Foulon : «Un truc de malade tout cet engouement» - Paralympiques - Cyclisme sur piste

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?' 26 ans, Dorian Foulon a survolé la finale pour conserver son titre paralympique sur la poursuite individuelle (C5) ce samedi. Au sortir de l'épreuve, le para-athlète a fait part de sa fierté.

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Transcript
00:00Première émotion, c'est juste exceptionnel, j'arrive pas à réaliser honnêtement tout ce qui se passe.
00:05Encore la médaille de la performance, oui je réalise, mais c'est tout l'engouement qu'il y a derrière.
00:10Ayant vécu Tokyo, ça n'a rien à voir la saveur de la médaille.
00:13Là je peux en plus profiter et j'ai 3 jours pour me remettre dans le bain avant la prochaine,
00:17mais c'est vraiment un truc de fou.
00:18Je me suis levé ce matin avec un peu de palpitant, franchement pour être honnête, assez stressé mais déterminé.
00:24La première partie s'est bien passée, franchement quand j'ai vu l'Ukrainien me battre mon record du monde,
00:29c'était serein parce que je partais sur des bases de 4.15, après ça s'est bien passé,
00:32mais par contre l'entre-deux était vraiment très court, il n'y avait que à peine 2h30.
00:36En plus j'avais fait un gâteau sport pour pouvoir manger, prendre un peu d'énergie,
00:39et les oiseaux me l'ont mangé parce que je l'avais mis sur le bord de ma fenêtre pour le frais,
00:43parce que je n'avais pas de frigo et ce matin il n'y en a plus rien, c'est une petite anecdote.
00:46Du coup j'ai mangé 2-3 trucs et après je suis parti en finale, beaucoup plus stressé,
00:50mais le public m'a vraiment emporté dans les 7 derniers tours et le résultat est au bout.
00:53J'avais craqué déjà un peu avant quand j'ai vu ma copine, quand j'avais vu mon staff.
00:59Même quand il y avait l'appel de l'Américain, l'appel de l'Ukrainien, tu sens la pression monter.
01:03Je le savais qu'il y allait y avoir cette Marseillaise, j'en ai tellement rêvé.
01:06J'attendais de voir l'engouement et là quand tu sens que le Vélodrome chante avec toi,
01:11c'est inexplicable, c'est une émotion de malade.
01:14De voir tous les Français unis autour de cette Marseillaise, c'est juste un partage de fou.
01:20C'est un moment vraiment inoubliable et j'étais obligé de lâcher.
01:23Là un moment j'ai retenu, j'ai fait profite et lâche-toi.
01:26C'est vrai que j'ai vu le Britannique, j'allais juste dans la zone d'appel.
01:30J'ai vu le tomber, j'ai fait comme quoi dans ma tête, j'ai eu quand même une petite lueur,
01:33comme quoi tout peut arriver, donc repose-toi pas sur tes lauriers.
01:37Après, j'ai comme stratégie, sur les 8 premiers tours, je repars sur les mêmes bases souvent,
01:41plus ou moins, c'est ce que j'ai fait.
01:43Et en fait, à bout de 8 tours, mon coach Mathieu Jeanne, il me donnait l'avance que j'avais,
01:47je savais que j'avais.
01:48Il me disait une seconde, une seconde, il me disait pas au-dessus.
01:51Et en fait, j'avais que ça.
01:53Et je commençais à craquer et craquer.
01:55En fait, là, je me suis servi du public, mais je savais que c'était très serré,
01:58je m'attendais à être un peu mieux, honnêtement.
02:00Mais voilà, après, j'ai quand même été fort.
02:02Je me finis avec presque deux secondes au final, je crois.
02:04Mais ouais, c'était très dur.
02:06Mes derniers tours étaient très durs, mais je les ai savourés quand même.
02:08C'est une source d'énergie, c'est un truc de fou de partager ça.
02:11Moi, j'ai toujours rêvé de ça.
02:13Plus jeune, j'ai toujours regardé les athlètes olympiens et tout savourer ça.
02:17On parlait tout à l'heure des Jeux de Londres.
02:18Quand je regardais les Jeux de Londres avec des grands yeux,
02:20jamais j'aurais cru pouvoir vivre ça.
02:22Et d'avoir un club français comme ça, je crois que ça ne s'est jamais vu.
02:25Et d'en être en paralympique, c'est un truc de malade.
02:29Et j'incite vraiment même tous les athlètes à venir partager ça,
02:33parce que c'est une source d'énergie.
02:34Merci au public de venir aussi nombreux.
