Alain Goison et José Paul - La Classe - Janvier 1989
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00:00Alain Goison, José-Paul.
00:09Que de talent.
00:11Garçon, s'il vous plaît.
00:12Oui, monsieur, oui.
00:14Je vous prends un menu.
00:16Ah, je suis désolé, monsieur, mais alors, il n'y a plus de menu.
00:20Ah.
00:21Ben non, ça aurait venu hier, il n'y avait pas de problème,
00:23mais là, aujourd'hui, on a un petit problème sur le menu.
00:26Il n'y a plus de menu.
00:27Il n'y a plus de menu.
00:28Non, non, non.
00:29Il n'y a plus de menu.
00:30Je vais prendre à la carte, alors, s'il n'y a plus de menu.
00:32Si vous voulez, c'est obligé, mais enfin.
00:37Commencez par une petite cassolette de poissons.
00:39Ouh, alors là, la cassolette de poissons.
00:43Il n'y en a plus non plus.
00:44Ah, si, si, ça pourrait y en avoir, il y en a, de la cassolette de poissons.
00:47Hélas, même, je dirais plutôt, vous voyez,
00:49vous savez comment ça se confectionne, une cassolette de poissons.
00:52Oui, enfin, c'est un mélange de poissons.
00:54C'est ça, justement.
00:55Alors, hier, c'était vendredi, jour de poissons.
00:58Je ne sais pas ce qui s'est passé.
01:00Tout le monde s'est jeté sur le lapin chasseur.
01:03Alors, évidemment, aujourd'hui, samedi, la cassolette de poissons,
01:06ben, récupération, récupération.
01:08Vous voyez ce que je veux dire ?
01:09Oui, oui, non, mais j'entends bien, j'entends bien.
01:11Et je me permettrais de rappeler à monsieur que boulogne sur mer,
01:13en plus, ce n'est pas la porte à côté.
01:15Camion frigorifique, ça ne risque rien.
01:17Oui, sauf si les camionneurs font la grève,
01:19il reste deux jours, porte de la chapelle.
01:21Au bout d'un moment, la glace, ça fond.
01:23Vous voyez ce que je veux dire ?
01:24Oui, oui, oui.
01:25Bon, je vais prendre un petit pâté maison, alors.
01:28Ben, écoutez, alors, un pâté de maison.
01:31Non, non, un pâté maison.
01:34Oui, alors là, je vais me permettre de déconseiller le pâté maison à monsieur.
01:38Oui, oui, parce que le pâté maison, c'est la patronne qui le fait, vous voyez.
01:42Elle n'est pas pâtée maison, là.
01:44Ben, c'est-à-dire que c'est un style, vous voyez.
01:46Avant d'être chez nous, devant les fourneaux,
01:48elle était chef de production chez Caniron.
01:50Oui, très bien, très bien.
01:51Ça laisse les traces.
01:52Voilà, voilà. Laissez tomber les entrées.
01:54Oh, ben, votre monsieur est sage.
01:55Voilà, voilà.
01:56On sent qu'on a besoin de le conseiller.
01:57Voilà.
01:58Directement un steak au poivre.
01:59Eh ben, direct le steak au poivre.
02:00Voilà.
02:01Frites ?
02:02Frites, oui.
02:03Frites surgelées ?
02:06Non, je dis les frites surgelées.
02:08Il n'y a que ça ?
02:09Ah non, il y a ou frites surgelées, ou purée minute.
02:12Laissez tomber l'accompagnement.
02:14Voilà, on va faire le steak au poivre.
02:16C'est plus simple, c'est moins lourd, ça passe tout seul.
02:18Le steak cuit ou très cuit ?
02:21Cuit.
02:22Bleu.
02:23Bleu, mais bleu chaud.
02:24Ah, ça, ça ne va pas être possible.
02:26Non, parce que le chef, il n'a jamais réussi les steaks.
02:28Oui, oui, oui.
02:29Vous savez ce que c'est ?
02:30On jette le petit steak dans la poêle, on se retourne, on surveille le meuf Mironton,
02:33on revient, paf, trop tard, c'est de la semaine.
02:35J'entends bien, oui, oui.
02:36Ça, je n'ai jamais vu le chef réussir un steak.
02:38Je ne sais pas pourquoi il ne ferait un miracle pour vous.
02:40Il ne faut pas rêver non plus.
02:41Le steak au poivre sans le steak, quoi.
02:43Ah, ben, alors le poivre.
02:44Très bien, voilà.
02:45Le poivre avec le poivre.
02:46Avec le grain, peut-être, c'est plus gai.
02:47Voilà, c'est bien.
02:48Ou alors ?
02:49Voilà, j'aime bien le grain, voilà.
02:50Avec la sauce ?
02:51Bon, ben, allez-y, avec la sauce.
02:53Oh, monsieur me plaît, monsieur est téméraire.
02:55Voilà, c'est bien comme ça.
02:56Et alors, pour la suite, je laisse monsieur réfléchir, il verra plus tard, peut-être.
02:59Oui, j'oserais peut-être un café.
03:01Ouh, alors là, monsieur s'expose.
03:03Oui.
03:04Je l'ai bien entendu.
03:05S'il vous plaît.
03:06Oui, je vous en prie.
03:07Vous ne connaisseriez pas par hasard un bon restaurant dans le quartier ?
03:09Oh, ben, alors là, il n'y a pas de problème.
03:12Alors, vous pouvez y aller de ma part.
03:13Le patron, c'est mon papa, si vous voyez ce que je veux dire.
03:16Ah, d'accord.
03:17Ah oui, d'accord.
03:23Bravo.
03:24Bravo.
03:25Dites-moi, José.
03:26Une histoire vraie, hein ?
03:27Oui.
03:28Vous avez bu ?
03:31Un petit peu moins que...
03:32Oui, c'est bon, une référence.
03:35Dites-moi, José, le verbe connaître, vous connaisseriez pas ?
03:38Vous connaisseriez pas un restaurant...
03:40Oui, oui, un petit peu, là.
03:42Vous connaisseriez pas ?
03:43Oui, oui.
03:44Alors, pour avoir donné le mauvais exemple aux enfants qui nous écoutent...
03:47Oh là là.
03:49Pour avoir écorché la langue de Molière,
03:52vous, un homme de théâtre et de culture,
03:55j'en déduis que vous êtes rond aussi,
03:57j'enlèverai...
03:58Oui, j'enlèverai forcément un bon point.
04:02Ah oui, mais c'est comme ça.
04:04Alors, vous aurez...
04:06Alors, vous aurez 17 seulement.
04:09Ah oui, mais ça, c'est comme ça.
04:11Il faut faire attention à ce qu'on dit.