La cloche a sonné ce lundi 2 septembre pour 4 200 élèves des écoles maternelles et élémentaires troyennes. Parmi eux, 870 expérimentent la tenue scolaire. C’est le cas des 234 élèves du groupe Paul-Bert à Troyes. Images : Anne Genévrier / Réalisation : Mattéo Clochard
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00:00Dans cette entrée ici à Paulbert, comme dans quatre autres écoles qui représentent à peu près 800 élèves,
00:05c'est effectivement une rentrée qui teste cette tenue scolaire commune.
00:09C'est l'idée avec laquelle je suis allé chez lui il y a plus d'un temps,
00:11parce que je l'avais proposé dans un rapport qui accompagnait la mise en place de la loi sur l'interdiction des signes offensifs.
00:16Là, l'idée n'a rien à voir avec la ICPO, sa structure et l'esprit d'équipe.
00:20Et effectivement, la comparaison avec un club de foot est assez logique.
00:23Mbappé, lorsqu'il était au Paris Saint-Germain, portait le même maillot de barque que là.
00:28Il avait des clones, il portait de la même manière.
00:30Ils allaient vivre tous les deux, mais ils avaient ce sentiment d'appartenance.
00:33Et au fond, cette tenue commune, c'est expérimenter le renforcement de l'esprit d'équipe dans une école.
00:38C'est la raison pour laquelle il y a le nom de l'école derrière.
00:40C'est la raison pour laquelle il y a l'appartenance avec cette petite figurine qui représente à Ronin
00:45et qui donne ce sentiment que nous sommes dans une même équipe.
00:48C'est vrai pour les enseignants, c'est vrai pour les parents, c'est vrai pour les élèves.
00:51C'est une expérimentation. On se donne rendez-vous dans deux ans et on verra en fonction de l'évolution.
00:56C'est une conviction aussi de ma part, avec Stéphanie Frankel et toute l'équipe qui m'accompagne,
01:00que nous devons essayer des choses.
01:03Ça marche aux États-Unis, ça marche dans les pays anglo-saxons, ça marche en Outre-mer.
01:07Il n'y a aucune raison que ça ne marche pas en métropole et il n'y a aucune raison que ça ne fonctionne pas à Troyes.
01:11Et c'est la raison pour laquelle je pense qu'il y aura moins de tensions à l'intérieur des familles,
01:14il y aura moins de tensions à l'intérieur des écoles.
01:16Et nourrir ce sentiment d'équipe, cet esprit d'équipe, cette volonté commune,
01:19partager une appartenance, un projet collectif,
01:22on représente à l'intérieur comme à l'extérieur son école.
01:26C'est quelque chose de nouveau, c'est quelque chose qui sera inclus.
01:29C'est une projection et c'est également un engagement de pouvoir le développer si ça fonctionne.
01:33Vous dites expérience de deux ans.
01:36Pas mal de parents à qui j'ai demandé s'ils étaient favorables disent qu'ils sont favorables
01:40mais qu'ils ne comprennent pas pourquoi on ne va pas plus vite justement.
01:42Au contraire, c'est-à-dire vraiment tout d'un coup.
01:44Oui, alors c'est des agences paradoxales comme on dit.
01:48C'est-à-dire qu'il ne faut pas que ça se fasse mais il faut que ça aille plus vite.
01:51Il faut bien commencer quelque part.
01:53Ce « quelque part » était sur la base d'une méthode.
01:56C'est une méthode un peu consensuelle, on ne l'a pas imposée.
01:59Je ne l'ai pas dit, comme maire de Troyes, je veux l'uniforme dans toutes les écoles.
02:02Nous avons dû, avec Stéphanie Frankel et l'équipe qui m'accompagne,
02:05eh bien discutons avec les parents, discutons avec les corps enseignants
02:08et les écoles qui sont retenues sont des écoles volontaires.
02:10Donc c'est une base volontaire, une base consensuelle.
02:13Pour que ça marche, il faut qu'il y ait un règlement.
02:14La liberté est la règle, il n'y a pas de liberté sans règle.
02:16C'est la force du règlement qui créera les conditions d'appartenance
02:19et honnêtement, les premiers regards qu'on a croisés avec les petits-enfants et les parents,
02:2390% dès vendredi avaient récupéré le trousseau.
02:27On puisse échanger, c'est un effort de la collectivité, mais c'est aussi un projet.
02:30Ce projet, c'est de permettre de structurer l'esprit d'équipe le plus tôt possible.
02:34Au sein de nos écoles, c'est notre responsabilité.
02:36Le coût de tout ça pour la collectivité ?
02:39Le coût est autour de 100 000 euros,
02:41ce qui est un coût modéré pour l'échelle du budget de la ville.
02:44Donc on est là aussi dans l'esprit d'équipe Troyens.
02:46On a des grandes entreprises du textile, on a des grandes marques,
02:49elles ont joué le jeu et c'est pour servir les enfants des écoles de Troyes.
02:52Donc voilà, l'esprit d'équipe de la même manière.
02:54Vous disiez que c'était bien avant l'État.
02:57L'État a imposé ça cette année, tout le monde peut suggérer ça cette année.
03:01Qu'est-ce que ça a changé par rapport à toute votre démarche ?
03:04Est-ce que ça a changé quelque chose ?
03:06Je suis très heureux que le rapport que je commets,
03:09qui était public et qui a été largement débattu à l'époque,
03:11et qui surtout a eu des naissances à cette fois que j'évoquais,
03:14date de 2003, donc 22 ans.
03:17J'aurais souhaité le mettre en place depuis très longtemps à Troyes.
03:20Il y a eu des hauts, il y a eu des bas, il y a eu des moments
03:22où nous étions prêts pour le Covid.
03:24Le Covid est arrivé, ça a mis en l'air deux à trois rentrées scolaires.
03:27On le fait cette année.
03:29Je suis très heureux que cette idée prospère.
03:31Elle répond aussi à un critère d'abaissement des tensions,
03:34de harcèlement des sujets de société aujourd'hui
03:37qui sont douloureux pour les enfants,
03:38qui peuvent être très douloureux pour les parents,
03:40qui sont inquiétants également pour le corps enseignant.
03:42C'est un élément dans un dispositif aujourd'hui
03:44d'une société qui n'est plus la même qu'en 2003,
03:46mais dont le principe, justement, et ça fait partie des invariants,
03:49permet, à travers une tenue commune,
03:51de créer cet esprit d'équipe que j'évoque en permanence
03:53et qui, à mon avis, va dans la bonne direction.
03:56Et il y a aussi cette dimension de souffrance dans le milieu scolaire
04:00qui devrait pouvoir être un peu atténuée par le corps enseignant.
04:12Sous-titrage Société Radio-Canada