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(télévision) Jann Halexander sur Telesud le 27/09/2022

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Transcription
00:00Véronika Aboultieva qui proposait « Vol ma joie » nous a rejoint, lui c'est Yann Alexander,
00:11heureux de vous retrouver, comment allez-vous ?
00:13Ça va, en fait.
00:14Toujours avec le même détachement, comme si de rien n'était, j'aime bien ce sourire-là.
00:19Pourquoi Véronika ? Qui est allé vers qui de vous deux ?
00:23Je pense qu'on s'est trouvés un peu en même temps parce que c'était en 2018
00:29et je cherchais à faire un nouveau spectacle et j'avais peur de tourner en rond,
00:34je ne voulais pas forcément être tout seul sur scène.
00:36Vous étiez une boulimique du travail tout de même.
00:39Vous avez fait pas mal de choses en l'ombre.
00:41En même temps, il y avait les gens qui répondaient en face en général.
00:44Et donc, j'étais très inspiré par un spectacle qui était il y a très longtemps,
00:49qui était « Gémeaux croisés » de Pauline Julien et Anne Sylvestre,
00:52qui était du théâtre musical et je voulais faire du théâtre musical.
00:56Elle m'a écrit, je ne sais plus, je cherchais une première partie,
00:59elle m'a écrit et puis je me suis dit, en fait, peut-être qu'on pourrait faire quelque chose ensemble, tous les deux.
01:03Tous les deux. Et c'est ce que vous avez fait, vous avez proposé à un public,
01:07on a entendu quelques premières critiques, on va entendre quelques autres critiques.
01:14Je viens de Chartres, mais ça fait quelques mois que je fais la connaissance de Yann.
01:19Et là, ce soir, je ne savais pas trop à quoi attendre, mais l'inattendu était vraiment au rendez-vous.
01:25Et donc, le mélange de théâtre et de… parce que j'en ai fait un petit peu de théâtre,
01:28j'ai fait aussi du chant, aussi, de moi-même.
01:31Donc, c'est le mélange de rencontre de l'un avec l'autre, c'est ça, c'est résumé à ça, voilà.
01:37Je pense que confronter deux cultures en racontant une magnifique histoire,
01:47ce n'est pas évident, surtout des continents aussi éloignés que la Russie et l'Afrique,
01:53et le continent africain. Et vraiment, c'est à la fois un superbe Paris et un superbe voyage.
02:01Cette concerte était magnifique. Je trouve que Véronique a trouvé un format insolite,
02:10un format vraiment intéressant. On a eu au moins quatre cultures,
02:17parce que d'un côté, c'était un artiste gabon-français,
02:21et l'autre culture, c'est un artiste oudmourt-kazakh-russe.
02:28Et ça, c'est passé sur le territoire de France.
02:32Et moi, je trouve que c'est exactement en France que c'est possible que cette rencontre,
02:39qui est vraiment amicale, qui détruit des stéréotypes, qui montre l'âme des nations.
02:47Comme j'écoutais ces chansons russes, il y a toujours une mélodie qui nous touche beaucoup,
02:54qui provoque des larmes dans nos yeux. C'est exactement cette bonne partie de la Russie qui toujours reste.
03:03Voilà, donc elle reste sous cette impression-là.
03:06Au vu des spectacles, et puis depuis que vous menez cette carrière,
03:11quelle opinion vous avez aujourd'hui du public de la diaspora, cette diaspora africaine-là ?
03:17Est-ce qu'elle répond à vos appels ? Et quelle opinion vous faites d'elle ?
03:23Il y a beaucoup de... Enfin, dans le public, il y a beaucoup d'Africains qui viennent.
03:28Que ce soit ce spectacle-là, du Gabon à la Russie, comme mes autres spectacles,
03:33ce n'est pas forcément que des Gabonais. Il y a des Ivoiriens, des Caméronais, des Congolais,
03:38des Antillais aussi, alors ça, ce n'est pas l'Afrique. Mais enfin, voilà, j'ai un public assez mélangé.
03:45Et pourtant, quand on s'intéresse à vos productions, à la production de vos spectacles,
03:49vous semblez très loin de votre culture d'origine.
