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00:00Bonjour, merci de nous rejoindre sur France Soir. Aujourd'hui, nous allons parler avec
00:08Pierre Barnérias, le réalisateur du film Les Survivantes, dont nous avons déjà parlé
00:13dans France Soir. Nous avons d'ailleurs reçu deux de ces survivantes. Pour faire un petit
00:20peu le point sur l'évolution de ce film, et je précise d'ailleurs que dans la foulée
00:26de cette interview, suit une interview de Georges Glatz, qui était présent à une
00:33projection spéciale qui a eu lieu samedi dernier au Grand Rex, une projection débat
00:38du film. Et donc, Georges Glatz, qui est le président fondateur du CIDE, CIDE pour Comité
00:47international pour la dignité de l'enfant. Donc déjà, Pierre, j'ai compris que depuis
00:52sa sortie, ce film marche plutôt bien pour un documentaire de ce genre.
00:57Oui, il marche bien, mais peut mieux faire, peut largement mieux faire. C'est-à-dire
01:01que là, ce à quoi je ne m'attendais absolument pas, c'est l'accueil du public. Et l'accueil
01:06du public est juste dithérambique. Et quand vous avez sur Allociné plus de quasiment
01:11500 critiques qui encensent le film, avec des gens qui disent qu'il y a un avant et
01:17un après, c'est vraiment tout l'enjeu du cinéma. C'est vraiment de faire réfléchir
01:24sur les sujets qui nous concernent tous et qui impactent les gens, mais qui donnent une
01:28belle émotion. Ce n'est pas un film triste, ce n'est pas un film où on a peur, ce n'est
01:30pas un film qui fait peur, loin de là. C'est un film qui questionne, qui émeut et qui
01:34donne du sens. Alors, oui, il marche bien parce qu'on arrive aux 30 000 entrées, mais
01:3930 000 entrées sur un nombre de salles ridicule. On est sorti dans une centaine de salles,
01:43pas plus. Il y a 5000 cinémas en France. Donc, il y a encore beaucoup, beaucoup de
01:48travail. Mais si on s'y met tous, si tous, on se prend main pour aller demander le film
01:53aussi aux salles de cinéma, pas pour une séance unique qui plombe le film, parce qu'une
01:57séance unique, comme c'est un film qui marche avec le bouche à oreille, il y a la bouche,
02:01mais il n'y a pas l'oreille. Donc, c'est juste ridicule. Les cinémas sont très contents
02:05parce qu'ils font une animation et ils engorgent plus d'entrées qu'un film qui est projeté
02:10pendant une semaine avec deux séances par jour. Donc, je sais que ce film, il a un réservoir
02:15énorme. Et moi, j'espère que vraiment d'ici septembre, on aura une belle surprise avec
02:20des exploitants qui vont vraiment prendre le film et le diffuser pendant une semaine.
02:25Et après, ils verront bien si au bout d'une semaine, le film ne fait pas tant d'entrées
02:29comme ça se fait dans le cinéma. Eh bien, il part. Mais moi, je suis convaincu qu'il
02:33y aura de belles surprises encore. Ce film a vraiment un vrai potentiel et surtout un
02:37potentiel, on va dire. Ce n'est pas un film de divertissement. Ça, vous l'avez bien compris.
02:42Et donc là, c'est les gros réseaux de distribution finalement qui ont été...
02:46Qui ont bloqué. Il n'y a aucun réseau de grands réseaux de distribution qui n'a pris
02:52le film à part le CGR, qui a pris le film sur une séance. Donc, c'est bien déjà. Mais avec
02:58une séance, on a largement fait la preuve qu'il y avait un vrai intérêt puisque si mes souvenirs
03:03sont bons, sur une seule séance, on a fait plus de 3000 entrées. Donc, c'est juste colossal.
03:08Et je pense que si les gros réseaux à la rentrée type UGC ou autres prennent le film,
03:18ils verront par eux-mêmes qu'il y a un vrai intérêt et que ce n'est pas un film... Voilà,
03:21c'est un témoignage. C'est un film qui rend hommage à cinq survivantes. Alors, il y a deux choses.
03:25Soit on les traite de folles. À ce moment-là, il faut les incarcérer. Il faut les interner.
