«Ce qui m'a guidé, c'est ma fille», témoigne Tomaz Mezou, coach sportif victime d'un violent cambriolage dans les Yvelines
«Ce qui m'a guidé, c'est ma fille», témoigne Tomaz Mezou, coach sportif victime d'un violent cambriolage dans les Yvelines.
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00:00Donc vous êtes coach sportif, donc vous avez...
00:02Ouais, ça m'a sauvé.
00:03Voilà.
00:04C'est vous qui réussissez à le maintenir ?
00:06Ça a duré 40 minutes en tout.
00:0840 minutes.
00:09C'est-à-dire que je suis rentré chez moi à 24 exactement.
00:11Je me rappelle regarder ma montre,
00:12parce que j'avais un padel après.
00:15Et j'ai, je pense, aperçu l'individu peu de temps après,
00:21quelques minutes après.
00:23Ma fille est arrivée 10-15 minutes après.
00:25Elle était en retard, heureusement.
00:27Je les engueule toujours, pardon pour le terme,
00:29quand ils sont en retard, mais là, j'étais tellement content.
00:31Et quand elle est arrivée, et jusqu'à ce que la police revienne,
00:36il y a eu 20 minutes à peu près, je pense, à peu près.
00:38Donc ça a été 40 minutes de lutte, acharnée, vraiment une lutte.
00:42J'ai vraiment tout donné, parce que pour moi,
00:44c'était un criminel qui avait certainement touché ma fille
00:49dans un premier temps, et après, il était menaçant.
00:51Donc il avait pris des armes, le tisonnier de la maison, tout ça.
00:54Et dans la cuisine, j'ai des gros couteaux de cuisine
00:57qui sont avec des fourreaux à portée de main.
00:59Et je me dis, si jamais il va à la cuisine, c'est fini.
01:02Et comment vous faites pour le maintenir pendant 20 minutes ?
01:04J'ai fait du judo, du jujitsu, j'ai fait mon service militaire en gendarmerie.
01:07Donc vous l'immobilisez ?
01:09Je fais tout ce que je peux.
01:11Il fait chaud, dans une péniche, il fait parfois chaud l'été.
01:14Il fait chaud, je suis transpirant, ça glisse de partout.
01:17Et il n'arrive pas à s'échapper ?
01:19Il essaye, il essaye.
01:21Par moments, je le chope avec des clés de bras, etc., du judo, etc.
01:24Mais lui, il n'arrive pas à se sa tête, il va pour me mordre.
01:27Donc je me défends, je le relâche.
01:29Il se met entre mes jambes, il va pour me mordre partout.
01:31Il essaye tout, il est hyper violent.
01:33Et lorsque ma fille arrive, il y a un moment d'inattention.
01:36Et là, il en profite pour aller chercher la barre de fer et me foncer dessus.
01:39Et là, comme je disais ce matin dans la matinale,
01:42avec l'adrénaline, il y a eu dix scénarios en un dixième de seconde
01:45qui se sont produits dans ma tête.
01:47Et j'ai dit que le meilleur scénario, c'était de lui foncer dessus
01:49pour éviter qu'il s'abatte sur moi.
01:51Je l'ai plaqué comme un rugbyman contre la télé et je l'ai tombé par terre.
01:54Et là, j'ai dit à ma fille, sors, sors, cours, va appeler la police, fuis.
01:58Et les policiers vont arriver combien de temps après ?
02:00Vingt minutes après ça.
02:02Et ils sont combien quand ils arrivent ?
02:03Ils sont deux.
02:05Et là, il saute dessus.
02:06Et même là, il arrive à se débattre encore.
02:09Et ils n'arrivent pas à l'immobiliser tout de suite à la seconde.
02:11Donc je viens les aider encore une fois.
02:13Moi, je suis à bout de force, vraiment, je suis à bout de force.
02:15Maintenir quelqu'un 40 secondes, qui est plus jeune que moi.
02:17Moi, j'ai 46 ans.
02:1940 minutes ?
02:2140 minutes, c'est énorme, c'est énorme.
02:23Vraiment, l'image qui me vient, c'est les judokas.
02:26Quand on les voit, au bout de trois minutes, ils sont à bout de force.
02:28Et moi, ça durait 40 minutes.
02:30J'étais à bout de force.
02:32Mais l'adrénaline, la peur, j'étais apeuré, j'étais angoissé.
02:35J'ai eu peur, honnêtement.
02:37Ce qui m'a guidé, c'est ma fille, simplement.
02:40Et évidemment, ça s'est passé lundi, on est jeudi.
02:43Et que la nuit doit être difficile.
02:45Je n'ai pas dormi de la nuit.
02:47Je n'ai pas dormi de la nuit.
02:49J'étais très, très, très tendu.
02:51Très énervé, très peureux aussi.
02:53Quand je suis rentré de l'hôpital,
02:55parce que j'ai eu plusieurs fractures sur les mains.
02:58J'ai des fractures sur les mains, sur les doigts, un peu partout.
03:02C'est des petites fractures, mais quand même, ça m'empêche de travailler aujourd'hui.
03:06J'ai des hématomes un peu partout.
03:08Et en rentrant de l'hôpital, j'avais peur de rentrer chez moi, tout simplement.
03:12Aujourd'hui, quand je rentre à la maison,
03:15j'écoute, il y a un bruit bizarre.
03:17Je suis sur le qui-vive, j'ai peur pour ma fille.
03:20Je ferme ma clé comme jamais.
03:22Je vais voir ma fille, si elle est là, le matin.
03:24Non, mais ça crée un trauma.