03:54Mais la culture d'origine, c'est toujours la problématique quand on parle des cultures d'origine.
03:58Je veux dire, j'ai eu l'occasion d'en parler une fois, mais quand on écoute Annie Flore, Bachelet, Liszt,
04:03c'est très folk. Quand on écoute Pierre Akenninger des années 70-80, c'est folk,
04:08et c'est beaucoup de chansons francophones, très variétés.
04:11Donc bon, maintenant, c'est vrai que je ne chante pas forcément en Myénais,
04:15qui est la langue de papa, enfin de mon père. Je dis papa, c'est normal, c'était ce matin-là.
04:21Je comprends le Myénais, pas tout, mais je comprends les choses qu'il faut dire en Myénais.
04:26Mais je pense que comme je parle souvent des questions de l'altérité, de la différence au sens large,
04:37et que l'Afrique, en tout cas le Gabon, parce que l'Afrique, c'est grand,
04:41mais que le Gabon, c'est la toile de fond de beaucoup de mes créations,
04:45il est possible que des gens s'y reconnaissent, même si c'est un style musical qui n'est pas forcément courant,
04:51en tout cas sur le continent.
04:53Chacune de vos chansons relate une histoire, peut-être même la vôtre,
04:58quand je me réfère à des titres comme Un dimanche à Vieille-Baugé.
05:03Un dimanche à Vieille-Baugé, c'est un petit village dans le Maine-et-Loire.
05:07Le Maine-et-Loire, c'est le département où est née ma mère, et donc j'ai une maison là-bas.
05:12– Vous me disiez récemment que vous étiez allé vous occuper de vos plantes.
05:16– Oui, j'ai lagué le tuyau et puis je me suis occupé de la vigne.
05:20Et donc oui, j'ai chanté là-bas récemment, et c'est un endroit où je me sens plutôt bien,
05:27parce que les soucis habituels et tout, c'est pas qu'ils disparaissent,
05:31mais ils sont tempérés, on met de la distance.
05:35– On les met en parenthèse pour penser à la création.
05:38Et donc pour revenir à Urgence de vous, du Gabon à la Russie,
05:43quel serait le pitch de cette comédie musicale ?
05:46– Je suis content de vous entendre employer l'expression comédie musicale, ou show,
05:53peut-être musicale me convient aussi.
05:55– Sabir va nous mettre le teaser, on va voir que c'est un échange.
06:01C'est quoi en fait ? C'est une chanteuse russe venue, mais qui ne vient même pas de Moscou,
06:07parce que Moscou c'est l'Occident, j'ai presque envie de dire, moi j'ai été à Moscou.
06:11Donc elle vient, elle est haute-mourte, elle vient de vraiment l'intérieur de la Russie.
06:17Et puis il y a cet artiste franco-gabonais, citadin,
06:20moi je ne viens pas de l'intérieur du Gabon, moi je viens de Libreville,
06:22enfin je suis né à Libreville.
06:24Et ils se rencontrent, et qu'est-ce qu'ils vont se dire ? Et autour de quoi ?
06:28– Autour de quoi ?
06:29– Et en fait, ce qui est intéressant, enfin pour le public,
06:32j'ai été très touché par les réactions, mais c'est que les gens nous disent d'une part,
06:38vous nous emmenez dans telle direction, puis hop, vous nous emmenez dans une autre direction,
06:41c'est complètement… – C'est une balade.
06:43– Une balade vertigineuse, et puis l'autre compliment qu'on nous fait souvent,
06:46et c'est ce qui explique que beaucoup de gens reviennent, reviennent, reviennent,
06:51c'est très impressionnant, ils disent on a l'impression d'être dans votre salon,
06:54et on a envie d'être avec vous.
06:56– C'est très amicable.
06:57On va voir le teaser, justement, de ce magnifique spectacle
07:01auquel vous êtes conviés le 6 octobre prochain à Villejuif.
07:06On regarde le teaser.
07:08♪ Piano ♪
07:15– Préviens.
07:17– Boulouani.
07:18♪ Piano ♪
07:21– Encore cette clinque.
