Extrait de l'interview de Christian Clavier pour "Sept à huit" sur TF1

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00:00L'histoire et le destin des comiques, c'est très souvent qu'ils ne sont pas complètement reconnus de leur vivant, en tout cas par la critique.
00:05Louis de Funès en ce moment est étudié à la Cinémathèque, de son temps et de son vivant, on le prenait pour un ringard.
00:11Oh écoutez, moi je me plains pas, ça va bien, c'est arrivé.
00:16Ça va bien, ça va pas si bien que ça, vous avez un peu quitté la France, on a cru que vous étiez parti pour des raisons d'impôts en Angleterre,
00:21et pas du tout, c'est que vous nous boudiez, vous en aviez marre.
00:23Il faut pas choisir l'Angleterre pour la raison d'impôts, mais...
00:27Non, non, je me suis éloigné d'une agitation médiatique qui était un peu pénible pour moi.
00:34Il y a une forme de parisianisme qui a toujours existé, depuis très longtemps, qui peut être très méchant.
00:41C'est vrai.
00:42Mais ma motivation pour partir a été effectivement de m'éloigner d'un certain nombre de gens qui devenaient d'un coup très agressif,
00:48pour des raisons autres que ce que je représentais professionnellement, ou ce que j'étais qui ne connaissait pas.
00:55À l'époque, vous avez parlé de délit de sale gueule, c'était les années Sarkozy.
00:58Oui, bien sûr.
00:58Vous reprochez votre lien avec Nicolas Sarkozy.
01:00Bien sûr, bien sûr, j'étais ami avec le président, c'était une catastrophe.
01:05C'est la raison de votre départ, entre autres ?
01:08C'est-à-dire qu'il y a un moment, c'est très déplaisant, même pour votre famille.
01:11On peut pas simplement vous reprocher, vous voyez, donc voilà, c'est tout, mais tout ça est derrière.
01:18Vous êtes réconcilié avec nous ?
01:20Ah non, non, non, non.
01:21Entendons-nous bien, vous, les journalistes, ça c'est une autre affaire, nous verrons.
01:28Avec le public, il n'y a jamais eu d'ambiguïté, et les gens ont toujours été extrêmement gentils, extrêmement sympathiqués.
01:34Est-ce que vous allez revenir ?
01:37Écoutez, pourquoi pas ? On verra.
01:39Mais en même temps, quand vous pensez que c'est terminé, ça recommence.
01:43Oui, alors il y a des Anglais qui viennent vivre en France, vous êtes un Français qui avait besoin de Londres.
01:47Oui, je m'y trouve bien, c'est pas loin et à l'abri.
01:51Voilà, c'est ça, à l'abri, et puis dans une vie très normale.
01:53On vous reconnaît dans la rue ?
01:55Un peu, parce qu'il y a pas mal de Français qui habitent là-bas, mais peu.
01:58Donc j'ai une vie tout à fait banale et très plaisante.
02:03C'est quoi la banalité pour Christian Clavier ?
02:05C'est-à-dire que je prends mon métro pour me déplacer, je me balade énormément, je vis comme vous et comme n'importe qui.
02:15Et puis surtout, le goût de la France m'est revenu profondément grâce à ça.
02:19Donc je dirais que le fait de m'être un peu éloigné m'a d'abord permis de réécrire avec un immense plaisir sur les Français.
02:24Le volet de numéro 3 des Visiteurs, je me suis régalé là-dedans à l'écrire.
02:28Ce qui se passe d'ailleurs pendant la Terreur, pendant la Révolution, à un moment où les Français s'exaspèrent les uns les autres.
02:33Ça, c'est très intéressant, où la famille de Godefroy va être privée de son château par la famille de Jacouille.
02:39Ça, ça m'intéresse, c'est un vrai rapport social intéressant.
02:42Et le citoyen Clavier, maintenant que vous vivez à Londres ?
02:44Le mot citoyen, ça, on l'a à toutes les sauces en ce moment.
02:47Une démarche citoyenne, soyons citoyens, restons citoyens.
02:50Alors, tout le monde dit ça et on ne sait pas très bien ce que ça veut dire.
02:53C'est pour ça que j'ai écrit Les Visiteurs, parce que là, on parle des citoyens, de ce qu'était un citoyen en 1789.
03:00Aujourd'hui, on parle de démarche citoyenne.
03:01Là, dans le film, il y a un raseur qui fait absolument la fête des voisins parce que c'est une attitude citoyenne.
03:07C'est à mourir de rire, ce sont des clichés tout ça.
03:10Donc le citoyen Clavier ne va pas vous répondre parce qu'il veut éviter d'être, en tout cas en interview, totalement ridicule.
03:16Et il vous possède...

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