• il y a 4 mois
Natalia Krassikova et Laurent Poultier du Mesnil nous invitent à un voyage captivant dans l’Art de la peinture au cœur de la Galerie Troubetzkoy et de la Maison Caillebotte. Vincent Chofrut, expert de la reproduction d'œuvres, nous explique les styles et techniques variés des plus grands artistes peintres français.

Natalia nous emmène par la suite à la Maison Caillebotte, que Nicolas Dupont-Aignan nous fait découvrir. Nous suivrons ainsi la vie passionnante du premier des impressionnistes à travers sa magnifique maison et ses jolis jardins qui l'accompagnent.
Transcription
00:00Bonjour les amis, on attend Laurent et bien sûr moi j'ai déjà compris qu'est-ce qu'on va voir
00:06parce que c'est marqué réplique de tout tableau Trubitskoy et voilà, j'ai deviné déjà. Merci
00:16beaucoup pour cette petite pause. Merci, c'est bien, donc je parie qu'en retard t'appelles ça
00:21une pause. C'est génial, j'aime bien ça. J'ai conçu et j'ai deviné, ça va être très intéressant.
00:27De jamais découvrir pour moi cette large. On y va ? On y va. Allez hop.
01:27Bonjour Vincent, Nathalia, enchanté. Bonjour Laurent, bienvenue. Merci. Alors voilà la
01:39fameuse galerie Trubitskoy. Exactement, la fameuse galerie Trubitskoy. Il y a beaucoup de choses
01:44magnifiques. Et bien sûr, la dédication c'est qui ? Parce qu'on ne connaît pas tout ça. Alors
01:56moi ce que je voudrais c'est que l'on parle, Vincent, de la genèse de la galerie Trubitskoy.
02:01Tout à fait. Qui a été créée par ? Alors la galerie a été créée par Igor Trubitskoy.
02:06Ah c'est Igor Trubitskoy qui venait de Russie. Qui venait de Russie, tout à fait. Vous êtes un
02:11peu chez vous ici. Et qui était homme d'affaires, peintre, collectionneur aussi. En 76, Igor avait
02:20deux fils, un d'entre eux était photographe et il a ramené d'Angleterre une presse thermocollante
02:26et il ne savait pas trop quoi faire avec. Donc ils se sont dit qu'est-ce qu'on peut faire avec cet
02:29objet qu'il avait acquis ? Et il avait lui-même un certain nombre de tableaux originaux et ils ont
02:35eu l'idée de se dire mais est-ce qu'on ne pourrait pas utiliser la photo, la presse pour essayer de
02:39faire des répliques de tableaux originaux ? A la base, le procédé a été inventé pour répliquer
02:44des tableaux originaux, des tableaux de sa propre collection. Ils ont mis le procédé au point,
02:49ils se sont aperçus que ça fonctionnait plutôt pas mal et ils ont décidé en 78 d'ouvrir une
02:54galerie. La galerie n'a pas bougé depuis 48 ans. Le procédé a mis quelques années à mettre au point,
03:02la galerie a été un peu soutenue par Igor Troubelskoy. Au bout de quelques années, c'est son fils Arnaud
03:08Marie de Troubelskoy qui a repris la boutique, qui a finalisé la mise au point du procédé,
03:14qui a mis quelques années à se perfectionner. Il a fallu tout inventer de A à Z pour obtenir
03:19le résultat qu'on connaît aujourd'hui. Et à partir des années 80, le procédé est arrivé à
03:23maturité et on a eu assez rapidement de succès, aussi bien chez les particuliers que chez les
03:30professionnels. On travaille énormément avec les professionnels parce qu'on a la possibilité de
03:34faire des tableaux totalement sur mesure. Vous nous montrez ça ? Mais bien sûr, on va vous le montrer avec grand plaisir.
03:39Vincent, est-ce que vous pouvez raconter comment vous faites les tableaux des grands peintres français ?
03:46On part tout d'abord d'un fichier photographique en très haute définition. Donc il nous faut une
03:53belle photo du tableau. Il y a tout un travail au niveau de la photo qui se fait avant sur ordinateur,
03:57au niveau des couleurs. C'est une étape très importante. C'est pour ça que vous avez un appareil exprès ?
04:03Exactement. Donc on a une imprimante professionnelle. Une fois qu'on a bien préparé le tirage,
04:09ce qui est un travail assez conséquent, notamment quand on fait des originaux, il y a tout un travail
04:13de comparaison entre les couleurs de l'original et les couleurs de notre tableau. Une fois qu'on a
04:18un bon fichier, qu'on a bien travaillé, on fait un tirage à l'échelle réelle. Ensuite, on a mis
04:23un procédé au point pour imprégner l'image sur une toile de lin du commerce, une toile de lin de
04:29peintre. Et à partir de cette base, tout est intégralement repeint sur la toile. Donc en fait,
04:34on ne repeint pas des photos parce qu'il y a quand même énormément de travail avant. Ce n'est pas
04:40juste une impression sur toile, sinon ce serait un peu facile. Et à partir de là, on repeint tout
04:44intégralement à la main. Ça nous permet de gagner du temps, d'aller droit au but, de minimiser les
04:49erreurs et surtout d'obtenir le résultat attendu. Ça marche à tous les coups. C'est superbe. Et
04:56alors donc, par exemple, ce Gauguin, il y a une impression avant. C'est ça. Et vous repeignez
05:02complètement sur l'impression. C'est ça, exactement. Donc, il y a tout un travail sur le fichier qui se
05:09fait avant au niveau des couleurs. Ça, c'est très important parce que si vous prenez un tableau,
05:13vous regardez sur Internet, vous avez cinq différences et cinq fois un tableau différent.