03:29Soit ce qu'elles disent, c'est crédible et il faut en prendre compte. Et le but du cinéma,
03:37c'est d'offrir des films où on met sur la place publique des débats, où on débat. Et c'est un
03:43vrai film de débat. C'est un vrai film qui questionne. Et donc, il y a eu cette projection
03:51exceptionnelle au Grand Rex. C'était la deuxième fois, d'ailleurs, que le film est passé au Grand
03:55Rex. Non, ce qui est bien, c'est que le Grand Rex m'a suivi assez rapidement. C'est-à-dire que le
04:01Grand Rex a diffusé le film. Il a vu que ça marchait très bien. Il a vu que c'était pas
04:07une séance par jour, mais on avait deux séances le week-end et on faisait le plein. Et faire le
04:12plein, remplir les salles aujourd'hui, c'est compliqué pour les salles de cinéma. Alors,
04:15quand vous faites le plein avec un film, il n'y a pas de publicité. Là, vous commencez à réfléchir
04:19qu'il se passe quelque chose. Parce que je ne comprends pas pourquoi un exploitant ne prendrait
04:24pas ce film. C'est un film qui est plébiscité par le public. C'est un film qui questionne. C'est un
04:29film qui remplit les salles aujourd'hui quand même. Il y a deux films aujourd'hui en France,
04:37voire trois maintenant, qui font 90 % des entrées des salles de cinéma. Et le film est survivante.
04:45Quand vous prenez le rapport entre nombre de séances et nombre d'entrées, on est avec les
04:51meilleurs, loin de là. Donc, c'est un questionnement. Je n'ai pas la réponse. J'espère
04:57vraiment qu'en septembre, il va y avoir un sursaut des exploitants de salles de cinéma. Et ce sursaut,
05:01il peut être provoqué également par toutes les personnes qui ont déjà vu le film et qui pourraient
05:05les demander le film à leur salle de cinéma. De dire, écoutez, pourquoi ? Essayez, pourquoi
05:11vous ne prenez pas ce film ? Et si vous n'avez jamais entendu parler, allez regarder sur Allociné,
05:17renseignez-vous. Il y a quand même pas mal de sites Internet où on voit le résultat,
05:22le nombre d'entrées. Les exploitants sont reliés à un site qui s'appelle Cinezap. Ils savent
05:27exactement si le film marche ou pas. Quand vous voyez qu'il y a des films qui font deux séances
05:33par jour ou quatre séances par jour et qui, à la fin d'une semaine, terminent avec dix entrées
05:38seulement, c'est des films qu'on poursuit. Vous comprenez bien qu'il y a un petit souci quand
05:44même. C'est vrai que c'est des gros films, des gros blockbusters, mais qui font zéro entrée,
05:49qui squattent les salles. Sur un sujet qui est assez proche, si on parle de Sound of Freedom,
05:56dont on en a beaucoup parlé à l'automne dernier, qui est un film sur le trafic d'enfants,
06:03qui a fait des millions de dollars. Ça a été un énorme succès aux États-Unis. Normalement,
06:11un film même indépendant qui fait des millions de dollars aux États-Unis, qui a fait des dizaines
06:16de millions d'entrées aux États-Unis, on peut imaginer qu'il va avoir une distribution massive
06:23en France. Ça n'a pas du tout été le cas. Il y avait plus de salles, un peu au début,
06:31mais le film a eu remarquablement peu de salles si on considère le succès qu'il avait eu aux
06:40États-Unis. En général, des films comme ça, quand ça a un succès pareil aux États-Unis,
06:45après on le voit partout. Chez nous, ça n'a pas du tout été le cas. Donc, c'est vrai que là,
06:50il y a quelque chose qui est assez mystérieux. Donc, on va remercier le Grand Rex. Et donc,
06:56ça y est, il y a eu cette projection exceptionnelle au Grand Rex, c'était samedi dernier.
