EXCLU - L’extrême gauche refuse que le syndicat étudiant Uni prenne la parole à Sciences Po Paris - Regardez les images et les réactions dans "Morandini Live" - VIDEO mis à jour

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EXCLU - L’extrême gauche refuse que le syndicat étudiant Uni prenne la parole à Sciences Po Paris - Regardez les images et les réactions dans "Morandini Live" - VIDEO mis à jour

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00:00Journaliste. On va commencer avec des images exclusives qu'on va vous montrer. Ce sont des images de ce qui s'est passé hier à Sciences Po.
00:06Puisque figurez-vous que l'Uni, qui est un syndicat de droite, tenait une conférence pour expliquer aux étudiants quelle était sa stratégie
00:13et comment l'année allait se passer, eh bien cette conférence a été interrompue par des militants d'extrême-gauche qui ont souhaité que l'Uni
00:21soit exclue de Sciences Po, sorte de Sciences Po. Pour ces gens très tolérants, bien évidemment, l'Uni n'a pas sa place à Sciences Po.
00:29Images de ce qui s'est passé. Images exclusives.
00:59Images de ce qui s'est passé.
01:14Voilà. Unis hors de nos facs. Le débat a déjà commencé sur le plateau. Autant vous le dire tout de suite. Ivan Le Coz, bonjour.
01:19Merci d'être en direct avec nous, délégué national de l'Uni. Racontez-nous un peu ce qui s'est passé hier.
01:26Ce qui est arrivé, c'est qu'on faisait notre présentation annuelle des associations dont l'Uni fait partie à Sciences Po Paris.
01:33Et lors de notre présentation, on a eu une banderole qui disait « Fâcheurs de nos facs », qui a été déployée.
01:38On a eu une dizaine, une quinzaine, donc une très petite minorité de militants d'extrême-gauche qui ont commencé à faire des champs
01:46appelant à la sortie de l'Uni, à la sortie de l'extrême-droite de l'enseignement supérieur dont Sciences Po fait partie.
01:52Et ça, finalement, ça nous rappelle ce qu'on a vu l'année dernière. L'année dernière, on a vu des blocages, des occupations à Sciences Po,
01:58comme d'ailleurs dans l'ensemble des établissements de l'enseignement supérieur. Et s'ils peuvent continuer, c'est qu'il y a un sentiment d'impunité persistant.
02:04Mais expliquez-moi clairement. Là, on est à l'intérieur de Sciences Po. Donc il y a une autorité quand même à Sciences Po. Il y a un directeur de Sciences Po que je sache.
02:11Donc normalement, ils devraient réguler tout ça.
02:15Ils devraient réguler, tout comme ils auraient dû réguler l'année dernière lors des blocages et des occupations,
02:19comme ils auraient dû réguler il y a deux ans lors de la réforme des retraites, lorsqu'il y a eu également des blocages à Sciences Po Paris.
02:25Mais encore une fois, ils ne régulent pas. Ils préfèrent laisser faire parce qu'ils se disent que finalement, si on intervient, ça sera encore pire.
02:31Il y aura des blocages à nouveau, des occupations. Sauf que là, ce qu'on voit, c'est que dès le début de l'année, dès le premier jour,
02:37on voit qu'il y a ces actions-là. C'est de la pure censure. Nous, on n'a pas pu présenter correctement notre organisation.
02:43Et on a été la seule organisation à ne pas pouvoir le faire, tout simplement, parce qu'on est la seule organisation qui s'affiche ouvertement de droite
02:48aujourd'hui dans l'enseignement supérieur. Et finalement, pour cette année, ça annonce quoi ? Parce que c'est aussi ça qui nous intéresse.
02:54Ça annonce de nouveaux blocages. Ça annonce de nouvelles occupations, tout simplement parce qu'il y a un sentiment d'impunité
03:00et parce qu'on a une direction de l'université, une ministre de l'enseignement supérieur et également un gouvernement plus largement
03:07qui refuse d'agir. Et je ne pense pas qu'avec le nouveau gouvernement qui prévoit d'être un gouvernement quand même Macron-compatible,
03:14soit un gouvernement qui change cela, malheureusement.
03:17– Mais ils veulent quoi ces gens de l'extrême-gauche qui sont intervenus hier ? Enfin, ils le disent sur la fin, remarquez, ils disent
03:21« l'Uni hors de nos facs ». C'est-à-dire qu'ils ne veulent plus que l'Uni soit présente dans les facs et en particulier à Sciences Po, c'est ça ?
