• il y a 3 mois
Jean-Luc Mélenchon a fait savoir qu’il acceptait la formation d’un gouvernement du Nouveau Front Populaire, NFP, sans aucun ministre issu de son parti, LFI.

Retrouvez "En toute subjectivité" sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/dominique-reynie-en-toute-subjectivite

Category

🗞
News
Transcription
00:00Et en toute subjectivité, ce matin avec le directeur de la Fondation pour l'innovation
00:09politique, Dominique Régnier, vous nous parlez donc de la gauche.
00:12Parce que Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Demorand a fait savoir qu'il acceptait la formation
00:17d'un gouvernement du Nouveau Front Populaire, le NFP, sans aucun ministre issu de son parti,
00:23LFI.
00:24Mais la vraie difficulté n'est pas la composition d'un gouvernement, c'est la formation d'une
00:28majorité capable de le soutenir.
00:30Depuis la dissolution du 9 juin dernier, et à la suite des élections législatives,
00:35l'Assemblée nationale est sans majorité, même relative.
00:38Désormais, la logique est purement parlementaire, le pouvoir de gouverner appartiendra à ceux
00:44qui seront capables de rassembler une majorité, ce qu'aujourd'hui aucun parti seul ne peut
00:49obtenir.
00:50Aucun parti, mais peut-être une coalition ?
00:53En effet, le NFP, associant LFI, le Parti communiste Europe Ecologie-Les Verts et le
00:59Parti socialiste, est la coalition susceptible d'agréger à ce jour le plus grand nombre
01:04de députés, 193.
01:06Mais il en manque 96 pour atteindre la majorité parlementaire.
01:1096, c'est beaucoup.
01:12Le NFP devra donc trouver de nombreux députés issus des autres partis.
01:16Et on le voit mal à n'appeler à Marine Le Pen, à Laurent Wauquiez ou aux survivants
01:21de la majorité présidentielle, pour appliquer son programme.
01:23D'autant plus que Jean-Luc Mélenchon, au sort du second tour des législatives, n'invitait
01:28pas au compromis.
01:29Le 7 juillet dernier, il exigeait la mise en œuvre du programme du NFP, je le cite,
01:33rien que son programme, mais tout son programme.
01:36Donc l'intransigeance de Jean-Luc Mélenchon prive le NFP de toute chance de gouverner ?
01:40Oui, et c'est une intransigeance tactique.
01:42En réalité, il cherche avant tout à stériliser toute concurrence à gauche.
01:47Il a été menacé par la remontée du PS aux européennes, qui avec 14% distançait
01:52nettement les 9% de la France insoumise.
01:55Il a profité du choc de la dissolution pour réimposer sa domination à ses alliés.
02:01Pour la même raison, il s'est empressé d'enfermer le PS dans un projet dont il
02:05sait qu'il n'a aucune chance d'être assumé par une majorité parlementaire.
02:09Agissant ainsi, il n'élimine pas seulement ses concurrents de gauche, il les tient éloignés
02:14de toute autre combinaison majoritaire possible, favorisant une situation d'ingouvernabilité,
02:20voire à terme une crise institutionnelle discréditant les partis de gouvernement,
02:25ce qui lui laisse réespérer une prochaine présidentielle où il serait le seul adversaire
02:29de Marine Le Pen.
02:30Jean-Luc Mélenchon ne tente pas de former un gouvernement capable d'appliquer le
02:35programme du NFP, ni même un gouvernement tout court.
02:37Au contraire, il poursuit son œuvre de destruction d'une gauche modérée qui, si elle revenait,
02:43signerait l'échec définitif du leader de la France insoumise.

Recommandations