07:04Samedi dernier, absolument, samedi 20 juillet. En fait, j'ai voulu remercier le programmateur
07:10Stéphane Brousset pour sa confiance. J'avais déjà vécu des événements incroyables avec
07:17des avant-premières de Thanatos, de l'empreinte de Miracle également au Grand Rex. Et je m'étais
07:24dit, tiens, ça me faisait plaisir de le remercier. Et puis, je me suis dit, on va faire une soirée
07:27événement avec en invitant des survivantes et vraiment avec le bouche à oreille et surtout
07:34des personnes à qui je rends hommage aujourd'hui. Je pense notamment à David, à Jean-François,
07:39à d'autres personnes qui ont juste distribué des tracts dans Paris, dans les jardins,
07:46dans la sortie des métros. Et on a fait un score qui est juste improbable, parce que quand vous
07:54faites pas loin de 1 800 entrées, 1 800 entrées pour une seule séance, le 20 juillet à Paris,
08:00où il n'y a plus personne, ça devrait encore une fois de plus questionner les exploitants de
08:05salles de cinéma en disant, écoutez, c'est un film qui marche, c'est un film qui étonne,
08:09c'est un film qui, encore une fois, donne du sens. Pourquoi vous ne le diffusez pas ? Moi,
08:15ce que j'aimerais bien, c'est que les exploitants justifient leur refus. Ça, ça serait intéressant,
08:20parce que je ne comprends pas. Je ne comprends pas le refus. Je ne comprends pas pourquoi on
08:24refuserait ce film. Et vous savez, j'ai eu, j'en profite pour dire, c'est dommage parce que je n'ai
08:30plus son nom, je sais qu'il s'appelle Melik, il est dans 44. Une réaction d'un exploitant,
08:37son nom ne me revient pas, la salle de cinéma ne me revient pas, mais ça a été rapporté par une
08:46personne qui était allée demander à la salle de cinéma de bien vouloir diffuser ce film. Et le
08:52programmateur du film a dit non, non, jamais je le diffuserai, mais d'une façon carrée. Et la
08:57personne lui a dit, mais pour quelle raison ? Parce qu'il est financé par le FN. Vous vous
09:03rendez compte ? Alors voilà, je me retrouve avec un film maintenant, il ne s'est pas inventé,
09:08il est financé par le FN. Alors moi, je l'ai déjà dit et je ne m'en cache pas, je ne vote
09:13plus depuis dix ans. Je suis vraiment, je vomis tous les extraits, mais le monde politique en
09:20particulier. Et voilà les exploitants, ce que me dit un exploitant de salle de cinéma. Et là,
09:26je suis en Corse, donc dans un pays où vous dites, voilà, il y a quand même une âme qui est encore
09:31en Corse, qui vit, qui est prénente. J'appelle la programmatrice du cinéma Ellipse à Ajaccio et je
09:39lui dis écoutez, je me présente. J'appelais de la part d'un ami commun, je l'appelais sur son
09:45portable. C'est juste deux anecdotes pour vous montrer à quel point quand même il y a des gros
09:49blocages au niveau des exploitants. Et je l'appelle, je me présente, je dis le mot survivante,
09:55c'est non, non, non, on ne le diffusera pas. Très bien. Je dis mais pour quelle raison ? On ne le
10:00diffusera pas. De toute façon, il n'y a aucune couverture presse et quand il n'y a pas un bon
10:05article dans Télérama, on ne le prend pas. Donc, on a décidé qu'on ne le prenait pas. Donc, vous
10:12ne l'avez pas vu le film. Vous n'avez pas vu qu'il est plébiscité par le public. Je n'ai même pas
10:17eu le temps d'argumenter parce que de dire non, nous, on ne prend que des films qui sont
10:21plébiscités par Télérama. Alors, j'espère du fond du cœur qu'elle n'a pas pris un petit truc en plus
10:26parce que quand vous voyez la note de Télérama sur un petit truc en plus, qui est le gros
10:30blockbuster qui a fait plus de 5 millions d'entrées aujourd'hui, si elle l'a diffusé,
10:35ça veut dire qu'elle n'est pas cohérente. Mais vous voyez, ce genre de blocage-là, ça a été instinctif
10:40et il n'y a eu même pas de conversation avec cette personne. Je ne lui ai pas dit écoutez,
10:46j'espère que vous n'avez pas d'enfant, ça aurait été un peu déplacé. Mais voilà, je ne comprends
10:52pas. Sincèrement, je ne comprends pas ce genre de blocage. C'est-à-dire que c'est très, très
10:57étonnant de dire d'un seul coup, alors il faut un article dans Télérama. Au-delà de remettre le choix
11:03à Télérama, finalement, quelque part, faire son travail par Télérama, avec des raisonnements comme
11:10ça, on ne diffusait pas les films de Besson qui, en général, se sont fait défoncer par toutes les
11:15critiques un peu intellos. Mais bien sûr, mais c'est juste pour vous montrer que comme ils ne
11:22savent plus comment dire non, ils sortent des arguments, mais vraiment d'une bassesse et
11:28d'une banalité et sans nom. Parce que sortir l'argument, ben non, il n'y a pas d'article de
11:33presse, alors que vous avez 4,4, il y a eu plus de 500 critiques du public, mais il n'y a pas
11:41d'article de Télérama. Et plus l'article de Télérama est bon, ben à moins, plus le film est
11:46mauvais. Et le contraire, c'est exactement là. Je crois que pour un petit truc en plus, Télérama a
11:50dû mettre une étoile, une étoile ou deux. Donc, c'est vraiment à éviter. Et ce qui n'a pas
11:55empêché de diffuser. Je pense qu'elle a diffusé un petit truc en plus depuis sa sortie.
