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00:00Aussi un physique et c'est d'ailleurs pour ça que cette séquence a énormément ému, a touché beaucoup de monde lorsqu'en 2019 à Cannes, au moment de recevoir la Palme d'Or d'honneur,
00:14il a fait ce discours très émouvant, il a fait ses adieux et on l'a vu ému, on l'a vu pleurer, ou presque, les larmes aux yeux en tout cas, et c'était si rare de voir Alain Delon fendre l'armure.
00:27Ah non, franchement, c'est un homme qui pleurait beaucoup, il riait aussi, il pleurait beaucoup, il était d'une sensibilité comme je vous l'ai dit absolument incroyable,
00:36il n'a rien, les meuvés ils pouvaient pleurer, il pleurait vraiment beaucoup, on n'est pas un acteur comme il était, un grand acteur de sept remplaces si on n'a pas une sensibilité extrême à fleur de peau,
00:50donc forcément il avait la larme facile, mais je crois que ce moment-là l'a particulièrement ému, il était heureux, fier d'être là dans ce festival de Cannes qui est le plus beau festival au monde,
01:05avec sa fille, et qu'on lui rende ce dernier hommage, c'était un des temps forts de sa carrière.
01:12Géraldine, vous nous disiez que vous aviez joué avec lui, quels souvenirs est-ce que vous gardez d'Alain Delon quand il était sur un plateau de tournage, comment est-ce qu'il était ?
01:23À l'écoute de tout, à l'écoute de tout, d'une générosité sans nom, comme je vous le disais avec le moindre défigurant, il allait le voir, il avait une petite attention,
01:35comme partenaire il se mettait totalement à votre service, on aurait pu imaginer un homme froid, j'ai tourné avec des acteurs qui sont très centrés sur eux-mêmes,
01:46lui il était au service de la mise en scène et vraiment au service de ses partenaires, il vous donnait tout ce qu'il pouvait pour vous mettre en avant, il avait cette conscience,
01:56c'est d'ailleurs pour ça que dans tous les films d'Alain Delon, les seconds rôles ont cette importance, qu'aujourd'hui malheureusement il y a parfois moins à l'écran,
02:05il soignait énormément tous les seconds rôles et les troisièmes, il savait que tous ses partenaires étaient aussi essentiels et il connaissait la difficulté d'être acteur,
02:15donc il donnait tout ce qu'il pouvait donner.
02:18C'est aussi quelqu'un qui vivait avec une nostalgie, alors il ne s'en cachait pas, il était fan du général de Gaulle et nostalgique aussi de son propre parcours,
02:29Edouard Bonamour qui a eu l'occasion de l'interviewer chez lui, nous racontait que chez lui c'était presque comme un musée et il y avait notamment des photos de lui bien sûr,
02:37mais aussi de Romy Schneider.
02:41Oui, il vivait beaucoup avec ses morts, la plupart de ses amis les plus intimes, avec qui il avait noué les relations les plus fortes, parler de Romy c'était son tout,
02:55donc il y avait des photos de Romy partout, il vivait beaucoup avec les morts, il s'adressait à eux, il leur parlait, il avait une petite vierge Marie aussi autour du cou comme moi,
03:04qui le protégeait, à qui il s'adressait. Oui, la plupart de ses amis étaient là-haut, il valait retrouver.
03:12Est-ce que c'était quelqu'un qui était heureux, fier du chemin parcouru et de sa carrière ?
03:20Ce n'est pas quelqu'un qui cultivait l'autocentrage ou la fierté, il était plutôt dans l'action, dans l'envie de s'améliorer, dans l'envie de se perfectionner,
03:37il n'était pas là à se reposer sur ses succès passés, je crois que jusqu'au dernier moment il avait toujours des envies de films, de pièces de théâtre,
03:48parce que c'est vrai qu'il avait découvert le théâtre il y a des derniers temps et je crois que ça lui avait beaucoup plu, il avait pris énormément de plaisir à être sur scène,
03:56donc non, ce n'est pas quelqu'un qui s'autoglorifiait, c'est quelqu'un qui était dans l'action et dans l'envie de faire toujours mieux.
04:05– Merci beaucoup, merci infiniment Géraldine Danon d'avoir été en ce moment avec nous.