05:17Donc, si on a accès à l'original, on va voir le tableau original. Si on n'a pas assez au tableau
05:21original, on se met d'accord avec le client au préalable sur quelle tonalité on veut,
05:25que les couleurs soient belles, soient crédibles. Elles aient l'air un peu anciennes. Une fois
05:30qu'on a tout le fichier coloré avec les tirages, il y a tout un procédé d'imprégnation. Donc,
05:36c'est un procédé qu'on a mis au point qui se fait au sous-sol. On part d'un fichier,
05:39on l'imprègne sur une toile de lin. L'idée, c'est de travailler, comme on peut le voir ici,
05:44sur une vraie toile de lin du commerce et non pas sur un cran de vase synthétique. Et ça nous
05:52permet aussi de garder le grain de la toile. Donc, vraiment, on a une toile avec la photo
05:57dessus, mais ce n'est plus une photo, c'est vraiment déjà une toile, quasiment. Nous,
06:02ensuite, tout notre travail consiste à en faire un vrai tableau en bonne et due forme avec la
06:07matière, avec les couleurs, la vie un peu. Alors, la seule chose, c'est que quand vous passez
06:12dessus, évidemment, les traits disparaissent. Donc, il faut les avoir bien en tête. Il faut
06:18savoir comment peigner l'artiste, son style, sa façon de procéder. De toute manière, quand on
06:24fait une réplique, il faut avoir compris ce que fait le peintre, comment il peignait, pour essayer
06:29de redonner, retrouver un peu le plaisir de la matière. Nous, on raisonne beaucoup, d'une part,
06:34en termes de couleurs, mais la partie couleur, elle se fait plus en amont, en pré-production
06:39sur informatique, au niveau des couleurs, des tirages. Quand le tableau est prêt à être peint,
06:44on est vraiment sur des problématiques de matière. Il faut que le tableau soit vivant, il faut qu'il
06:49y ait un peu à manger, comme on dit sur la toile. Il faut qu'on retrouve les coups de pinceau, il
06:52faut qu'on retrouve la vie, il faut que ce soit un peu vivant. Donc, c'est vrai que les couleurs,
06:58c'est plutôt avant. Une fois que le tableau est prêt, enfin, que le tableau est prêt à être peint,
07:03on n'est plus sur des problématiques de matière, de coups de pinceau, de vie. Et c'est à cette étape-là,
07:09effectivement, qu'il faut se mettre un petit peu dans la place du peintre, retrouver le geste,
07:14retrouver le rythme du tableau original, que ce soit un peu sexy au final. Et comment vous
07:20cherchez l'information pour chaque… ? On connaît un peu la technique des peintres. C'est toujours
07:26plus facile quand les peintres peignaient selon les règles du métier. À partir des années 50,
07:32certains peintres se sont un peu éloignés du métier. Et plus on s'éloigne du métier,
07:35plus pour nous c'est un petit peu un casse-tête, plus on est obligé un peu de ruser. Les tableaux
07:41jusqu'à la Seconde Guerre mondiale étaient tous peints selon les règles du métier. Et les règles
07:45du métier, on les connaît. Donc, on sait comment ils peignaient. Déjà, ça, c'est réglé parce
07:50qu'on connaît notre métier. Maintenant, il s'agit d'essayer de retrouver la texture du tableau,
07:55la matière, le coup de pâte. On est plus un peu sur une question de souplesse du poignet que de
08:00technique. Après, on en parlait, la technique jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, c'est toujours
08:03un peu la même. La peinture à l'huile, à l'eau cuite, il y a des contraintes techniques qui
08:07peuvent être difficilement esquivées. Et par rapport à celle-ci, c'est quoi les règles ? C'est
08:12quoi la petite tâche qu'il y a ? Alors, Gauguin, quand il était à Tahiti, il peignait sur des
08:17grosses toiles, des toiles de jute. C'est ce qui participe vraiment. Et déjà, on a la grosse toile
08:24et c'est quelqu'un qui travaillait beaucoup en matière. Si vous regardez les tableaux de Gauguin,
08:28tout le tableau est très matiéré. On peut déjà quasiment le reconnaître à la texture,
08:33quasiment déjà. Donc nous, notre boulot, ça consiste à essayer de retrouver une texture
08:38uniforme, c'est-à-dire que le tableau en entier soit cohérent, qu'on ait vraiment de la peinture
08:44partout, qu'on ait des coups de pinceau dans les lumières, parce que généralement, on met des
08:48empattements dans les lumières, on évite d'empatter les ombres en général. On essaie de retrouver les
08:54empattements dans les lumières, les coups de pinceau sur les fruits qui font… Ce qu'on cherche
08:59un petit peu en peinture, c'est la petite gourmandise. Les peintres, souvent, ils travaillent
09:04leur tableau avec une forme d'unité, donc ils construisent leur tableau un peu comme une grosse
09:10œuvre. Une fois que le tableau est posé, ils vont chercher la petite lumière, le petit coup de
09:15pinceau qui va vraiment… La petite cerise. Voilà, la petite cerise sur le gâteau, ce qu'on appelle
09:20la petite gourmandise. On travaille le tableau dans son ensemble, on essaie de faire en sorte
09:25que le tableau soit cohérent, qu'il soit bien matiré partout, qu'il ait déjà une forme de solidité
09:30picturale, que l'objet… C'est important la dimension d'objet quand on fait des répliques.