12:01Donc, c'est juste incohérent. Tout est incohérent, en fait. Là, le film, on peut être choqué,
12:08on peut ne pas être d'accord, on peut dire, ben j'ai du mal à y croire. Jusqu'à maintenant,
12:13je n'ai jamais eu de retour comme ça. Mais d'avoir ce genre de retour, ça montre que quelque part,
12:20il y a quelque chose qui n'est pas ordinaire. Et moi, je pense qu'il y a eu des mots de passe.
12:27Enfin, on a clairement téléphoné aux exploitants, certains exploitants, pour leur dire de ne pas
12:33prendre le film. Parce que les arguments sont tellement pitoyables. Quand vous regardez un
12:37petit peu les résultats, les chiffres que fait ce film, les réactions du public, vous ne pouvez
12:44pas ne pas le prendre. Ce n'est pas possible. Donc, on peut espérer que la situation devienne
12:50enfin normale à la rentrée ? J'espère, vraiment, j'espère du fond du cœur que le public, et c'est
12:55à vous, public, qui avez vu ce film, vraiment de ne pas faire la pression, mais d'aller juste
13:00demander à vos salles, dites-nous, est-ce que vous avez compté sortir ce film ? Pas pour une séance
13:05unique, mais juste un film comme si c'était un film normal. Testez-le sur une semaine et vous verrez
13:09bien, parce que c'est encore une fois, c'est un film qui marche sur le bouche à oreille. Donc,
13:14faites fonctionner les deux. Et sinon, vous envisagez sinon, à un moment, de le mettre en
13:21ligne ? Le plus tard possible. Le plus tard possible, parce que pour moi, j'aime le cinéma.
13:30Il n'y a pas un endroit au monde de mieux pour regarder un film que le cinéma. Et même si les
13:36cinémas me le rendent mal, parce qu'encore une fois, si j'avais malheureusement sorti Hulldup
13:40dans les salles de cinéma, je serais multimillionnaire aujourd'hui. Hulldup, il a été
13:44censuré en 24 heures. Et aujourd'hui, c'est l'agence France Presse qui mise un examen pour
13:48diffamation sur le film. Et tout ça, je traîne ce film comme un goulet, alors que si les cinémas
13:54n'avaient pas fermé en 2020, je pense qu'on n'en serait pas là aujourd'hui. Parce que le film
14:00serait sorti, il n'y aurait pas eu ces fuites qu'il y a eu sur les réseaux sociaux. Enfin, ça,
14:04c'est une autre histoire, pardon de parler de ça, mais je l'ai quand même un petit peu sur le
14:07cœur, puisque s'il y a ces barrages-là, de la part d'exploitants qui sont ignares et incultes et
14:12qui n'ont même pas regardé le film, c'est ça qui est juste incroyable. C'est-à-dire qu'ils n'ont
14:17même pas vu le film. On a l'impression que c'est quelque chose maintenant qui est à la mode. Il y a
14:22une espèce de dogmatisme ambiant, des anathèmes comme ça, avec des gens qui parlent de choses
14:28qu'ils n'ont pas vues ou qu'ils n'ont pas lues. C'est ça, mais c'est que ça. C'est Léon Dit,
14:31vous savez Léon Dit. Ah, on m'a dit que c'est un film quoi, complotiste, fait par un complotiste,
14:36donc c'est un film complotiste. Très bien. Moi, sachez que maintenant, que toute personne qui
14:40traite, qui me traite de complotiste ou de film complotiste et qui traite les survivantes de
14:46films complotistes, je pense qu'on va... Maintenant, ça y est, je commence à reprendre un petit peu du
14:51poil de la bête, mais parce que moi, je ne veux pas qu'on attaque les gamins. Ce n'est pas possible,
14:56on ne peut pas... Tu sais très bien, Laurence, ça fait quand même un dossier sur lequel on
15:00travaille depuis pas mal de temps. Ce n'est plus possible aujourd'hui de nier les faits. Donc,
15:06ceux qui continuent de les nier et qui sont les responsables de la liberté d'expression,
15:12qui font partie quand même d'un secteur culturel important pour toute démocratie,
15:19si cela bloque, il va falloir qu'ils justifient leur refus. Surtout quand c'est un film publicité
