Londres que reste-t-il des JO de 2012 C dans l'air 05.08.2024

  • le mois dernier
Le 5 août 2024, l'émission C dans l'air a consacré un épisode à l'héritage des Jeux Olympiques de Londres 2012, 12 ans après leur tenue. Voici les principaux points abordés :
Transformation urbaine
Le parc olympique de Londres, situé dans l'est de la ville, a connu une transformation majeure depuis 2012. Autrefois une friche industrielle, cette zone de 226 hectares abrite désormais plusieurs sites olympiques reconvertis, dont l'ancien stade olympique devenu le domicile du club de football West Ham.
Développement économique et immobilier
Le projet olympique a servi de catalyseur pour un développement à long terme de la zone :

Création de 44 000 emplois
Construction de 33 000 logements
Implantation de bureaux et d'universités

Ce développement était planifié dès le début, avec trois phases : les Jeux eux-mêmes, la transformation post-olympique, et un plan pour 2030 actuellement en cours.
Transcript
00:00Les Anglais s'en souviennent comme d'un été magique.
00:032012, l'égio organisée à Londres, une réussite, une fierté nationale.
00:09Mais qu'en reste-t-il aujourd'hui, 12 ans plus tard ?
00:14À Stratford, choisi pour accueillir le parc olympique,
00:17c'est tout un quartier qui est depuis sorti de terre.
00:21Un immense centre commercial s'est installé,
00:24des tours de verre qui abritent des bureaux,
00:27des boutiques, des restaurants ont poussé.
00:31Mark Camley s'occupe de l'héritage des Jeux, et il en est très fier.
00:36Cette zone était assez délabrée, pleine de lignes de chemin de fer,
00:42de pylônes électriques, et même le sol présentait des niveaux de contamination élevés.
00:47Le sol a donc été nettoyé et remodelé avant que le site ne soit construit pour les Jeux olympiques.
00:53Depuis, il a été transformé en un parc ouvert au public,
00:56et il est doté d'un grand nombre d'installations fantastiques.
01:00Nous avons construit 4 écoles dans la zone.
01:04D'autres universités ici se trouvent au nord du parc.
01:09Nous avons également créé 10 000 emplois ici.
01:12Au cœur du quartier, le centre aquatique.
01:14Il a ouvert au public 2 ans après les Jeux olympiques.
01:18Je viens juste pour nager et faire un peu d'exercice.
01:22Ce que je n'aurais jamais fait avant.
01:24Je ne viendrais pas nager si c'était plus loin.
01:26C'est l'idéal pour moi.
01:30Ils disposent d'installations d'entraînement pour les enfants,
01:32afin de les aider à apprendre à nager dès leur plus jeune âge,
01:35mais aussi pour les adultes désireux de s'entraîner et d'apprendre.
01:40300 millions d'euros pour le sortir de terre.
01:43Les organisateurs reconnaissent que c'est un investissement conséquent,
01:46mais se félicitent aujourd'hui que ce soit les habitants qui en profitent.
01:51Au bout, il y a la piscine pour le plongeon.
01:54C'est là que l'équipe de Grande-Bretagne s'entraîne, s'entraîne, s'entraîne.
01:57C'est fantastique.
01:58La piscine n'est pas plus chère que les autres piscines de Londres.
02:01Elle est très utilisée par les adultes, les enfants,
02:04et bien sûr par les sportifs professionnels.
02:0712 ans plus tard, bilan positif donc,
02:10mais certains habitants ont toujours en travers de la gorge
02:12l'organisation de ces Jeux chez eux.
02:15Julian Chain a vécu pendant 16 ans ici.
02:18Je ne sais pas exactement où j'habitais,
02:20mais je pense que j'étais à peu près dans cette rue, dans le bas de la rue.
02:24Avant de se faire expulser 5 ans avant les JO,
02:27son quartier a été détruit pour installer le village olympique
02:30et l'aréna de basket.
02:33J'ai été très malheureux d'être expulsé de ma maison
02:36pour un projet complètement inutile.
02:39Et en plus, bien sûr, ils ont démoli ma maison
02:41et la communauté dans laquelle je vivais.
