• il y a 4 mois
Sarah Steyaert et Charline Picon ont remporté la médaille de bronze en voile dans la catégorie dériveur double Femmes (49er FX) aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Voici les principaux éléments concernant leur performance :
Une médaille de bronze durement acquise

Elles ont terminé troisièmes après une finale haletante à Marseille.
Avant la dernière régate, elles étaient en tête du classement général.
Lors de la course pour la médaille, elles ont terminé sixièmes, se faisant doubler par les Néerlandaises et les Suédoises.
Malgré cette dernière course compliquée, leur avance au classement général leur a permis de conserver la médaille de bronze.

Un duo expérimenté mais récent

Charline Picon, 39 ans, avait déjà deux médailles olympiques en planche à voile (or à Rio 2016, argent à Tokyo 2021).
Sarah Steyaert, 37 ans, décroche sa première médaille olympique.
Elles ont formé ce duo il y a moins de trois ans, suite à la suppression de la planche à voile du programme olympique.

La "mama team" réussit son pari

Les deux athlètes sont mères de famille, d'où leur surnom de "mama team".
Elles ont relevé ce défi tout en jonglant avec leur vie familiale.
Cette médaille marque probablement la fin de la carrière olympique de Charline Picon, qui souhaite se consacrer davantage à sa fille.

Cette médaille de bronze récompense donc le travail acharné de deux athlètes expérimentées qui ont su s'adapter à une nouvelle discipline en un temps record, tout en gérant leur vie de famille.