15:25par le public et par tous les publics. D'ailleurs, Georges Glass, qui te suit,
15:31lui dit que l'existence de réseaux pédocriminels, c'est quelque chose, pour le coup, qui est admis
15:37en Suisse. C'est du mal à lutter contre ces compliqués et à avoir des actions en justice
15:48qui vont jusqu'au bout. Mais par contre, il y a déjà au moins cette prise de conscience-là,
15:53c'est-à-dire que globalement, les Suisses, ça ne leur vient plus trop à l'esprit de dire que
15:59ça n'existe pas. Mais ça bouge, c'est pour ça que c'est bien. Je crois vraiment qu'en septembre,
16:04il va se passer quelque chose, j'espère du moins. Quand vous voyez le journal Libération qui sort
16:10des articles, des enquêtes sur les réseaux de la rue du Bac, super ! Il vaut mieux tard que
16:16jamais, c'est bien. On se rachète une conscience, une bonne conscience, à petit prix, mais c'est
16:21bien de le faire. Ou alors, il y a de nouveaux journalistes qui ont envie de le faire. Oui,
16:25mais tant mieux. Encore une fois, moi, je suis ravi. Plus il y aura de monde à travailler sur
16:30ce dossier, mieux ça sera. Mais quand je vois l'état de la presse aujourd'hui, j'y crois pas
16:37trop quand même. Et sinon, je parlais d'Internet qui, malgré tout, est un moyen de contourner des
16:43censures. Donc si, comme on ne le souhaite pas, ça continue à bloquer au cinéma, mais on croise
16:48les doigts pour que ça se bloque à la rentrée, est-ce que sinon on peut envisager une diffusion
16:52télé ? Il faut trouver la chaîne. Il faut trouver la chaîne, mais il y aura une diffusion VOD,
17:01c'est sûr. Une diffusion VOD sur une grosse plateforme ou sur une plateforme plus petite,
17:06mais il y aura une diffusion VOD, c'est sûr. Une diffusion télé, j'y crois pas trop, sauf s'il y a
17:11des courageux. Mais quoi qu'encore une fois, ce n'est même pas une question de courage, parce
17:17que là, c'est juste un hommage. Donc il n'y a rien de... Un hommage avec huit témoignages qui sont
17:22croisés, qui racontent des histoires qui sont différentes, de milieux sociaux complètement
17:28différents. Donc il n'y a rien de polémique dans le film sur les propos, les propos qui sont
17:35difficilement audibles, mais on arrive à accepter parce que c'est l'art du cinéma de mettre bout à
17:43bout des témoignages qui se corroborent les uns aux autres et qui donnent la preuve qu'une telle
17:49réalité, si elle peut exister. Et oui, avec pour autant effectivement aussi une certaine dose
17:56d'optimisme, malgré tout, dans un sujet qui est difficile. Une dose d'esthétisme et une dose
18:02d'optimisme et de positivité dans le film. C'est ça, moi, ça fait 30 ans ou 40 ans que je me bats
18:09pour faire une information positive, une information qui donne du sens, comme Hold Up. C'est un film
18:14très positif. Je réhabilitais le virus dans ce qu'il est et non pas dans ce qu'il est devenu à
18:17cause de la manipulation humaine, en disant qu'il ne faut pas avoir peur du virus. Et là, pour ce
18:24film, c'est la même chose. OK, il y a une réalité qui est juste monstrueuse, qui est impensable,
18:28mais on réussit, on peut réussir à s'en sortir. Il est là, le message du film. C'est un message,
18:35malheureusement, qu'il a interdit aux moins de 16 ans. C'est dommage parce que je pense que c'est
18:39un film, j'aurais aimé que des gamins de 12 ans regardent ce film ou des gamins de 14 ans,
18:42parce que si des gamins de 12 ans et de 14 ans regardent ce film et qui ont été dans des réseaux,
18:46ça, ça aurait été intéressant. C'est d'ailleurs assez étonnant parce qu'il n'y a pas de scène de
18:52violence. Il n'y a rien de tout ça. Et quand on voit les jeux, mais même les films qui sont
19:02autorisés à partir de 12 ans, 16 ans, je ne comprends pas trop. Enfin bon, encore un mystère.