03:28– Exactement. Ils veulent faire en sorte qu'il y ait une pensée unique. C'est leur objectif à moyen et long terme.
03:33Faire en sorte qu'il n'y ait plus une seule organisation de droite ou une seule même organisation qui ne serait pas d'extrême-gauche.
03:39Faire en sorte que toutes les organisations soient des organisations comme l'UNEF, comme l'Union étudiante qui appellent régulièrement
03:44à des blocages ou à des occupations et qui prônent la pensée unique.
03:48– Alors, restez avec nous parce que je vois Mathias Leboeuf qui vous écoute et qui a un petit sourire en coin en vous écoutant.
03:53Visiblement, vous n'êtes pas fan de l'Uni, on s'en doute, mais est-ce que l'Uni n'a pas quand même le droit d'exprimer ses idées à Sciences Po ?
04:00– Je les trouve bien fragiles l'Uni. À la fin des années 80, ils n'étaient plus virulents.
04:05Ils sont tombés dans une position bien victimaire aujourd'hui. C'est le signe des temps, il faut le dire.
04:11Moi, je ne sais pas. Les manifestations que je vois, là, je ne vois pas.
04:14C'est la liberté d'expression et le droit de manifester aussi des étudiants.
04:17– La liberté d'expression, c'est d'interdire de parler des gens, c'est ça pour vous ?
04:20– Non, la liberté d'expression, c'est de dire qu'on peut ne pas vouloir de syndicats d'extrême-droite étudiants.
04:28– Mais ce n'est pas une extrême-femme.
04:30– Si, l'Uni… – Vous êtes d'extrême-droite, Ami ?
04:32– Non, non, non. – Il va se considérer que l'Uni est d'extrême-droite.
04:34– Il va, mais est-ce que vous êtes d'extrême-droite ?
04:36– Il va vous répondre.
04:38– Je ne pense pas que nous puissions être considérés comme étant extrêmes,
04:40sachant qu'on a été créés justement par les gaullistes en 1968,
04:44en réaction au mouvement de mai 68, qui était particulièrement violent.
04:46– Jacques Foucault est par le sac, et par des gens qui émanent du sac.
04:52– Encore moins extrémistes, sachant que nous, on fait partie des organisations,
04:54parce qu'on n'existait pas.
04:56Et aussi parce que nous, de toute façon, on est des gaullistes,
04:58qui n'avons pas collaboré en 39-45.
05:00Je n'entends pas votre discours comme ça sur l'UNEF,
05:02qui, elle, a collaboré en 39-45.
05:04– Mais surtout, excusez-moi, mais je pense qu'on se trompe peut-être de débat aussi.
05:08On se trompe peut-être de débat.
05:10Le débat n'est pas de savoir, aujourd'hui, est-ce que vous êtes un syndicat,
05:14aujourd'hui, une union qui est acceptable ou pas ?
05:18La réponse est oui. Est-ce que vous êtes dans la République ?
05:20La réponse est oui. Est-ce que vous avez le droit de vous exprimer ?
05:22La réponse est oui. – Non, merci.
05:24– Tout le reste, c'est du vent.
05:26– Non, mais je ne conteste pas l'unie d'exister, bien évidemment.
05:30– En tout cas, on leur conteste de parler.
05:32– Dans les universités, le monde étudiant, il y a toujours eu un peu d'agitation.
05:36Vous passez votre temps à dire que…
05:40– Tout le monde peut s'exprimer. Moi, je passe mon temps à dire ça.
05:42Tout le monde a la parole et que tout le monde a le droit à s'exprimer.
05:44– Vous passez votre temps à dire qu'aujourd'hui, on ne peut plus rien dire,
05:46que la vie française est aseptisée, qu'il n'y a plus de liberté d'expression.
05:52Quand il y a des mouvements de contestation, on dit…
05:54– Mais ils veulent les empêcher de parler.
05:56– C'est ça.
05:58– En fait, vous êtes en train d'inverser le système.
06:00Vous êtes en train de dire à l'unie que vous n'avez pas le droit de parler hors de nos facs.
06:02Et vous dites que c'est la liberté d'expression.
06:04Mais c'est l'opposé de la liberté d'expression.
06:06– Non, mais honnêtement, on ne peut pas prôner la liberté d'expression
06:10et empêcher un groupe de syndicats de s'exprimer sous prétexte qu'ils seraient d'extrême droite.
06:14Moi, j'ai été unie. J'ai été militante de l'unie il y a un peu plus de 15 ans.
06:18Ces problèmes-là, on les a toujours eus. Je ne prétends pas être parfaite.
06:22Néanmoins, je n'ai franchement aucun regret.