09:35On fait un beau tableau, mais le tableau, il est considéré comme un objet à part entière et pas
09:41juste comme une image peinte. Une fois que l'objet est cohérent, solide, on va chercher la petite
09:49touche. Généralement, c'est comme un match de tennis, ça se joue sur 3-4 points pour gagner le
09:55match. Donc, une fois que le tableau est fait, on va vraiment chercher ce qui va rendre le tableau
10:02particulièrement attrayant, ce qui va donner envie d'une part de le toucher, on a le droit. Chez nous,
10:09c'est l'avantage, c'est qu'on peut le toucher. Ce qui donne envie de le toucher, ce qui donne
10:13envie de le mettre chez soi. La matière, c'est très important. Le temps, il faut combien de temps
10:20pour réaliser une oeuvre comme ça ? Alors, ça dépend. Il faut compter à peu près, ça se compte en
10:24jours. Ce n'est pas un très grand tableau, dans la mesure où on a gagné un peu de temps sur la mise
10:30en place, sur le dessin, parce qu'on part d'une base photographique. Ce n'est pas une photo,
10:34c'est une base photographique. Sachant qu'on part d'une base, il faut compter à peu près 3-4 jours
10:39pour faire ce tableau-là. Ça dépend du peintre. Ce sont des délais qui sont raisonnables.
10:46Vincent, je crois que vous avez une anecdote à nous raconter. Oui, à propos de Monet.
10:55Une très belle anecdote. Monet avait son atelier à Giverny, comme tout le monde le sait, c'était
11:01sa dernière maison et il avait un énorme fond d'atelier lorsqu'il est décédé. Sa maison était
11:07remplie de tableaux originaux qui ont été dispersés, évidemment, après sa mort. Quand
11:12ils ont refait l'atelier Monet à Giverny, ils ont eu l'idée de recréer l'atelier tel qu'il
11:17était sur la photo d'origine qu'on a de 1917, l'atelier d'origine. Du coup, ils ont identifié
11:25qu'il y avait à peu près plus de 70 tableaux de Monet qui étaient dans l'atelier à son décès,
11:29tous accrochés, et on les a tous refaits. Ça veut dire que si vous allez à Monet, à l'atelier
11:36Giverny à Monet, vous avez le jardin magnifique et vous avez son grand atelier rempli de tableaux.
11:41Tous ces tableaux-là, ce sont des répliques que nous avons faites pour l'atelier Giverny.
11:46Incroyable.
11:47Et on y croit. C'est tout à fait à l'image de ce qu'on fait. Nos tableaux ressemblent vraiment
11:52à des originaux, c'est ça qu'on vend. Et alors, vous vieillissez aussi le...
11:56Exactement. On les patine un petit peu. C'est très important. Quand on finit un tableau,
12:00il vient à la peint, il est frais. Éventuellement, ça ressemble à un tableau qui sort de restauration.
12:05Si on met une réplique troubescoïe au milieu de tableaux originaux, et c'est fréquemment le cas.
12:10Moi-même, je me suis déjà fait avoir chez une cliente, très bonne cliente, à nous, ancienne.
12:15Donc, je vais chez elle pour voir un tableau, je ne sais plus quelle occasion. Et j'ai passé
12:20dix minutes à m'extasier devant un tableau que je trouvais très beau. Elle vient me voir,
12:24elle me dit « Mais oui, c'est vous qui l'avez fait. »
12:25En plus, c'est assez énorme.
12:28Non, c'est nous qui l'avions fait. L'idée, ce n'est pas notre travail qu'on admirait,
12:34en l'occurrence. Ce qui était admirable, c'est que notre travail s'est totalement fait oublier.
12:38Quel meilleur emplacement pour des indiscrétions, Vincent ?
12:41Un indiscret pour des indiscrétions.
12:43Allons-y, soyons indiscrets.
12:44Nathalia.
12:45Vincent, qu'est-ce qui vous touche le plus dans votre art ?
12:48Ce qui me touche le plus dans mon art, ici, à la galerie, c'est tout ce qui touche à la
12:55matière et à la couleur. Comme on est libéré des affres de la création, est-ce que c'est
13:00intéressant ce que je fais ? Est-ce que ça va plaire ? Est-ce que ça vaut le coup ? On est
13:05100% concentré sur, comme je disais tout à l'heure, la matière, le tableau, la petite
13:11gourmandise, le petit coup de patte. Ce qui me touche le plus dans mon art, c'est qu'on travaille
13:17la peinture pour elle-même. On est un peu libéré de la tyrannie de l'image.
13:22Et comment est née cette passion de l'art ?
13:26Alors, elle est née avec moi. J'ai toujours eu une petite facilité pour le dessin. Ça a toujours
13:33été relativement facile pour moi. On est quand même très nombreux à avoir des facilités. La
13:38différence se fait qu'après mon baccalauréat, j'ai décidé de devenir professionnel, d'exploiter
13:44cette petite facilité que j'avais pour en faire quelque chose.