19:08Bon, écoute, est-ce que tu as quelque chose à ajouter ? Non, merci à toi aussi pour tout ton
19:16investissement, parce que je sais que tu as travaillé, tu es vraiment mon aîné dans ce
19:20domaine et j'espère qu'on pourra, avant la fin de l'année, sortir toute cette grosse enquête. C'est
19:27notre petit secret qui est vraiment la suite des survivantes. Merci encore à toi et bon courage.
19:32Merci, Pierre, bon courage à toi. Et je précise d'ailleurs que dans la foulée de cette interview,
19:39je suis une interview de Georges Glatz, qui est le président fondateur du CIDE. Bonjour,
19:46merci de nous rejoindre sur François. Aujourd'hui, c'est Georges Glatz qui est le président et le
19:54fondateur du CIDE qui vient nous parler du film de Pierre Barnérias, Les survivantes. Il y a eu
20:02une grosse projection au Grand Rex samedi dernier, une projection débat, à laquelle vous avez
20:09assisté. Déjà en deux mots, est-ce que vous pouvez nous dire qui vous êtes et qu'est-ce que c'est que
20:16le CIDE, pour ceux qui ne le connaissent pas ? C'est une fondation qui est reconnue d'unité
20:21publique, qui est basée en Suisse et qui a 30 ans d'existence. On travaille beaucoup avec des
20:29juristes et des avocats pour, précisément, défendre des personnes qui ont été victimes de
20:36maltraitance, surtout les enfants. Le CIDE, c'est Convention internationale pour la dignité de
20:43l'enfant ? Oui, aussi. À l'époque, j'avais mis Comité international pour la dignité de l'enfant.
20:49Comité international pour la dignité de l'enfant, autant pour moi. Donc, ça fait très longtemps que
20:53vous suivez des affaires, notamment, d'enfants de viol et d'agressions sexuelles ? Oui, parce
21:01qu'on a surtout des affaires un peu classiques, si j'ose dire, c'est-à-dire des abus dans la
21:10famille. C'est là où il y a le plus d'enfants qui sont victimes. Puis après, bien sûr, il y a
21:15aussi des réseaux, peut-être réseaux aussi, mais ne serait-ce que dans une école où il y a un ou
21:26deux profs qui sont effectivement pédophiles. Et puis, bien évidemment, si le prof est un directeur,
21:33il va faire venir ses amis qui vont devenir pédophiles. On a déjà vu des choses comme ça.
21:40J'ai fait des enquêtes aussi grâce à des policiers et du reste qui ont fait ça, notamment dans des
21:47écoles de danse. Et donc, pour en revenir, vous avez vu ce film « Les survivantes » de Pierre
21:54Barnérias ? Oui. Alors, c'est extraordinaire d'avoir effectivement tout d'un coup plusieurs
21:59personnes qui témoignent à visage découvert. Beaucoup de gens que nous avons rencontrés aussi,
22:08des victimes, même genre de type, qui ont été victimes de sectes notamment sataniques. Elles
22:17sont malheureusement tellement abîmées, dans le sens, elles ont tellement été détruites. Mais là,
22:25dans le cas des personnes qui ont témoigné dans le film de Pierre, c'est vraiment très important.
22:35On verra mieux comme ça ce qui se passe vraiment, une fois qu'il dit une personne ou une personne,
22:41puis on dit, elle n'a pas l'air très cohérente. Mais là, tout d'un coup, ça devient beaucoup
22:45plus important. Ça donnera une conscience à l'opinion publique. Oui, vous avez trouvé ce
22:51film accessible justement pour le grand public ? Comme je suis dans ce domaine depuis plus de 30
22:57ans, je peux dire que oui. Oui, parce que ça me semble très cohérent. Et du reste,
23:03j'ai eu, je sais que d'autres personnes qui ont vu ce film, ils ont compris aussi ce qui se passe.
23:09Et on le sait que depuis longtemps, les gens qui reçoivent des informations aussi dures et aussi
23:17épouvantables que celles-ci, par réflexe, ces gens, ils disent, c'est normal. Ils se disent,
23:25ce n'est pas possible, ça n'existe pas. C'est une façon de se protéger. Alors on dit,
23:30ça n'existe pas. Ce qui est dit notamment avec des enfants qui ont été assassinés par d'autres
23:41enfants du reste, ces témoignages, c'est épouvantable. C'est le diable, du reste,
23:46c'est vraiment le diable, on peut le dire. On force des enfants à tuer d'autres enfants.
23:51Oui, ça, j'ai déjà entendu. Ce n'est pas la première fois que je l'entends.
23:56Et ce n'est pas en 30 ans que vous avez entendu des témoignages de ce type, déjà ?