07:23Il est où ton tam-tam ?
07:26– Et si on se taisait un peu, ma douce ?
07:31♪ Piano ♪
07:32– Davaiti pamalchi.
07:36Les chiens de Moscou, les chiens de Moscou,
07:39avancent en bande sans aboyer.
07:41Les chiens de Moscou, les chiens de Moscou,
07:44parfois on les retrouve noyés.
07:52J'ai tant d'images de la vie, la Russie, ma Russie.
07:59Merci.
08:01♪ Piano ♪
08:03– C'est à la liberté qu'on met en France.
08:09– Cul sec ?
08:10– Cul sec.
08:11– Cul sec.
08:15– J'ai le sexe, j'ai le sexe, j'ai le sexe triste.
08:18J'ai le sexe, j'ai le sexe, j'ai le sexe triste.
08:21– En Russie, il n'y a pas de sexe.
08:23– Ah.
08:25– Oh, maman, on cherche l'amour, non ?
08:27Je ne suis qu'une femme, celle à le drame.
08:33La beauté, la joie, le charme, la finesse en sont les armes.
08:39♪ Piano ♪
08:42– Yann, j'aurais voulu passer des heures et des heures avec tous les deux
08:46parce que c'est intéressant.
08:47Le spectacle dure combien de temps ?
08:49– Oh, facilement 1h20, presque 1h30 des fois.
08:52– Presque 1h30, ce sera le 6 octobre prochain.
08:55– Pour finir, véritablement, est-ce que, au nom de ce conflit,
08:58vous avez envie de dire quelque chose en soutien à Véronica ?
09:02Je sais que ça ne doit pas être facile pour elle tous les jours.
09:05– Je pense que le soutien, c'est déjà de ne pas avoir cédé aux pressions
09:08et d'avoir maintenu ce spectacle, déjà.
09:11Vous savez, il y a eu des gens, pas des intimidations,
09:17mais pas loin, dans certaines villes.
09:20Il y a une ville que je ne citerai pas,
09:23où la maire avait appelé pour demander à ce qu'on déprogramme le spectacle.
09:27Donc, il a été maintenu, grâce à la ténacité du directeur.
09:31Donc, bon, Véronica est russe,
09:35mais elle n'est pas représentante du gouvernement russe,
09:37elle n'est pas représentante de l'armée russe.
09:39– C'est une artiste qui vient en France depuis 30 ans.
09:41– C'est une artiste qui vient en France depuis 30 ans.
09:43Et il ne faut pas faire de faux procès aux gens.
09:46Vraiment, on est dans une époque de procès d'intention.
09:49On décide d'avance de ce que les gens pensent.
09:52En plus, on peut penser quelque chose le lundi,
09:54puis évoluer sur la question le mardi.
09:57Et on a toujours des abrutis qui nous figent.
10:01Mais non, on évolue. – On évolue.
10:03Et voilà, c'est cette évolution-là,
10:05c'est la raison pour laquelle vous êtes invité le 6 octobre prochain,
10:08au Portail, c'est un ville juif.
10:10Il faudrait venir entendre et applaudir ces deux artistes.
10:15Ce ne sont que des artistes qui veulent vivre de leur art.
10:19Alors, la mascotte, c'est un masque africain et la poupée russe.
10:23– Voilà, une patrioshka et un masque africain, inspiré d'un masque gabonais.
10:28C'est ma cousine qui avait fait le graphisme.
10:30– Je comprends, donc il y a la culture africaine qui est là toujours.
10:33Merci beaucoup Yann Alexander.
10:35Merci à Véronika et puis vous êtes accompagné de votre manager.
10:41– Non, attaché de presse. – Attaché de presse, pardon.
10:43Éric Durand. Merci beaucoup d'être venu sur ce plateau.
10:48Je sais que nous avons débordé, on s'en excuse auprès de la régie.
10:51Merci à Sabir Gaïb, à Lucie John et aussi à Davida
10:55qui ont participé à la préparation de cette émission.
10:58Bonsoir et à demain.
11:02Parfois on les retrouve noyés
11:10J'ai tant d'images de la vie, la Russie, ma Russie
11:17Merci.

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