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00À quelques jours du début des Jeux Olympiques de Paris,
00:02Voiles et Voiliers et la Fédération Française de Voiles
00:04vous emmènent à la rencontre des 14 athlètes sélectionnés pour représenter la France.
00:08Des femmes et des hommes, tous tournés vers le même objectif,
00:12rafler des médailles et tous unis autour d'une même passion, la mer.
00:27Bonjour Charline.
00:28Bonjour.
00:29Bonjour Sarah. Bonjour.
00:31Donc tu vas représenter la France cet été aux Jeux Olympiques
00:34parmi les 14 athlètes qui sont sélectionnés pour la voile.
00:38Toi, ce sera tes quatrièmes Jeux.
00:41Qu'est-ce qu'ils représentent pour toi ces Jeux-là ?
00:44Et ceux-là, après, chaque Jeux ont été différents.
00:46Alors ceux-là, ils sont en France,
00:48ils sont après une pause maternité de 5 ans,
00:51arrêt de sport total.
00:52Donc c'est avec un challenge que Charline m'a mis au sommet.
00:57Donc c'est vraiment un soulagement d'y être.
01:01Ça y est, c'est concret et voilà que la fête commence.
01:06C'est sûr que c'est un projet.
01:07On est toutes les deux mamans,
01:08donc on a derrière nous nos conjoints, nos familles
01:12qui se donnent à fond pour qu'on vive notre rêve.
01:16Et oui, c'est un certain soulagement de se dire
01:18c'est une partie du pari qui réussit.
01:21Maintenant, on est là pour plus.
01:23Donc on a 3-4 mois pour travailler dur,
01:28pour aller atteindre l'objectif le plus haut possible.
01:30Tu repars pour une toute autre préparation,
01:33enfin pour des tout autres Jeux olympiques
01:36parce que tu es sur un support complètement différent
01:38par rapport à tes autres collègues de l'équipe de France.
01:42Tu t'es mis un peu des bâtons dans les roues
01:44pour cette préparation.
01:46Oui, c'est sûr que quand on signe avec Sarah pour ce projet,
01:50on se dit que c'est un projet un peu fou, clairement.
01:52Sarah, il fallait qu'elle revienne de 5 ans de pause,
01:55une maternité, pas de sport pendant 5 ans.
01:57Moi, je ne connais rien au support,
01:59même si ça reste faire le tour d'un parcours.
02:03Malgré tout, la technique de ce bateau est très complexe.
02:07C'est un bateau qui ne pardonne pas beaucoup.
02:11Donc voilà, un challenge assez fou.
02:15Je me suis amusée à dire impossible à mon préparateur mental.
02:19Il m'a dit non, tu ne serais pas là si c'était impossible.
02:22OK, donc en fait, c'est pour montrer même que c'est possible.
02:26Challenge très élevé.
02:29Pour moi, Sarah, c'est la barreuse talentueuse
02:34avec qui le projet était possible.
02:37C'est sûr que je suis sortie de ma zone de confort.
02:39Si on peut dire que préparer les Jeux en RSX,
02:42c'était une zone de confort.
02:44Je ne suis pas sûre en fait, mais voilà.
02:46En tout cas, je me challenge pour grandir.
02:51Il faut sortir un peu de ses limites,
02:54repousser les limites toujours plus.
02:56Et ça, ça m'intéresse.
02:58Tu as justement un parcours un peu atypique.
03:00Tu as arrêté complètement la voile au niveau.
03:03Et puis finalement, tu repars là pour une Olympiade sur un coup de téléphone.
03:10Oui, c'est ça, sur un coup de téléphone qui avait commencé quand même en 2019.
03:15Après, en réalité, après Rio, j'avais plutôt dit que peut-être,
03:19on ne sait jamais, pour Paris 2024, pourquoi pas.
03:24Maintenant, j'avoue que j'ai tellement coupé pendant les cinq ans,
03:27tellement donné à ma première fille.
03:29Et puis, il y a eu l'arrivée de la deuxième,
03:31mais Shahid m'avait prévenue entre les deux.
03:32Donc finalement, ça a laissé un peu mûrir l'idée de reparticiper à des Jeux olympiques.
03:38Et puis, c'est vrai qu'à l'arrivée de ma deuxième fille,
03:42qui est particulière, qui est très koala,
03:45j'ai eu un besoin de me retrouver moi,
03:47de retrouver finalement la femme qui existait un peu avant les maternités.
03:52Et je me suis un peu oubliée dans ce parcours-là.
03:55Et donc, Shahid m'a préparée en 2019 à ça.
03:58Et quand j'ai vécu les Jeux olympiques de Tokyo derrière mon écran,
04:04c'était dur, j'avais plein d'émotions.
04:06Et je me suis dit maintenant, en fait, j'ai encore une chance de pouvoir y aller,
04:09d'aller chercher le médaille.
04:12Et avec Shahid, c'était évident ?
04:14Oui, avec Shahid, c'était évident.
04:16L'idée de repartir, elle était géniale,
04:17parce que finalement, pour moi, c'était un partage avec ma famille.
04:20D'ailleurs, je n'ai pas réussi vraiment à dire oui.
04:22Il a fallu que mon conjoint me dise oui,
04:26que lui, il était OK pour prendre la décision.
04:28Et puis, finalement, ce partage famille et ce partage avec Shahid,
04:31qui aussi avait une fille,
04:34qui avait connu l'expérience d'une préparation olympique avec sa fille.