24:00Oui, oui. Enfin, aussi de ce que j'ai vu personnellement, on se rend compte que certains
24:07enfants qui ne se connaissent pas disent la même chose. Par exemple, dans des dessins,
24:12des personnes qui sont dans des caps comme ça, c'est la même chose. Ce n'est pas forcément
24:18dans les mêmes endroits, mais c'est la même chose, c'est les mêmes rituels. Ce n'est pas
24:25une preuve, mais ça donne quand même… C'est un indice, des témoignages qui sont
24:29cohérents les uns avec les autres, avec des enfants qui ne se sont jamais rencontrés et qui
24:35racontent la même chose. C'est un gros indice de véracité, quand même.
24:39Oui, mais justement, ce qui est intéressant de voir, c'est de savoir pourquoi ça ne se fait
24:43plus au niveau de la justice. On n'entend pas parler de cela par rapport à des enquêtes où on
24:52retrouve des témoignages qui deviennent cohérents parce que c'est les mêmes. Du reste, nous,
25:00nous avons déjà fait à l'époque, il y a dans le premier, on avait fait un rapport,
25:07il date de quelques années déjà, sur les réseaux pédophiles, où en ayant plusieurs affaires,
25:14on s'est bien rendu compte que certaines affaires étaient les mêmes et il y avait les mêmes…
25:20Protagonistes, les mêmes intervenants ?
25:22Oui, oui. Par exemple, oui, exactement. On a déjà des affaires comme ça où on trouve qu'il y a
25:30des liens. D'ailleurs, vous étiez, je me rappelle, vous étiez sur le plateau de l'émission qui avait
25:36été animée par Élise Ulisse, qui avait fait grand bruit à l'époque. C'était un documentaire de
25:41Pascal Justice et je crois que c'était Emmanuel Gagné. D'ailleurs, ces enfants ont fini en Suisse,
25:49vous les connaissez ? Enfin, on les connaît tous les deux. Ils avaient déjà ce type de témoignage.
25:56Et d'ailleurs, on avait dit à l'époque, exactement ce que vous avez dit, que ce n'était pas possible.
26:01La juge d'instruction avait même écrit que ce n'était pas vrai parce que c'était inimaginable.
26:04Du reste, si on revient à ce qui s'est passé dans cette émission, je me rappelle aussi qu'il y avait
26:11cette procureure… Martine Bouillon ?
26:14Voilà, qui témoignait aussi de cela. J'étais aussi, je me rappelais aussi que j'avais été à Interpol,
26:25notamment avec un avocat du CIDE. Et les deux personnes, on a entendu qu'il y avait des charniers
26:35d'enfants qu'on avait découverts. Et puis, quand on a parlé de ça, ça n'a pas passé.
26:42Martine Bouillon a eu plein d'ennuis après pour avoir dit ça.
26:47Je me témoigne, je l'ai vécu, je le sais, je l'ai entendu avec un
26:55« j'étais à l'Interpol », on me l'a dit.
26:57Et est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui…
26:59Juste pour vous dire une chose encore, il y avait des… par rapport à ce qu'on avait fait avec
27:05cette émission qui était sur FR3, du reste, curieusement, elle a disparu des archives.
27:13Elle est revenue après parce qu'il y avait des gens qui avaient fait des copies.
27:16À un moment donné, on a voulu la faire disparaître, mais c'était trop tard.
27:20Oui, c'est vrai.
27:21En tout cas, l'émission qu'elle avait faite, elle a eu le mérite d'exister.
27:24Et donc, est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui, les esprits sont plus prêts ?
27:28Est-ce que vous pensez qu'il va y avoir moins de rejets ?
27:31Petit à petit, les choses vont se mettre en place, c'est évident.
27:35Grâce notamment aux réseaux sociaux qui en parlent.
27:40Il est vrai que les médias classiques, très peu de choses.
27:48Oui, ça m'inquiète de voir ça.
27:51Les grands médias mainstream, comme on dit, ne parlent pas de ce film.
27:57Ça m'interroge, en tout cas. Et vous ?
28:00Moi, ça ne m'étonne pas plus que ça.
28:03C'est vrai qu'il y a encore un chemin à parcourir pour qu'on aborde ces sujets.
28:09Puis surtout, c'est une chose d'en parler, mais qu'après, il y ait des mesures qui soient prises.
28:13D'ailleurs, j'ai une dernière question à ce sujet.
28:15Qu'est-ce qui se passe en Suisse ?