06:24Et je trouve qu'ils font un travail formidable.
06:26On ne peut pas défendre la liberté d'expression et refuser l'expression de l'unie.
06:30L'unie a le droit de s'exprimer dans toutes les facs.
06:32Et s'il se passe là, ça a été crescendo.
06:34Moi, j'ai eu ces problèmes-là déjà.
06:36Il n'y a pas de victime.
06:38C'est pas une question d'être victime.
06:42Je suis désolée.
06:44La question, c'est pas d'être victime.
06:46On est victime de rien du tout.
06:48La réalité, c'est que vous ne pouvez pas défendre l'expression
06:50de toutes les représentations politiques
06:52et refuser à l'unie de s'exprimer sous prétexte qu'elle serait d'extrême droite.
06:54L'unie n'a jamais été d'extrême droite.
06:56Ce qui se passait dans nos facs, c'est scandaleux.
06:58Moi, déjà, quand j'étais à Paris 1, on a été molestés comme ça à Tolbiac.
07:00A l'époque, on était à l'immunité à Tolbiac.
07:02On a dû appeler les CRS pour nous faire sortir de la fac.
07:04Vous trouvez ça normal ?
07:06C'est scandaleux.
07:08Il faut arriver à se cacher derrière une pseudo-idéologie d'extrême droite
07:10pour dire que les gens n'ont pas le droit d'exprimer.
07:12Mais c'est pas vrai.
07:14Mais c'est comme ça que ça commence.
07:16Et après, ça devient de la violence.
07:18On ne peut pas.
07:20Il les empêche de parler.
07:22Vous prenez la liberté d'expression en disant
07:24qu'il faut les empêcher de parler.
07:26Excusez-moi, ça ne va pas.
07:28Le vrai sujet est là.
07:30C'est vraiment de se poser la question
07:32comment on va apprendre la tolérance
07:34à ces jeunes générations
07:36pour accepter la différence.
07:38C'est Sciences Po, en plus.
07:40Aujourd'hui, on a une jeunesse
07:42qui est en train d'être politisée,
07:44d'être manipulée.
07:46Moi, je suis pour la liberté d'expression.
07:48Dans la mesure où
07:50elle respecte justement
07:52la liberté des autres, mais tout en étant
07:54dans le respect des idées.
07:56L'important, c'est d'être dans le débat.
07:58Il faut vraiment être dans le débat.
08:00Apprenons à ces jeunes à débattre
08:02avec ce qui est l'opposé
08:04de ce qu'ils sont.
08:06Ça permettra d'élever les pensées.
08:08Aujourd'hui, il faut qu'on milite dans ce sens
08:10plutôt que de commenter des actes comme ça.
08:12Ca commence à me faire rire.
08:14A chaque fois que je viens sur ce plateau,
08:16il faut parler de mon ancienne école à un moment.
08:18A chaque fois,
08:20ça marque la pluralité.
08:22Elle tourne terriblement mal.
08:24Déjà, à l'époque où j'y étais,
08:26il y avait un certain sens du débat,
08:28de la tolérance des idées qui n'étaient pas les siennes,
08:30qui étaient assez particuliers.
08:32Après, j'aurais tendance
08:34à juste, si on peut garder un peu
08:36raison, pas mettre ça
08:38dans la lignée de ce
08:40qui s'était passé au moment de l'occupation
08:42contre l'opération
08:44militaire à Gaza.
08:46Je n'ai pas l'impression, au vu des images,
08:48qu'il y ait une contrainte physique particulière.
08:50C'est que le début de l'année.
08:52C'est que le début de l'année.
08:54Quand on dit l'Uni hors de nos facs,
08:56c'est quand même pas...
08:58J'ai l'impression qu'on est plus dans une espèce de folklore gauchiste
09:00qui veut empêcher les gens de droite
09:02de s'exprimer, qui au fond ridiculise
09:04plus les gens qui scandent ces slogans-là
09:06qu'on est dommageable
09:08pour l'Uni.
09:10Vous avez le sentiment que c'est du folklore
09:12que ça ?
09:14C'est pas du folklore, c'est une tentative de censure.
09:16Mettre ça sous l'égide du folklore,
09:18je pense que c'est
09:20visé à côté du sujet.
09:22Ce qui est aussi important de comprendre,
09:24en dehors même du fait que forcément ça touche
09:26à la liberté d'expression, il faut aussi comprendre
09:28que ce genre d'action
09:30ça terrorise les étudiants.