02:43Tous les gens que je connaissais ont été dispersés un peu partout.
02:48C'est impossible pour lui aujourd'hui de revenir vivre dans son quartier.
02:51Les prix des loyers ont plus que doublé
02:54et seuls 11% des nouveaux appartements seraient réservés aux plus modestes.
02:58Julian préfère parler de séquelles plutôt que d'héritage.
03:03Le projet olympique, c'est du marketing.
03:08Les politiciens s'en moquent car ils veulent juste
03:11que leur nom soit en haut d'affiche,
03:13être la personne qui a apporté les Jeux olympiques.
03:16Les retombées n'ont pas d'importance.
03:18Dans le cas de Londres, Tony Blair a signé un rapport en 2002
03:21qui avertissait que les Jeux olympiques n'allaient pas apporter de retombées économiques.
03:29Il le savait donc.
03:31Mais ils ont quand même continué.
03:33Tout cela n'est donc qu'une farce.
03:35C'est tout simplement un mensonge.
03:3712 ans après les Jeux olympiques,
03:39les chantiers ne sont toujours pas terminés.
03:41Sur les 40 000 logements promis par le comité d'organisation,
03:45seuls 13 000 sont déjà construits.
03:47Alors, puisqu'on parle des équipements,
03:49on a une question de téléspectateurs.
03:51Comment le village olympique sera-t-il reconverti ?
03:53Est-ce que c'est en logement ?
03:55En bureau ?
03:57Non.
03:59La Seine-Saint-Denis, par exemple, se transforme ?
04:03Effectivement.
04:05Ça va être des logements.
04:07Et des logements, d'ailleurs...
04:09Nous, on l'a visité.
04:11Le groupe de presse dans lequel je travaille,
04:13on l'a visité il n'y a pas très longtemps,
04:15environ un mois et demi juste avant le début des Jeux.
04:17Effectivement, ça va être...
04:19Enfin, il y a des logements,
04:21avec des quartiers, avec des crèches,
04:23avec des écoles.
04:25Tout est déjà prévu.
04:27Le département de Seine-Saint-Denis,
04:29c'est le président de ce département
04:31qui s'appelle M. Troussel,
04:33qui disait que pour lui,
04:35ces JO allaient être un moment de bascule.
04:37Il y aurait un avant et un après.
04:39Donc, il y a le village olympique, certes,
04:41mais aussi le nombre de bassins.
04:43Vous devez connaître ça mieux que moi,
04:45mais je crois qu'il a été multiplié par deux.
04:47L'accessibilité même du département
04:49qui était, malgré sa proximité,
04:51assez enclavée et désenclavée
04:53avec les transports en commun.
04:55Donc oui, il y a un héritage,
04:57j'allais dire pour ce département,
04:59très important.
05:01Après, il y a un héritage plus vaste.
05:03La France, vous pourriez aussi en parler mieux que moi.
05:05Et depuis très longtemps,
05:07quand vous étiez ministre,
05:09il y a beaucoup de choses qui ont été mises en place.
05:11Et ça aussi, ça fait partie
05:13de l'héritage des JO.
05:15Et puis aussi, enfin, j'en terminerai par là,
05:17la baignabilité de la Seine.
05:19C'est quand même pas rien de faire du fleuve de Paris
05:21un fleuve qui sera baignable
05:23à partir de l'an prochain.
05:25Ça aussi, c'est un héritage.
05:27Nathalie l'évoquait, cet héritage-là,
05:29c'est que les enfants puissent aller,
05:31qu'il y ait du sport à l'école tous les jours,
05:33qu'il y ait assez d'éducateurs...
05:35Je peux vous expliquer comment l'a travaillé l'héritage.
05:37C'est un plan interministériel où tous les ministères ont participé,
05:39ont apporté leur pierre à l'édifice.
05:41Il y a, je crois, 117 mesures qui sont suivies
05:43depuis 5 ans, avec des mesures
05:45qui concernent chacun des ministères.
05:47Il y a de l'héritage matériel,
05:49c'est celui que vous avez évoqué.