28:19Est-ce que la Suisse se préoccupe plus de ce sujet que les autres pays européens ?
28:25Parce que je me rappelle que, par exemple, à l'époque du CDROM de Zandvoort,
28:29il y a plein de gens qui ne se rappellent plus de cette histoire,
28:32mais c'était une histoire de CDROM pédocriminelle, une affaire qui avait fait beaucoup de bruit à l'époque.
28:37Des familles de victimes français avaient été obligées d'aller en Suisse pour consulter le CDROM,
28:43mais donc la police suisse avait accepté de les recevoir.
28:46La police suisse avait été plus réactive à l'époque que les autres institutions européennes,
28:52et notamment les institutions françaises.
28:54Donc je me demande si la Suisse a toujours de l'avance par rapport à la protection des mineurs, d'après vous.
29:00De la criminalité organisée qui s'en prend aux enfants, des abus rituels, des réseaux.
29:09Sans doute c'est le côté suisse, la dépromatie, qui permet qu'on n'ait pas tellement de barrières à ce niveau-là.
29:21Il n'y a pas trop de liens qui ne nous permettent pas de faire certaines choses.
29:26Vous voulez dire qu'il y a moins de collusions ?
29:28Voilà, exactement. Par exemple au niveau politique, non.
29:33Vous pensez que les enquêteurs suisses sont plus libres,
29:40et les magistrats suisses sont plus libres que par exemple les magistrats français ?
29:45Ça me semble assez évident personnellement.
29:48C'est aussi la structure du pays, comment est-ce qu'on fonctionne.
29:52Oui, d'accord. Vous voulez dire que c'est moins hiérarchisé,
29:54qu'il n'y a pas de directives qui viennent du sommet pour stopper tout ça ?
30:01Oui, exactement, déjà ça, oui.
30:03Et donc, ça aboutit à quelque chose ? On a des procès ?
30:10On a déjà eu des enquêtes qui ont eu des résultats dans ce genre de dossier spécifique,
30:16où la preuve est en général très difficile, parce que les victimes en plus mettent longtemps à parler ?
30:21Oui, on en parle. Du reste, avec des médecins, tout ça, on en a parlé.
30:28C'est des choses qui sont admises, que cela existe.
30:35Par contre, si on veut chercher un peu plus, pour savoir où est-ce qu'ils sont, qu'est-ce qu'ils font,
30:41alors là, ça devient tout d'un coup très difficile, c'est opaque.
30:45Bien sûr. Pour terminer, on va revenir sur les survivantes.
30:49Est-ce que le film est distribué aussi en Suisse ?
30:53Alors, ça doit se faire prochainement, à Vevey.
30:56Il y aura prochainement, et puis dans un autre endroit encore.
31:00On va le mettre de toute façon sur les sites du CIDE, on va mettre cela aussi.
31:04Écoutez, je vous remercie beaucoup. Je ne sais pas si vous avez quelque chose à rajouter ?
31:08J'espère surtout qu'on va, un jour ou l'autre, arriver à démonter ces sectes sataniques
31:20qui s'occupent de faire très mal aux enfants.
31:24Le problème, c'est de savoir, c'est qu'il n'y a malheureusement pas trouvé de preuves.
31:34Je sais qu'il existe des films, et personne n'en a vraiment.
31:40Donc, ça démontre à quel point c'est difficile.
31:43Du reste, je rappelle quand même que la personne qui a donné des informations,
31:50que j'avais rencontrées…
31:56Vous voulez dire, on en a parlé en fait, là vous parlez de Gina Bernard,
32:01qui avait des films, parce que des fois ces crimes sont filmés,
32:07et qui avait des films et malencontreusement morte d'un accident un peu inexplicable.
32:13Absolument, alors qu'elle m'avait dit, quelques jours avant, qu'elle avait reçu des menaces de mort.
32:22Et on a conclu à l'accident.
32:24Elle m'avait donné une adresse d'un religieux dans un couvent en France,
32:33et quand j'ai voulu chercher ce couvent, j'ai retrouvé le couvent,
32:37et quand j'ai voulu avoir le religieux, il avait disparu le même jour, enfin deux jours avant,
32:45alors qu'il était là depuis des années.
32:47Évidemment, on ne l'a pas cherché.
32:48Georges Glad, je vous remercie, et je vous remercie tous de nous suivre sur François,
32:55et pour votre soutien, en bas de page, il y aura les liens pour trouver les salles
33:01où sont projetés le film « Les survivantes » de Pierre Barmerias, et merci, à bientôt.