02:36On en a besoin et ça nous permet de faire encore de plus belles performances.
02:39Et là, franchement, j'ai une énergie supplémentaire encore
02:43quand je vois tout l'engouement pour la suite de mes épreuves.
02:46En fait, l'après-jeu de Tokyo était très compliqué.
02:48J'ai repris très vite le travail parce qu'il n'y avait que trois ans.
02:50Et en fait, j'ai eu un gros down.
02:53J'étais vraiment au plus profond.
02:55J'ai fait des choses, j'ai fait des festivals.
02:58Franchement, je suis sorti complètement du sport.
03:00Pendant quelques mois, j'ai réussi à me remettre droit dans le chemin fin 2022.
03:04Et à partir de là, j'ai mis beaucoup de choses en place,
03:06que ce soit l'aspect psychologique, même autour de la préparation physique
03:09avec tout mon staff.
03:10J'ai rencontré ma copine qui a fait beaucoup de bien aussi
03:13et qui m'a trouvé un bon équilibre.
03:15Aujourd'hui, il y a eu Glasgow.
03:17C'était compliqué, mais ça fait du bien de prendre une petite claque.
03:20Ça remet toujours un peu les idées en place quand on perd son titre
03:23parce que j'étais au sommet depuis trois ans.
03:25Après Glasgow, j'ai trouvé vraiment l'équilibre
03:29et j'étais vraiment focus sur cet objectif.
03:31C'était la maladie Glasgow. J'avais un Covid long.
03:34Après, tout s'est bien passé cette année.
03:36Ça a été très dur, mais j'ai vraiment mis tout en œuvre.
03:38Je n'ai jamais été aussi bien de ma vie, je le savais.
03:40Mais de pouvoir confirmer, ça fait toujours plaisir.
03:43Encore une semaine et après, ça sera place au repos.
03:46Le public, ça n'a rien à voir avec Tokyo.
03:48C'était très compliqué. J'avais du mal à enchaîner
03:51parce que je n'avais pas pu savourer cette médaille, autant de sacrifices.
03:54J'étais parti jeune de chez mes parents.
03:56Je les avais vus qu'en visio et c'était compliqué de ne pas pouvoir partager ça.
03:58Là, j'ai pu partager ça un peu avec eux avant le Club France.
04:01Ils étaient encore là tout à l'heure.
04:03Je sais que tout le monde m'a vu.
04:06J'ai pris les bonnes ondes pour la suite.
04:09Je n'ai pas envie de refaire les mêmes erreurs et de pouvoir partager ça.
04:11Franchement, d'avoir un stade vide et un stade plein,
04:14la différence est folle, même pour la performance.
04:16Ça s'est vu au niveau des temps.
04:17La médaille, elle est vraiment belle avec ce morceau de la Tour Eiffel.
04:20On a tellement entendu parler.
04:22C'est un truc de fou.
04:24Maintenant, il faudrait sa petite jumelle.
04:26Ça serait bien.
04:27C'est le but, en tout cas, pour le chrono.
04:29Je sais que ça va être compliqué.
04:31J'ai travaillé pour l'enchaînement des deux.
04:34On va tout faire pour.
04:36Après, il y a la route.
04:37L'idéal, vraiment, c'est mon objectif.
04:40Partir avec trois médailles, peu importe la couleur aujourd'hui.
04:42J'en serais très content.
04:43L'objectif, c'est d'avoir le chrono.
04:45Si elle est de la même couleur, ça serait vraiment parfait.
04:47Il n'y a pas un regret demain de ne pas être avec ses collègues ?
04:51Tout le monde me demande.
04:53Ça a été un choix compliqué à faire.
04:55Je ne voulais pas pénaliser non plus l'équipe de France.
04:57Mais c'est un choix surtout par rapport à moi, personnellement,
05:01pour ne pas rater mes objectifs.
05:03C'est parce que je sais que psychologiquement,
05:06même de devoir retourner à la compète,
05:08d'enchaîner, de refaire une journée,
05:10avec des adversaires qui ne faisaient pas cette journée de compétition,
05:13je savais que ça allait avoir encore un désavantage sur mon contrôle à mente.
05:16Du coup, j'ai voulu vraiment tout optimiser.
05:18Le staff l'a très bien entendu, y compris.
05:20Je leur remercie pour ça.
05:22Je leur souhaite vraiment plein de bonnes choses pour demain.
05:24Je pense qu'il y a une belle médaille à aller chercher malgré.
05:26Il manque les Chinois, apparemment.
05:28Ils peuvent aller chercher une finale, une médaille d'argent.
05:31On ne sait jamais ce qui peut arriver.

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