13:47Et vous êtes tombé dedans ou il y a eu des personnes dans votre famille qui avaient un
13:54côté un peu artistique ? Alors, il n'y a pas d'artistes dans ma famille,
13:58mais mon père est un grand amateur de tableaux. Ah, d'accord, donc vous êtes tombé dedans.
14:03Oui, quand même. Il y a toujours eu énormément de tableaux au mur, notamment chez mon père. Les
14:08tableaux sont vraiment cadre contre cadre. Il doit y avoir à peu près 120 tableaux accrochés dans
14:12la maison. C'est un petit peu étouffant, mais quand on aime la peinture, on se régale.
14:16Comment est-ce que vous voyez évoluer les choses ? Comment vous voyez évoluer l'art de la peinture ?
14:20Fin 19e, début 20e, quand la photographie a été inventée, puis ensuite mise au point et qu'elle a
14:26commencé un peu à se démocratiser, beaucoup d'esprits chagrins ont dit que la peinture est
14:30morte. Pourquoi peindre alors qu'on peut faire un cliché rigoureusement exact ? La peinture n'est
14:36pas morte, la preuve. Au contraire, je pense que l'invention de la photographie a permis à la
14:41peinture de se libérer de son obligation un peu documentaire. À l'époque, on peignait des tableaux
14:49photoréalistes qui demandent quand même un savoir-faire très conséquent. Oui, impressionnant.
14:53Très impressionnant. À l'époque, la peinture était un travail d'artisanat. L'artiste n'existait
15:00pas vraiment en tant que tel. Les tableaux n'étaient pas toujours signés. C'était souvent
15:04des ateliers. L'atelier de Rembrandt, l'atelier de Manet. Non, Manet, c'est déjà plus récent.
15:09L'atelier de Rembrandt, par exemple, on ne sait pas très bien qui a peint quoi. Et ce n'était
15:14pas très important finalement. Le maître peignait le visage et les élèves faisaient tout le reste.
15:18La photographie a permis à la peinture de se libérer un peu de cette obligation photoréaliste.
15:24Les peintres, du coup, ont pu se permettre de sortir un peu de ce carcan photoréaliste qui
15:31nécessitait un grand savoir-faire, mais dont le but est simplement de faire un tableau photoréaliste
15:35pour justement explorer la peinture de manière un peu plus libre. D'où les impressionnistes.
15:41D'où les impressionnistes. Ils se sont aperçus. On le savait déjà, mais ils se sont aperçus. C'est
15:46la première fois qu'ils ont eu, entre guillemets, ils se sont donné l'autorisation de travailler la
15:51peinture pour ce qu'elle est et non pas pour ce qu'elle peut faire. Jusqu'à ce qu'on invente la
15:56photographie, jusqu'à à peu près fin 19e, les artistes passaient leur temps à essayer de contraindre
16:00la peinture à l'huile pour qu'elle fasse exactement ce qu'ils voulaient qu'elle fasse. A partir du 19e,
16:06justement, depuis que la photo a libéré un peu les peintres, ils se sont mis à travailler la
16:11peinture pour ce qu'elle pouvait faire en soi. On s'aperçoit que la peinture, si on en pâte,
16:17elle a une logique qui n'appartient qu'à elle. Une logique qui n'est pas photoréaliste. On était
16:22encore dans le métier, dans un format assez contraint, c'est une toile, il faut mettre un
16:28cadre, ça s'accroche sur un mur. On est quand même tout à fait dans le métier. À partir des années,
16:32des avant-gardes des années 50-60, on s'est carrément libéré de l'obligation de faire un
16:38tableau. Il y a mille manières de peindre sans faire forcément un objet tableau. Donc évidemment,
16:45ça a amené un certain nombre de choses un peu étranges. Et demain ? Justement, c'est ça la
16:53question. Et demain ? Demain, la grande nouveauté de l'art d'aujourd'hui, c'est l'intelligence
17:01artificielle. On s'aperçoit, c'est là qu'on voit bien la différence entre l'image et le tableau.
17:08Une image peut être générée par un créateur presque aussi bien si on le faisait nous-mêmes.
17:13Oui. Parce que finalement, l'IA opère exactement comme nous. Si vous me demandez de faire un tableau
17:19quelconque, je vais forcément me baser sur tout ce qui a été fait dans le passé. Tous les tableaux
17:26que j'ai vus, je les connais, je les intègre. Et quand je recrée une image, je ne peux pas m'éloigner
17:31de ce qui a déjà été fait. Inconsciemment, je n'y coupe pas. L'IA fait rigoureusement la même
17:36chose. Elle prend les tableaux qui ont déjà été faits et elle en fait un nouveau. Alors, ce n'est
17:41pas d'une grande créativité, certes, mais l'image est crédible. Donc, l'IA a libéré un peu les
17:51peintres du carcan, cette fois-ci non plus du tableau, non plus du photoréalisme, mais a libéré
17:56les peintres du carcan de l'image. N'importe qui, avec un prompt, peut faire une image originale.
18:02Ça veut dire que demain, si on veut créer finalement un nouveau tableau de Léonard
18:08de Vinci, l'intelligence artificielle va tout nous prendre et va nous ressortir une création.
18:12Alors, pour un spécialiste, ça ne tient pas la route. Pour un néophyte, ça tient la route.