09:32On a beaucoup d'étudiants, là c'était les premières années,
09:34qui arrivent à Sciences Po, qui ont vu ce qui est arrivé l'année
09:36dernière, qui ont vu ce qui est arrivé même il y a deux ans
09:38et qui se disent, j'espère que cette année ça se passera
09:40bien, que je pourrai aller en cours,
09:42que je pourrai avoir un bon diplôme et qu'on arrêtera
09:44de voir partout dans les médias que
09:46finalement Sciences Po est en train de
09:48devenir une ZAD.
09:50Parce que c'est ça la réalité des choses, c'est que l'année dernière
09:52Sciences Po était une ZAD et ce
09:54que veulent les étudiants c'est absolument pas ça.
09:56Et finalement,
09:58quand on vous regarde un petit peu attentivement
10:00à la vidéo, on voit que les étudiants juste ils sont pas
10:02à l'aise, que les étudiants ils sont terrorisés
10:04et moi je pense que c'est pas ni à l'Uni
10:06ni aux étudiants d'être terrorisés,
10:08mais c'est à ceux qui ne respectent pas les lois,
10:10qui ne respectent pas le règlement de Sciences Po,
10:12qui doivent être punis, qui doivent avoir peur d'être punis
10:14et pour ça il faut retrouver un petit peu
10:16de régalien au sein de Sciences Po
10:18et un petit peu de régalien aussi au niveau de l'État.
10:20Parce que ça, ce sont des actions
10:22qui tombent sous le coup de la loi
10:24comme lors des occupations,
10:26lors des blocages l'année dernière. On n'a pas le droit
10:28d'empêcher les personnes de parler, on n'a pas le droit
10:30d'empêcher une organisation de s'exprimer,
10:32c'est nuire à la liberté d'expression
10:34et ces étudiants-là
10:36doivent être sanctionnés.
10:38– Effectivement, et on a l'impression qu'il n'y a pas d'autorité là-bas,
10:40chacun fait ce qu'il veut à Sciences Po,
10:42il n'y a pas de direction, il n'y a rien.
10:44– C'est l'idée de la liberté de expression.
10:46– Juste Mathias, on ne peut pas dire
10:48« je suis pour la liberté d'expression »
10:50si moi sur ce plateau je dis « je suis pour la liberté d'expression »
10:52mais vous ne parlez pas. Qu'est-ce que vous me dites ?
10:54– Je n'arrête pas.
10:56– C'est pas celle pour la liberté d'expression.
10:58– Bien entendu,
11:00je suis pour la liberté d'expression
11:02et que l'Uni puisse se présenter,
11:04ça me paraît de l'ordre des choses,
11:06mais ça paraît évident.
11:08Après, franchement, ça me paraît être un micro-phénomène
11:10qu'il y ait des étudiants qui manifestent contre.
11:12– C'est un début, vous le savez.
11:14– Quand on voit les images,
11:16la plupart en plus sont des jeunes femmes,
11:18je n'ai pas l'impression de voir
11:20de dangereux activistes avec des cocktails Molotov.
11:22– Il faut que ça en arrive là
11:24pour que vous compreniez à se dévouer.
11:26Tant qu'il n'y a pas de coup sur la gueule,
11:28là ça ne vous va pas.
11:30– C'est méconnaître la vie étudiante
11:32pour savoir qu'elle est pacifiée
11:34et que quand on a 20 ans, forcément,
11:36on est un peu plus bouillonnant.
11:38– Mais moi, je pensais qu'à Sciences Po,
11:40il y avait un peu plus de tolérance.
11:42Excusez-moi, c'est Sciences Po,
11:44on n'est pas…
11:46– Il y a une chose, par contre,
11:48qui mérite d'être interrogée,
11:50c'est effectivement la gouvernance de Sciences Po.
11:52– Merci de le faire.
11:54– Je le concède volontiers.
11:56Que fait la gouvernance de Sciences Po ?
11:58Et la question, c'est de savoir,
12:00est-ce qu'on peut présenter des étudiants
12:02à des représentants ?
12:04– Vous voyez que c'est un vrai problème.
12:06– Je ne crois pas que l'UNIS soit interdit.
12:08Après, l'UNIS se met souvent
12:10dans une position victimaire, pardon de le dire.
12:12– À un coup, c'est l'extrême droite violente
12:14et à un autre coup, c'est des victimes.
12:16– Ils sont dans l'ambiguïté.
12:18– Je ne sais pas si c'est vous
12:20ou si c'est vous qui êtes dans l'ambiguïté.
12:22Merci Yvann Lecomte d'avoir été avec nous.
12:24On repart tout de suite en direct.

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