se dégonfle.
01:38:03C'est pas ça.
01:38:04Écoutez-moi bien, les gars.
01:38:05S'il meurt tout seul, mon Martinez,
01:38:07la maison, elle est pour moi, tout seul.
01:38:09Enfin quoi, on peut discuter, Maum.
01:38:11Ah, puis m'appelle pas Maum, je suis plus un Maum.
01:38:13Maum, il a 40 ans.
01:38:15Et le vieillot aussi, il a 40 ans.
01:38:17Tandis que le vieux, lui, il vient d'avoir 100 ans.
01:38:19Et il va en avoir 110, 120, 105 ans.
01:38:21Ne te fâche pas, mon pote.
01:38:23Vous allez me le buter, oui.
01:38:25Vous croyez que je vous ai amenés ici pour vous faire bronzer ?
01:38:2740 ans, ça fait 40 ans que j'attends.
01:38:29Vous croyez tout de même pas que je vais encore attendre 40 ans ?
01:38:36Maum.
01:38:43Maum.
01:38:58Mon pote.
01:38:59Ma bagnole.
01:39:05Tom.
01:39:09Hé, mais regarde-le.
01:39:14Oh, oh.
01:39:20Tu vois ?
01:39:43Tu vois, Kiki ? C'était le bouquet.
01:40:14Il est beau, mon jardin.
01:40:18C'est peut-être parce qu'ils sont tous là.
01:40:21Oh, les galipauds.
01:40:24Jamais.
01:40:25Jamais je n'oublierai tout ce qu'ils ont fait pour moi.
01:40:30Faites-moi confiance.
01:40:32Je vous en prie.
01:40:34Je vous en prie.
01:40:36Je vous en prie.
01:40:38Je vous en prie.
01:40:40Je vous en prie.
01:40:42Faites-moi confiance.
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