18:17C'est assez bluffant. L'IA procède exactement comme nous, en fait. Il ne faut pas croire qu'elle
18:24crée des choses ex nihilo, elle fait comme nous. Elle prend des références, elle essaye de faire
18:30un mix de tout ce qui a été fait pour faire un nouvel arrangement. Très peu créatif, aucune
18:37nouveauté, il n'empêche que ça tient la route. On se retrouve au fait que l'image perd un peu de
18:42son aura. Tout est une question d'aura dans l'art, même dans l'art contemporain. L'aura de l'art
18:48contemporain, même si l'objet a l'air un peu péniblement nul, l'aura de l'art contemporain,
18:53c'est l'institution, c'est la galerie, c'est le spécialiste. L'art a besoin qu'on lui crée
18:59une aura. Aujourd'hui, avec l'intelligence artificielle, c'est l'image qui perd un peu de
19:05son aura. Ça veut dire que si je vous montre une photo sur mon téléphone d'un tableau, vous allez
19:10vous demander, est-ce que c'est un humain qui l'a faite ou est-ce que c'est une machine ? Alors,
19:15un spécialiste saura peut-être voir dans certains détails, la machine se trahira,
19:19mais globalement, on peut s'y tromper. Comme on a un peu perdu l'aura de l'image, l'aura,
19:25elle va se reporter sur, je pense en tout cas qu'on va revenir un petit peu plus sur le métier et
19:33sur, non pas le tableau image, mais le tableau objet. Ça veut dire que l'intelligence artificielle,
19:42elle fait des images qui sont crédibles, au premier coup d'œil, ça passe. Même moi,
19:47je me dis oui, au premier coup d'œil, ça fait le job. Quand on rentre dans le détail, ça marche
19:50plus. Et je pense que l'avenir ne va pas reposer sur l'image, l'avenir va reposer sur l'objet. Les
19:57gens auront envie d'avoir des vrais tableaux, avec une certaine matière, avec une vie qu'on
20:04sente le geste humain. Alors, Nathalia, je te présente Nicolas, Nicolas Dupont-Aignan. Bonjour
20:10Nicolas. Bonjour. Très heureux de te revoir. Bonjour Nathalia. Bienvenue à Caillebotte. Nous
20:17sommes, je ne vais pas dire un peu chez toi, mais c'est toi qui as quand même sauvé cette
20:20propriété. Tu vas nous faire découvrir avec un grand plaisir. Alors, pas tout seul, attention,
20:24pas tout seul, avec toute une municipalité, avec mon épouse qui la dirige aujourd'hui,
20:29qui a tout pensé, conçu. Moi, je n'ai fait qu'être un peu le facilitateur. C'est un travail
20:36de près de 30 ans. Donc, 30 ans de rénovation, petit à petit, pas à pas, avec un projet d'ensemble.
20:43Et aujourd'hui, c'est la première destination touristique de l'Essonne. Ah, bravo. Et nous
20:47espérons en faire une des principales destinations impressionnistes de France. Après cette vidéo,
20:52c'est sûr qu'on va voir beaucoup, beaucoup de gens qui vont avoir envie de venir ici,
20:57parce qu'ici, il y a tout, je crois. Le jardin, la maison de Caillebotte,
21:03petit jardin pour les enfants où ils peuvent faire le jour, je ne sais pas tout, faire le
21:09pique-nique. On peut passer une très belle journée ici, sincèrement. Et pendant l'été,
21:13et puis toute l'année, c'est vraiment un bel endroit. Bon, tu nous fais découvrir ? On te suit.
21:18Nicolas, est-ce que vous pouvez parler, pour commencer, de l'histoire de la maison de Caillebotte
21:25et de son importance dans l'art français ? Écoutez, ici, vous êtes dans une maison très,
21:31très originale, parce que d'abord, c'était un domaine hérité du chef de Budé, Guillaume Budé,
21:40qui est ici. Et puis, ça a été racheté, je fais bref, par un restaurateur fameux de Paris,
21:45le Rocher de Cancale, Pierre-Federic Borel, qui en a fait sa folie pour inviter ses amis à bien
21:52dîner, bien manger le week-end. On n'était pas loin de Paris. Et il a reconstitué ce domaine
21:58en une villa italienne paladienne. Donc, pourquoi cette architecture extérieure blanche, ces
22:04colonnades, cet exèdre avec les philosophes grecs ? Il a tout reconstitué, et c'est devenu
22:11une maison, en fait, pour inviter à déjeuner et à dîner. Il est l'auteur de traités de
22:15restauration, de cours de cuisine. Et puis ensuite, ça a été vendu à Safaïte, en 1843, à la veuve
22:22d'un orfèvre de Napoléon, d'un grand fournisseur de Napoléon, la veuve Biennais, qui a vécu ici de
22:291843 à 1860. Et puis elle a vendu, ou ses héritiers plus exactement ont vendu, au fameux père de
22:37Gustave Caillebotte, Martial Caillebotte, qui est ici. Alors, c'est son fils. Oui, alors attention,
22:46deux secondes, deux secondes, vous allez trop vite. C'est le papa de Gustave Caillebotte qui a acheté
22:52cette maison, qui était un homme très riche. Et il est ici, il a acheté cette maison. C'est sa
22:56troisième femme, madame Dauphrène, mademoiselle Dauphrène. Et ils ont eu trois enfants. Il y en
23:02avait un premier qui était Alfred, qui a été curé d'une paroisse à Paris. Le fameux Gustave,
23:07qui sera le grand peintre que nous connaissons impressionniste. Et puis René, qui est mort très
23:11jeune, et Martial. Et en fait, si vous voulez, ici, ils ont acheté cette maison en 1860. C'était
23:18un remariage. C'était une famille recomposée, déjà à l'époque. Et ce furent des années de bonheur.
23:241860, Gustave Caillebotte a 12 ans. Quand il arrive, c'est une maison de vacances,
23:30c'est une maison de week-end. Il vit à Paris, dans le Paris d'Osman. Et puis Gustave commence
23:36la peinture ici. Il a fait son apprentissage de peintre, de grand peintre ici. Et il va rester
23:42jusqu'à l'âge de 31 ans. C'est-à-dire qu'il a peint ici 89 toiles, qui sont aujourd'hui dans
23:48les plus grands musées du monde. D'abord, il a eu la joie de la jeunesse, de la découverte. Et
23:55puis, il a eu l'apprentissage de la peinture, de la lumière. Il a été un des grands artistes. Mais
24:01il était aussi, ici, il a beaucoup reçu. Monet, qui avait une maison pas loin à Mongeon. Manet,
24:06il a peint sur la rivière, un fameux tableau qui vient d'être racheté par le musée d'Orsay.
24:12Bref, il a à la fois fait son apprentissage et puis il a eu un goût très sûr, puisqu'il était
24:19très riche par son père. Il n'a jamais travaillé. Et donc, il a aidé ses amis peintres qui, à
24:26l'époque, crevaient la faim. C'est Monet, c'est tous les impressionnistes. C'est une histoire
24:31incroyable. C'était un homme qui avait un goût d'avance, qui a été extraordinaire. Et c'est
24:38vrai qu'ici, petit à petit, depuis quand j'ai été élu maire dans cette ville en 1995, c'était
24:44une ruine. Et on a décidé, en temps, de tout restaurer. Mon successeur continue. Bref, c'est
24:52un peu notre bébé ici. Alors, ici, il y a un lien direct, Nicolas, avec la peinture, puisqu'on a
24:58un papier peint Zuber, qui est absolument magnifique, magnifique, magnifique. Et oui,
25:04extrêmement rare. Et je voudrais que tu nous en parles un peu.
25:06Ben, tout simplement, c'est curieux pourquoi on entre dans une salle à manger.
25:10Oui, déjà, c'est vrai que c'est surprenant.
25:11Déjà, c'est ça qui est surprenant. Avec la cuisine, la salle à manger, à une époque où
25:16ce n'était pas fréquent. Parce que Pierre-Frédéric Borrel invite ici ses amis. Il y a des concours de
25:22cuisine à Paris. Il a édité des manuels de cuisine. Il vient montrer ici ce qu'il fait de
25:28mieux en cuisine. Et c'est renommé de partout, puisqu'il invite ses amis dans son jardin
25:33secret. Et donc, la salle à manger, il a privilégié avec les papiers peints Zuber qu'on
25:38a reconstitué. Tout a été reconstitué.
25:39Oui, parce qu'il n'y était pas. Moi, j'ai connu…
25:41Ici, il n'y avait plus rien. Tout était cassé. On voyait juste la charpente et des pierres tombées.
25:47Donc, on a tout reconstitué. C'est ma femme qui a coordonné tous les travaux et qui a tout
25:53reconstitué avec, bien sûr, des conseillers, avec etc. Mais qui a porté le projet. Et vous voyez
26:00exactement la salle à manger telle qu'elle était, avec du mobilier prêté pour 30 ans par
26:04le Mobilier National, avec qui on a négocié. Je les remercie. Et puis, tout a été fait par des
26:10artisans d'art français pour reconstituer cette ambiance.
26:13Nicolas, vous avez dit que c'est le salon des dames. Est-ce que vous pouvez expliquer pourquoi
26:18je bois déjà quelque chose ? Un accessaire à couture ? En vérité, à l'époque, après le repas,
26:24les hommes se séparaient des femmes. Donc ici, vous avez le salon des dames qu'on a reconstitué
26:29exactement à l'Antique. Et puis après, le billard où les messieurs allaient parler entre eux.
26:35Et ce qui est intéressant ici, c'est ce papier peint. Parce que vous voyez bien ce culte de
26:40l'Antique. Toute cette maison, c'est le passage d'un domaine classique français à une maison
26:46à l'italienne, à une évocation, une fascination de l'Antique. Et donc, vous retrouvez ça ici.
26:51Vous l'avez vu sur le papier Zuber. Et ce qui est intéressant aussi, c'est que cette maison a été
26:56créée, fondée, décorée par Pierre Frédéric Borel. Et puis ensuite, la veuve Biennais. Et après,
27:03les Caillebottes se sont installées là. Ils n'ont rien changé. Il faut imaginer Gustave Caillebotte,
27:08qui a 12 ans, qui vient là. Et en fait, c'est une famille très bourgeoise, très conventionnelle.
27:14Et il va la peindre de manière très différente. Et lui, il s'évade. Il s'évade dans le jardin
27:18avec son chevalet. Il commence à peindre très jeune. Alors Nicolas, finalement, ici, nous sommes
27:22en train de reconstituer. Nous sommes dans le cadre, comme disaient les techniciens. Nous sommes
27:26à proprement parler dans le cadre, puisqu'on reconstitue un tableau en quelque sorte de
27:30Caillebotte. Il n'y a que deux tableaux qui ont été peints dans la maison. Celui de la salle de billard.
27:34Et puis, celui du salon de Zoé, une petite cousine de Caillebotte. Alors ici, nous sommes dans la
27:42petite salle de jeux pour enfants. C'est magnifique. C'est ma pièce préférée. Oui, je comprends. C'est le
27:46salon de Zoé. Je crois que c'est une petite cousine de Caillebotte. C'est son salon musique, son petit
27:52secrétaire. Et nous avons retrouvé exactement les tissus qui étaient sur le tableau. Ma femme a
27:57cherché pendant des mois et elle a trouvé le fabricant. Et c'est des tissus extraordinaires
28:02qu'ont été, que Valérie a pu faire mettre. Très, très joli. Et vous retrouvez là une ambiance particulière
28:08qu'il y a dans le tableau. Alors ici, nous sommes Nicolas, dans l'espace réservé complètement. On
28:15présente la vie de Gustave Caillebotte et toutes ses compétences, tous ses talents. Tous son génie.
28:20Oui, son génie. Absolument. C'est une sorte de pédagogie que nous avons faite pour montrer qui était
28:25l'homme qui est mort très jeune, 45 ans. Et il faut se souvenir de ça. Et ici, vous avez bien
28:32sûr le peintre, avec les peintures emblématiques de cette propriété, de cette maison, qui sont les
28:39fameuses Périssoires. Et d'ailleurs, Vincent, vous avez reproduit un certain nombre de…
28:45On a eu l'occasion de reproduire un certain nombre de tableaux.
28:46Et donc là, vous voyez ces tableaux qu'on a exposés en 2014, puisqu'on a fait une grande
28:54exposition Caillebotte ici. Des tableaux qui sont aux États-Unis pour la plupart, ou dans la famille.
28:58Et c'est ce génie de la perspective, du mouvement, de la photographie avant la photographie. Avant la
29:06photographie. C'est-à-dire qu'il a un œil photographique avant que la photographie soit
29:10inventée. Et il le montre, il le révèle là-dedans.
29:15D'abord, c'est son père. Rue de Miromenile, à Paris, où ils habitaient. Et ici, Martial Père a
29:29construit un atelier pour son fils. Par exemple, ici, c'est l'entrée de la maison que vous
29:35retrouvez. Alors là, le grand peintre copieur peut nous expliquer pourquoi c'est difficile de
29:43copier Caillebotte. Alors, c'est difficile dans le sens où Caillebotte avait vraiment bien compris
29:48ce que j'évoquais tout à l'heure. Je vous parlais des petites gourmandises de lumière.
29:52Souvent, les peintres cherchent toujours à mettre de la matière, à donner un peu de corps à la
29:57lumière. C'est vraiment ce qui donne cet aspect impressionniste. Outre les couleurs, évidemment.
30:01Traditionnellement, pour faire les ombres, on utilisait du brun. Les impressionnistes
30:05utilisent du bleu. Donc, les impressionnistes ont toujours des lumières, des ombres très colorées,
30:10ce qui ne se faisait pas à l'époque. Une grande vibration, évidemment, dans la touche. Et surtout,
30:16vraiment, ce souci de donner vraiment de la matière à la lumière. Caillebotte le fait
30:22quasiment systématiquement. On le voit très bien ici. La lumière qui se trouve évidemment dans les
30:26reflets, sur la voile et à l'arrière-plan. Là où il y a de la lumière, il y a de la matière chez
30:32Caillebotte. Et c'est vraiment nous, ce qu'on va rechercher et ce qui fait l'intérêt de la réplique
30:38telle qu'on l'a produit, c'est qu'on va vraiment retrouver ce qui fait que ce tableau est vraiment
30:43beau, c'est les petits empattements aux bons endroits, généralement dans la lumière colorée.
30:49Nicolas, une citation qui vous a marquée ?
30:54Une citation qui m'a marquée ? Il y en a beaucoup, mais en fait, ma citation préférée,
31:00mon porte-bonheur, c'est une citation de René Char. C'est « Impose ta chance,
31:09serre ton bonheur, va vers ton risque, à te regarder, ils s'habitueront. »
31:16On va commencer, nous, avec 10 questions.
31:19Mais 10 questionnements devant cet arbre. La première question, justement,
31:25qui échappe normalement à ces 10 questionnements. Parle-nous de ce plaçade.
31:30C'est un des plus beaux arbres de la maison, de la propriété, avec le grand cèdre qui est
31:35à l'entrée. Il est fascinant, il est courbé comme sous le toit de l'histoire et on l'a protégé en
31:42interdisant de marcher sur ses racines pour ne pas l'abîmer. Exceptionnellement, nous sommes là,
31:47mais au bord. Et voilà, c'est magique, il est magique. On dirait un vieil éléphant fatigué.
31:53Et notre première question, c'est votre artiste préféré.
31:58Ah ben, c'est Caillebotte, non ? Ici, je suis obligé de dire que c'est Caillebotte,
32:03mais sinon, Michel-Ange. Sans hésiter un seul instant.
32:09Quel bruit vous aimez ?
32:11Ah non, pas ici. Le bruit que j'aime, c'est le bruit de la mer.
32:17Et alors, le bruit que tu n'aimes pas ?
32:19Le bruit des motos que j'essaye de saisir ailleurs quand j'étais maire,
32:23où j'avais saisi les motos bruyantes et je les confisquais au grand désespoir du préfet,
32:30qui était furieux.
32:30Un artiste avec qui vous souhaitez dîner ?