04:38Ouais, je ne sais pas, je me sentais bien avec elle.
04:40Donc, let's go, quoi.
04:42Si tu te remémores,
04:45dans le corps de la petite Charline que tu étais,
04:49est-ce que tu pensais être là aujourd'hui ?
04:52Non, non, c'est sûr que la petite Charline,
04:56c'était une enfant très introvertie,
04:58pas forcément très bien dans ses pompes.
05:00Je suis très fière du parcours accompli.
05:03Maintenant, non, non, jamais.
05:05Enfin, je n'avais pas forcément plus de rêve.
05:07Je pense que quand j'ai découvert la voile, c'était vraiment un sport passion,
05:11où j'ai beaucoup de liberté sur ma planche à voile
05:15et où je peux m'exprimer,
05:17parce que c'est quelque chose qui était compliqué
05:21de le faire différemment, en fait, juste par la parole.
05:24Donc, ouais, je ne l'aurais pas cru, en fait, tout simplement.
05:31Là, ce sera donc des Jeux à Marseille, en France.
05:34Tu as toujours été habituée à partir loin de ta famille pour faire les Jeux.
05:38Ça va être très différent pour toi aussi en cela ?
05:42Ouais, les Jeux en France,
05:43clairement, c'est ce qui nous a aussi poussé avec Sarah à repartir dans cette Olympiade.
05:47Ça a évité des déplacements trop longs, trop loin,
05:51que j'avais déjà vécu pour Tokyo.
05:53Et effectivement, ça peut être parfois un peu lourd
05:56pour une maman de se séparer de son enfant en bas âge.
05:59Et puis, oui, vivre les Jeux dans son pays,
06:04la dernière fois, c'était il y a 100 ans.
06:06Donc, on imagine bien la chance que c'est de pouvoir le vivre.
06:10Effectivement, moi, j'ai vécu Rio avec mes proches sur la plage
06:13et c'était exceptionnel.
06:16J'ai vécu Tokyo sans public.
06:18Donc là, Paris, c'est l'apothéose, quoi.
06:23Ouais, franchement, j'espère qu'on va vivre des belles émotions.
06:27Vous avez l'air de beaucoup fonctionner au feeling, Charline et toi.
06:31Malgré tout, vous êtes comme de très grandes compétitrices, j'imagine.
06:35Quelle est la part des deux ?
06:38Vous mettez un peu plus en avant, justement, le côté feeling sur le bateau ?
06:42Les deux.
06:43Alors, Charline est une compétitrice qui a vraiment besoin de cet objectif pour la motiver.
06:47Moi, je ne suis pas vraiment une compétitrice.
06:49Je suis une compétitrice avec moi-même.
06:51Donc, on se challenge comme ça.
06:54Il y a beaucoup de feeling, à la fois chez Charline comme chez moi,
06:58mais de manière différente.
06:59Moi, je vais vraiment être feeling vent, instinct.
07:03Je le sens par là, c'est parti.
07:05Et elle, elle a un autre feeling lié aux adversaires,
07:08lié à ce qu'elle ressent, à cette énergie qu'elle a en elle.
07:11Donc, franchement, l'association nous deux depuis le début est assez intéressante.
07:16On est très complémentaires.
07:17Et Charline a rattrapé le retard qu'elle avait
07:20parce qu'elle ne savait pas ce que c'était un boot avant sur un bateau
07:24et ce qu'était vraiment un bateau.
07:26Franchement, c'est incroyable son parcours sur ce 49er.
07:30Charline, elle a appris de fou.
07:32Enfin, il faut se rendre compte.
07:34Plus on avance dans le projet, plus on arrive à des points.
07:37Et des fois, je me dis, mais waouh, c'est vrai que moi,
07:40j'ai tout ce bagage quand même sur un bateau d'expérience avant.
07:44Il faut se dire que sur les départs,
07:46les fonctionnements de départ sur des bateaux,
07:48de jouer le petit trou, etc.,
07:50c'est des choses que moi, je connais depuis 20 ans.
07:53Elle, sur sa planche à voile, ça n'avait rien à voir.
07:56Donc, on développe des automatismes aussi.
07:58Donc, elle, elle ne les a pas.
07:59Donc, il faut qu'elle apprenne ce que c'est que son foc,
08:01qu'est-ce qu'elle doit faire, à quel moment,
08:03techniquement, par rapport au bateau
08:04et puis par rapport à tout l'environnement qu'il y a autour.
08:07Franchement, elle s'est mis une montagne, là.
08:10Et tu as été sa première coach, finalement.
08:11Oui, oui, c'est vrai.
08:12Voilà, ça, il faut déconstruire.
08:14Alors, il ne faut pas oublier que je suis un peu instite dans l'âme
08:16et que j'aime bien faire apprendre.
08:18Donc, j'avais un peu ce rendeur-là sur le bateau,
08:20mais on n'a plus le droit de l'avoir le jour du jeu.
08:22Sur une compétition, ce n'est plus l'instite derrière
08:25et puis l'apprenante devant, tu vois.
08:27Donc, ça, il faut un peu déconstruire.
08:28Ce qui s'est fait un peu au début.
08:30Parce que Sharyn, c'est une guerrière,
08:32c'est un petit monstre intérieur
08:33et ça, il faut qu'elle le sorte, quoi.
08:35Merci !
08:48Rendez-vous à Marseille du 28 juillet au 8 août
08:50pour suivre l'équipe de France.
08:58Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandations