Régis Le Sommier : «Quand j'ai eu Alain Delon au téléphone, j'ai cru que c'était un canular»

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«Quand j'ai eu Alain Delon au téléphone, j'ai cru que c'était un canular» : Régis Le Sommier, journaliste, se souvient, en tant que stagiaire, de sa première rencontre au téléphone avec l'acteur.
Transcript
00:00Pas du tout, et je vais vous raconter d'ailleurs la première fois où j'ai parlé à Alain Delon.
00:04C'était en 1996, Jacques Chirac venait de mettre un terme au service militaire.
00:15Et j'étais jeune journaliste et le journal me dit il faudrait que tu appelles des personnalités pour leur demander leurs souvenirs à l'armée, qu'est-ce qu'ils en pensent de ça, etc.
00:23Et puis tu n'as qu'à appeler Alain Delon.
00:25J'ai dit mais non, je ne vais pas appeler Alain Delon, lui il s'est engagé volontaire en Indochine, il n'a pas fait son service militaire, mais il a sans doute quelque chose à dire.
00:32Bon, j'appelle Alain Delon, je laisse un message expliquant que voilà, nous recueillons, etc.
00:41Mais je suis stagiaire.
00:43Et puis deux jours plus tard, ça se passait à l'époque où il n'y avait pas de téléphone portable, ça se passe dans une pièce, on me dit oui, il y a quelqu'un pour toi Régis.
00:53Bonjour, c'est Alain Delon.
00:55Un canular.
00:57J'ai cru que c'était un canular.
00:59C'était lui.
01:00Il répondait parce que c'était le service militaire, parce que c'était lié à l'armée, comme je vous disais tout à l'heure, c'est là où il a tout appris.
01:07Pour lui, c'était fondamental.
01:10Cet arrêt du service militaire représentait quelque chose d'important.
01:14D'ailleurs, la suite lui a donné raison.
01:16Quel est le lien national aujourd'hui ?
01:20A-t-on maintenant qu'on n'a plus ce service militaire qui brassait la nation, en tout cas qui donnait la mesure de la France à beaucoup de jeunes Français ?
01:28Ça manque beaucoup.
01:30Et Delon voulait en parler déjà à l'époque.
01:32Et j'ai commencé.
01:33Voilà, c'est la première fois que j'ai entendu parler d'Alain Delon.
01:35Il ne m'appelait pas du tout pour faire un coup en disant je vais me mettre en avant.
01:40À chaque fois que je l'ai vu dans le journal, il y avait des hommages qui étaient faits.
01:45Je me souviens qu'il y avait un livre qui avait été fait justement sur les femmes et Alain Delon.
01:51Il avait mis sa patte dedans, évidemment.
01:55Il avait tout regardé, tout scruté.
01:58Mais ce n'était pas lui qui était à l'origine.
02:01Il avait accompagné le projet, donc il acceptait.
02:04En fait, il n'y avait pas vraiment de coup médiatique à chaque fois.
02:08Les dix dernières années de sa vie ne correspondaient pas à je vais renaître subitement.
02:14De temps en temps, il se laissait aller.
02:16Il y avait un événement, la mort de Mireille Dark, par exemple,
02:20ou des événements tragiques qui lui montraient que peu à peu, d'ailleurs, il était le dernier.

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