32:34Avec qui tu aurais aimé dîner ?
32:36Ah ben, Caillebotte, parce que je ne le connais pas assez.
32:38Quel est le personnage que tu aurais aimé voir figurer sur un billet de banque ?
32:41De Gaulle, sur un franc.
32:45Je ne peux rien dire après ça.
32:49Votre œuvre préférée ?
32:52L'œuvre, peu importe. L'œuvre, d'une façon générale, ça peut être un tableau,
32:57ça peut être une sculpture, ça peut être un château.
33:00Il y en a tellement, mais la piéta de Michel-Ange, parce que ce corps du Christ qui s'abandonne.
33:07Extraordinaire.
33:09Pourquoi j'aime Michel-Ange à un point que vous ne pouvez pas imaginer,
33:12c'est parce qu'il arrive dans le marbre à retracer le poids de l'être,
33:17le poids du corps du Christ dans les bras de la Vierge.
33:20Il a 20 ans, il est très jeune quand il fait ça.
33:22Quel est le métier que tu n'aurais pas aimé faire ?
33:25Alors, comme je suis encore un peu politicien et que je ne veux pas vexer de futurs électeurs,
33:31je n'ai pas de réponse.
33:34En tout cas, je sais qu'il y a certains métiers que je n'aurais pas su faire.
33:37Ça, c'est autre chose.
33:38Du style ?
33:39Des métiers répétitifs parce que je pense que c'est les métiers les plus difficiles.
33:45Mais après, je n'ai pas d'idées particulières.
33:49Un métier d'artiste, tu aurais pu ?
33:51J'aurais rêvé d'être un artiste, bien sûr.
33:54Et ça me permet d'enchaîner le métier, Nathalia ?
33:56Tu oses en dire.
33:57Que tu aurais aimé faire ?
33:58Architecte. J'ai beaucoup hésité quand j'étais jeune.
34:01Je rêvais d'être architecte.
34:03J'ai hésité entre la politique et l'architecture.
34:05Heureusement, comme maire, j'ai pu construire quelques bâtiments,
34:08ou du moins contrôler les promoteurs et les embêter.
34:11Mais l'architecture, oui, c'est un métier que j'aurais adoré faire.
34:15Votre gourmandise préférée ?
34:17Je vais vous surprendre, c'est la cerise.
34:19Cerise ?
34:20Oui.
34:20Je me gave de cerise.
34:22Et alors, ce n'est pas une gourmandise au sens qu'il n'y a pas…
34:25C'est un produit naturel.
34:27Il n'y a pas de préparation, sinon après, je pourrais vous dire les profiteroles.
34:33Les bonnes profiteroles.
34:34Pour terminer, Nicolas, ta plus belle folie ?
34:38Me présenter aux élections municipales, hier, en 1995,
34:40quand j'étais un tout jeune homme et que tout le monde me disait
34:44que je n'aurais aucune chance de gagner.
34:45Et renverser une municipalité qui était bien installée.
34:48Oui, qui avait ruiné la ville.
34:50Enfin, ce n'est pas eux qui avaient ruiné, d'ailleurs.
34:51Mais bon, bref, ça, c'était la plus grande folie
34:54parce que tout le monde me déconseillait de le faire.
34:56Et c'est là où j'étais le plus heureux.
34:58Nathalia, j'ai souhaité que nous terminions l'émission ici,
35:01puisqu'ici, c'est une exposition de photographie, la photographie, la peinture.
35:05Il y a un lien que nous avons vu à la fois avec la famille Caillebotte,
35:08photographe et peintre, les deux frères, et puis également Vincent.
35:12Vincent qui utilise la photographie pour reproduire avec une grande,
35:16grande fidélité les tableaux, des tableaux de maître de l'art français,
35:20de la peinture française.
35:22Qu'est-ce qui t'a le plus marqué, finalement ?
35:24Est-ce que cette sensibilité, cette façon de peindre,
35:27qu'est-ce qui t'a marqué le plus, finalement, chez Vincent et après chez Nicolas ?
35:31Un grand talent.
35:32Un grand talent ? Oui.
35:33C'est incroyable comment on peut faire une copie d'un tableau.
35:43On a l'impression que c'est réel.
35:45On a l'impression que c'est l'original.
35:47Oui, c'est impressionnant.
35:48Et ce qui est amusant, je t'ai vu utiliser une loupe à un moment pour regarder les petits détails.
35:53Heureusement, je ne pouvais pas faire ça au ventre.
35:57On voit déjà, le coup de pinceau, c'est vraiment très beau, très, très joli.
36:01Et finalement, qu'est-ce que tu as aimé dans cette maison Caillebotte,
36:04dans cette visite de la maison Caillebotte ?
36:06Bien sûr, quel travail Nicolas a fait ici.
36:10C'est vraiment un grand, grand travail.
36:13Et bien sûr, j'ai envie de donner un grand conseil,
36:18venir ici avec les enfants parce qu'on peut vraiment profiter de différentes choses.
36:24C'est comme la maison Caillebotte, le jardin,
36:29cette exposition, laquelle change chaque an.
36:33Il y a un potager et aussi il y a un petit espace
36:38où les parents peuvent profiter avec les enfants et faire le pique-nique.
36:43Et ma chère Nathalia, nous n'avons pas tout vu.
36:46Il y a encore une glaciaire, une chapelle, etc.
36:47Allez viens, on continue !

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