Marie-Aude Torres Maguedano, de l'Union nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales, est l'invitée de BFMTV ce vendredi.
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00:00L'État a l'obligation de scolariser tous les enfants, mais on n'y est pas à cette école inclusive.
00:06Clairement, on n'y est pas.
00:08Je précise, vous avez lancé un appel à témoignages que vous faites tous les ans depuis plusieurs années,
00:13sous le hashtag « j'ai pas d'école ». Il y a combien de parents qui vous ont contacté ?
00:17Depuis six ans, je pense qu'on a cette démarche pour faire remonter à la fois des témoignages,
00:23et on a des témoignages de toute la France.
00:25On a des centaines et des centaines de témoignages via cette plateforme,
00:28mais par nos associations locales, puisqu'on est un réseau d'associations,
00:31de 330 associations partout en France.
00:35On a des capteurs un peu partout, et puis on a un mouvement parental.
00:41L'UNAPI est née des parents il y a plus de 60 ans,
00:44et aujourd'hui ce sont encore des parents qui sont à la manette de ces associations,
00:49parce que ce que j'ai entendu là, ça a été le parcours de plein de parents,
00:54et ça l'est encore trop souvent.
00:56Aujourd'hui, ce soutien, c'est au minimum ce qu'on essaye de donner,
01:00mais ce nombre d'enfants...
01:02Vous, vous n'avez pas les moyens d'agir ?
01:04Aujourd'hui, notre mission est double.
01:06Elle est à la fois de mener du plaidoyer, de rappeler aux politiques sa responsabilité,
01:11de créer des droits, de veiller à l'éthique...
01:13D'ailleurs, je précise que la France a été condamnée par le Conseil de l'Europe
01:17il y a un an pour violation des droits et des personnes en situation de handicap.
01:19On a, notre association, apporté depuis six ans un dossier pour faire connaître
01:23cette situation à l'Europe.
01:25Et à côté de ça, on accompagne au quotidien.
01:27C'est-à-dire que nous, aujourd'hui, on a plus de 3300 établissements et services,
01:32on a 30% à peu près, elle citait la question des IME en France,
01:36mais le constat, c'est qu'aujourd'hui, nous n'avons pas les moyens,
01:39nous n'avons plus les professionnels.
01:41Mais c'est quoi le problème, en fait ?
01:42Ce qui manque, c'est quoi ?
01:43C'est les places en instituts spécialisés ?
01:45C'est les accompagnants dans les écoles ?
01:47J'allais dire, ce que j'entends là, c'est dramatique, et c'est surtout révoltant.
01:51Et ce qui manque, je pense que c'est avant tout la volonté politique.
01:54Et quand je dis la volonté politique, ça se traduit par plusieurs choses.
01:57C'est-à-dire que c'est à la fois, pour nous, en faire une priorité politique,
02:02ça supposerait déjà, au minimum, avoir un observatoire des données.
02:05C'est-à-dire qu'aujourd'hui, nous naviguons à vue,
02:07c'est nos associations qui, avec des opérations coup de poing comme ça,
02:11essayant de faire des plateformes, essayant de faire remonter des chiffres,
02:14c'est aussi la décision d'allouer réellement des ressources,
02:18des ressources humaines, financières, et avec une vision large et ambitieuse.
02:22Parce que cet exemple, il est tellement illustratif de ce qu'on vit.
02:27C'est-à-dire que ce qu'on décrit là, dans le parcours de vie,
02:30c'est l'école, c'est le droit à l'éducation, à la scolarisation,
02:34mais c'est le méridien, c'est les pauses méridiennes, c'est le périscolaire.
02:38Parce que l'éducation, aujourd'hui, ce n'est pas qu'avoir des savoirs,
02:42c'est vivre avec les autres, c'est vivre ensemble, c'est avoir des temps de loisirs.
02:45Et aujourd'hui, là, le témoignage...
02:47C'est ce que Samia disait, sa fille n'a aucune vie sociale.
02:49Voilà, et quand même avant, elle avait quelques heures,
02:51donc c'est une maman, généralement c'est beaucoup des mamans,
02:55c'est des parents aujourd'hui qui, à plus de 40% dans la dernière étude qu'on a faite
02:59qui s'appelait « La voix des parents », qui travaillent à mi-temps.
03:03C'est des vies qui sont complètement entachées.
03:05Donc aujourd'hui, nous, ce qu'on réclame, c'est une vision politique, une ambition.
03:10On ne doit pas pouvoir écrire à un président et avoir dit « je vais passer un coup de fil à l'ARS ».
03:14On doit avoir une volonté politique avec des moyens.
03:17On doit travailler sur la formation.
03:19Il y a des plans de formation.
03:20Aujourd'hui, il y a plein de gens qui cherchent du travail.
03:22Travaillons sur la formation.
03:24Et sur la revalorisation aussi des salaires.
03:26Parce que si je ne dis pas de bêtises, le salaire moyen des AESH, c'est 900 euros.
03:30Oui, et à côté de ça, il y a aussi tous les professionnels du médico-social
03:33qui ont cette expertise et qui ont choisi ces métiers-là.