05:51Parmi ce village qui a été construit par la Solidéo,
05:53il y a par exemple aussi une notion sociale
05:55et une responsabilité
05:57en termes de développement durable,
05:59puisque c'est des logements qui ont été faits
06:01avec des matériaux innovants pour qu'ils ne fassent ni trop chaud ni trop froid
06:03à l'intérieur des appartements,
06:05pas beaucoup d'énergie.
06:07Une partie des logements seront des logements sociaux,
06:09une autre partie, par exemple, ce seront des appartements
06:11dédiés pour les femmes victimes de violences.
06:13On a pensé à tout ça,
06:15déjà en amont, et puis il y a l'héritage
06:17immatériel, au-delà des équipements sportifs
06:19qu'on rénove ou qu'on construit.
06:21L'héritage immatériel, c'est aussi
06:23faire en sorte que le sport soit
06:25plus au centre des politiques publiques.
06:27Faire plus de sport, inclure l'activité physique
06:29dans un système de santé
06:31qui va être plus préventif que curatif,
06:33c'est déjà le cas.
06:35Déjà, dans le dernier mandat,
06:37il y a eu un gros changement
06:39au sein du ministère de la Santé pour inclure
06:41beaucoup plus le préventif,
06:43y compris remboursé par
06:45la sécurité sociale.
06:47C'est le sport à l'école,
06:49c'est le sport qui inclut
06:51et qui sert aussi à des jeunes
06:53à rentrer en contact avec des chefs d'entreprise
06:55pour permettre de trouver du travail
06:57à nos jeunes. C'est aussi
06:59tout ce sport inclusif qui sert à des populations
07:01en difficulté et vulnérables,
07:03des réfugiés par exemple, pour s'inclure
07:05dans apprendre le français,
07:07apprendre à se retrouver
07:09dans cette nouvelle société.
07:11Moi, j'y suis sensible. Je suis arrivée en France
07:13en tant que réfugiée politique à 10 ans.
07:15Moi, le sport, ça m'a vraiment aidée
07:17à trouver ma place dans la société, à apprendre le français,
07:19vivre en faire société avec ce nouveau pays
07:21pour moi.
07:23J'ai été très sensible à ça et j'ai vraiment
07:25voulu qu'il y ait des actions
07:27qu'on pourrait qualifier de gauche,
07:29qui soient incluses
07:31dans ces Jeux Olympiques.
07:33Richard Varnier, juste avant de passer aux questions.
07:35Il y a une question qui se pose, pour le village olympique
07:37en particulier, et qui rejoint
07:39votre reportage londonien,
07:41c'est que va-t-il se passer lorsque
07:43les logements reviendront au secteur privé ?
07:45Un certain nombre devront être acquis
07:47et dans ces quartiers,
07:49ceux qui y habitaient avant
07:51redoutent tout simplement une flambée des prix,
07:53l'arrivée d'une nouvelle population,
07:55une population qui viendrait de Paris,
07:57qui dépenserait davantage les moyens
07:59et ce qui conduirait à repousser encore plus loin de Paris
08:01ceux qui habitaient là avant les Jeux.
08:03C'est quand même un enjeu
08:05qu'il faudra regarder de près.
08:07On passe à vos questions SMS.
08:13Franck nous dit, nous ne sommes plus inondés
08:15d'informations négatives par les chaînes d'info en continu,
08:17cela peut-il expliquer cette euphorie ?
08:21Alors oui, ce qu'on disait tout à l'heure
08:23sur cette idée de bande passante,
08:25tout aujourd'hui est polarisé sur les Jeux.
08:27Pour autant, vous voyez que
08:29si on dézoome un peu la focale,
08:31il y a quand même des sujets
08:33de préoccupation sur la scène internationale.
08:35On voit ce qui se passe
08:37au Proche-Orient, on voit bien évidemment
08:39que la situation en Ukraine est très loin d'être réglée.
08:41Mais là aussi,
08:43les médias aujourd'hui
08:45portent leur attention, parce que c'est aussi sans doute
08:47une demande du public,
08:49sur cette grande fête sportive
08:51et encore une fois, je pense que
08:53beaucoup de nos concitoyens
08:55attendaient ce type d'attitude
08:57et que ça leur fait du bien.

Recommandée